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La Ville des Sables d’Olonne rejette les permis demandés pour la Villa La Chimère




La Ville des Sables d’Olonne rejette les permis demandés pour la Villa La Chimère

L’adjoint à l’Urbanisme de la Ville des Sables d’Olonne vient de nous le confirmer: les demandes de permis pour la destruction de la Villa La Chimère ainsi que celui pour la construction d’un immeuble sur ce site ont été rejetés par la Ville par arrêté du 12 septembre 2017.
Les propriétaires de cette villa, qui souhaitaient la vendre à un promoteur, avaient re-déposé des demandes de permis à la suite de la décision du Tribunal administratif qui leur avait donné raison (la Ville a fait appel de ce premier jugement.)

Villa La Chimère, à gauche de la Villa Mireille, à tourelle, hélas détruite.

Le Tribunal avait alors estimé que:
– que le secteur « Partie Ouest du Remblai » bordant la Promenade du Mal Joffre « était sans intérêt patrimonial ou architectural particulier, délimitant un front homogène bâti face au rivage; qu’ainsi, l’objectif de protection que les auteurs du PLU ont entendu conférer à ce secteur n’est motivé que par la présence de la Villa La Chimère, seule construction en R+2 du secteur; que cette Villa, certes édifiée à la fin du XIX° siècle, est enserrée entre deux immeubles de grande envergure, en retrait de la voie publique et ne peut, de ce fait, être réellement mise en valeur (…); que si ce secteur UAp est inclus dans le périmètre d’une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP), il est constant que la Villa en question n’a pas été identifiée comme devant être protégée à ce titre; qu’ainsi, eu égard aux caractéristiques de ce front de mer constitué d’immeubles de facture banale et contemporaine, c’est en entachant leur décision d’une erreur manifeste d’appréciation que les auteurs du plan local des Sables d’Olonne ont opéré le classement du secteur dit « Partie Ouest du remblai » en zone UAp et identifié la Villa La Chimère au titre des dispositions du 2° III Art. L.123-1-5 du code de l’urbanisme. »  (Le Rapporteur public s’était pourtant rangé aux thèses de la Ville.)

La Ville considérait depuis qu’il était incroyable que l’on laisse détruire une villa emblématique sous le prétexte que des immeubles mitoyens sans intérêt patrimonial entourent celle-ci ou que l’ensemble de ce front de mer avait été défiguré. Des décisions et des évolutions datant des années 60 / 70 qui ne doivent, à leur yeux, aucunement permettre de continuer à détruire un patrimoine que la nouvelle équipe municipale en place a justement décidé de préserver coûte que coûte.

Les deux premières Villas de la Cité Genty, dont La Chimère

Rappelons que la Villa « La Chimère » (ex-Villa Margot) est une villa construite en 1875-76 (la vente a été actée entre la Cie des Chemins de fer de Vendée et M. Laurent Petit en date du 4 octobre 1876 par Me Bonneau, notaire – Sources: Villas et Edifices du Remblai des Sables d’Olonne).
A l’époque de la construction du train vers Les Sables d’Olonne par la Compagnie des Chemins de fer de Vendée, afin d’attirer les baigneurs fut construit le Casino de la Plage.
Parallèlement, deux maisons furent construites sur la dune à l’emplacement de l’actuelle Promenade Joffre: deux maisons similaires, l’une pour le Directeur de la Compagnie des Chemins de Fer – qui a été malheureusement détruite – et celle pour le Chef d’exploitation, La Chimère (ex-Margot).
En fait, c’est tout un ensemble qui devait être construit destiné à l’habitation des cadres de la Compagnie des Chemins de Fer, sous le nom de « Cité Genty. »
C’est pourquoi, certains spécialistes estiment que ce dernier vestige de ce qui fut l’architecture balnéaire a une grande importance dans la mesure où on peut rattacher sa construction à l’histoire du développement de la station balnéaire des Sables d’Olonne.
Certains voudraient même voir à l’intérieur de cette Villa, si elle est sauvée, un Musée donnant sur la mer qui traiterait justement de l’évolution et l’histoire balnéaire des Sables d’Olonne.

Les débuts du litige
La famille propriétaire de la Villa La Chimère – 6 descendants – avait déposé un recours contre le PLU mis en place par la nouvelle équipe municipale devant le Tribunal administratif de Nantes. Car le nouveau PLU est venu contrecarrer tous leurs projets. Des projets qu’ils avaient présentés aux élus municipaux précédents et qui consistaient essentiellement en une vente à un promoteur.
NOTE: A propos de la vente à un promoteur, il apparaît que des informations sont discordantes. Certaines sources proches du dossier annonçant qu’une vente à un promoteur était prévue, d’autres qu’il n’en est rien, d’autres qu’il s’agit d’une promotion en interne…. Derrière des affirmations, certaines vérifiées plusieurs fois de vive voix, on constate qu’au sein même de la famille deux procédures distinctes ont été lancées (deux recours différents par deux branches de la famille ont été déposés devant le Tribunal administratif montrant ainsi qu’il n’y a pas accord sur certains principes) et que, de même, nous avons parfois deux discours. On n’ira pas plus loin à propos de cet élément qui n’a pas une importance extrême. On constatera simplement qu’un projet d’immeuble de 7 étages pour 9 logements a été déposé et que plusieurs personnes proches du dossier ont fait référence à une valeur de 3 millions d’€ en cas d’achat par un promoteur, ce montant n’ayant pas pu être inventé….et certains intervenants pouvant avoir intérêt à ne pas faire connaître leurs premières intentions de vendre à des promoteurs.

Une longue succession, des décisions tardives et ce qui était presque finalisé s’est transformé en manque à gagner financier.
L’un des descendants avait alors indiqué au Reporter sablais que la valeur envisagée auprès d’un promoteur pouvait être estimée à 3 millions d’€, prix abaissé à 1,5 million d’€ environ pour la vente de la villa telle quelle si aucune promotion immobilière n’était réalisable, soit une perte de 1,5 million d’€. Il ajoutait : « A ce prix là, nous ne sommes pas vendeurs, on la gardera et c’est un membre de la famille qui la conservera» (un acheteur s’était fait connaître pour l’acheter).

Vers un long contentieux
Le projet actuel comprend 7 étages pour 9 logements.
Autant dire qu’après leur recours formé devant le Tribunal administratif, un nouveau recours va certainement être déposé pour contester le nouveau refus de permis de la part de la Ville, et cela afin de déterminer si la décision de la Mairie s’appuie sur la légalité ou s’il y a excès de pouvoir.
(voir notre article sur le lien suivant pour comprendre les aspects juridiques entourant ce dossier:
http://www.lereportersablais.com/les-sables-dolonne-la-villa-la-chimere-pourrait-disparaitre/ )

La population sablaise semble très attentive à ce dossier puisqu’une pétition a été lancée et a obtenu à ce jour près de 3500 signatures.
https://www.change.org/p/maire-des-sables-d-olonne-contre-la-destruction-de-la-villa-la-chim%C3%A8re-aux-sables-d-olonne?

Toujours est-il que le dossier est loin d’être clos et qu’il va désormais se résoudre – dans combien de temps? – dans les prétoires.
Hier, dans le cadre des Journées du Patrimoine, Bernard Toulier, un spécialiste de l’architecture balnéaire, tenait une conférence. Il est bien sûr intervenu sur la Villa La Chimère, estimant en conclusion que cette villa, en raison de son intérêt, devrait être inscrite au titre des Monuments historiques.

Le type de villa prévu – sur le plan architectural – de la Cité Genty avait fait l’objet d’un article en décembre 1880 dans la revue « Les Nouvelles Annales de la Construction » . Le détail, les coûts etc.. étaient mentionnés et accompagnés de planches très intéressantes correspondant tout à fait à la construction de la Villa La Chimère. Celle-ci a depuis subi quelques transformations au niveau des ouvertures des combles avec des fenêtres ajoutées. Mais l’ensemble est similaire. (voir photos ci-dessous)
Recherches historiques et iconographiques: Le Reporter sablais
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

 




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