*NEWS

Jean-Christophe Lagarde président de l’UDI est venu défendre ses idées à La Roche-surYon

Mercredi 23 novembre 2016, le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde s’est déplacé à l’invitation de la présidente UDI de Vendée Annick Billon afin d’intervenir lors d’une conférence de presse suivie d’une réunion ouverte au grand public au coeur de La Roche-sur-Yon (Vendée). Cette intervention avait l’intérêt de permettre de connaître la position de Jean-Christophe Lagarde alors que nous étions dans l’entre-deux tours des Primaires Droite-Centre.

Annick Billon a déclaré que c’était un honneur d’avoir la présence du président de l’UDI en Vendée et a considéré qu’il était important que les valeurs du « Centre » soient défendues en Vendée et que le « Centre » puisse jouer pleinement son rôle dans le département. Revenant à l’enjeu des Primaires, elle a indiqué que le « Centre » était un parti qui savait s’adapter. Un décryptage est nécessaire pour comprendre cette phrase qui pourrait passer pour sibylline : l’UDI n’ayant pas choisi de défendre un candidat particulier pour les Primaires, chacun était libre de soutenir celui qui paraissait le plus conforme à ses idées ou ses proximités. Annick Billon, sénatrice de Vendée et présidente de l’UDI Vendée a donc choisi François Fillon après un accord de principe du président national de l’UDI. « S’il y avait eu un candidat désigné par l’UDI j’aurais bien sûr suivi, mais en cette absence j’ai choisi François Fillon qui avait fait beaucoup pour la Région des Pays de Loire et dont j’apprécie les actions » a-t-elle indiqué.
« L’objectif, ajoute-t-elle, est d’assurer l’alternance pour 2017. »
Jean-Christophe Lagarde rappelle les discussions qu’il a eu avec Bruno Retailleau afin de trouver des accords pour battre les socialistes lors des Régionales. Il pense que l’UDI doit davantage se structurer en Vendée et considère que le Centre doit jouer son rôle ; il rappelle d’ailleurs  que c’est grâce au soutien qu’il a apporté et « grâce à l’addition de nos différences » que les Républicains et le Centre ont mis à mal les socialistes dans plusieurs régions.
« Ce sera la même chose pour les élections présidentielles de 2017 » espère-t-il.
Même si on lui a souvent posé la question de savoir pourquoi l’UDI n’avait pas de candidat pour les Primaires, nous lui avons posé la question – la même – afin d’avoir une réponse complète, en face à face (certains diraient les yeux dans les yeux…), et pas hachée par les coupures d’un réalisateur de télévision.

Ni Nadine Moreno ni Nicolas Sarkozy
Jean-Christophe Lagarde nous déclare que « L’UDI n’a pas souhaité avoir de candidat car c’était alors accepter de soutenir n’importe quel candidat qui serait sorti vainqueur de la Primaire et il n’était pas question pour nous de soutenir Nadine Moreno ou Nicolas Sarkozy s’ils avaient été élus à cause de la ligne politique qu’il avait choisi. »  (NDLR: Il est nécessaire là aussi de donner une explication complémentaire qui ne coule pas forcément de source : dès lors qu’un candidat est engagé dans la Primaire et en accepte les règles, il va de soi qu’il doit se faire un devoir de soutenir le candidat vainqueur ; dès lors, un candidat UDI aurait été dans l’obligation de soutenir – quel que soit son programme – le vainqueur, Sarkozy faisant alors partie des leaders ayant leur chance (les Sarkozystes ont ainsi reproché à l’UDI ne ne pas suivre la logique de désignation de la Primaire) .)
« L’obsession de l’identité nationale nous paraît dangereuse » ajoute Jean-Christophe Largarde pour expliquer ce rejet de Sarkozy. Voyant un peu plus loin que la Primaire, il ajoute également qu’il n’est pas certain que les électeurs de gauche se seraient déplacés pour voter Sarkozy si une finale présidentielle avait opposé Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen.

Primaire Juppé / Fillon
Concernant les deux finalistes de la Primaire, Jean-Christophe Lagarde estime que « les deux personnalités sont de qualité mais avec deux projets différents. » Il regrette que les deux candidats montent en pression inutile (NDLR: les lundi 21 et mardi 22 avaient vu des attaques entre les deux protagonistes) avec des effets de tribune or « il faut une capacité à se rassembler après la Primaire et il est nécessaire que le débat – prévu le jeudi – ait lieu sans fracture inutile » ajouta le président de l’UDI.
Jean-Christophe Lagarde pense que François Hollande sera battu dans la Primaire socialiste, et « Alain Juppé ou François Fillon, quel que soit la vainqueur, devra rassembler les partisans de l’autre camp républicain. »  Et il estime que François Fillon, en cas de victoire, devra dans le cadre de son exercice du pouvoir revenir à plus de mesure, notamment sur les besoins en fonctionnaires : « on a besoin de policiers, de magistrats, de greffiers, le service de la justice n’arrive pas à suivre! » déclare M. Lagarde tout en acceptant la logique de réduction : « Faut-il moins de fonctionnaires, Oui, mais la question est le rythme pour le faire, » souligne-t-il.

Code du Travail
A propos du Code du Travail, Jean-Christophe Lagarde estime qu’il est nécessaire de le réformer puisque l’on vit désormais plus longtemps : « Il faudra une négociation avec les syndicats pour que ce ne soit pas trop violent, là aussi il faudra étaler dans le temps les évolutions » , une manière de dire qu’il craint les méthodes trop rudes que pourrait avoir François Fillon. D’ailleurs, Jean-Christophe Lagarde ne s’en cache pas, il soutient Alain Juppé qui correspond davantage à la position sociale du centre et de l’UDI et à ses priorités en matière d’éducation, d’écologie ou d’emploi.  (NDLR: reste malgré tout le thème de l’Europe: quel candidat est le plus proche en la matière des positions centristes? ; on ne le saura guère puisque ce thème n’a quasiment pas été traité lors des débats télévisés.)
L’augmentation du nombre d’heures effectuées par semaine semble nécessaire aussi à Jean-Christophe Lagarde, et sur ce point tant Juppé que Fillon partagent cette volonté de mettre fin aux 35 heures, la référence au maximum possible intégré au droit européen étant même mise en avant – 48h – François Fillon soulignant très vite, au vu des critiques, qu’il ne fallait pas se laisser aller à la caricature, ce volume n’étant qu’un maximum légal et que les choix seraient opérés entre partenaires sociaux.

Gouvernement par ordonnances
Jean-Christophe Lagarde estime que le Gouvernement mis en place n’aura pas d’autres solutions que de diriger et réformer par ordonnances en raison du calendrier politique : 7 mai 2016 élection du Président, 18 juin 2016 nouvelle assemblée avec un parlement qui siègera du 1er au 31 juillet environ, ensuite aura lieu l’élection de la moitié des sénateurs, ce qui d’après lui rendra l’activité parlementaire particulièrement réduite entre le 7 mai et le 10 octobre 2016.
Le Président de l’UDI semble préférer les ordonnances aux principes du référendum, et il souhaite une majorité pluraliste : « Nous ne devons pas céder, il faut que Les Républicains apprennent le dialogue avec les autres partis. »

Fiscalité
Le souhait du président de l’UDI est que la charge sociale, notamment les retraites, la politique familiale etc… qui ne repose que sur le travail (charges sociales salariales) soit transférée en partie sur la consommation ; ainsi la charge sociale ne reposera pas que sur le travail des Français mais pèsera sur les produits étrangers importés également ; c’est un transfert des charges du travail sur la consommation par la TVA. « Il s’agit d’une idée – la TVA sociale – provenant des centristes, affirme Jean-Christophe Lagarde, que Les Républicains n’ont jamais voulu mettre en place lorsqu’on le demandait mais désormais tous les candidats l’ont introduit dans leurs projets ! »

Prochain Gouvernement et le Front national
« Nous n’avons pas le droit à l’échec, si ça ne marche pas entre 2017 et 2022, si on ne réussit pas la transformation alors, c’est sûr, Marine Le Pen rentrera à l’Elysée » affirme M. Lagarde, ajoutant « L’extrême droite n’est pas un programme, c’est un catalogue pour tous les déçus de la société française. »

Enjeux à venir
Pour Jean-Christophe Lagarde, les enjeux à venir sont les suivants: l’alternance politique, l’école républicaine, la relance de l’économie, la protection des Français qui doit être rehaussée avec armée, police et gendarmerie, la reconstruction d’une souveraineté commune en Europe au moment où Poutine a des visées expansionnistes, au moment où la Turquie – pays dictateur – nous fait des chantages, et alors que demain les Etats-Unis ne nous protégeront plus autant qu’avant.
Enfin, en conclusion, Jean-Christophe Lagarde rappela que l’Afrique était un enjeu majeur et stratégique pour nous : « si ses habitants n’ont pas accès aux ressources nécessaires, alors ils n’auront d’autres choix que de quitter leur continent et nous sommes leurs plus proches voisins ; dans le cas contraire, leurs débouchés sur place peuvent être une grande chance pour l’Europe. »
« Mais pour l’instant, assure-t-il, l’enjeu c’est dimanche prochain pour le 2ème Tour des primaires ! »
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

Un commentaire

  1. Bonjour à vous ,
    une simple reflexion L’UDI a t-elle du poids en vendée ? combien de personne autour de l’UDI pour rassembler ? suite à la chute de Sarko ses électeurs vont – ils suivre son mouvement ?

    une nouvelle toile va se tisser rapidement dans les pays de loire trés bientot ….. laquelle en final ? l’avenir nous le diras .

    Monsieur Fillon bien sur mais il a des caisses derriere lui en qualité de Premier Ministre , il a eu un enorme déficite budjetaire , mais là personne n’en parle , étrange tout ça .

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page