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Saint-Gilles-Croix-de-Vie Vendée. QUOTAS de Pêche Bruxelles: les quotas à la baisse !

 

 

Nous le disions dans notre précédent article, c’est l’inquiétude dans le camp français durant ces négociations sur les quotas annuels de pêche démarrées depuis le 12 décembre 2021 et prévues sur deux jours et une nuit (avec l’agriculture).
Objectifs: trouver un accord entre ministres chargés de la pêche sur les possibilités de pêche pour 2022.

Le Conseil prendra une décision à partir d’une proposition élaborée par la Commission européenne, qui tient compte des meilleurs avis scientifiques disponibles, des objectifs de la politique commune de la pêche (PCP) et du rendement maximal durable (RMD) fixé pour chaque espèce.

Pour la France, c’est Annick Girardin, ministre de la mer, qui est chargée de défendre le dossier français – autrement dit les quotas nécessaires à la filière pêche française.
Avec les élus, le Gouvernement français, les autres ministres de la mer, les professionnels de la pêche, et les scientifiques, il faut aussi compter sur les opposants qui manifestent devant la Commisssion contre la surpêche, l’épuisement des océans, et la destruction des écosystèmes marins.

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Mise à Jour:
Décisions connues ce matin mardi 14 décembre 2021. 9h15
(voir vidéo ci-dessous)

Il a été rappelé les principes à respecter, la politique durable pour la pêche, tout en maintenant la protection et les intérêts sociétaux pour que les communautés de pêcheurs puissent survivre.
Un accord a finalement été trouvé entre les ministres des pays européens.
(Note: pas encore d’accord avec le Royaume-Uni sur les quotas, mais le Conseil se veut optimiste, des quotas provisoires ayant été établis).
Il a été précisé que la science (propositions des scientifiques) avait été au coeur des choix, et rappelé les problèmes de gestion des espèces, notamment pour le merlu. « Si nous ne prenions pas de mesures, nous prenions des risques pour l’avenir. » Il s’agit d’une démarche réaliste. La rentabilité des communautés de pêcheurs dépend et dépendra du maintien des stocks en prenant des mesures. Il fallait agir.
Pour les deux espèces qui ont entraîné le plus de discussions, la décision finale prévoit -36% pour la sole.
Telles ont été les paroles exprimées ce matin en conférence de presse par la direction slovène.

SOLE (voir vidéo ci-dessous à partir de 9h25)
Ce qui était surveillé de près par les ports vendéens était le quota pour la sole.
La proposition de départ pour le golfe de Gascogne était fixée à -37%.
Le choix définitif est de moins 36%, ce qui va impacter les ports vendéens dont la sole représente de 17 à 37% de la production totale du port.
Ce qui est conforme aux avis de précaution et/ou de reconstitution.

Anguille: report (NDLR: après le printemps) pour pour pouvoir prendre des mesures adaptées.

VIDEO

ANNONCES OFFICIELLES Union européenne

Atlantic and North Sea

The following changes have been made to total allowable catches (TACs) that the EU manages autonomously:

  • the TAC for sole has been reduced by 36% in the northern and central Bay of Biscay sea areas, and rolled over in the West of Ireland and Porcupine Bank
  • the TACs for pollock in the Bay of Biscay and Portuguese waters have also been rolled over
  • the TAC for southern hake has been reduced by 8%
  • the ban on targeted cod fishing has been maintained, with the TAC for cod bycatches in Kattegat being reduced by 21% (special provisions apply to vessels participating in trials on remote electronic monitoring)
  • the TAC for Norway lobster in functional unit 31 has increased by 2000%

Other key features of the proposal include:

  • a rollover of measures for European eel, with a three-month closure, enabling consultations with member states and stakeholders to take place on the best way to manage this stock in response to worrying scientific advice
  • measures aimed at protecting the declining cod stock in the Celtic Sea while also enabling EU vessels to continue fishing for species whose numbers are on the rise, such as whiting

Mediterranean and Black Sea

The Council agreed to reduce fishing effort for demersal stocks in the western Mediterranean by 6%, in line with the EU’s legal obligation to attain the maximum sustainable yield for this species by 2025. The reduction will apply to trawlers; for longliners, the maximum fishing effort will be based on the number of fishing days between 1 January 2015 and 31 December 2017. Ministers also agreed to introduce maximum catch limits for stocks of red shrimp, blue shrimp and red giant shrimp.

In the Black Sea, the Council transposed the EU quota for turbot established under the revised multiannual management plan, and maintained the catch limits for sprat set the previous year.

Atlantique et mer du Nord

Les modifications suivantes ont été apportées aux totaux admissibles de captures (TAC) que l’UE gère de manière autonome :
– le TAC pour la sole a été réduit de 36 % dans les zones maritimes du nord et du centre du golfe de Gascogne, et reconduit dans l’ouest de l’Irlande et le banc de Porcupine
– les TAC de pollock dans le golfe de Gascogne et les eaux portugaises ont également été reconduits
– le TAC pour le merlu du sud a été réduit de 8%
– l’interdiction de la pêche ciblée du cabillaud a été maintenue, le TAC pour les prises accessoires de cabillaud dans le Kattegat étant réduit de 21 % (des dispositions particulières s’appliquent aux navires participant aux essais de télésurveillance électronique)
– le TAC pour la langoustine dans l’unité fonctionnelle 31 a augmenté de 2000 %

Les autres caractéristiques clés de la proposition comprennent :
– une reconduction des mesures pour l’anguille européenne, avec une fermeture de trois mois, permettant des consultations avec les États membres et les parties prenantes sur la meilleure façon de gérer ce stock en réponse à des avis scientifiques inquiétants;
– des mesures visant à protéger le stock de cabillaud en déclin dans la mer Celtique tout en permettant aux navires de l’UE de continuer à pêcher des espèces dont le nombre est en augmentation, comme le merlan

Méditerranée et mer Noire

Le Conseil est convenu de réduire de 6 % l’effort de pêche pour les stocks démersaux en Méditerranée occidentale, conformément à l’obligation légale de l’UE d’atteindre le rendement maximal durable pour cette espèce d’ici 2025. La réduction s’appliquera aux chalutiers; pour les palangriers, l’effort de pêche maximal sera basé sur le nombre de jours de pêche entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2017. Les ministres ont également convenu d’introduire des limites maximales de capture pour les stocks de crevette rouge, de crevette bleue et de crevette géante rouge.

En mer Noire, le Conseil a transposé le quota de l’UE pour le turbot établi dans le cadre du plan de gestion pluriannuel révisé et a maintenu les limites de capture de sprat fixées l’année précédente.

ITW DE FRANÇOIS BLANCHET par Le Reporter sablais

François Blanchet: Il y a de bonnes nouvelles sur certaines espèces de poissons (lieu jaune, civelle, merlu).
Mais, c’est totalement contrebalancé par la très mauvaise nouvelle sur le quota de la sole.
Le Reporter sablais: Malgré les discussions, à lire le communiqué d’Annick Girardin sur la pêche durable, et à voir l’intervention du président du Conseil de la Pêche, cela paraissait déjà joué pour la sole.
François Blanchet: le Conseil a été inflexible sur les quotas de sole car un accord pluriannuel avait été signé en 2019 et donc sur le plan juridique il était difficile voire impossible de revenir sur cet accord. La ministre Annick Girardin a bien tenté d’obtenir un échéancier sur cette baisse de 36% afin de l’étaler dans le temps mais ce fut un refus catégorique.
Le Reporter sablais: Quelle est la réaction des professionnels de la pêche qui font de la sole ? Il y a quand même un point positif c’est la volonté de compenser financièrement les professionnels.
François Blanchet: Oui mais cet accompagnement est pour l’instant flou. Quels seront les montants, est-ce que ce sera du type « quoi qu’il en coûte » ou d’autres conditions désavantageuses ?? En tout cas, ils sont très inquiets.
Le Reporter sablais: quel retentissement cela peut-il avoir ? Notamment à Noirmoutier, particulièrement concerné avec 37% de la production du port qui repose sur la sole.
François Blanchet: Sur le terrain les choses vont être changés. Certes, on parle de financement, mais certains vont être obligés de modifier leurs pratiques, cela va bouleverser d’autres types de pêches. Par exemple, ceux qui pêchaient de la sole vont aller pêcher de la lotte, ou d’autres espèces qui sont elles aussi déjà sous quotas.
Un report de pêcheurs sur des espèces déjà limitées !
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COMMUNIQUÉ d’Annick Girardin, ministre de la Mer
Annick Girardin, ministre de la Mer, et ses homologues européens sont parvenus à un accord sur les totaux admissibles de capture (TAC) et les quotas pour 2022 à l’issue de deux jours de négociations très denses.

Lors de la deuxième participation de la ministre au Conseil des ministres européens chargés de la pêche, celle-ci a défendu la vision d’une pêche durable pour la filière de la pêche maritime française.

En lien avec l’Espagne, la ministre a obtenu une diminution limitée et progressive du nombre de jours de pêche des chalutiers en 2022, à 174 jours, contre 183 en 2021. C’est une étape supplémentaire vers l’objectif de faire de la Méditerranée une mer exemplaire d’ici 2025.

Pour le Golfe de Gascogne, la ministre a obtenu un quota de 2436 tonnes pour le bar, une espèce à haute valeur ajoutée. Ce résultat est conforme à l’avis scientifique du Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM) et a été obtenu grâce à la bonne gestion des professionnels. Ce chiffre était de 2390 pour l’année 2021.

De même, la ministre a obtenu la reconduction du quota de lieu jaune à 1230 tonnes.

Sur le thon germon du nord et le thon obèse, la Commission européenne s’est engagée à prendre les mesures nécessaires au sujet des quotas non consommés d’ici juin 2022 au plus tard.

Concernant le cabillaud du Svalbard, le commissaire européen Virginijus Sinkevičius s’est engagé à obtenir rapidement un accord satisfaisant avec la Norvège afin de garantir la poursuite des activités de la grande pêche arctique française.

Au sujet de la sole, l’application du plan de gestion signé en 2019 a entrainé une baisse automatique de 36% compte tenu de l’état du stock. Cette baisse permettra d’œuvrer en faveur d’une plus grande durabilité de cette espèce emblématique du Golfe de Gascogne.

Afin de compenser et d’accompagner les pêcheurs et la filière aval durement touchés par cette baisse, la ministre a obtenu la mise en place d’un plan d’accompagnement, financé par le fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP). Sur le modèle des plans Brexit et Méditerranée, ce plan sera proposé à l’ensemble de la filière pêche concernée dans le Golfe de Gascogne.
Son montant et ses modalités seront définis d’ici le début de l’année 2022 en étroite consultation avec les professionnels.

Concernant les quotas de pêche entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, aucun accord n’a été trouvé à ce stade. Un régime provisoire sera mis en place si aucun accord n’était conclu d’ici au 1er janvier 2022. Ce régime provisoire permettra la poursuite des activités de pêche sur les trois premiers mois de 2022.

Cette année encore, malgré des circonstances difficiles, nous avons œuvré en faveur d’une pêche française plus durable. Pour chaque quota, j’ai cherché un équilibre visant à protéger nos entreprises de pêche et nos ressources maritimes. Le sujet complexe de la sole du golfe de Gascogne nous a beaucoup sollicités. A ce sujet, les efforts demandés aux professionnels sont importants, c’est la raison pour laquelle j’ai demandé et obtenu la mise en place d’un plan exceptionnel d’accompagnement pour la filière pêche financé par le fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP).
Annick Girardin

LES RÉACTIONS
* Département de la Vendée

Quotas de pêche

Pour être au plus près des représentants de la filière (marins-pêcheurs, mareyeurs…), une délégation vendéenne et ligérienne, composée de Florence PINEAU, Jean-Bernard MORINEAU, François BLANCHET et Alain BLANCHARD, s’est rendue à Bruxelles pour participer à la négociation annuelle pour les quotas de pêche 2022.

Nous avons suivi de près l’avancée des négociations, en lien avec les représentants des marins-pêcheurs, et avons pu nous entretenir avec Mme Annick GIRARDIN, Ministre de la Mer.

Après 48 heures de débats entre les Ministres de la pêche de l’Union Européenne et une dernière nuit de négociations qui s’est terminée vers 9h30 ce matin, un accord final a ensuite été annoncé.

Concernant les espèces pour lesquelles la pêche vendéenne était particulièrement inquiète, le compromis obtenu est globalement satisfaisant pour les quotas de lieu jaune et de merlu. Par ailleurs, la décision de reporter les négociations relatives à la civelle et à l’anguille au mois de mars prochain, permet à la filière ligérienne, qui représente 52% de la production nationale, de réaliser favorablement cette saison 2022.

A contrario, la décision de diminuer les quotas pour la sole de 36% est une décision inacceptable pour nos marins pêcheurs. La sole représente 25% du chiffre d’affaires de nos criées vendéennes et près de 50% du chiffre d’affaires de la criée de Noirmoutier. Cette diminution met donc en péril l’équilibre économique et social de nos ports et de toute la filière professionnelle.

La proposition que nous soutenions d’étaler cette baisse sur plusieurs années et portée par l’Etat, n’a malheureusement pas été retenue. Nous regrettons l’inflexibilité de la Commission européenne qui fait ainsi le choix de sacrifier les professionnels d’une pêche artisanale, durable et responsable.

Ce compromis est donc un vrai coup dur pour la pêche vendéenne. Les professionnels peuvent compter sur notre détermination pour porter leur voix auprès des responsables nationaux et européens. Plus que jamais, nous restons à leurs côtés.

Lors de ce déplacement à Bruxelles, la délégation a rappelé à la Ministre de la Mer, qu’une réforme de la négociation annuelle pour les quotas de pêche était nécessaire car le système actuel fragilise les entreprises de pêche. La délégation souhaite obtenir des quotas pluri- annuels, ce qui permettrait de sécuriser l’exercice de la profession et d’obtenir davantage de perspective pour les professionnels de la pêche. Garantir l’exercice de la profession, c’est aussi conforter l’activité et la vie de nos ports de pêche.

 

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Base de départ avant dernières négociations – Tableau résumé pour 2022
(voir le détail dans les tableaux officiels plus bas)
– Cabillaud: – 21%
– Langoustine 3a: – 31%
– Langoustine UF25: =
– Langoustine UF31: + 1329%
– Plie commune: +34%
– Sole 7b 7c: – 44%
– Sole 8ab: – 37%

 

Proposition de départ – Session 12 et 13 décembre 2021

Comme on peut le voir ci-dessous, pour la Vendée, la sole représente de 17 à 37% des prises.
Les quotas sole sont donc très importants pour l’économie de la pêche vendéenne et pour les criées.

 

Termes clés
Stock halieutique – les ressources biologiques d’une communauté marine à partir desquelles les captures sont effectuées. Cela peut inclure la population d’une ou plusieurs espèces de poissons, des invertébrés et des plantes – Totaux admissibles des captures (TAC), également désignés sous le terme possibilités de pêche – les quantités maximales de poissons de certains stocks qui peuvent être pêchées (exprimées en tonnes ou en nombres) – Quotas (nationaux) – la part du total admissible des captures qui est attribuée à chaque État membre – Rendement maximal durable – le volume optimal de capture qui peut être prélevé sur un stock donné sans que soit réduite la taille du stock
.

 

© infographie: Union européenne

Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

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