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France – Vendée – Enzo Grau s’empare de la ceinture de Champion de France cat. Elite olympique 56kg

France – Vendée – Le sablais Enzo Grau s’empare de la ceinture de Champion de France cat. Elite olympique 56kg




Avant-Propos:
Merci pour les témoignages de boxeurs, techniciens de la boxe et dirigeants sportifs qui nous ont félicité pour le contenu précis et conforme de ce reportage. Ce n’est pas le rôle de la Presse de « soutenir ». Elle n’a pas davantage à travestir la vérité avec des articles promotionnels, des faux-semblants, de la pommade. Elle doit relater les faits et, au travers d’un reportage, permettre à quelqu’un d’absent de revivre un événement dans toute sa dimension. Pourquoi cacher qu’un champion de tennis, un marathonien, un nageur, un boxeur est au bout de ses forces, a pris des coups, est épuisé? Serait-ce un pêché de montrer un marathonien qui titube à l’arrivée…..
C’est au contraire là qu’il faut montrer le champion qui, en pleine abnégation, donne tout ce qu’il peut et se transcende. Quel plus beau spectacle qu’un sportif de haut niveau au plus fort de la bataille ? Même blessé!
Merci à l’un des grands dirigeants du sport sablais pour son impression et sa clairvoyance à la lecture de notre texte: « Le 24 février 2019 – Philippe, Chapeau pour ton reportage sur la soirée à Rochefort. Tu as remarquablement exprimé ce que nous avons vécu, nos espoirs, nos doutes et notre joie à l’annonce de la victoire d’Enzo. Félicitations. »

Article
Salle du Polygone à Rochefort. Une salle omnisport comme on en voit des milliers en France. Sans chichi… Mais depuis deux jours, les équipes techniques s’escriment pour lui donner une belle allure, conforme à un lieu où vont se dérouler les championnats de France de Boxe Elite olympique* (* = ex-amateur). Grâce à son dynamisme, le club SAR Boxe Rochefort, dont le maître des lieux pour la partie sportive est Bob Chaddi, a obtenu l’organisation de cette belle compétition qui comprendra 9 finales pour l’ensemble des catégories. Une belle reconnaissance pour ce club et la volonté de régionaliser davantage ces championnats en sortant du cercle habituel parisien.

A gauche, Bob Chaddi, avec les forces vives du club – © Photo: S.A.R Rochefort

 

Banderolles publicitaires, projecteurs, éclairages spécifiques et jeux de lumière, colonnes pour les télévisions, habillage de ring, tables VIP transforment une salle vers laquelle, en ce jour du vendredi 22 février 2019, tous les yeux que comptent la Boxe française sont tournés. Depuis le matin de ce jour, les compétiteurs ont satisfait à leurs obligations en participant aux incontournables pesées ainsi qu’aux contrôles anti-dopage.
A 18h30, la tension commence à monter. Un défilé de voitures rejoint les parkings, les coaches traitent les derniers détails, les derniers boxeurs arrivent. A 19h, trois combats se dérouleront en lever de rideaux, puis à partir de 20h30, le public – plus de 1000 personnes – assistera aux 9 finales pour le titre; une soirée qui s’achèvera en apothéose vers minuit.

© Photo: Le Reporter sablais

 

 

Après les beaux combats de lever de rideau, place au coeur de la compétition avec des combats attendus de très bon niveau. L’animateur fait la présentation des arbitres officiels et, sur le ring, des autorités sportives dont, bien sûr, le président de la Fédération Française de Boxe, le directeur sportif du club, Bob Chaddi, et Emmanuel Ecale, président du SAR Boxe Rochefort, ainsi que le maire de la Ville de Rochefort, Hervé Blanché.

Sont ensuite appelés les compétiteurs, d’abord les neuf du coin bleu, puis les neuf autres du coin rouge. Ils avancent en file indienne, depuis l’entrée des vestiaires jusqu’au ring, derrière le drapeau tricolore. Sur le ring, sont annoncés les deux protagonistes de chacun des combats pour la finale du championnat de France de chacune des catégories: 52 kg : poids mouches, entre 52 et 56 kg : poids coqs, entre 56 et 60 kg : poids légers, entre 60 et 64 kg : poids super-légers, entre 64 et 69 kg : poids welters, entre 69 et 75 kg : poids moyens, entre 75 et 81 kg : poids mi-lourds, entre 81 et 91 kg : poids lourds, plus de 91 kg : poids super-lourds.
Le nom d’Enzo Grau retentit pour la première fois durant cette soirée. Il semble très concentré. Son regard ne s’égare pas. Il est impassible, et semble ailleurs.
Il va être opposé à Ladibi Riad, du club Pugili’istres dans les Bouches-du-Rhône, élève de James et Jimmy Colas à Istres. Un boxeur de 28 ans, avec donc beaucoup d’expérience, qui a déjà été vice-champion de ce championnat à deux reprises et qui va donc tout donner pour remporter cette 3ème finale.

Rochefort – Finales des championnats de France de Boxe 2019

Enzo Grau a déjà franchi les deux premières marches, il y a un mois, aux Sables d’Olonne (Salle Coubertin, ex-Château d’Olonne) lors des 1/4 et 1/2 finales, remportées assez facilement devant un public acquis à sa cause. Doté d’un palmarès déjà conséquent – champion de France cadet et junior, médaille de bronze au championnat du monde junior – Enzo Grau bénéficie, grâce à son père Nicolas qui l’a formé, d’une bonne et solide technique, confortée lors de ses formations au Pôle de Nancy et désormais à l’Insep. Doté d’un fort mental pour son âge – 19 ans – l’avenir pugilistique lui ouvre grand ses portes.
Le sablais Enzo Grau participera, dans l’ordre du programme, au 3ème combat de la soirée du Polygone de Rochefort.
Il n’est pas tout seul comme sablais dans la salle. Outre sa famille, avec Nicolas son père et Hugo son frère, qui le coacheront, il y aura bien sûr sa mère, et la presse sablaise avec Le Journal des Sables et Le Reporter sablais.
L’OMS sablais s’est aussi déplacé en nombre, avec neuf personnes, dont le président Georges Planchot. L’OMS a fait preuve d’un bel esprit d’initiative puisqu’il a fait venir, pour assister aux combats, deux jeunes qui avaient aidé à l’organisation des 1/4 et 1/2 finales aux Sables d’Olonne. Des jeunes qui reviendront avec des étoiles plein les yeux et de beaux souvenirs.

Etaient également présents des élus chargés du sport, ou des Sables d’Olonne et de son agglomération comme Gérard Hecht, Frédéric Benelli, Alain Blanchard etc… qui n’hésitent pas à se déplacer malgré l’absence de la toujours attendue autoroute A831 vers le sud-Vendée. Le contrat d’Avenir passé récemment entre Christelle Morançais, présidente de la région des Pays de la Loire, et le Premier ministre Edouard Philippe devrait permettre de réduire les temps de trajets vers La Rochelle et Rochefort (105 mn pour cette dernière ville).

Tous les boxeurs et les officiels sont sur le ring. La Marseillaise retentit. Le chant est repris en coeur dans la salle. Les combats vont pouvoir démarrer vers 20h30.
Troisième combat. L’animateur appelle les boxeurs. Enzo Grau monte sur le ring. Dans le coin bleu, Nicolas monte. Il paraît très stressé, bien plus que son fils. Hugo est là, présent, en soutien.

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Le combat démarre bien pour Enzo. Il est mobile, dynamique, place quelques belles allonges, touche son adversaire, reste percutant. Il remporte aisément le premier des trois rounds de trois minutes chacun. Dans le deuxième round, il est méconnaissable: moins ardent, il subit les assauts de son adversaire, Ladibi Riad. Celui-ci profite de la faiblesse passagère d’Enzo. Et l’expérience joue. Après un premier round, le boxeur de 28 ans a décelé la stratégie à mener. Le gong retentit: les trois minutes du 2ème round s’achèvent. Il revient incontestablement à Ladibi Riad. Tout va se jouer sur ce 3ème round. On n’est plus en 1/4 ou 1/2 finale. Le combat est serré et l’adversaire est coriace.
Il y a la ceinture de champion de France au bout, et cette ceinture, Enzo la veut.
L’arbitre claque dans les mains pour que les boxeurs se pressent et quittent les coins où leur team les revigorent et les conseillent. On remet le dentier et on part à nouveau pour le combat sportif.
Des centaines, des milliers d’heures d’efforts, d’entraînement, de contraintes, d’abnégation, vont se jouer sur à peine les 180 secondes de ce dernier round.
C’est sans doute même beaucoup plus qu’une ceinture qui va se jouer. En cas de victoire pour Enzo, ce sera la preuve qu’à 19 ans, il aura vaincu le démon du sport, ce démon qui empêche beaucoup de jeunes vainqueurs des titres nationaux dans les catégories jeunes de franchir la dernière étape, celle des titres séniors puis internationaux.

Le 3ème round démarre. Rien n’est fait. Enzo semble à bout de souffle, il prend des coups, se protège, se reprend, encaisse, réagit par intermittence. Il essaye d’éviter de se laisser enfermer. La foule gronde. Au milieu d’un brouhaha intense, Nicolas lance à son fils des conseils sur la conduite à tenir. Dans le bruit ambiant, on ne sait si ceux-ci parviennent jusqu’aux oreilles d’Enzo qui cherche la parade. Il ne reste plus qu’une minute, Enzo se reprend, relance des attaques, se sert de son allonge, touche son adversaire qui, à quelques secondes de la fin met même un genou à terre. Un sursaut important.
Le round a été très serré, Nicolas se retourne comme pour questionner.

Enzo Grau, champion de France Boxe Elite 2019 56kg

On est dans l’expectative. Seules des personnes averties sont à même de déterminer quels coups ont porté. L’arbitre rassemble les deux boxeurs au centre du ring et leur tient le poignet en attendant que le vainqueur soit désigné au micro. Quinze à vingt secondes qui durent une éternité. Enfin, l’annonce fuse: Enzo Grau est sacré champion de France. Quatre arbitres sur les cinq ont considéré que la victoire lui revenait.
Une belle victoire mais à l’arraché.
A cette annonce, Enzo reste sobre, comme à son habitude. Pas d’excès de satisfaction. Une marche importante vers d’autres objectifs, les championnats d’Europe dans quinze jours en Russie et une éventuelle sélection pour les jeux Olympiques de Tokyo en 2020.
La ceinture de champion de France à la taille, Enzo répond brièvement à quelques questions sur le ring puis s’engouffre dans le couloir des vestiaires très sommaires du Polygone.

Ça va être à nous, désormais, de décrocher une ceinture… Avant le combat, on a longtemps hésité de la place à choisir pour filmer. Du haut des tribunes, avec une vision plongeante, mais très éloignée du combat. De près, mais avec les cordes du ring qui gênent la prise de vue. Finalement, on choisira d’être au coeur du combat afin de mieux visualiser les coups portés et les tactiques adoptées.
C’est aussi au coeur de l’environnement du sportif, juste après son combat que l’on doit être. Et c’est le plus dur car, de nos jours, tout est hermétique, verrouillé. Juste après le combat, nous quittons le ring à toute vitesse pour rejoindre les vestiaires. Nous pénétrons dans l’antre des compétiteurs. Nous croisons Nicolas Grau que nous félicitons pour cette belle victoire. Une minute plus tard apparaît Enzo Grau.
Il est soulagé, nous dit-il. Cette ceinture, on le savait, il la voulait. Il est en pleine transpiration, encore dans la période du contre-coup. On pénètre tous les deux dans l’un des vestiaires pendant qu’un petit groupe poursuit la conversation dans le couloir.

Photo exclusive: Enzo Grau dans les vestiaires juste après sa victoire comme Champion de France © Le Reporter sablais

Quel est son programme maintenant? Combien de temps de repos va-t-il prendre? Ses objectifs?
Enzo nous dit qu’il ne va prendre que deux jours de repos, samedi et dimanche, car dès lundi il doit être à l’Insep pour reprendre son cycle d’entraînement. Et dans quinze jours, direction la Russie pour les championnats d’Europe.
Alors qu’il n’aspire qu’à un peu de tranquillité et de repos, il accepte de poser pour une photo exclusive dans les vestiaires juste après son combat pour que les Sablais puissent partager avec lui sa victoire.
La route est encore longue vers les sommets de l’Olympe.

Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

 

 

 




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