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Les Sables-d’Olonne Vendée. Périodicité événementielle : le maire au pied du mur

 

Les Sables-d’Olonne Vendée. Périodicité événementielle : le maire au pied du mur

Entre l’évolution de la Ville des Sables-d’Olonne, la fiscalité, le tourisme et les grands travaux, il y a un autre sujet qui ne laisse pas de marbre les Sablais, il s’agit de l’Evénementiel.
Un terme très générique qui englobe toutes sortes d’activités, du grand spectacle, de la course nautique d’envergure, à l’événement folklo-historique jusqu’à des événements considérables comme le Vendée Globe ou le Vendée Air Show.

Une vraie machine de guerre dont les objectifs ne sont pas cachés : donner une image de dynamisme à la Ville des Sables-d’Olonne, laissée longtemps engourdie au point de se faire doubler par des rivales littorales, développer le tourisme sur les ailes de la saison – la période estivale étant déjà surchargée -, et ainsi faire bénéficier le territoire et ses environs de la manne touristique.
La démarche n’est, finalement, pas très éloignée de celle du Puy du Fou qui permet des retombées exceptionnelles, non pas dans son seul environnement, mais dans la Vendée toute entière.

Yannick Moreau, ne l’oublions pas, fut à bonne école en ayant passé 10 ans au Cabinet de Philippe de Villiers, alors président du Conseil général. D’abord chargé de mission pour le bocage vendéen, il fut vite attiré par le littoral pour lequel il sera aussi chargé de mission, avant d’être chargé de projets pour le Vendée Globe.
On ressent le même esprit ; si pour l’un c’est la Vendée qui bénéficia de ses réalisations, pour Yannick Moreau c’est la Ville des Sables-d’Olonne qui fait l’objet de toute son attention. Philippe de Villiers mena une politique des grands équipements. Yannick Moreau mène une politique de structuration pour la Ville mais aussi pour l’Agglomération. Transformation de La Jarrie (alors maire d’Olonne), Plan Forêt, Projet pour Les Atlantes, création et rénovations de salles de sport, nouveaux Musée de l’Abbaye Ste-Croix, grande Arena sportive et culturelle, création de parkings modernes en entrée de ville, projet de rénovation du Cours Guédon, rénovation de la continuation du Remblai, travaux pour optimiser les traitements d’eaux usées, développements des mobilités etc…
Dans le giron étroit des élus départementaux, on l’appelle déjà « Le bâtisseur ». Nul doute qu’il laissera une trace pour avoir transformé la Ville et avoir rehausser son niveau d’équipements.
Mais cette transformation ne plaît pas à tout le monde. Ses opposants voyaient dans cette profusion de projets une obligatoire fragilité financière. Yannick Moreau avait beau indiquer que, notamment pour l’Arena, les finances nécessaires avaient été « provisionner » durant cinq années, rien n’y faisait. Il aura fallu qu’opportunément un contrôle classique de la Cour des Comptes régionales ait lieu pour confirmer que la Ville et l’Agglo étaient bien gérées financièrement pour que ce reproche ne soit plus de mise.

L’homme est très rancunier. Il n’admet guère l’opposition et n’entend surtout pas que l’on tente de mettre à mal ses projets. Pour lui, ce serait une catastrophe car Yannick Moreau a une vision à long terme de ce qu’il entend faire des Sables-d’Olonne. Il écoute, bien plus qu’on ne le croit. Il est respectueux dans son comportement urbain.
Il s’est créé ce que tout le monde appelle « sa garde rapprochée », de vaillants élus passionnés et pour certains très ambitieux, mais il reste dans tous les cas le seul décideur.
Faut-il voir dans les votations qui se succèdent un esprit démocratique ? Nous aurions plutôt tendance à penser que c’est un moyen stratégique de régler d’éventuelles polémiques. La votation sur la route littorale du Puits d’Enfer en est le parfait exemple.
Que dire de la future votation sur le projet du Cours Guédon ? Beaucoup s’interrogent sur le coût, la durée et l’intérêt de ce projet. Personnellement, nous ne croyons pas du tout à un arrêt total de ce projet, issue supposée être possible après la votation. Etudes, architectures, achat du foncier de l’EDF, choix de l’architecte pour la rénovation d l’Abbaye Ste-Croix etc.. tout cela est déjà en ordre de marche…!

Yannick Moreau a aussi appris au long de ses années politiques. Plus de prises de position internationales qui sentent le brûlé…et ternissent son image. Il est désormais vacciné sur ce point. Mais il reste toutefois attaché à la défense des Chrétiens d’Orient, et regarde avec une indifférence méprisante ceux qui tentent de laïciser à outrance la France chrétienne. Sa bataille pour défendre l’Archange Saint-Michel situé sur le parvis de l’église du même nom, dans le quartier du même nom, en est un exemple. S’il ne restait qu’une seule barricade pour défendre la chrétienté, nul doute qu’il serait parmi les derniers à combattre.

Le maire n’est pas exempt de défauts. Il est envahi par une véritable obsession de la communication. On ne compte plus le nombre de comptes sociaux, d’impressions, de documents, d’affiches qui sont diffusés et partagés. Le vrai problème, c’est qu’à la Ville s’ajoute l’Agglo, plus les partages sociaux de la célèbre garde rapprochée. Il faut surtout en sourire mais, tout ce brouhaha médiatique est tellement dur à suivre qu’il faut se demander si la profusion ne conduit pas à une perte d’impact. En tout cas, une diffusion en avant-première manque beaucoup d’intérêt en l’absence de toute analyse du contexte. Ne lui posez pas de question sur l’intérêt de cette hypermédiatisation : pour lui, c’est un vecteur incontournable politiquement.

Récemment, le maire a publié un document sur ses réalisations à mi-mandat. Voilà une parution, légitime, et qui a tout son intérêt. Chacun y prendra ce qu’il veut. Le maire y présente ses meilleurs côtés. Les habitants lisent, écoutent, émettent des avis. Certains regrettent que leur ville ait perdu son ronron provincial. Les embouteillages commencent, les parisiens achètent, les jeunes Sablais sont contraints d’aller vivre ailleurs, autour, dans la périphèrie. Le maire en est conscient. Il lance divers projets pour tenter de faciliter le logement. Quelle que soit l’ambition en la matière, le résultat reste minime au regard des besoins.
Les taxes sur les résidences secondaires sont augmentées pour essayer de transformer les résidences secondaires en logements permanents. Mais les « baigneurs  » estivaux voient cela comme une discrimination ! Le problème n’est pas simple.

Malgré ces contestations, Yannick Moreau conserve pour l’instant une image relativement positive. Il n’a pas fait de grosses erreurs dans ses choix. Et surtout, personne ne voit à l’horizon de candidat opposant potentiel ayant suffisamment d’envergure pour s’opposer à lui. Même certains, n’appréciant pas son positionnement politique, estiment qu’à ce jour personne ne lui arrive à la cheville en terme de traitement de dossiers et de développement. Pour l’instant…

Les voyants sont donc plutôt au vert pour lui. Une certains réussite, des finances saines, et la plupart des projets en bonne voie pour être concrétisés avant la fin du mandat.
De plus, ayant été sur les mêmes bancs de l’Assemblée nationale qu’Alain Leboeuf, l’actuel prés. du Conseil dépar. de la Vendée, ses relations avec lui sont très bonnes permettant ainsi de faire avancer les dossiers. Et cela n’est pas neutre quand il s’agit de gérer, par exemple, le lourd et important dossier du Vendée Globe.
Avec l’ancien président du Conseil départemental, Yves Auvinet, la position était différente ; il y avait eu un accord officieux : pas d’agression. Tout devait se dérouler en bonne intelligence. Il ne faut pas oublier que Yannick Moreau conservait l’image d’un villieriste, alors qu’Yves Auvinet était plutôt dans la mouvance de Bruno Retailleau. Ceux qui connaissent l’histoire des relations entre Retailleau et de Villiers comprendront.
Yves Auvinet était moitié humaniste, moitié diplomate. Il était beaucoup plus actif qu’on ne le croit, mais il détestait les polémiques et les conflits, ce qui pouvait le faire passer pour quelq’un en retrait. Le pacte de non-agression lui convenait parfaitement.
Entre Alain Leboeuf et Yannick Moreau, on est plutôt dans des avancées, des prises de position, des soutiens, des collaborations. Le championnat du monde de Paddle, décidé et récupéré au dernier moment est un exemple de collaboration et décision prises de manière rapide dans l’intérêt de l’image de la Vendée.

L’élection de Yannick Moreau à la présidence de l’Ass. Nat. des Elus des Littoraux (ANEL) peut être considérée comme une décision politique. Certains y voient un marche-pied pour se positionner pour un sécrétariat d’Etat ou un ministère de la Mer, donc dans un intérêt carriériste.
On a souvent entendu dire que Yannick Moreau se présentait aux Sables-d’Olonne car c’était un carriériste, parce qu’il faisait de la politique son métier. C’est vrai. Mais de façon sous-jacente il y avait aussi une ambition pour Les Sables-d’Olonne.
On peut lui prêter le même genre d’intentions avec l’ANEL. Il entend pouvoir être un décideur dans les choix très importants qui vont être pris prochainement en matière de littoral, de submersion marine, de trait de côte, d’indemnisation du foncier littoral etc… et, sur tous ces sujets, il n’entend certainement pas se faire doubler par des élus voguant sur d’autres horizons politiques. Fait-il en même temps carrière pour un poste ministériel ? On ne lui posera même pas la question car on connaît la réponse : Je travaille pour Les Sables-d’Olonne et les autres villes du littoral, ce temps et ce travail m’évitent de tenter de faire des projections….

Si Yannick Moreau s’est éloigné des contingences internationales, il suit de très près la politique nationale. Il apprécie généralement les positions de David Lisnard avec lequel il est en contact.
Il se dit que le maire de Cannes serait présidentiable ; il a créé un parti « Nouvelle Energie » pour avoir son mot à dire pour les futures présidentielles de 2027. Au menu, « la dépense publique, l’immigration, le « déclassement international » de la France, et le combat contre la bureaucratie ».
Pour l’instant, « Nouvelle Energie » n’a aucun relais en Vendée…
En tout cas, David Lisnard a un soutien convaincu en matière d’idées politiques en la personne de Yannick Moreau.
Une anecdote, très peu connue : lors de l’Assemblée Générale des Maires de Vendée de l’année dernière, David Lisnard – lui-même Président des Maires de France – s’était déplacé à La Roche-sur-Yon. Alors que tous les maires étaient restés dans la salle pendant que la présidente des maires de Vendée était sortie pour accueillir David Lisnard, Yannick Moreau était également sorti de la salle comme s’il était lui aussi investi de cet accueil. La présidente le lui avait discrètement reproché. Yannick Moreau lui avait répondu en ces termes : « Vous ne pensez pas que vous allez me dicter ma conduite!  »

Derrière la présentation que nous venons de faire, il y a le souhait de montrer que, derrière une réussite municipale, il reste des dossiers qui font malgré tout polémique et pour lesquels une votation, quelle qu’elle soit, ne résoudra pas le problème.
Le cas de l’événementiel en est un. Le maire se trouvera dans l’obligation de trancher.
Non seulement les habitants trouvent que « trop c’est trop », mais aussi les services de la Ville n’en peuvent plus. Des services très sollicités par tous ces événements: il faut monter les équipements, il faut organiser, il faut des bénévoles, il faut assurer la sécurité etc….

Quels sont les événements les plus importants aux Sables d’Olonne :
– la Vendée Vaa, les courses nautiques (Solo Maitre Coq, Les Sables Horta, GGR, Les Sables Les Açores, 1000 milles des Sables, Mini-Transat), l’Ironman, le Semi-Marathon international, les 10 km de La Chaume, le Triathlon Relais Toyota, le Vendée Globe, Festival Les Classiques, le Vendée Air Show, la Grande Bordée, Vendée Coeur.

A ce sujet, le maire a émis l’idée d’une organisation tous les 2 ans afin de permettre à tous de souffler…..
Sur l’ensemble des manifestations, seraient plus précisèment concernés la Vendée Vaa, le Semi-Marathon international, le Triathlon Relais, la Grande Bordée et Vendée Coeur.
En effet, certains sont intouchables comme l’Ironman dont l’organisation est déjà régie par un contrat. De plus, c’est une compétition qui ne peut souffrir d’une rupture annuelle.
Le Vendée Globe est déjà à périodicité, tous les 4 ans. De même pour le Vendée Air Show qui a lieu tous les deux ans, la GGR est déjà aussi à périodicité. Vendée Coeur était passé tous les deux ans à cause de la pandémie.

Restent donc pour l’essentiel des courses nautiques, des courses d’athlétisme, la Grande Bordée et la Vaa.
Des choix devront être faits et le maire sera dans l’obligation d’arbitrer.
Il aura la possibilité de s’appuyer sur l’argument d’une année 2024 qui sera très particulière ; en effet, à cause des jeux olympiques de Paris 2024, Gérald Darmanin a indiqué qu’il allait réquisitionner tous les CRS habituellement détachés dans les villes et stations balnéaires.
Certes, le nombre de policiers municipaux a fortement augmenté, mais certains voient d’un mauvais oeil que ceux-ci soient régulièrement « bloqués » à cause de différentes organisations alors qu’ils ont des tâches bien plus importantes à réaliser par ailleurs.
Même si le passage de la Flamme olympique sera court et très concentré, cela demandera aussi la présence de bénévoles, et de la police – avec des enquêtes en amont.
Elément moins mis en avant, ces manifestations coûtent parfois très cher en subventions, quel que soit leur intérêt.
Certaines occupent aussi beaucoup de place sur le Remblai, avec des tentes réceptives, des petits villages commerciaux ou pour faciliter l’organisation. Ces installations nécessitent de bloquer la circulation sur le Remblai et entretient donc des critiques de la part d’un certain nombre de Sablais.

A l’opposé, des arguments contraires ne sont pas anodins.
Les épreuves sportives sont insérées dans des calendriers fédéraux voire internationaux ; tout passage de leur organisation sur deux années pourraient les rétrograder ou leur faire perdre un label, ou entraîner un désintérêt des participants. Pour les manifestations à spectacles, la contrainte paraît moins nocive : un passage à une périodicité de deux ans, ou une réduction des besoins en équipements une année sur deux seront certainement étudiés.
Pour certaines épreuves, les changements de date ne semblent pas du tout appropriés, tout comme l’absence de présence sur le Remblai ou sur le quai de La Chaume, lieux qui figurent parmi les plaisirs préférés des compétiteurs sportifs ou des habitants.

Le maire aime bien mettre en avant le slogan qu’il a fait sien, qui a l’avantage non négligeable de le faire passer pour un juge de paix. C’est la notion d’équilibre, qu’il entend mettre en place pour l’ensemble de sa gestion ou pour expliciter certaines de ses décisions !

Sur le dossier Evénementiel, Yannick Moreau va devoir là aussi trouver l’équilibre entre des manifestations obligatoires organisées tous les ans, et celles qui devront, soit réduire la voilure, soit être orchestrées tous les deux ans.
A ne pas oublier aussi la position du Préfet qui, lui, n’hésitera pas à trancher dans le vif si les projections laissent à penser que la sécurité d’un événement ne pourra pas être assurée.
La tâche et les choix ne sont pas faciles. Réponse dans une dizaine de jours, sans doute en avant-première sur le compte X du maire.

Philippe Brossard-Lotz

Le Reporter sablais

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Un commentaire

  1. Parmi les échecs, peut-être temporaires, l’achèvement du déploiement de la fibre optique par Orange, promis tout d’abord fin 2020, puis malgré différentes interventions telles que conférence de presse conjointe avec Luc Bouard, maire de La Roche-sur-Yon, lettre ouverte à la présidente de l’ARCEP, votation sans valeur comme je l’avais personnellement fait valoir, etc. reportée à fin 2022 et toujours en panne à 82% fin 2023.
    Il s’agit pourtant d’un sujet concernant des infrastructures essentielles pour beaucoup de Sablais qui ont besoin d’une connexion THD pour du télétravail, de la visioconférence ou des transferts de fichiers volumineux.

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