Vendée Port-Brétignolles – L’incompréhension! Vers une nouvelle Zad ?

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Aujourd’hui, dimanche 6 octobre 2019, les opposants au projet de Port Brétignolles avaient rendez-vous sur la plage de la Normandelière pour dire leur refus de laisser se réaliser le port de plaisance dont les premières esquisses avaient été lancées vers 2003.
Un projet qui, aujourd’hui, aux dires des opposants a 20 ans de retard car désormais, progressivement, s’est immiscé dans l’esprit des populations qu’il fallait arrêter de s’attaquer à la nature, à la planète.
Pour preuve, le terme biodiversité fait désormais tilt dès qu’un début de projet n’est qu’esquissé.
Port-Brétignolles n’est pas l’Amazonie mais un vent de fronde souffle cependant de plus en plus fort sur les questions d’environnement et de climat.

Environnement pour les uns, économie pour les autres
Sur presque tous les dossiers, deux camps s’affrontent: les tenants de la défense de la nature et ceux qui estiment que tout projet a du bon dès lors qu’il permet un développement économique et, ultime argument, la création d’emplois.
En Vendée, les élus ont l’oeil rivé sur la courbe de l’emploi, et les chefs d’entreprises sur leur bilan. Pour la plupart, ils sont les uns comme les autres favorables à l’avancement de deux dossiers chauds et qui ne font que prendre du retard, le port de Brétignolles et l’autoroute ou voie rapide A831 du Sud-Vendée.
Dans les deux cas, les associations de défense de l’environnement ont bloqué ou ralenti l’avancée des réalisations.
Sur ces deux dossiers, l’Etat reste partagé: pour l’A831, depuis que la date d’utilité publique a été dépassée, il traîne des quatre fers…. Pour le Port-Brétignolles – porté par l’actuel maire, Christophe Chabot, mais désormais non plus au nom de la Ville mais au nom de la Communauté de Communes – , le Préfet de la Vendée a signé les derniers arrêtés nécessaires sous réserve des habituelles compensations écologiques. Au nom de l’intérêt général. L’emploi et la souffrance nautique du territoire par manque d’anneaux.
Arrêté du 16 juillet 2019 déclarant d’utilité publique la création d’un port de plaisance sur la commune de Brétignolles-sur-Mer:
http://www.vendee.gouv.fr/IMG/pdf/arrete_dup_port_de_bretignolles.pdf

La manifestation de ce matin a réuni 2000 à 2500 personnes. Au menu, la demande d’arrêt du massacre écologique. Les premiers travaux où l’on peut voir un début d’arasement des dunes en extrême bord de mer par les pelleteuses, avec le transport du sable pour créer de petits monticules plus loin, a ému les plus frigides des Brétignollais. C’est dire que la bataille ne fait que commencer et cela, d’autant plus, que des associations d’un poids conséquent sont venues apporter leur soutien: Surfrider Foundation et Sea Sheperd.

Des manifestants font la ronde autour de la ferme qui fut, très peu de temps, investie

Une ferme pour les prémices d’une ZAD?
Dans l’après-midi, des événements avec un air de déjà vu se sont produits. Des manifestants s’étaient introduits dans une ferme (voir photo) désormais propriété municipale et des panneaux furent tagués « BRETIGNOLLES ZAD » à son fronton, tandis qu’une vitre condamnait « le chabotage. » Très rapidement une unité de Gendarmerie – 7 voitures – s’y est opposé en pénétrant dans le bâtiment. L’un des opposants qui a pénétré nous a indiqué qu’ils avaient préféré laisser la place pour ne pas envenimer les choses.

Pendant ce temps-là, devant la ferme, des représentants de manifestants s’opposaient – parfois bruyamment – sur la façon de procéder.
Quelle sera la suite? Les gendarmes vont-ils prendre racine dans la ferme? Les manifestants vont-ils investir d’autres lieux?
La Vendée va-t-elle connaître une ZAD identique à celle de Notre-Dame-des-Landes?

Toujours est-il que certains habitués de ce genre d’opposition réfléchissaient aux stratégies à mener et une réunion de concertation en plein air s’est déroulé dans l’après-midi.
Première décision: une manifestation à La Roche-sur-Yon le samedi 19 octobre 2019 devant la Préfecture de la Vendée.

Ci-dessous le début d’arasement des dunes.