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Les Sables-d’Olonne Vendée. Confinement: quelles sont les hypothèses pour le sport et le Vendée Globe ?

 




 

Le déconfinement est devenu un vrai casse-tête pour l’Elysée.
Si la date a été annoncée – le 11 mai 2020 – alors que l’on ne sait pas si à cette date l’évolution de la pandémie sera vraiment fortement ralentie, c’est que la pression est forte pour éviter un désastre économique.
Tous ceux qui souhaitent aller vite mettent parallèlement en avant leur sens des responsabilités. Il faut relancer la machine mais ils s’engagent à (faire) respecter toutes les mesures sanitaires nécessaires: distenciation et autres règles impératives dans ce nouveau monde humain où la méfiance doit l’emporter sur le laisser-aller, du moins pour les nombreux mois pandémiques encore à venir.

Concertation maximale
Comme on est toujours plus intelligent à plusieurs, et que Paris est toujours accusé de jacobinisme, le Gouvernement a lancé il y a quinze jours une large consultation auprès des ministres et des Préfets dans le cadre du projet de déconfinement.
Les premiers devaient mettre en place une feuille de route concernant les activités pour lesquelles ils ont compétence. Les seconds, en lien régulier avec les élus dans les régions et départements avaient pour tâches de faire remonter, notamment, les doléances territoriales. Une nécessité à l’heure où des maires s’époumonnent dans les médias en disant qu’ils ne sont au courant de rien et qu’ils se demandent bien comment ils vont gérer la reprise des cours et la sécurité sanitaire, l’ouverture des commerces, l’organisation des conseils municipaux, la distribution de masques et autres tracas quotidiens.

Avant-même le rendu des copies sur le plan de bataille qui a eu lieu aujourd’hui, sur le premier point le ministre de l’Education nationale a annoncé que la rentrée se ferait par étapes et non d’un bloc le 11 mai 2020. Sage décision!
Aujourd’hui, c’est le Président de la République qui annonce que la reprise des cours se ferait sous la forme du volontariat, sans aucune contrainte avec toutefois la nécessité de suivre l’enseignement à distance. Et, en plus de la rentrée par étapes, il est prévu que les considérations locales soient prises en compte. Il faut comprendre par là que les maires auront leur mot à dire sur l’organisation de la rentrée en fonction des salles, du nombre d’élèves, des capacités de la commune etc… sans oublier la disponibilité des enseignants qui peuvent avoir des contraintes. Une manière pour eux de pouvoir anticiper les choses en tenant compte des disponibilités et des facultés d’accueil.

Et à la barre, chargé de mettre en oeuvre la feuille de route du déconfinement, il y a le délégué interministériel Jean Castex, un ancien membre des cabinets ministériels, avec un groupe de 5 personnes en ordre de bataille.
Après la réunion interministérielle du 22 avril 2020, la mise en place effective des décisions prendra environ 15 jours jusqu’au 7 mai 2020, pour finalisation au 11 mai.

Certains ministres au coeur de l’action
A la manoeuvre, des ministres qui ont déjà géré au plus près les conséquences de la pandémie: le ministre de la santé, bien sûr, Olivier Véran, et le ministre de l’intérieur Christophe Castaner dont les missions couvrent des pans entiers liés à la pandémie. Pour la reprise des cours et l’organisation scolaire, le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer.
Bruno Le Maire, dont les économies vont souffrir de la crise, et qui a en charge le monde économique, les entreprises, les relations avec les banques, la mise sur pied d’emprunts et aides de toutes sortes afin de limiter les dégâts. En collaboration avec Gérald Damarnin pour les commerces et le tourisme, des secteurs qui vont souffrir des mesures liées au confinement. Quant à Muriel Penicaud, ministre du Travail, elle va avoir à gérer un nombre sans doute sans précédent de chômeurs.

Et pour le sport….
Un secteur très touché lui aussi par le confinement. Comme l’est le secteur culturel. Festivals, manifestations culturelles, théâtres, cinémas, etc… souffrent comme le sport lui-même avec des compétitions d’envergure nationale ou internationale qui ont dû annuler ou reporter leur manifestation. Les athlètes ne peuvent pas s’entraîner, les clubs sont fermés, les enseignants travailleurs indépendants ne touchent plus un centime…
Chaque ministre a écrit la feuille de route de son secteur, prenant langue ici ou là pour mettre en place un projet et un calendrier qui tiennent la route, qui soient réalisables, qui tiennent compte des contingences du secteur et aussi du cadre national qui a été préalablement établi.
Dans le sport, l’avis des fédérations sportives et des directeurs techniques nationaux, et bien sûr du Comité olympique sont recueillis par la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, et son cabinet.
On peut penser aussi que le Comité d’organisation des futurs jeux olympiques de Paris 2024 est pleinement concerné au regard des influences du confinement sur l’entraînement des athlètes ou pour les problèmes de transports parisiens.
Une fois la feuille de route rédigée, ce sera à Jean Casteix d’écrire la partition entre tous les ministères pour qu’en sorte un projet cohérent, tenant compte des règles législatives et réglementaires et près une analyse des processus réalisés dans les autres pays.

Les problématiques dans le sport
– La question essentielle sera la date et les mesures à mettre en place pour la réouverture des équipements, qu’il s’agisse de simples clubs ou de grands stades recevant des compétitions.
En raison de leur implication dans le sport, sur le plan administratif, réglementaire ou financier, les communes et collectivités territoriales font nécessairement partie des concertations en cours au travers de deux organisations, l’Association des Maires de France et l’Ass. Nat. des Elus en charge du sport.
– La crise étant sanitaire, et la contagion étant très importante, il est primordial que les professionnels médicaux mettent en place dans les clubs, dans les fédérations sportives, pour le déroulement de la pratique et des compétitions des processus sanitaires incontournables avant que les activités de pratique, d’entraînement et de compétitions ne soient relancées.
– Des contrôles médicaux et tests seront sans doute prévus pour les athlètes de haut-niveau. Pour les autres pratiquants, les gestes de distanciation habituels devront être respectés. Reste la question des pratiques sportives avec un vis-à-vis proche ou en contact régulier (arts martiaux par exemple).

Les grandes dates
Nous l’écrivions plus haut, chaque ministère a créé son projet de feuille de route. Pour le sport, selon des échos que nous avons obtenus, un calendrier proche de celui mentionné ci-dessous pourrait voir le jour.
Nous rappelons qu’il ne s’agit que de propositions émises et que c’est le Gouvernement, sur proposition du délégué interministériel, qui finalisera ces choix. Les mentions sont donc conditionnelles.

11 mai 2020: La pratique professionnelle – et donc limitée à des sportifs de haut niveau – devrait pouvoir reprendre dans des équipements sportifs sous contrôle du Ministère des Sports dès le 11 mai 2020 avec des dispositions spécifiques à mettre en place.
11 mai 2020: le grand public qui était cantonné à de la marche et du footing en zone proche, devrait pouvoir reprendre les activités physiques y compris le vélo dès lors qu’elles ont lieu en extérieur et sans restriction de distance.
entre le 11 mai et le 15 juin 2020: les activités sportives commerciales, automobiles, karting et hippodromes, par exemple, devraient reprendre par étapes afin de relancer l’économie de ces secteurs, avec les dispositions sanitaires impératives. Comme le veut la règle mise en place et indiquée par Emmanuel Macron, il ne pourra pas y avoir de rassemblement de plus de 5000 personnes avant le 15 juillet 2020.
11 mai ou 15 juin 2020: les compétitions du sport professionnel devraient pouvoir reprendre mais à huis clos afin d’éviter tout regroupement d’un public qui pourrait accélérer la propagation du virus.
15 juin 2020: les clubs associatifs et sportifs devraient pouvoir ouvrir totalement leurs équipements, et proposer des sports collectifs ou des stages avec une limite de 20 à 30 personnes maximum par groupe.
15 juillet 2020: avant cette date, comme le veut la doctrine, aucun événement d’importance avec du public (+5000) ne peut être organisé. Comme pour l’ensemble des activités sportives, les grandes compétitions devraient pouvoir reprendre à partir du mois d’août 2020.
Août: c’est sans doute en août que l’ensemble des activités sportives pourraient être reprises sans restriction (mais avec maintien des règles sanitaires et de distanciation), en préliminaire à la rentrée de septembre où il est espéré que la pratique du sport puisse être reprise normalement et dans sa globalité.


Le Vendée Globe
Pour l’instant, si tout se déroule normalement, le Vendée Globe prévu le 8 novembre 2020 ne devrait pas être touché directement.
Reste toutefois un problème lié au Réglement de la Course: celui-ci prévoit des préliminaires selon les skippers; participation à des courses, un minimum de milles réalisés etc…
Un calendrier des courses officielles a donc été établi par l’organisation Imoca. Mais deux de ces courses ont été annulées car ayant lieu avant le 15 juillet 2020.:
– The Transat CIC / Brest-Charleston
– New-York Les Sables d’Olonne Vendée.

Il a donc été décidé par Imoca et Yves Auvinet, président de la SAEM Vendée Globe, d’organiser de manière différente la New-York, mais d’organiser malgré tout une course, d’autant plus que certains skippers ont besoin de s’habituer à leur bateau avant de prendre le départ du Vendée Globe.

Il y a trois jours, l’élu en charge du nautisme aux Sables d’Olonne, Lionel Pariset, nous a indiqué qu’il est envisagé d’organiser une course avec un trajet qui serait une grand boucle dans l’Atlantique, avec départ et retour aux Sables d’Olonne.
A ce jour, la distance n’a pas été finalisée, et la durée devrait être probablement d’une dizaine de jours.
Pour la date, deux possibilités:
– attendre le 15 juillet 2020, date imposée par le Président de la République avant toute manifestation d’envergure;
– proposer un départ avant le 15 juillet 2020 mais à huis clos, sans un public en nombre qu’il serait impossible à gérer dans les conditions sanitaires actuelles.

Reste encore une inconnue qu’il faudra gérer avec la Préfecture maritime: la fermeture en cours des frontières.
Le parcours sortant des limites des eaux territoriales, des autorisations particulières devront être obtenues.

 

Philippe Brossard-Lotz

Le Reporter sablais

 

 




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