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Vendée – L’avenir de Sion-sur-l’Océan à la croisée des chemins…!




L’avenir de Sion-sur-L’Océan à la croisée des chemins…!
Sion-sur-l’Océan est une petite station balnéaire avec beaucoup de charme sur ce que l’on appelle «la Corniche vendéenne», une côte rocheuse de 3 kms de long à partir de St-Gilles-Croix-de-Vie en allant vers le nord. Sion-sur-l’Océan fait partie de la commune de Saint-Hilaire-de-Riez dont le maire – élu en mai 2014 – est Laurent Boudelier.

Âgé de 46 ans, il veut bouleverser le paysage et rapidement, si possible. Une mission justement…. impossible. D’abord parce que l’administration et la justice ont leurs contraintes et leur propre calendrier et, ensuite, en raison de l’activité de défense du patrimoine balnéaire par des associations du littoral.

A la croisée des chemins
Sion-sur-l’Océan est assurément à la croisée des chemins, au coeur d’une bataille de projets – mais aussi judiciaire – entre les tenants d’une évolution faisant fi du patrimoine du passé et ceux souhaitant permettre à Sion de conserver son image de station balnéaire caractéristique du début du 20ème siècle, avec son ancien Casino, l’hôtel Frédéric, l’îlot Jeanne d’Arc et quelques villas du bord de mer.
Chaque partie a ses arguments, ses statistiques censées convaincre les plus réticents, son discours – parfois orienté – et la conviction de bien faire. On pourrait presque croire être encore dans les années 1970 – 80, ces années durant lesquelles promoteurs et maires s’accordaient pour détruire des joyaux du patrimoine balnéaire au motif que certains de ces bâtiments étaient soit insalubres soit impossible à entretenir. Parallèlement, les maires souhaitaient faciliter la venue des vacanciers quitte à laisser construire des cages à lapins dont se satisfaisaient des promoteurs cupides.
Laurent Boudelier, le maire de St-Hilaire-de-Riez, est convaincu que ses projets sont à même de redonner vie à une station qui a tendance à s’engourdir. En face, les défenseurs du patrimoine sont eux-aussi convaincus que si Sion perd les quelques îlots d’architecture balnéaire qui font son charme, alors Sion ne sera plus qu’une station parmi les autres et perdra tout son attrait.
(Note complémentaire: Laurent Boudelier estime être attentif au patrimoine et déclare avoir participé à la préservation de certains bâtiments anciens.)

Quarante ans après les Ribourel et Merlin, on aurait pu penser que les élus et défenseurs du patrimoine auraient construit une sorte de schéma directeur permettant d’aller de l’avant dans l’édification de communes modernes et novatrices, innovantes et au service de leurs habitants, tout en conservant le charme esthétique et patrimonial de leur architecture. Et cela afin de permettre aux différentes générations de conserver un lien étroit avec leurs racines tout en développant un tourisme incontournable et économiquement nécessaire. Une image positive alliant le charme du passé à des projets porteurs d’avenir.
Dans les faits il n’en est rien, et Sion-sur-l’Océan fait l’objet d’une bataille d’arrière garde dans laquelle les incompréhensions subsistent même si certains arguments peuvent être entendus.

Les Projets du maire
St-Hilaire-de-Riez et son maire, Laurent Boudelier, ne manquent pas de projets, dont une partie avait déjà été initiés par le Conseil municipal précédent, mais le nouveau maire y a apporté, en toute logique, sa touche personnelle.
A l’occasion des voeux annuels le 14 janvier 2017 – devant environ 1000 personnes -, il avait dressé un tableau des actions menées et des projets, que nous citons ou reprenons brièvement: l’Ecole municipale de musique, le Pass Loisirs, le Forum communal des Associations, les Bacs-à-marée et les deux animations marquantes de 2016: le parcours des Meules bleues et les cabines Woodstock sur la plage de Sion ainsi que l’installation d’une réplique de la Tour Eiffel, qui a fait beaucoup de bruit… en créant une lumière médiatique incontestable sur Sion.

Il avait également évoqué quelques points forts de la politique qu’il entendait mener. Rappelant que la commune était très étendue sur le plan urbain et comportait une magnifique forêt, il avait indiqué être à la recherche d’un équilibre pour celle-ci.
On pourra noter la volonté d’en trouver un entre les générations de jeunes et les personnes âgées, sachant que 50% de la population a plus de 60 ans et qu’un défi démographique se pose avec 11.435 habitants et 200 nouveaux habitants chaque année. On s’étonnera donc à ce sujet que le maire regrette de voir tous les ans une classe fermer, tandis que certains opposants condamnent la politique menée en la matière et amenant des scolaires à partir vers St-Gilles.
Un projet de développement de lits Ehpa (personnes en autonomie) en complément de l’Ehpad (personnes dépendantes) existant est d’ailleurs prévu à l’horizon 2020 en raison de listes d’attente de plus de deux années ! Maintenir ou attirer des jeunes en s’appuyant sur une politique HLM fait aussi partie des projets de la Ville qui reste bien consciente de cette difficulté en raison des prix excessifs en zone littorale. La vente de terrains à des prix moins onéreux devra être privilégiée insistait le maire, ajoutant qu’également la dynamisation de la vie de la commune par l’implantation d’entreprises serait recherchée.

Concernant les équipements, le maire a indiqué combien il était nécessaire d’entretenir le patrimoine (lié à l’activité) tels les écoles et les bâtiments et équipements sportifs et a indiqué, concernant ces derniers, qu’une réflexion était en cours pour une action commune entre le Football et le Rugby.
Parmi les projets d’intérêt général voulus par le maire, on notera la mise en place d’une plate-forme multimodale (lien route, train, bus etc…) afin de faciliter les transports et les échanges. Restant sur les transports, il se déclara «outré du comportement de la SNCF en raison du non respect répété des horaires et des usagers auquel il fallait ajouter des grèves.»
A propos de la « structure » immobilière de la Ville, le maire a indiqué que les Schémas de Cohérence Territoriale (SCoT) – outils de conception et de mise en œuvre d’une planification stratégique intercommunale, à l’échelle d’un large bassin de vie ou d’une aire urbaine – imposaient une urbanisation plus densifiée afin d’éviter un «éparpillement» en zone rurale, et qu’en conséquence les terrains vides de St-Hilaire-de-Riez autour des bâtis existants allaient être les premiers à être construits ce qui risquait de décontenancer les habitants (NDLR: Plus généralement, le SCoT vise l’organisation de l’espace).
Le maire a précisé qu’il avait maintenu la ferme résolution d’organiser tous les événements prévus malgré Vigie Pirate et qu’il n’avait pas cédé à ce sujet. Il en profita pour indiquer que la Fête de l’anniversaire de l’aérodrome militaire américain était prévue pour le 1er juillet 2017.

Parmi les projets d’importance qu’a présenté le Maire, nous avons retenu le projet de création d’une salle de spectacle – 630 places assises et 1650 places debout – avec spectacles nationaux – et dont l’ouverture est prévue à la rentrée 2018.
Certes, il s’agit d’un projet de la Communautés de Communes du pays de Saint-Gilles-Croix de Vie, mais il sera situé sur la commune de St-Hilaire-de-Riez à côté du Centre aquatique du Gatineau et sera co-financé par la ville de St-Hilaire-de-Riez. Réalisé par le cabinet d’architectes Tetrac de Nantes, la salle accueillera des concerts, du théâtre, de la danse, des expositions etc.., le coût de l’opération étant de 4 millions d’€ co-financé par l’Etat, les Pays de Loire, la Vendée et St-Hilaire-de-Riez.

 

St-Hilaire-de-Riez – Salle de spectacle prévue pour 2018 – © Photo: Tetrac
Environnement de la future salle de spectacles à St-Hilaire-de-Riez – à gauche espace aquatique à droite salle de spectacles – © Photo: Tetrac

Budget
Avant de passer à l’aspect financier, Laurent Boudelier s’adressa aux Parlementaires de Vendée présents lors de la séance de voeux en leur indiquant qu’ils devraient se pencher sur les délais pour obtenir un jugement devant les Tribunaux administratifs, des délais qui avoisinent trois années et que Laurent Boudelier trouve dommageables tant ils pénalisent le développement des projets en cours.
En ce qui concerne les finances de St-Hilaire-de-Riez, Laurent Boudelier les a déclaré saines avec un Budget de 19 millions d’€ et un excédent de 4 millions d’€.
Il a assuré que la part communale des impôts n’augmenterait pas. Le montant des projets – travaux, réseaux dont la démolition du château d’eau etc..- s’élèvent à 7 millions d’€. D’autre part, il est à noter que la Communauté de communes a signé avec l’Etat le premier Contrat de Ruralité de Vendée pour un montant de 3 million d’€, ce qui permettra de co-financer un certain nombre de projets communaux.

En plus de la future salle des spectacles, d’autres dossiers et projets sont au coeur de la politique actuelle de la Municipalité, des dossiers qui font parfois l’objet d’oppositions ou de critiques, parfois virulentes.
Parmi ces projets – dont certains initiés par l’ancienne équipe municipale – la Thalassothérapie à l’îlot Jeanne d’Arc et le projet de Grand Espace public à la place de l’ancien Casino – ainsi qu’un réaménagement du Centre-Bourg avec une maison médicale et un marché couvert, une installation commerciale au Terre Fort et à l’île aux Jeux.
Nous avons interrogé le maire Laurent Boudelier pour avoir son avis sur la situation et les dossiers en cours, puis nous avons étudié plus particulièrement les deux dossiers phares qui font polémique:
– le projet de Grand Espace public à la place de l’ancien Casino
– le projet de l’Îlot Jeanne d’Arc.

 

Interview exclusive de Laurent Boudelier

Le Reporter sablais: Des sociétés vont participer à l’achat de la réplique de la Tour Eiffel (NDLR: appartenant à la société Maindron et installée ponctuellement à Sion ). Vont-elles faire don à la Ville de St-Hilaire-de-Riez et cette dernière va-t-elle participer cet achat ?
Laurent Boudelier, maire de St-Hilaire-de-Riez: Cela devrait prendre la forme d’un mécénat qui permettra à ces entreprises de défiscaliser leur investissement à hauteur de 66%. Ces entreprises, avec ce projet, vont créer de la valeur.

LRS: Etes-vous satisfait des retombées de la réplique de la Tour Eiffel à Sion?
LB: Ce fut un formidable moteur d’attractivité. Ça nous est un peu tombée dessus, par hasard, mais on veut absolument continuer à surfer sur cette vague.

LRS: Quel a été le coût pour la Ville?

LB: Nous n’avons pas mis un centime. L’opposition au Conseil municipal dit que je mens, mais je vous le certifie, pas un centime. Même l’assurance nécessaire a été réglée par la société Maindron.

LRS: Il était question de passage en délibération au Conseil municipal, pour un éventuel achat. Une délibération est-elle toujours prévue et si oui, quand ?

LB: Son achat est considéré comme acté par le groupe majoritaire au Conseil municipal, mais dans tous les cas cela sera traité lors du budget communal. Je l’ai déjà dit, je n’augmenterai pas les impôts pour ce projet. Le prix de départ pour l’achat de la réplique de la Tour Eiffel est d’environ 100.000€ mais avec les frais liés au traitement contre la corrosion, au montage et au déplacement on peut estimer le coût global à 150.000€. Il faut aussi faire le nécessaire en matière de sécurisation et d’éclairage, donc un raccordement doit être réalisé car nous prévoyons son installation, non plus sur le parking, mais un peu en retrait de celui-ci.
Ce sont une trentaine d’entreprises de St-Hilaire-de-Riez, de Vendée et même de Paris qui devraient la financer via une plate-forme participative (crowfunding) sur une idée de la Chambre des Métiers.

LRS: La réplique de la Tour Eiffel vient d’être désinstallée de Sion et, selon nos informations, elle devrait «tourner» dans différents sites en France notamment pour des événements. Quand reviendra-t-elle à Sion ?
LB: C’est en discussion et cela dépendra de son programme de réservations mais a priori pas avant le 20 juin 2017. Notre souhait est de pouvoir la proposer ponctuellement aux visiteurs durant tout l’été 217 mais c’est un simple souhait puisque nous n’en sommes pas propriétaire.

LRS: L’installation définitive, après achat par les sociétés dont il est question plus haut, était prévue sur le site de l’ancien Casino. C’est donc désormais derrière le parking. A quelle date ?
LB: Il est nécessaire d’effectuer des travaux sur la réplique de la Tour Eiffel, notamment pour éviter la corrosion. L’installation n’est donc pas prévue avant avril-mai 2018.
Pour le lieu, c’est vrai, au début le site du Casino était prévu. D’abord pour des raisons de facilité d’éclairage et parce que nombreux étaient ceux pensant qu’elle se devait d’être en bord de mer. La position centrale était idéale mais, parallèlement, empêchait d’y adjoindre des projets d’animations ou d’événements plus vastes, liés à la Tour, nécessitant de l’espace. C’est pourquoi nous avons fait le choix de l’installer plus loin, sur le parking.

Cabines Woodstock à Sion en 2016

LRS: Les Meules bleues vont aller sur le circuit Bugatti du Mans pour leur manifestation 2017 (NDLR: Les 17h des Meules bleues au Mans, les 16 et 17 septembre 2017). Cela signifie-t-il que la journée Woodstock avec les cabines à Sion c’est fini ?
LB: Oui les cabines c’est fini, c’était un moment prévu comme très exceptionnel, unique, et il n’est pas certain qu’il faille le refaire car les comparaisons ne manqueront pas, ce qui n’est pas forcément l’idéal. Cela restera dans la mémoire collective, un moment hors du temps! On en gardera de super archives. On n’a jamais rien vu de similaire et cela s’est fait dans un très bel esprit. Peut-être que d’autres projets, d’autres délires nous seront proposés; ce n’est pas à la Ville de prendre cela en charge, mais nous sommes ouverts à toute proposition.

LRS: Vous avez une farouche envie d’animer Sion et vous trouviez que ce projet de réplique de Tour Eiffel était bien et porteur d’animation pour la Ville. Mais il semble que vous ayez été déçu par certains qui «comme toujours, ne font que critiquer»? Cela ressort d’un de vos posts sur Facebook où vous exprimiez votre lassitude face à ces critiques permanentes….
LB: Nous nous penchons sur l’avenir de Sion car nous pensons que c’est actuellement très important. Mais il y a toujours des détracteurs. Si tout ce qu’on fait est toujours critiqué, c’est à désespérer….
Sion est très triste lorsqu’il n’y a rien qui y est organisé, notamment l’hiver. Il y a 500 chômeurs à St-Hilaire-de-Riez et 50% de la population a plus de 60 ans.
On va bien voir les réactions maintenant que la réplique de la Tour Eiffel est désinstallée, on va voir si les gens vont la regretter. D’accord, on ne peut pas faire l’unanimité mais un minimum de respect de la personne sur les choix opérés serait normal. Il y a parfois des critiques qui sont très virulentes! Certains nous font rêver – notamment avec ce projet de Tour Eiffel – il faut savoir les applaudir !  Comme souvent, il n’y a pas beaucoup d’acteurs mais beaucoup de commentateurs. 
La réplique de la Tour Eiffel durant quatre mois, c’est quatre mois d’animations, c’est très bien pour le commerce, cela permet d’étirer la saison. Et elle sera un support à de nombreuses manifestations qui font faire venir du monde, l’exemple le plus évident étant les mariages.

LRS: Quelques exemples de projets à St-Hilaire-de-Riez ?
LB: Le projet de Thalassothérapie sur l’Îlot Jeanne d’Arc, un lieu de vie en l’emplacement de l’ancien Casino, le redynamisation du Centre-Bourg avec des entreprises et de nouvelles activités pouvant amener de la vie, par exemple un Cabinet médical va être installé à l’endroit du Crédit mutuel, 50 logements sont prévus en face de l’Ecole de Musique.

LRS: Il se dit que vous souhaitez détruire l’ancien Casino de l’Océan et des Pins. Qu’en est-il ?
LB: Il n’y a pas de projet concrétisé à ce jour et sa destruction n’est pas actée. Il y a actuellement 10 personnes qui participent à la réflexion. Nous avons mandaté un Bureau d’études qui est parti de 13 projets possibles. Puis, il est passé à 7 projets et désormais ce sont 3 scénarios qui sont à l’étude.
Actuellement l’ancien Casino ne sert que pour des associations, ce qui est bien, mais nous souhaiterions aboutir avec un projet permettant de participer au dynamisme de la station. Il semble que majoritairement les habitants seraient pour sa destruction à condition qu’il soit remplacé par une réalisation apportant une dynamique. Les projets voulus nécessitent cette démolition.

LRS: Toutes les stations balnéaires qui ont fortement détruit leur patrimoine dans les années 1960-70 le regrettent amèrement aujourd’hui. Ne craignez-vous pas que ce bâtiment emblématique et bien placé ne soit lui aussi regretté par les futures générations? N’y a-t-il pas un moyen de le maintenir tout en le faisant évoluer, en le modernisant, en créant des ailes etc… Aux Sables d’Olonne, la destruction de belles bâtisses, similaires, ont été vivement critiquées et sont regrettées.
LB: Cet ancien Casino n’a qu’environ 120 ans. Il ne relève pas d’un patrimoine architectural exceptionnel et ne témoigne pas d’une histoire singulière. Pour ce qui est d’une modernisation, on nous a fait part d’un problème de fondations qui ne seraient pas assez stables. Mais je le répète, à ce jour, sa destruction n’est pas actée.

LRS: Quels seraient les projets si jamais sa destruction est finalement réalisée? Le choix est important car en cas de nouvelle construction cela va impliquer les générations futures pour les 100 ans à venir.
LB: Nous partons d’une feuille blanche et il n’y a aucune contrainte en matière de règlement du PLU concernant la zone où il se trouve. Trois pistes se dessinent:
– une vraie salle de 300 places qui pourrait servir aussi de salle de mariages.
– un marché local, en bord de mer, mais nous en avons déjà un.
– un lieu de vie qui comprendrait l’Office de Tourisme.
Je n’ai moi-même pas participé aux Ateliers participatifs sur l’avenir de ce site. Ce sont des citoyens de la Ville, environ 200 personnes, qui se sont penchés sur son avenir.

LRS: Poursuivons sur les projets en cours mais bloqués… l’îIot Jeanne d’Arc. Il est prévu de raser l’ensemble et d’y installer un établissement de Thalassothérapie. Le dernier projet en date – le 3ème – a été validé en 2014 par l’ancien Conseil municipal (Jacques Fraisse en fut le maire durant 25 ans). Où en êtes-vous ?
LB: Le permis de construire a été obtenu et nous avons l’accord de la Commission des sites, mais il y a des recours administratifs au Tribunal administratif de Nantes. On est encore parti pour 3 ans de délai ce qui est très dommageable alors que le projet d’un investissement de 23 millions d’€ comprend un hôtel de 66 chambres et permettrait la création de 70 emplois! 
(NDLR: un référendum a été organisé auprès de la population, le Maire estimant que les 2200 votes CONTRE étaient insuffisants (sur un potentiel de 10.000 votes) pour signifier le rejet du projet).

LRS: Qui sera en charge de la gestion de la Thalassothérapie?
LB: La société Thalasso Serge Blanco d’Hendaye.


SION-SUR-L’OCÉAN: Les deux dossiers majeurs en cours

Îlot Jeanne d’Arc – 70 emplois en jeu ?
Henri Renaud de la Faverie, créateur de la station balnéaire de Sion, achète en 1922 la plupart des parcelles qui constituent l’îlot Jeanne d’Arc d’aujourd’hui. 
Sur ces parcelles achetées entre 1925 et 1930 par des estivants d’Orléans sont construites des villas desservies par une voie au nom approprié pour des Orléanais, la Voie Jeanne d’Arc.

 

Hôtel Frédéric à Sion-sur-l’Océan


Le Café de la Plage à Sion-sur-l’Océan

 

En raison des recours administratifs, le projet d’hôtel et de Centre de Thalassothérapie a pris du retard. Là aussi, les détracteurs – souhaitant conserver le charme ancien et balnéaire de cet îlot – ne manquent pas. C’est l’identité balnéaire de Sion qui en pâtirait assurent-ils, l’ensemble ancien Casino, hôtel Frédéric, Café de La Plage et Îlot Jeanne d’Arc faisant un tout. Et sur le site de l’îlot Jeanne d’Arc lui-même, ils rejettent l’idée des destructions des villas (villas La Clarté, Elisabeth et Ker Emile) ainsi que celle de l’ancienne épicerie devenue Musée La Livarde, assurant vouloir «transmettre aux futures générations un héritage balnéaire, des racines, plutôt qu’une uniformisation au travers d’une architecture bétonnée.»
Ce sont deux opposants au projet, des particuliers, soutenus par le Comité pour la Protection de la Nature et des Sites – CPNS 85, qui ont déposé ces recours administratifs au motif, notamment, que les vues d’insertion des futurs bâtiments au sein du site existant étaient erronées et donc qu’elles ne rendaient pas compte de façon fiable du rendu futur. D’après le CPNS, ce serait un motif d’annulation du permis de construire et, au surplus, le projet en lui-même ne serait pas conforme à la Loi littorale, une zone urbanisée en bord de rivage ne pouvant supporter qu’une extension limitée.  Dans le cas précité, la construction aurait une emprise sur 130 m de long avec 3 étages et attique.

Le maire Laurent Boudelier a une autre vision des choses. Il veut redonner vie au centre de la station de Sion dont l’activité est morte pendant l’hiver et le projet de Thalassothérapie lui paraît adapté, permettant en plus de créer 70 emplois. Il a souligné, lorsque les premières craintes sur le projet se sont fait entendre, qu’aucun projet alternatif intéressant ne lui avait été transmis et souligne qu’un référendum a été organisé auprès de la population avec 2200 votes CONTRE soit un chiffre à ses yeux insuffisant pour signifier le rejet du projet.
Un Collectif de défense du patrimoine balnéaire de Sion et qui s’était créé suite à la destruction annoncée en septembre 2013 de tout l’îlot Jeanne d’arc – dont l’ancienne bibliothèque de plage installée dans la Villa La Clarté » – , s’est penché sur ce dossier et a rédigé un «Projet citoyen pour l’aménagement de l’îlot Jeanne d’Arc.» Au travers de ce projet, le Collectif de citoyens entend dessiner des réalisations permettant de faire vivre Sion à l’année tout en conservant son cachet de station balnéaire: sont prévus la réhabilitation des villas balnéaires existantes datant des années 1920 et 30, le maintien de La Livarde, et des zones modernes consacrées à l’habitat résidentiel, aux commerces et à l’hôtellerie autour d’une place publique piétonne.
D’une manière générale, le  Collectif de citoyens regrette que des permis de construire aient été accordés récemment sur la Corniche (avec par exemple la destruction de la villa «Les Brisants») et le manque de projets de réhabilitation d’anciennes maisons balnéaires alors que, dit-il, pour ce faire la Ville «pourrait se faire aider par la Fondation du Patrimoine.»

 

 

A gauche sur l’affiche, l’ancien Casino de Sion-sur-L’Océan

 

 

Casino de l’Océan et des Pins
(Place Gaston Pateau à Sion-sur-l’Océan)

Son histoire
Cet ancien bâtiment, caractéristique de l’architecture balnéaire, a été construit à Sion-sur-l’Océan en 1903. Il a servi successivement d’Hôtel, de Casino, de colonies de vacances et de Maison pour Tous/Salle communale. A l’origine, l’essentiel du foncier de Sion est détenu par la famille Burgaud, suite à la succession de Madame Joubert, riche femme de Croix-de-Vie.
Henry Renaud de la Faverie va organiser les parcelles afin de tenter de lancer l’activité balnéaire: la première construction réalisée à Sion est la chapelle, aujourd’hui transformée en Office de tourisme. Ce quartier en bord de mer, éloigné du bourg, dispose ainsi d’un lieu de culte pour les estivants au cours de la saison des bains. A Sion, près du village de pêcheurs, quelques chalets modestes sont construits au fond de l’anse du Pineau. Après la Première Guerre mondiale, la route côtière est prolongée jusqu’à Sion. Sur la partie centrale de la corniche, entre Grosse Terre et Sion, la Villa Remember reste jusqu’au début des années 1920 la seule construction.

 

Sion Hôtel de l’Océan et des Pins


Auparavant, en 1903, Eugène Guiltat – un maître d’hôtel parisien – et son épouse font construire le Grand Hôtel des Pins et de l’Océan après avoir acheté quatre parcelles à Sion en décembre 1902. Ils s’étaient installés auparavant à Saint-Hilaire-de-Riez pour y exercer une activité hôtelière où ils firent construire la villa « Notre-Dame des Pins ».
La surface du Grand Hôtel, face à la mer, était de 744 m2. Le corps principal du bâtiment et ses deux extrémités formaient un H et comprenaient deux niveaux. A l’arrière, deux ailes complétaient l’ensemble mais avec un seul rez-de-chaussée. La toiture était couverte de tuiles avec des arêtes et chaque extrémité des faîtages était prononcé par la mise en place d’épis. Côté mer, le toit du corps principal comprend un pignon décoré par une charpente apparente en plein cintre mettant en relief le nom de l’hôtel. Les nombreuses fenêtres comprennent un entourage de briques apparentes. A l’avant du bâtiment central se trouve une terrasse – préau sur toute la largeur et dont la couverture est soutenue par des poteaux de bois avec des supports en croisillons.
Le rez-de-chaussée de l’hôtel comprenait une « vaste salle à manger, salle de café, salons, cuisine, arrière-cuisine, cave, salle de bain et vestibule » tandis que l’étage comportait « quatorze chambres à coucher et water-closets. » Dans les deux ailes à l’arrière se trouvaient « écurie, remise et dépendances. »
La saison 1904 n’aura pas suffit à payer les emprunts. Le 27 mars 1905, l’hôtel est déclaré en faillite et les biens des Guiltat sont mis aux enchères à la mairie de Croix-de-Vie le dimanche 27 août 1905 par Maître Graveleau, notaire. L’hôtel et son mobilier sont acquis pour le prix de 32.200 francs par l’avocat et historien Maître Henri Renaud, fort connu aux Sables d’Olonne. Il acheta également le premier établissement d’hôtellerie des Guiltat, la villa « Notre-Dame des Pins ». Après un début d’exploitation – sans doute par le maître d’hôtel Alphonse Bertin qui avait enchéri pour le compte d’Henri Renaud – l’établissement cessa son activité. Le 4 juillet 1936, Me Henri Renaud et ses deux filles, Anne Renaud et Alice Renaud épouse Lindemann, vendirent l’hôtel à des restaurateurs, Maurice Déséchaliers et son épouse Célanie Jaulin (étude de Me Maurice Puiroux, notaire à Croix-de-Vie).
Du 1er octobre 1936 au 30 juin 1939 (hors période de la saison d’été), le maire Louis Morineau loua des pièces et chambres du rez-de-chaussée afin d’y organiser deux puis trois classes scolaires, pour un total de 80 à 100 enfants, jusqu’à la création d’un groupe scolaire prévu pour septembre 1939.
Durant les vacances scolaires, l’hôtel accueille également des colonies de vacances provenant de Montmorillon.
De 1940 à 44, comme pratiquement partout sur le littoral vendéen, l’hôtel est réquisitionné par les troupes allemandes.
Pierre Burgaud, maire de St-Hilaire achète l’hôtel-casino à la mère de Maurice Déséchaliers, divorcé et décédé le 10 décembre 1952. L’achat s’effectue le 26 avril 1960, le conseil municipal souhaitant y faire une place du marché et considérant que la place du marché de Sion est nettement trop petite et que le parc à voitures est insignifiant. La Ville loue le bâtiment pendant la saison d’été pour les colonies de vacances de Chauvigny, Montmorillon et Lussac-les-Châteaux.
Déjà en 1963, un projet de destruction! : Lors de la séance du Conseil municipal du 10 avril 1963, les débats se sont envenimés et après le dépouillement d’un vote à bulletins secrets, plusieurs conseillers ont quitté la salle ! D’un côté ceux qui veulent détruire le bâtiment – dont l’état s’est dégradé – et de l’autre ceux qui veulent le maintenir avec la location du rez-de-chaussée à M. Bazouin qui souhaite y installer un café dancing.
Le dépouillement du scrutin donne le résultat suivant: POUR la conservation : 8 – POUR la démolition: 7 – Bulletin blanc: 1
Ainsi à une voix près, l’ancien Casino de Sion aurait pu être détruit en 1963.

La Croisette à Croix-de-Vie

Pour son dancing La Sangria, M. Bazouin (qui géra ensuite La Croisette à Croix-de-Vie) remplaça le préau en bois par un bar couvert en dur.
A partir de 1965, la « Maison des Jeunes et de la Culture » s’y installe au 1er étage avec des ateliers ping-pong, photo, modélisme, voile etc.. tandis que la Ville utilise le rez-de-chaussée pour une bibliothèque, une salle des fêtes et comme salle de réunions.
En 1975, la Ville fait refaire la toiture qui, malheureusement du même coup, perd son pignon et ses épis!
En 1977, l’ouverture est faite aux adultes, la Maison devenant une Maison pour Tous avec de nombreuses activités, dessin, peinture etc..(Sources du paragraphe « Histoire » ci-dessus: Les Cahiers de Rié n°5)
(Note complémentaire: La place où se situe l’ancien Casino s’appelle « Place Gaston Pateau » en hommage à ce commerçant de Sion qui fut également 1er adjoint de l’ancien maire Louis Caiveau (maire de St-Hilaire-de-Riez de 1971 à 87 – Sénateur de 1981 à 87). Il serait intervenu afin d’empêcher un projet immobilier à la place de l’ancien Casino et aurait ainsi permis de sauver le bâtiment. Il a d’autre part permis à la Ville de retrouver l’usage complet du bâtiment en effectuant un échange amiable avec la colonie Chauvigny qui bénéficiera alors du site de la Parée Verte.)

 

Dégradation architecturale: Le bâtiment est donc la propriété de la municipalité depuis le 26 avril 1960. Mais force est de constater que les municipalités qui se sont succédées n’ont vraiment pas arrangé le bâtiment! Le voici ci-dessous tel qu’il était entre sa création en 1903 et les années 20.
Cliquez sur les photos pour agrandir

Ancien casino de Sion entre 1903 et années 20

 


Depuis, on l’a dénudé et on lui a enlevé son charme d’antan !
Les deux ailes arrières qui lui donnaient son plan en H ont été supprimées pour agrandir le parking, le pignon avec sa charpente en plein cintre a été supprimé et les épis aux extrémités des faîtages ont disparu. Quant au préau de bois, il a été remplacé par une surface couverte servant de bar au dancing La Sangria créé en 1963, sans doute plus pratique mais à l’architecture contestable, sans parler des quatre ouvertures qui ressemblent à des fenêtres de cagibis. Quant aux jardins et arbustes, ils ont laissé place à une dalle inesthétique dont une partie sert de parking.

Ancien Casino de Sion – Face mer

 

Photo ci-dessous: Pourtant, dans les années 60 – date à laquelle la Ville de Saint-Hilaire-de-Riez en devient propriétaire -, si l’ancien casino avait perdu son préau, il avait encore conservé ses deux ailes arrière.
On voit encore à l’arrière le bâtiment servant de cuisine et réfectoire pour les colonies de vacances et qui fut détruit en février 2000.

Sion – ancien Casino dans les années 60 – © Photo: DR

Après ce long mais nécessaire exposé historique, revenons à l’actualité.
Avenir du Casino : vers la destruction ?
La Mairie a lancé un processus de concertation comprenant des ateliers d’explications à propos de l’utilisation du site de l’Ancien Casino si celui-ci était détruit.
Ainsi, une mission d’accompagnement des élus a eu lieu d’août 2016 à janvier 2017. Parallèlement, une consultation des habitants a été organisée via un site  internet ainsi qu’une réunion publique.
En octobre – novembre 2016, six ateliers participatifs ont été organisés avec les habitants, et deux autres étaient dédiés aux élus, y compris ceux de l’opposition municipale. A la suite de cette concertation, 13 scénarios ont été déterminés portant sur les 3 thématiques choisis: la restauration, l’évènementiel et l’associatif.
Selon les compte-rendus établis, et quels que soient les scénarios envisagés, un certain nombre de souhaits et desiderata seraient ressortis des réunions avec la nécessité de 4 espaces essentiels:
un espace public intergénérationnel avec des zones conviviales et innovantes (zone de détente, zone de jeux, événements éphémères, zone de cheminement).
un espace couvert modulable permettant l’accueil de réceptions ou d’événements afin de créer une dynamique durant toute l’année.
un espace avec une vue panoramique.
un espace d’information et d’accueil, un espace d’exposition comportant le positionnement stratégique de l’Office de tourisme.

En complément serait souhaité un point de départ pour informer sur les différents parcours de promenades, et permettre ainsi une véritable connexion entre Sion, la Corniche, la plage, la forêt… et qui anticipe l’installation du centre de thalassothérapie.

Un Collectif de défense du Patrimoine balnéaire de Sion-sur-l’Océan s’est constitué. Le Collectif de citoyens estime qu’il y a d’autres alternatives possibles à la destruction et se demande pourquoi celles-ci ne sont pas étudiées.
Le Collectif de citoyens regrette la «disparition du patrimoine balnéaire de Sion» et considère que la décision d’une éventuelle destruction, si elle se concrétisait, serait bien sûr désastreuse et irréversible.
(Note complémentaire de Marie-Claire Simonnet qui fait partie du Collectif: Il y a eu 400 réponses positives pour la restauration de la station balnéaire de Sion lors d’une consultation effectuée durant l’été 2016).
En conséquence, le Collectif de citoyens a sollicité auprès de la Direction Régionale des Affaires culturelles – DRAC l’inscription au titre des monuments historiques du bâtiment de l’ancien Casino.
Après une visite sur place début janvier 2017, le chef de la Conservation régionale des Monuments historiques a indiqué, dans un courrier daté du 27 janvier 2017, que «cet édifice (…) mérite d’être appréhendé comme partie intégrante d’un ensemble balnéaire représentatif à l’échelle» de Saint-Hilaire-de-Riez.

L’avenir de l’ancien Hôtel-Casino de 1903 va donc reposer sur la décision de la Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC). Sans présager du résultat, les défenseurs de l’ancien Casino estiment que «la recevabilité de la demande (…) tend à prouver son fondement» tandis que, de son côté, la Ville plutôt confiante sur la non-inscription au titre des Monuments historiques – ce qui lui permettrait d’obtenir le permis de démolir – envisage déjà la création d’un Grand Espace qui prendrait la place de cet ancien Casino.
Elle estime que pour la réalisation du projet, il est nécessaire – notamment en terme d’espace – de démolir l’ancien Casino, et elle s’appuie au surplus sur une étude sur la solidité du bâtiment – que nous n’avons pas eu en main – qui déconseillerait de conserver l’ossature du bâtiment dans le cadre de projets futurs.
En tout cas les élus travaillent déjà sur un projet d’animation des 4 espaces, mentionnés ci-dessus, en lien avec l’Office de Tourisme ainsi que sur un projet urbain et architectural de l’ensemble de la Place Gaston-Pateau.

La décision d’inscription ou non au titre des Monuments historiques de l’ancien Casino de l’Océan et des Pins devrait être prise lors d’une réunion de la délégation permanente de la Commission régionale du Patrimoine et de l’architecture durant l’année 2017.
Pour l’instant le dossier est bloqué faute de la parution du décret en Conseil d’Etat déterminant la composition et les modalités de fonctionnement des Commissions nationale et régionale du patrimoine et de l’architecture qui traite des dossiers d’inscription au titre des Monuments historiques, décret prévu par la Loi n°2016-925 du 7 juillet 2016 (Art. 4 – Art. L 611-1 et 2).

L’avenir de Sion-sur-l’Océan est vraiment à la croisée des chemins, et la décision de la Drac aura une importance considérable.
Mais d’autres projets, à plus long terme, vont aussi impacter la ville de St-Hilaire-de-Riez dans son ensemble. Les regroupements de communes et création d’intercommunalités, après l’Agglomération de La Roche-sur-Yon, et celle des Sables d’Olonne qui a été créée au 1er janvier 2017, vont inciter les communes de St-Hilaire-de-Riez et de St-Gilles-Croix-de-Vie à discuter d’un rapprochement puis d’une fusion – qui pourrait aussi concerner Givrand, Le Fenouiller, Notre-Dame-de-Riez. Cela pourrait mener plus tard à la création d’une communauté d’Agglomération. Mais nous sommes là dans la prospective…
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais
lereportersablais@gmail.com




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