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Château d’Olonne – Racisme et eugénisme troublent les débats du Conseil municipal

Château d’Olonne – Racisme et eugénisme troublent les débats du Conseil municipal




Le Conseil municipal du 27 novembre 2017 semblait parti pour se dérouler sans aucune anicroches tant les sujets paraissaient atteindre un consensus de bon aloi. Les sujets prédisposaient à ce sentiment:
alignement de rue, rétrocessions de voies, travaux d’effacement, concert du Nouvel An, billetterie commune etc…
Mais, patatras, au point n°12, ce qui devait passer comme une lettre à la poste ne le fut point. Il s’agissait de dénommer une impasse en Impasse des Ipomées, et de dénommer trois prolongations de rues.
Pour la plante grimpante, appelée aussi « volubilis », aucun problème ne se posa. Pas davantage pour la prolongation des rues Dominique Larrey et Louis Bégin.
Le débat fut lancé par Jean-Pierre Chapalain (opposition de droite) à propos d’une prolongation de rue au nom de Charles Richet.
La rue existe déjà et il s’agissait donc de valider le même nom pour sa prolongation.
Or, déclara Jean-Pierre Chapalain lors du Conseil municipal, ce « Charles Richet est un médecin ayant décroché le Prix Nobel en 1913 pour sa découverte de l’origine des phénomènes d’anaphylaxie. Mais, il fut un peu moins inspiré au moment de prendre la plume par ses ouvrages prônant le racisme, l’eugénisme et l’élimination des « races inférieures. »
Il ajoute que « ses thèses racistes, négrophobes et eugénistes sont clairement exposées dans son ouvrage « La sélection humaine ». »
Jean-Pierre Chapalain ajouta donc que selon lui « de tels propos ne peuvent être considérés comme étant compatibles avec le nom d’une rue d’une commune d’un pays ayant signé la Déclaration des droits de l’homme » et qu’il était donc absurde d’honorer la mémoire de cet homme.
Il demandait donc, au nom de sa liste, que la question à l’ordre du jour soit retirée et que la rue soit débaptisée.

Jean-Eudes Cassès (majorité) répondit qu’on pouvait aussi condamner certaines phrases de Voltaire, et qu’on pourrait aussi, en se basant sur cette logique, retirer toutes les statues de Paris! Et donc qu’en conséquence, on se devait d’assumer l’histoire de la France.
Mme Maurel (opposition de droite) estima que le contenu des écrits de Charles Richet était inqualifiable. Elle donna l’exemple de la mairie de Villiers-le-Bel qui avait débaptisé le nom de son hôpital qui portait le nom de Charles Richet. Elle en profita pour interpeller les élus à propos des chiffres récemment mis en évidence à l’échelon national montrant que seules 6% des rues en France portent le nom d’une femme. Elle considéra donc que c’était l’occasion de débaptiser cette rue et de lui donner le nom d’une femme.
Isabelle Doat, 1ère adjointe, indiqua que cette dénomination existante ne visait pas à glorifier quelqu’un et qu’il fallait se mettre dans la perspective de l’époque. Si elle est attentive, comme beaucoup, à la parité, elle déclara que bien des dossiers ont beaucoup plus d’importance que ce sujet et que ce débat soudain relevait d’un simple opportunisme, « et pourtant je me dis très féministe. »
On apprit soudain, au fil des débats, qu’il avait eu un fils, lui-même médecin, mais qui s’était fait remarquer par des actes de résistance durant la guerre. Alors, Jean-Pierre Chapalain demanda si on ne pouvait pas transférer cette dénomination au fils…
Une manière de contourner le refus du maire Joël Mercier de débaptiser des noms de rues. Mais rien n’y fit, d’autant plus qu’on ne peut transformer une délibération ayant donné un nom – avec sans doute des dates de naissance et décès mentionnées – à une personnalité.
Le Maire Joël Mercier proposa que le vote de ce soir soit effectué séparément. D’abord les noms ne posant pas de problèmes où il y eut unanimité, puis un vote pour la prolongation de la rue au nom de Charles Richet.
Ce dernier vote obtint la majorité malgré 7 voix CONTRE et 2 abstentions.
Jean-Pierre Chapalain, après la séance, déclara que c’était inadmissible et qu’il continuerait à se battre contre cette dénomination.
Quant au maire Joël Mercier, il considéra qu’il ne s’agissait que d’opportunisme.
Rappelons qu’en 2019, il y aura une fusion des trois communes et qu’un groupe de travail planche actuellement sur les noms de rues en double voire en triple. 70 d’entre elles poseraient actuellement problème et des décisions doivent être prises avec toute la vigilance nécessaire, notamment vis-à-vis des services de secours et Pompiers qui ne doivent pas risquer d’être orientés dans une mauvaise direction.
Gageons que le meilleur endroit pour régler ces problèmes de dénomination est ce groupe de travail pré-fusion même si son rôle est de traiter les doublons et non de débaptiser les rues.
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais




Un commentaire

  1. Suite à l’eugénisme évoqué dans votre article concernant le nom de la rue Charles Richet, je rappellerai à ceux qui semblent considérer cette affaire avec une certaine légèreté, sans remonter à des siècles, que l’histoire se passe au siècle dernier, les écrits paraissent en 1913 , et entre 1913 et 1918 combien de morts noirs et jaunes ? Qu’en 1934 le nazisme triomphait en Allemagne, et les théories de Richet avec, puisque les premières victimes du nazisme furent les malades mentaux, les tziganes, puis la race juive etc.. au nom de la supériorité de la race aryenne. Alors un peu de jugeote, juste un peu de jugeote. Il n’est pas inutile de rappeler que l’église catholique interdit l’eugénisme sous toutes ses formes, et que la charte européenne le condamne également.
    L’eugénisme d’Etat est pratiqué dans seulement, heureusement, deux pays la Chine et Singapour ( 1 seul enfant par foyer).

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