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Les Sables d’Olonne Vendée Municipales 2020 – Débat FR3: quel résultat et quelles conclusions?

 




 

 

A l’occasion des Municipales 2020, France 3 Pays-de-la-Loire organise des débats dans 11 villes de la région.
Mercredi 4 mars 2020, vers 21h50, le débat concernait la ville des Sables d’Olonne avec la présence de 5 candidats.

On notera que l’on votera pour la 1ère fois pour une ville fusionnée entre les 3 anciennes villes du Pays des Olonnes. Les paramètres ne sont donc plus les mêmes, la ville des Sables d’Olonne étant passée de 14.000 à 43.000 habitants environ depuis le 1er janvier 2019. Autre élément d’importance, suite à cette fusion, Yannick Moreau a été élu le 1er janvier 2019 maire de la ville fusionnée pour donc environ 14 mois. Les habitants pourront donc juger sur pièces.
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Les candidats invités:

  • François-Charles Brion, Bien vivre aux Sables ! (RN)
  • Claire Legrand, Les Sables, c’est Vous ! (LaREM)
  • Yannick Moreau, maire sortant, Liste d’union avec Yannick Moreau (sans étiquette)
  • Caroline Pottier, Bien vivre ensemble (liste de rassemblement de la gauche et des écologistes.)
  • Brigitte Tesson, Le Cœur et la Raison (Agir)

(Têtes de listes également candidates mais non-invitées: Anthony Bourget, Catherine Hegly, Laure Pavageau).

 

Pour avoir assister à d’autres débats, on peut dire que ce débat a été d’une très bonne tenue avec des propositions variées, diverses, mais clairement émises et le plus souvent argumentées.
Avec, bien sûr, des positionnements divergents.
Les thèmes abordés furent la fusion, une ville à vivre à l’année, la mobilité, le tourisme, les retraités, les campus universitaires, la désertification médicale.

Après une rapide présentation des candidats, c’est le thème de la fusion qui a été abordé. C’est le thème qui a montré le plus d’opposition et durant lequel tout le monde ou presque a visé Yannick Moreau.
Ce n’est pas l’aboutissement à la fusion qui était décrié, bien sûr, mais la gouvernance de 14 mois du maire. Claire Legrand lui reprocha une gouvernance autocratique, un terme considéré même par l’une des présentatrices comme particulièrement fort… Et Claire Legrand reprocha que certains projets – lancés par les anciennes municipalités avaient été arrêtés pour se limiter à faire des études pour des projets d’envergure.
Brigitte Tesson considéra que la fusion avait été faite tous ensemble mais qu’il fallait redonner la parole aux habitants. Plusieurs réclamaient le retour à des mairies annexes, voire même à des maires adjoints, notamment pour la proximité, au point d’amener à la question suivante par la journaliste: mais vous revenez alors sur la fusion?  Caroline Pottier réclamait, elle, le retour à 4 mairies déléguées afin de déconcentrer le pouvoir. Elle a rappelé qu’elle avait toujours été contre la fusion car elle considère que l’on recule les lieux de décisions pour les citoyens.
Yannick Moreau répondit que sur l’ensemble des projets, ce n’était pas lui mais 61 élus qui les votaient, et que ces derniers avaient choisi que ces 14 mois seraient des mois d’actions. Et qu’il avait la légitimité démocratique avec 61 élus sur 99.
Il a regretté les conflits en rappelant qu’il n’avait jamais été pour la fusion au 1er janvier 2019, mais pour sa réalisation une année avant afin justement d’éviter les conflits liés aux échéances électorales (c’était les deux autres maires qui avaient fait ce mauvais choix à son avis). Quant à l’affirmation de Claire Legrand sur une gouvernance autocratique, il a indiqué que cela relevait de la caricature. D’ailleurs, sur une question de la journaliste, il a indiqué qu’il était favorable à la souveraineté populaire tous les deux ans et qu’il l’avait d’ailleurs lui-même pratiqué avec une consultation sur l’avenir de la route littorale du puits d’enfer.

A propos de la ville à vivre toute l’année
De nombreux points ont été abordés pour ce thème. Il semble que presque tous s’accordent pour reconnaître qu’un tourisme important est nécessaire. Yannick Moreau souligne la nécessité d’un équilibre entre les différents courants, les différentes générations; Brigitte Tesson souligne l’intérêt d’avoir cette ville aux deux visages, avec des touristes l’été et les week-ends, un accueil qui est l’ADN des ports, et le retour à un calme attendu le reste de l’année.
La question des transports en commun et des parkings a montré une quasi-unanimité. Oui, il est nécessaire de développer les transports en commun, les navettes estivales. Seul M. Brion souhaite davantage de parkings dans le Centre-Ville car pour lui c’est le seul moyen de contrecarrer le développement des super-marchés et galeries qui ont jusqu’à 2600 places gratuites et concurrencent des petits commerces du centre-Ville qui ne peuvent tabler que sur peu de parkings et, en plus, payants.
Pour Claire Legrand, il faut lancer un Plan global de mobilité d’autant plus que les transports en communs ne sont pas aujourd’hui adéquats. Il faut changer les mentalités, dit-elle, les gens qui viennent aux Sables savent très bien qu’il y aura beauoup de monde durant la saison estivale.
Sur le plan sécuritaire, Yannick Moreau a rappeler qu’il avait renforcé les effectifs policiers, et que si la ville était sûre, elle pouvait l’être encore davantage, que la sécurité était une condition importante pour la venue des touristes. Il a aussi redit que son objectif était de trouver un équilibre dans tous les domaines sans oublier le fait que la Ville était passée de 850 à 8600 hectares et qu’il fallait donc tenir compte de cette nouvelle échelle, tout en maintenant une qualité de vie à l’année.
C’est sur le point du tourisme que M. Brion s’est montré le plus opposé aux autres candidats; il estime que le modèle du tourisme de masse tel qu’on le connaît a vécu, qu’il est à bout de souffle. Il faut le réinventer, le rééquilibrer sur le reste de l’année, développer d’autres activités.
Quant à la sécurité, il a un peu étonné tout le monde en indiquant que des douilles de kalachnikov avaient été retrouvées aux Sables d’Olonne. Sur ce thème, Caroline Pottier a indiqué qu’il n’y avait aux Sables que de la petit délinquance durant l’été (NDLR: la population quadruple l’été) et que les plus grandes violences étaient celles qui étaient faites aux femmes, proposant donc des mesures sur ce sujet.
C’est à ce moment là du débat qu’il y eut la plus grande confrontation, entre François-Charles Brion et Caroline Pottier. M. Brion parla d’insécurité eu égard à l’âge de la population et proposa davantage de caméras, de policiers municipaux, la participation des voisins et citoyenne. C’est à cet instant que Caroline Pottier s’emporta un peu, rejetant ce qu’elle considérait comme de la délation, et rejetant tout autant une ville qui serait couvertes de caméras-vidéos.
M. Brion l’invectiva: vous ne connaissez rien sur la sécurité, cela fait 30 ans que je travaille dans la sécurité!
Caroline Pottier ajouta que pour elle ce n’est pas à la police municipale d’assurer la sécurité d’une ville mais à la police nationale. Elle voit la Police municipale plutôt pour de la médiation et de la proximité. M. Brion lui répondit que celle-ci ne pouvait tout faire.
Caroline Pottier tint aussi à répondre à Brigitte Tesson qu’elle ne pouvait lui laisser la paternité du transport gratuit alors qu’elle (et son courant politique) ont été porteur de ce projet depuis longtemps. D’autant plus, précise-t-elle que c’est un enjeu contre la pollution et le réchauffement climatique.
Brigitte Tesson sans lui répondre directement, rappela toutefois que Didier Gallot et elle-même avaient mis en place le passeur (du chenal) gratuit.
Le débat vint ensuite sur les répercussions de la gratuité des transports en commun.
Si Caroline Pottier précise que la gratuité permet une hausse de la fréquentation, Yannick Moreau ne voit pas cela du même oeil. Pour lui, la gratuité n’est jamais gratuite; en effet, ce sont les contribuables qui payent et cela coûterait 1 million d’€.
Qui paye les transports en commun, ajoute-t-il ? : les entreprises, la vente de tickets, le budget de l’Agglomération.
Caroline Pottier rétorque alors que les recettes en tickets ne représentent que 16,6%, sous-entendu qu’il est donc possible de faire un trait sur celles-ci.
Yannick Moreau demande alors quels services apportés par l’Agglo l’on doit supprimer ou réduire pour prendre en charge cette gratuité.
Pour Claire Legrand, il suffirait de réduire les dépenses concernant certains événements sportifs qui poussent à tout va, et rééquiliber ces événements comme par exemple le Vendée Air Show qui a lieu tous les ans durant l’été.
Yannick Moreau répondit qu’il se déroulait hors période estivale et qu’il avait lieu tous les deux ans.
Claire Legrand lui lança alors que tout n’était pas transparent, d’ailleurs elle avait cherché à avoir certains chiffres sans réussir à les obtenir (NDLR: sur les coûts de certains événements).
Yannick Moreau: « Il suffisait de me les demander et je vous les aurai donnés » – Claire Legrand: « On ne doit pas être obligé de passer par le Maire pour les obtenir! ».

La journaliste de FR3 relança le débat en indiquant qu’il y avait aux Sables d’Olonne 43% de personnes de plus de 60 ans contre 26% sur le plan national. Cela donne quand même une image de ville de retraités.
Le sujet fut donc d’aborder les campus universitaires pour jeunes.
Claire Legrand indiqua qu’elle avait un projet de Campus numérique à distance avec tuteur pour permettre aux jeunes de rester aux Sables d’Olonne. Mais pour elle, le point essentiel pour les retenir sont les logements. Si l’on veut 1000 étudiants, comment faire pour les loger? Elle souhaite donc deux résidences, une dédiée aux étudiants et une autre aux saisonniers qui, désormais, restent travailler plus de 2 mois.
Pour Brigitte Tesson, il faut accroître le nombre d’étudiants et des formations en proposant des locaux tout équipés pour des antennes universitaires. Elle verrait bien l’ancienne sous-Préfecture sur le quai de La Chaume en amphithéâtre pour étudiants avec des thèmes axés sur la mer et le tourisme.
Yannick Moreau indique qu’il y a actuellement 350 étudiants et qu’il envisage de les passer à 1000 durant le mandat. Il veut développer une offre universitaire avec des logements étudiants, en saisissant les opportunités pour rééquilibrer la ville avec une population estudiantine. Il rappelle qu’une formation d’ingénieurs va s’installer. A propos des retraités il condamne les Senior Bashing, les caricatures (NDLR: vues à la télévision). « Les anciens ont le droit d’être respectés. » Et il vise la construction d’une discothèque intergénérationnelle, en dehors de la ville car en Centre ville c’est compliqué.
Caroline Pottier souhaite créer une Université publique de l’écologie puisque la ville est entourée de forêts, de marais, de l’océan. Innovante, en partenariat avec l’Université de Nantes, avec une éducation gratuite. Un droit fondamental comme l’est aussi le logement; pour cela, elle envisage la création de logements en loyer modéré pour atteindre un taux de 35% (NDLR: quota pour les constructions à venir afin de rattraper le retard). Elle y verrait aussi des partages collectifs, pour des buanderies ou des jardins, et un habitat intéregénérationnel pour éviter l’isolement.

En matière de désertification médicale, on note que la Ville manque de 15 médecins.
Caroline Pottier souhaite un Centre médical avec des salariés, ce qui permet en plus d’obtenir l’application du tiers payant.
Brigitte Tesson préfère un salariat à temps partiel, ce qui serait plus attractif pour les jeunes médecins qui peuvent ensuite choisir une partie libérale ou hospitalière.
La journaliste de la chaîne fait alors référence au projet de Catherine Hégly sur la création d’un SOS Médecins.
Pour Claire Legrand, les maisons médicales sont indispensables, sous forme libérale, et elle ajoute qu’il faut rester raisonnable, tout en envisageant la solution SOS Médecins.
M. Brion souhaite des formations médicales et paramédicales.

S’ils deviennent maire, leur première mesure ?

  • François-Charles Brion: lutter contre la montée des eaux
  • Claire Legrand: la proximité, réouvrir la mairie centrale (au public) et avoir des adjoints (dans les mairies annexes)
  • Yannick Moreau: pour la continuité du souffle nouveau
  • Caroline Pottier: pour la démocratie, à ce sujet regrette que les 8……
  • Brigitte Tesson: s’adapter à l’actualité avec des médecins salariés plus une réserve de médecins retraités.

Conclusion
Il n’y a pas eu vraiment de gagnant comme on l’entend dans un débat entre deux candidats pour les présidentielles.
Le débat a été d’une très bonne tenue.
Malgré quelques attaques sur la gouvernance, Yannick Moreau n’a pas été déstabilisé.
Personne n’a eu de position vraiment agressive ou moqueuse envers un autre; peut-être le souvenir du débat Marine Le Pen / Emmanuel Macron?
On a noté de petits dérapages et, parfois, des affirmations soit sans fondements, soit sans vérifications.
Le débat aura été intéressant, aura apporté aux futurs votants des éclairages sur les positions des uns ou des autres.
En cela, il permettra sans doute à certains de déterminer leur choix le jour venu.
Mais nous ne pensons pas qu’il fera pencher la balance tant il a été relativement équilibré.

Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

 

 

 

Les débats à venir:
– Mercredi 11 mars à 21h05, avec les candidats de Nantes
– Mercredi 18 mars à 21h05 pour un débat entre-deux tours

Vidéo – (en cours)
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