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Législatives en Vendée – Investiture et Objectifs: l’éclairage politique de Noël Faucher

Législatives en Vendée – Investiture et Objectifs: l’éclairage politique de Noël Faucher

 

Avant-Propos: Dans une interview exclusive au Reporter sablais, Noël Faucher, maire de Noirmoutier et candidat aux Législatives dans la 3ème Circonscription de Vendée, donne son éclairage politique à un moment où lui et une autre candidate demandent l’investiture du parti Les Républicains.
La Commission d’investiture des Républicains, la CNI, vit un véritable feuilleton avec 3 reports sans décision ou vote. Pire, rien ne filtre officiellement. Pas de PV ou d’information sur le site officiel des Républicains, la liste même des 22 membres, si elle n’est certainement pas confidentielle, n’apparaît en tout cas nulle part. Quant aux débats qui s’y déroulent, personne n’en connaît la teneur à part ce que certains membres veulent bien laisser filtrer. On sait, tout au plus, que la décision définitive sera proclamée le mardi 16 mai 2017 et qu’il a été réclamé des membres un silence absolu sur les débats de la dernière réunion. Pourtant, il n’y est pas question de costumes ou d’assistants parlementaires….
Dans nos articles sur ce dossier de l’investiture sur la 3ème Circons. en Vendée, nous avions intégré différentes opinions, ainsi que celles des directeurs de campagne. Il nous restait à entendre celles de Noël Faucher. Voilà qui est fait et qui permettra à nos nombreux lecteurs d’avoir désormais les avis et impressions de toutes les parties.
Il ne nous appartient pas de prendre parti mais bien de présenter les arguments des uns et des autres. A chacun, ensuite, de se faire sa propre opinion. Le Reporter sablais

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Le Reporter sablais: Pourquoi la CNI ne tranche-t-elle pas et a-t-elle encore reporté deux fois sa décision. Il va bien falloir qu’elle tranche et vote…
Noël Faucher: Je partage pleinement votre sentiment dans la mesure où il y a un candidat qui a fédéré une bonne partie des élus locaux, qui est soutenu par les représentants Les Républicains de Vendée, par le président de Région et le président du Conseil départemental, par la déléguée départementale de la Fédération (Les Républicains), il me semblait que les choses devaient être relativement faciles en terme de choix.

LRS: Deux reports de la Commission nationale d’investiture (CNI), ça devient un vrai feuilleton…
NF: C’est trois reports qu’il y a eu !

LRS: Certains ont avancé que la décision pouvait être influencée par deux arguments, d’un côté la nécessité de parité et donc donner la primauté à une femme, de l’autre les soutiens des élus de Vendée en votre faveur. Est-ce les échos que vous en avez?
NF: Je ne vois pas le rapport…Il me semble que notre famille politique doit regarder la façon dont les choses sont appréhendées localement, et qui peut le mieux juger de la qualité des candidats que les élus locaux qui sont au quotidien en relation avec les uns et les autres. Je ne peux pas imaginer que mon parti politique se coupe à ce point de ses racines locales.

LRS: D’après nos informations, Yannick Moreau aurait annoncé aux membres de la commission CNI qu’il était désormais le suppléant de la candidate à l’investiture Florence Pineau (une fuite a eu lieu et Ouest-France s’en est fait l’écho). Comme rien ne transpire – officiellement – de la CNI, pouvez-vous le confirmer?
NF: C’est une réalité! Il y a beaucoup d’énergie déployée par Monsieur Moreau dans cette affaire, c’est d’ailleurs assez peu compréhensible dans la mesure où il crée les sarments de la division puisque n’étant pas lui-même candidat, au mois de mars j’étais donc désormais le seul candidat et il eut été donc facile d’assurer l’unité à ce moment-là. Donc je ne comprends pas très bien cette énergie que Monsieur Moreau déploie à vouloir créer la division.

LRS: Certains observateurs prétendent qu’il existerait deux camps dont l’un voulant garder la main-mise sur Les Sables d’Olonne et éviter que Bruno Retailleau ne développe son influence.
NF: Bruno Retailleau a des alliés, des personnes qui le soutiennent car la qualité de son action mérite d’être soutenue. Ça fait plus de 20 ans que je suis au sein de cette famille politique, d’abord RPR puis UMP et maintenant Les Républicains, et je n’ai jamais vu ça. Je n’ai jamais vu un tel comportement et une telle volonté de diviser et de fracturer cette circonscription.

LRS: Certains disent que vous ne vous seriez présenté aux Législatives que par souci de vengeance après la défaite de Louis Guédon en 2012, alors que vous étiez son candidat suppléant et promis à prendre la suite?
NF: Ah non! Je n’ai jamais fonctionné de cette façon là, ce n’est pas mon moteur, cela. Moi, je suis candidat car j’ai la passion de ce territoire littoral, que je suis engagé sur l’ensemble des territoires littoraux depuis bien longtemps sur le plan local et national. L’ensemble de mes responsabilités a toujours été tourné vers les mêmes domaines de compétences.
Non, je suis candidat car le député qui était en place n’a malheureusement pas rempli les missions qu’il aurait dû assumer dans le cadre du mandat qui lui avait été confié. Si autant de maires m’ont soutenu avant que lui renonce c’est bien la traduction qu’il y avait une vraie difficulté avec Monsieur Moreau. Non, la vengeance n’est pas mon moteur.

Noël Faucher, candidat aux législatives Vendée

LRS: Les Français et Vendéens attendent sans doute autre chose…
NF: Il y a un potentiel dans ce territoire, il faut travailler en étant rassemblés, en fédérant, et c’est ce que j’ai fait, et c’est ce que je fais avec tous ceux et celles qui m’accompagnent dans cette démarche car il y a trop de sujets difficiles pour se permettre de prendre en otage un territoire avec des petites querelles politiciennes sans aucun intérêt. On sait dans quelle situation est la France et il faut donc tourner le dos à tout ça et il faut agir en responsabilité, en travaillant avec les uns et les autres, et je suis navré que l’on arrive à un tel spectacle tout à fait désastreux alors qu’il y a un potentiel, notamment sur le Pays des Olonnes.

LRS: Venons-en au Pays des Olonnes. Quelle est votre vision des choses?
NF: Il vaut mieux garder son énergie pour accompagner la fusion des trois communes qui aura une influence sur le Pays des Olonnes, bien sûr, mais aussi sur tout le littoral vendéen, la Vendée et bien au-delà. Car une ville de 50.000 habitants, ça pèse sur le plan national, et on a là un vrai projet collectif à conduire et c’est aussi un des éléments qui me motivent, pouvoir travailler en lien avec les élus locaux du Pays des Olonnes. Il ne s’agit pas de leur dire ce qu’ils ont à faire, bien au contraire, c’est à eux de le définir, mais il faut être un relais à Paris pour tous ces sujets là parce qu’ils auront besoin des Parlementaires, obligatoirement.

LRS: Quand vous dites Yannick Moreau n’a pas fait le job, vous avez des exemples en tête?
NF: Ce n’est pas difficile, les maires vendéens ne sont pas des frondeurs. Quand des maires tournent délibérément le dos à un candidat, enfin à un député sortant, c’est qu’il y a une difficulté, c’est aussi simple que ça. Je suis maire et j’ai bien vu ce qui s’est passé également, Monsieur Moreau n’a absolument pas travaillé au service du territoire littoral, contrairement à ce que certains peuvent affirmer, et c’est une réalité. Si les maires étaient satisfaits du travail accompli et si je l’avais été aussi je n’aurais jamais été candidat, je n’y aurais pas vu d’intérêt.
Je suis candidat dès lors qu’il apparaît qu’il y a des choses qui méritent d’être accompagnées, travaillées, et parce qu’un ensemble d’enjeux n’ont pas été pris en considération. Notre responsabilité d’élu, parce qu’on a un mandat, c’est de bosser.

LRS: Vous allez inaugurer aux Sables d’Olonne votre local pour Les Législatives, c’est donc que même si vous n’êtes pas investi vous continuez quand même?
NF: Je ne vois pas pourquoi je ne continuerai pas. Vous savez, parfois les intérêts de Paris ne sont pas ceux de la Vendée, donc ce n’est pas à Paris forcément de définir qui est légitime et qui ne l’est pas. Moi, j’ai l’onction de mes pairs, je travaille depuis un certain nombre d’années sur le territoire littoral, je suis maire et Conseiller départemental, j’ai la confiance du président du département, ça veut donc dire que (j’ai réussi) sur les missions qui m’ont été confiées en terme de politique maritime et littorale. Le président me fait aussi confiance en tant que candidat aux Législatives et beaucoup de personnes me soutiennent. Toutes ces personnes n’attendent pas particulièrement une « étiquette » (politique).

LRS: Si vous êtes élu député, quels seraient vos premiers objectifs pour la Vendée littorale?
NF: Fédérer, être un militant et porter la cause littorale matin, midi et soir à l’Assemblée nationale et auprès des Pouvoirs publics parisiens. Il faut redonner à ce territoire toute l’attention qui doit être la sienne parce qu’on a un potentiel de développement mais on a aussi des menaces et des difficultés et il faut donc que les Pouvoirs publics les prennent en considération. Je serai un travailleur intransigeant sur ces sujets là.
Ma première mission si je suis élu, ce sera – car c’est une injustice criante – de me bagarrer pour que les agriculteurs puissent toucher les fonds liés aux mesures environnementales car il y a des contrats qui ont été conclus mais les sommes prévues n’ont pas été honorées. Il faut donc que la parole de l’Etat soit respectée et c’est donc la première des choses à faire.
Mais cela n’est qu’un des éléments car tout doit être mener de front et, je le répète, je serai un militant de cette cause littorale, et un militant est infatigable. Il ne faut pas oublier que le nautisme fait partie de l’ADN du territoire, c’est 40.000 emplois en Vendée et donc ne pas négliger cette filière et l’événementiel fait partie de la filière.

LRS: Y a-t-il un risque d’enclavement de la Vendée? On fait un Paris/Bordeaux en 2h et beaucoup de Vendéens se plaignent de faire Nantes / Les Sables d’Olonne en 1h1/2. Est-ce que l’amélioration du TGV en Vendée sera l’un de vos dossiers?
NF: Tout ce qui peut faciliter le développement du territoire littoral fait partie des enjeux sur lesquels il faut travailler, c’est une évidence. Il faut aussi travailler au désenclavement numérique, au développement du logement, à la possibilité d’installer des entreprises. On voit que des entreprises du Pays des Olonnes sont obligées de quitter le territoire parce qu’elles ne sont pas suffisamment reconnues et prises en considération. On a aussi des sujets en matière de santé qui sont éminemment importants ainsi qu’en matière de nouvelles technologies et de nouvelles énergies. Et tout ce qui a trait à la recherche et au développement autour de la mer fait aussi partie des enjeux. Un territoire, ça doit répondre à un certain nombre de fonctions: se loger, se nourrir, se déplacer, vivre, travailler, se cultiver etc… Il faut que notre territoire réponde le mieux possible à toutes ces fonctionnalités là.

LRS: Il y a du travail pour les cinq ans à venir…!
NF: Oh, il y a du travail pour bien au-delà. Si on n’est pas ambitieux pour son territoire, ce n’est pas la peine d’être candidat. Moi, je suis candidat car j’ai cette passion et que je sais que l’on a un vrai potentiel. Et si mon slogan c’est « Libérez les énergies » ce n’est pas un hasard. Il faut arrêter d’entraver les bonnes volontés, arrêter d’entraver ceux qui veulent investir, arrêter d’entraver ceux qui sont des créateurs et qui ont l’audace d’être innovants. On a été trop longtemps considérés comme un territoire exclusivement touristique or je pense que ce n’est pas la seule fonctionnalité à laquelle ce territoire doive répondre. Il a, comme tous les territoires, l’obligation d’être attentif à tous ces enjeux. Je crois beaucoup à la France périphérique; nous sommes un territoire périphérique qui a des enjeux et des atouts mais qui est un peu oublié aujourd’hui par les politiques publiques. Où se multiplient tous les mécontentements aujourd’hui? Sur tous les territoires ruraux parce que les gens ont le sentiment de ne pas avoir de perspectives d’avenir et de ne pas être pris en considération.
Les politiques locales sont plutôt de la responsabilité des élus locaux, le rôle du parlementaire c’est de faciliter au maximum la mise en oeuvre de ces politiques publiques locales. C’est pourquoi un parlementaire doit être fédérateur et malheureusement on est depuis trop longtemps dans une logique de division. Il faut être vigilant de la façon dont les hommes politiques se comportent. L’attractivité d’un territoire, ça passe aussi par l’attitude des politiques et il faut faire preuve de responsabilité car ce territoire ne nous appartient pas, ces fonctions et ce mandat ne nous appartiennent pas, nous n’en sommes que les dépositaires et il faut donc se comporter avec toute la hauteur et le sens des responsabilités qui doivent convenir, surtout dans une période comme celle-ci où les gens sont extrêmement inquiets.

Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais
lereportersablais@gmail.com

 



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Un commentaire

  1. Belle interview !
    Et quel discours du candidat ! Avec son programme et son énergie, il va redresser non seulement la Vendée littorale mais aussi la France, c’est sûr. A l’écouter, il va faire le boulot des maires du littoral, celui du président du Conseil départemental et celui du président de la Région, voire celui de l’État. Un long catalogue de promesses. Mais où sont les moyens ?
    Tous les électeurs savent qu »un député n’a aucun pouvoir (surtout s’il n’a plus de mandat local) ni aucune utilité sinon celle de voter les lois que propose la direction de son parti. Bref l’impact personnel d’un député de base est voisin de zéro.
    Cela dit, si malgré les hauts parrainages de MM Retailleau, Auvinet et de quelques autres élus, il n’a toujours pas eu son investiture après deux ou trois réunions de la commission nationale, c’est peut-être que quelque chose de nouveau est en Marche dans son Parti.

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