Vendée La Roche-sur-Yon – Les réactions à la suite de la décision de fermeture par la direction du groupe Michelin

10 octobre 2019Dernière mise à jour: 11 octobre 2019

Michelin

Communiqués reçus par Le Reporter sablais sur lereportersablais@gmail.com

Le Préfet de la Vendée, Benoît Brocart
« L’annonce, le 10 octobre 2019, par la direction du groupe Michelin de son intention de fermer le site de La Roche-sur-Yon qui emploie 619 personnes constitue un choc économique, social et humain.
Face aux conséquences de cette décision, l’État veillera à ce que le groupe Michelin respecte toutes les obligations légales et réglementaires qui s’imposent à lui.
En premier lieu, l’État sera particulièrement attentif à la manière dont sera élaboré le plan de sauvegarde de l’emploi, à la qualité de la concertation avec les organisations représentatives du personnel et à l’effectivité des offres de reclassement interne et externe au groupe Michelin.
En second lieu, l’État s’assurera que le groupe Michelin respecte ses obligations en matière de revitalisation du territoire et quant au devenir du site de La Roche-sur-Yon.
Dès la semaine prochaine, le préfet de la Vendée réunira, sur l’ensemble de ces sujets, la direction du groupe Michelin et l’ensemble des acteurs locaux concernés par cette situation.«

Yves Auvinet, Président du Conseil départemental de Vendée
Fermeture du site Michelin de La Roche-sur-Yon »
« Je ne peux que regretter l’annonce de la fermeture du site Michelin de La Roche-sur-Yon. Au-delà de l’absence de concertation avec les élus locaux, qui n’est pas acceptable, c’est bien sûr aux 619 salariés et à leurs familles que je pense en tout premier lieu : je pense à ceux qui y travaillent depuis longtemps et qui devront faire le deuil d’une histoire dans laquelle ils se sont investis ; je pense aux plus jeunes qui ont une vie à construire, souvent une maison à payer, et qui aujourd’hui ont le sentiment d’un avenir incertain. Si cette décision est évidemment également regrettable pour La Roche-sur-Yon, le pays yonnais et pour notre département – dont l’histoire économique est étroitement liée à ce site emblématique installé en Vendée depuis près de 50 ans -, je veux surtout assurer aux salariés que tout sera fait pour les accompagner : le Conseil départemental restera mobilisé notamment via la Maison Départementale de l’Emploi et du Développement Economique, et en lien étroit avec la ville de La Roche-sur-Yon et le Conseil Régional des Pays de la Loire ainsi qu’avec le monde économique vendéen qui recrute actuellement. »

Christelle Morançais, présidente de la Région des Pays de la Loire
Bruno Retailleau, conseiller régional et sénateur de Vendée
1 –
« Sans aucune concertation, le groupe Michelin vient d’annoncer la fermeture du site industriel de la Roche‐sur‐Yon pour la fin 2020.
Nous exprimons en premier lieu notre solidarité aux 619 salariés de cette usine inscrite dans le paysage industriel yonnais depuis plus de 50 ans, mais aussi aux 74 salariés de l’usine de Cholet impactés par cette décision. Tous sont en plein désarroi et nourrissent les plus vives inquiétudes sur leur avenir.
Nous déplorons également les méthodes du groupe Michelin, qui traduisent un manque de respect des salariés et des élus.
Manque de respect des salariés, qui ont fait des efforts considérables pour améliorer la compétitivité de leur usine, et dont la proposition de lancer une étude pour redimensionner ou diversifier l’activité du site n’a même pas été entendue par la direction.
Manque de respect des élus, car cette annonce a été faite avant même que ne se déroule la rencontre que nous avions organisée cet après‐midi avec le PDG de l’entreprise, Florent Menegaux. Cela n’est pas acceptable, d’autant plus que le groupe Michelin envisage de solliciter le soutien financier de la Région pour la revitalisation industrielle de l’usine !
Cette décision couperet traduit une froide vision des rapports économiques et sociaux, qui devraient d’abord être des rapports humains.
Dès cet après‐midi, nous allons demander des comptes au président de Michelin et exiger, au‐delà même des obligations légales, qu’il prenne toutes les mesures pour assurer l’avenir des salariés vendéens et du site de La Roche sur Yon.«

Réaction de Christelle Morançais et Bruno Retailleau suite à leur rencontre avec Florent Menegaux, président du groupe.
2 –
« Nous avons rencontré cet après‐midi Florent Menegaux, le président du groupe Michelin, et lui avons fait part de notre colère devant la brutalité de l’annonce de la fermeture du site de La Roche-sur‐Yon, qui a été effectuée sans aucune concertation avec les élus locaux.
Nous lui avons renouvelé notre exigence que toutes les solutions soient explorées pour que l’activité puisse être sauvegardée, grâce à une diversification de la production. Il nous a malheureusement été indiqué que cette décision de fermeture était irrévocable.
En tout état de cause, nous avons demandé que pas un salarié ne soit abandonné par le groupe Michelin, qui doit aller bien au‐delà de ses obligations légales. Nous serons intransigeants sur le fait que Michelin mette des moyens d’accompagnement exceptionnels pour que l’avenir professionnel de chaque salarié soit assuré.
Une fois les conditions de cet accompagnement humain remplies, le groupe Michelin devra investir fortement et rapidement pour la revitalisation industrielle du site de la Roche‐sur‐Yon.
Enfin, l’Etat doit aussi prendre ses responsabilités en se donnant les moyens de contrôler le respect des engagements que nous obtiendrons du groupe Michelin.
Nous irons dès le début de la semaine prochaine à la rencontre des représentants des salariés de La Roche‐sur‐Yon pour leur rendre compte de nos échanges et construire avec eux les exigences que nous porterons ensemble auprès de la direction du groupe.
Nous tenons à assurer chaque salarié, bien sûr de notre soutien, mais surtout de notre détermination sans faille pour les aider à surmonter cette épreuve.«

La sénatrice de la Vendée Annick Billon
« Annick Billon déplore l’annonce « violente », faite ce jeudi 10 octobre, de fermer l’usine Michelin de la Roche-sur-Yon, « malheureusement prévisible malgré les annonces rassurantes de la direction depuis plusieurs mois ».
En contact régulier avec la direction locale et nationale du manufacturier et des syndicats du site yonnais, la sénatrice entend la détresse des salariés, « ce sont 619 projets de vie qui sont remis en question en une journée ». Dans la mesure où la fermeture serait inéluctable, « je veillerai au respect des engagements de la direction Michelin énoncés devant les élus de Vendée en termes d’indemnisation, de reclassement en interne, de formation, d’accompagnement en externe ». Elle a bien noté que la direction Michelin s’est engagée à indemniser également un salarié qui trouverait un nouvel emploi avant la fermeture du site.
La sénatrice concède que « la direction Michelin n’entend pas se soustraire à ses obligations légales et sociales mais cela demeure, ce jour, une compensation relative au regard de la violence de l’annonce de la fermeture du site ».
La sénatrice rencontrera plusieurs responsables syndicaux ce vendredi 11 octobre.

Michelin : Toutes et tous ensemble.
Déclaration de la Fédération de Vendée du PCF
« Une délégation du PCF de Vendée s’est rendue, ce matin, sur le site Michelin la Roche sur Yon. Elle a pu s’entretenir avec les salariés.
Les communistes de Vendée sont avec les Michelin, « Tous Michelin » en quelque sorte.
Les propos de la direction de cette société multinationale ne passent pas. Le dégoût se lit sur tous les visages, et en même temps existe une forte volonté de résister, de faire entendre sa dignité.
Michelin c’est le pur modèle du Capitalisme, avec ses méthodes de « voyous ». Il empoche les primes, s’engraissent des financements publics à commencer par le CICE. Tout çà pour balancer des centaines de salariés à la rue. Nous disons aux femmes et hommes de cette entreprise et au-delà, aujourd’hui dans l’incompréhension totale : « Balancetonvoyoudepatron ! »
Nous lançons un appel à tous les Vendéennes et Vendéens, ce qui arrive aux « Michelin » peut aussi vous arriver dans cette société, où décidément rien n’arrête le fric. A la Roche sur Yon Michelin a tout eu, des gouvernements successifs, des préfets, des collectivités locales. Il ne faudra pas le lâcher.
Nous attendons ce que font faire les élus, nationaux, régionaux, départementaux et locaux. Gare à leurs propos imprudents au nom de la concurrence mondiale que tout permettrait de justifier. Ca ne passe plus !
Maintenant il faut organiser la lutte et la solidarité. Le PCF est disponible dès ce jour pour en créer les conditions.«