*NEWS

Vendée – Pollution sur la Boulogne: des mesures prises sous le contrôle de la Préfecture

Vendée – Pollution sur la Boulogne: des mesures prises sous le contrôle de la Préfecture




RAPPEL DES FAITS

A partir du 6 mai 2019, la rivière de La Boulogne a subi une pollution alarmante d’origine organique, qui a déjà causé la mortalité de près de 2 tonnes de poissons.
Les cadavres de sandres, de perches, de brochets...remontaient à la surface et étaient ramassés, difficilement au regard du nombre, par les services municipaux qui s’étonnaient de n’obtenir aucune aide de l’Etat.

 

Le 6 mai 2019, des pêcheurs ont avertis l’AAPPMA La Tanche de la Boulogne des problèmes de poissons morts ou qui cherchaient à s’oxygéner.
L’AAPPMA indiquait  alors: « D’un commun accord avec le syndicat du bassin versant, les associations locales et la fédération de pêche, nous avons pris l’initiative d’ouvrir les vannages pour faire du courant et oxygéner les biefs tout en les lessivant. Une opération qui a permis de sauver des milliers de poissons prisonniers dans les bras morts des moulins où l’oxygène venait à manquer.  L’ouverture des pelles a permis de faire un mouvement d’eau et de sauver une « grosse partie  » de notre cheptel de poissons mais sur les bords, les abreuvoirs ou autres méandres, le constat reste alarmant ! »

© Photo: DR – AAPPMA

Le 13 mai 2019, elle précisait: « A chaque ouvrage hydraulique, les cadavres s’entassent, sans parler de ce qu’il peut avoir tout au long du linéaire du cours d’eau et les cadavres encore posés au fond ! La pollution évolue aujourd’hui de Rocheservière vers Saint Philbert de Bouaine. Au fil des biefs, les concentrations devraient diminuer mais les poissons manquent par endroit d’air et on peut apercevoir les carpes venant s’échouer dans les petites eaux où l’eau s’écoule. Le drame a été évité mais la pollution est toujours là et les dépôts résiduels qui vont se poser au fond vont  – aux premières chaleurs – créer des dysfonctionnements. »

Une situation alarmante qui avait amené le Président du Conseil départemental de Vendée, Yves Auvinet, à communiquer à ce sujet:
« Devant cette situation de bouleversement écologique, qui appelle des réponses fortes, le Conseil départemental de la Vendée apporte son plein et entier soutien aux pêcheurs et utilisateurs de La Boulogne, de ses cours d’eau et des Espaces Naturels Sensibles (ENS) qui les bordent, ainsi qu’à l’ensemble des territoires impactés par cette pollution« .
« La préservation de notre patrimoine naturel, de nos ressources, et notamment de la qualité de nos cours d’eau, est un impératif pour la Vendée », ont indiqué les élus du Conseil départemental.

LES RAISONS PROBABLES
La pollution proviendrait de déversements agricoles, sans doute du lisier.
Le Maire de Rocheservière, Bernard Dabreteau, se disait alors exaspéré que rien ne soit fait par les autorités préfectorales pour gérer ce problème.

En raison de forts coups de vent le 8 mai 2019, les autorités avaient indiqués que pour cette raison il avait été « impossible de confiner cette pollution du fait des conditions météorologiques puisque de fortes pluies se sont abattues sur la région, les jours qui ont suivi la découverte de l’incident. »
Cependant, la Police de l’Eau (service étatique des instructions et des contrôles de la ressource en eau) était venue enquêter.

PAYS DE LA LOIRE
Un même constat dans les Pays de la Loire
On sait que malheureusement de très nombreux cours d’eau sont fortement pollués dans les Pays de la Loire. La présidente, Christelle Morançais, s’est elle aussi alarmée et a lancé un Plan pour mettre fin à cette situation.
Ainsi 34 millions d’€ vont être affectés pour répondre à l’urgence de la dégradation de la qualité des cours d’eau dans les Pays de la Loire pour atteindre l’objectif de 37% en bon état écologique contre 11% actuellement !

CONSTAT ET NOUVELLES MESURES SOUS LE CONTRÔLE DE LA PREFECTURE
Quinze jours après le début de la crise et dix jours après les constats alarmants de l’AAPPMA, une réunion s’est tenue le jeudi 23 mai 2019 à la Préfecture pour faire le point sur le processus d’alerte et sur la gestion de la pollution sur la rivière La Boulogne.
Si des signalements de pollution sont relativement fréquents (plus d’une centaine par an en Vendée), celle-ci a revêtu un caractère exceptionnel.

A cette réunion participaient:
– les maires des communes de Rocheservière, des Lucs-sur-Boulogne, de St-Denis-la-Chevasse, le maire délégué de Mormaison représentant la commune de Montréverd;
– des représentants du Syndicat du bassin versant de Grand Lieu,
– de la Fédération départementale de la pêche,
– de l’Agence française de la biodiversité (AFB),
– des services de la Préfecture,
– de la Direction départementale des territoires et de la Mer (DDTM),
– de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP),
– de la Gendarmerie nationale,
– du Conseil départemental de la Vendée.

La chronologie des événements a été retracée:
– les services de l’Etat ont été alertés le 6 mai 2019 d’une pollution de la rivière de La Boulogne sur la commune de Montréverd (des pêcheurs avaient constaté un début de pollution sans qu’aucune mortalité piscicole n’ait alors été observée).
– conformément aux procédures, les services de l’Etat se sont assurés dans un premier temps qu’aucun captage d’eau potable n’était situé à proximité.
– les précipitations attendues et effectivement observées le 8 mai et les jours suivants ont déplacé cette pollution et les premières mortalités piscicoles ont été constatées le 10 mai 2019 sur la commune de Rocheservière.
– tous les acteurs locaux se sont mobilisés pour limiter les conséquences de cette pollution et pour prendre en charge l’important volume de poissons morts estimé à plus d’1,5 tonne.
– des inspecteurs de l’environnement du service départemental de l’Agence française de la biodiversité (AFB) ont été dépêchés sur place à plusieurs reprises pour effectuer des mesures de terrain de la qualité de l’eau.
– la Gendarmerie nationale et des agents de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) et de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) se sont rendus également sur site pour identifier l’origine et constater les conséquences de la pollution.

Constat
Aujourd’hui la pollution a certes diminué, mais les récentes pluies lessivent les bordures et apportent toujours des éléments polluants.
Malgré tout, les dernières analyses réalisées par la Communauté des communes « Terres de Montaigu » sont rassurantes et permettent la levée des mesures d’interdiction.
La Gendarmerie nationale et l’AFB poursuivent leurs investigations pour identifier les origines exactes de cette pollution.

Cette pollution vient réaffirmer la nécessité de collectivement renforcer les protocoles existants en matière de signalement et de suivi d’une pollution d’origine organique.

Mesures
Les services de l’État et les acteurs du territoire ont décidé de porter leurs efforts sur l’amélioration du « protocole d’alerte » et de la circulation de l’information dès lors qu’une pollution est constatée sur le terrain:
Une réunion de travail se tiendra prochainement à la Préfecture avec l’ensemble des acteurs de terrain (élus, associations, syndicats, services de l’Etat…) pour qu’un dispositif de gestion de crise propre à ce type de pollution soit défini avant l’été. Il s’agira notamment de mettre en place une organisation mieux adaptée, chargée de coordonner l’ensemble du processus de lutte contre la pollution : confinement, impacts sur le milieu naturel, conséquences sanitaires, ramassage et évacuation des poissons morts, information des différents acteurs et du public.
Une campagne de communication sera également élaborée pour prévenir ce type de pollution et sensibiliser le grand public.
« Reconquérir la qualité de l’eau est un enjeu essentiel en Vendée qui nécessite la vigilance de tous et engage l’ensemble des acteurs à poursuivre le travail mené depuis plusieurs années » a conclu la Préfecture.

Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais


 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page