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Les Sables-d’Olonne Vendée. PATRIMOINE Villa Mirasol: tous les détails

 

 

La Villa Mirasol
La Villa Mirasol est protégée au titre des Monuments historiques.
Aux Sables d’Olonne, il y a six protections.

La Villa Mirasol (immeuble privé) n’est pas classée Monument Historique, mais inscrite sur la liste dite supplémentaire des Monuments historiques. Cette inscription a eu lieu le 29 octobre 1975. La protection qui concerne un ensemble de bâtiments sur le rue Travot – dont la Villa Mirasol – porte sur « les façades et toitures donnant sur la rue. » L’architecte était Maurice Durand, le sculpteur Maurice Legendre.

Le classement aux Monuments historiques « sanctionne une valeur patrimoniale forte, une forme de rareté et un intérêt public avéré » indique la DRAC.
L’inscription « reconnaît un intérêt régional ».

En 2018 en Pays de la Loire:
– 530 immeubles classés et 1594 inscrits;
– 7700 objets classés et 8500 inscrits.

Aux Sables d’Olonne, seuls deux monuments sont classés: l’Eglise Notre-Dame de Bon Port, et le Phare de l’Armandèche.

(Note: pour la Villa Sans Souci, dont il ne reste plus grand chose après la construction d’un immeuble, ce sont la galerie d’arcades sur la rue de la Plage et la partie de la villa contenant le jardin d’hiver avec un décor de céramique et de toiles peintes qui ont été protégées en 1988).

Financements
Classement ou inscription, cela change tout en terme de niveau de subventions.
Ces aides financières sont versées par les Directions Régionales des Affaires culturelles (DRAC) qui sont des émanations du Ministère de la Culture.
Conservation, entretien, restauration et même des études peuvent être pris en charge par la Drac selon des pourcentages % qui peuvent varier selon l’urgence, la contribution du propriétaire, et celles des collectivités territoriales et locales.
Et aussi si le monument est ouvert et présenté au public ou non.
– Biens classés Monument historique: la subvention est en moyenne de 30 à 35%.
– Biens incrits: la subvention est en moyenne de 20% des travaux (mais peut s’étager de 10 à 40%).
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D’après nos sources, pour la superbe rénovation / ravalement de la façade de la Villa Mirasol, le propriétaire a touché de la DRAC la somme de: 33.803,96 € en 2021.
Il s’agit d’une « subvention ». Mais il existe aussi des aides complémentaires comme des dégrévements fiscaux qui augmentent de manière importante l’intérêt financier.

Ce qui n’est pas excessif au regard du travail réalisé et de l’intérêt de cette rénovation:
– de longue date, une belle rénovation était prévue pour la Villa Mirasol qui en avait bien besoin, tant sur la façade que sur la terrasse. Et il faut en cela en être reconnaissant à l’actuel propriétaire qui semble être attentif à ce patrimoine qu’il a acheté pour y intégrer ses activités professionnelles;
– on voit tout en haut trois des balustres qui ont été remises comme à l’origine. En bas, sous les arches, 5 colonnes de marbre devraient être réinstallées prochainement.

Ces aides doivent être précédées d’un échange documentaire avec les services de la DRAC: l’architecte des bâtiments de France (ABF) qui coiffe l’Unité départementale de l’architecture et du patrimoine (UDAP) ainsi que la Conservation régionale des Monuments historiques (ex-Service des Monuments historiques).

Selon les règles, la commune des Sables d’Olonne a participé ou devra participer à au moins 20% du montant total des aides publiques soit environ 6500 à 7000 € (nous ne savons pas à ce jour si le département a participé au soutien).

 



VILLA MIRASOL

– le contrôle, le permis

Contrôle scientique et technique
Selon la DRAC, la mission de la Conservation régionale des Monuments historiques (CRMH) consiste:
– à délivrer les autorisations de travaux sur les monuments historiques classés;
– à délivrer les permis de construire pour les monuments inscrits (Note: validation / accord pour le permis);
– à vérifier et valider la conduite des travaux. (Sources: DRAC).

« Un rôle de conseil est assigné à la Conservation régionale des Monuments historiques (CRMH) auprès des propriétaires dans l’élaboration de programme de travaux (choix d’un architecte, réalisation d’une étude préalable). Cette mission s’exerce de manière collégiale, en région, avec l’Unité départementale de l’architecture et du patrimoine et les Conservateurs des antiquités et objets d’art » (Sources: DRAC).

Il faut également savoir que, dans ce genre de chantier, étant donné que la Villa Mirasol n’est pas classée mais inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques, il n’y a pas d’obligation d’avoir pour les travaux un « architecte du patrimoine ». Un architecte sans cette spécialisation, sans ce titre, est suffisant.

Pour la Villa Mirasol, un premier architecte qui avait la spécialisation « du patrimoine » avait travaillé sur le dossier. Fut à l’époque étudiée la présence historique d’un « édicule » (= petit édifice) sur la terrasse, seule preuve permettant d’en réaliser un nouveau au même endroit, de la même taille; mais, selon certains sources, des dérogations d’extension peuvent être obtenues lorsqu’il s’agit d’une personne morale (société) dès lors que cela s’inscrit dans le cadre de l’activité habituelle de l’entreprise. D’où l’argument présenté d’un besoin de salle de réunion.

Depuis, c’est un nouvel architecte – qui n’est pas « du patrimoine », il n’est pas mentionné sur la liste officielle – qui a pris le relais (Cabinet d’architectes ZS) et qui est donc à l’origine de la nouvelle construction sur la terrasse de la Villa Mirasol.

On voit donc, au regard de ce qui est écrit plus haut, que le contrôle revient entièrement à la Conservation régionale des Monuments historiques (CRMH), avec l’aval de l’Architecte des Bâtiments de France.

Le Permis concernant l’adjonction sur la terrasse
La demande émane d’une société foncière créée en 1985 dont le CA était de 215.000 € en 2020.
Le permis a été déposé le 25 septembre 2020 et vise un « Agrandissement de locaux annexes sur une terrasse accessible ».
Le permis a été délivré le 17 février 2021.
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Dessin © ZS / Permis de construire

A l’origine, ce qu’on pouvait voir au fond de la terrasse (partie blanc grisé, schéma ci-dessus) était divisé en deux parties: sur la gauche, un petit édifice couvert qui pouvait avoir toute sorte de destination: rangements, repos, loisirs; et sur la droite, une buanderie.
Les deux parties, couvertes, ont été unifiées et comportent deux portes-fenêtres.

Dessin © ZS / Permis de construire

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On peut voir sur cette coupe, ci-dessus, le projet avec l’adjonction de l’annexe sur la terrasse.
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La demande de permis de construire comprend une Notice descriptive:
« – grâce à une façade oblique épousant l’angle de la parcelle, la Villa Mirasol offre une vue sur l’océan. Elle s’élève sur 5 niveaux et présente dès son origine un rez-de-chauséee commercial et une terrasse en toiture accessible.
« En 2000, les niveaux intermédiaires ont été divisés en bureaux.
Les travaux que nous souhaiterions entreprendre concernent exclusivement un édicule de 40m2 présent en toiture terrasse dès l’origine de l’immeuble. »
—-> Note de la Revue: il s’agit là de la rénovation de l’édicule existant, au fond de la terrasse.

Intentions architecturales
« Pour correspondre à son intention, l’extension sera implantée en sud-est au devant de l’édicule existant pour éviter une emprise trop importante du volume depuis le Remblai.
« L’extension sera positionnée en retrait de la façade ornementée et permettra de répondre au rythme des toitures des façades de la rue Travot. »
—-> Note de la Revue: l’utilisation du mot intention, s’il s’agit de Maurice Durand, nous paraît bien galvaudée, utilisée abusivement. Enfin, nous avons du mal à imaginer avec cette construction une réponse au rythme des toitures…

« Cette extension sera traitée comme une architecture d’accompagnement pour marier le nouveau à l’ancien. Nous utiliserons une structure légère en bois habillée d’un bardage en terre cuite et couvert d’une toiture en zinc. Ce choix correspond aux volontés de Maurice Durand pour rester en harmonie avec les façades et toitures existantes (pierre de Thénac, ardoises et zinc).
« Le bardage en terre cuite sera étendu aux façades de l’édicule existant. Le cas échéant, ce bardage pourra être patiné afin de se fondre avec les nuances de teintes existantes en façade. L’objectif est d’harmoniser l’ensemble de la façade et donc sa perception depuis le Remblai. »
—-> Note de la Revue: On reste circonspect sur la prétendue harmonie avec les façades et toitures existantes au nom des « volontés » de Maurice Durand… On notera au surplus qu’une édulcoration du « mariage du nouveau à l’ancien » était déjà prévue avec un possible patinage des teintes.
On comprend dès lors beaucoup mieux, l’intervention et la position du propriétaire dans le JT de France 3 Pays-de-la-Loire du 7 juillet 2022: « Changer la couleur de l’extension pour qu’elle s’accorde avec la Villa, enlever la casquette (NDLR: avancée du toit), voir ce que ça donne alors. Et s’en tenir au permis qui a été accepté, quoi qu’il arrive ».

« L’extension sera dédiée exclusivement à une salle de réunion liée à l’activité tertiaire. »
—-> Note de la Revue: l’argumentation est déjà prévue et mentionnée.
On sait depuis un contrôle des services de la Ville, qu’il y eu un dépassement des surfaces et hauteurs par rapport au permis validé (selon certaines sources 40 cm au sol et 40 cm en hauteur).

Dessin © ZS / Permis de construire

Ci-dessus: coupe avec les matériaux utilisés.

 

Dessin © ZS / Permis de construire

 

Ci-dessus: la maquette 3D du projet final. On voit bien ici que l’édicule sud-est ajouté vient s’ajouter à l’édicule initial qui se trouvait en fond de terrasse. En l’absence sur ce schéma de la Villa Mirasol, rien ne paraît choquant dans cette maquette.

Dessin © ZS / Permis de construire

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Ci-dessus « Insertion »: Là, ça devient plus problématique visuellement. Un mariage raté entre « le nouveau et l’ancien ».
Où est l’harmonie avec les façades et toitures existantes »?
Où est la « réponse au rythme des toitures »?

Dessin © ZS / Permis de construire

 

Ci-dessus « Façade principale projetée »: joli dessin. Mais le problème est que ce dessin à la mine de plomb / au crayon, aurait dû être complété par une esquisse en couleur donnant la vérité du rendu.
Comparons ce dessin avec la photo ci-dessous. Sans commentaires…..

Cabane de la Villa Mirasol – Les Sables-d’Olonne Vendée

 

Pétition et critiques
Depuis la réalisation de cette construction, les critiques se sont accumulées.
Nous le répétons ici, notre rôle en tant qu’organe de Presse n’est pas de condamner, mais d’informer et parfois de dénoncer.
Nous informons sur cette erreur manifeste de conception, nous dénonçons l’appropriation de la pensée de l’architecte Maurice Durand afin de faire avaler des couleuvres.
Mais, pour autant, nous ne partageons pas les commentaires que l’on peut voir ici ou là sur le propriétaire et son activité professionnelle. Nous n’oublions pas qu’il a fait rénover la façade et que notre rôle se limite à celui de la Presse.
D’ailleurs, les critiques portent davantage sur l’Architecte des Bâtiments de France (ABF) que sur le propriétaire lui-même.
Une pétition – lancée le 22 juin 2022 – sur la Villa Mirasol est en ligne sur www.change.org
Elle a atteint près de 15.000 signatures.

Enlévement de la Casquette
Fin juillet 2022, la casquette du toit a été enlevée (voir photo ci-dessous). Le processus de « refonte » est en cours…
Suffira-t-il ?
Sinon, pour les verrues, il y a aussi l’azote liquide…

le 8 août 2022

Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

lereportersablais@gmail.com


 



Histoire de la construction de la Villa Mirasol
(précédent article)

Maurice Durand
L’ensemble – dont la Villa Mirasol – a été construit à partir de 1914 par le célèbre architecte Maurice Durand – à qui l’on doit de nombreuses réalisations aux Sables d’Olonne – et par Félix Gault (entrepreneur).
Mais il doit son caractère mythique grâce aux belles sculptures de Maurice Legendre (sculpteur).
« Le travail de gros oeuvre est assuré par l’entrepreneur Félix Gault, tandis que l’exubérant décor porté est l’oeuvre du sculpteur Maurice Legendre, dont les projets d’ornements figurés sont à la fois profanes et mythologiques. »

Furent utilisés de la pierre, du calcaire et du granite, comprenant des sculptures et de la ferronnerie.
On peut apercevoir des ornements à forme géométrique et à forme végétale, des représentations humaines.

« Il s’agit d’un ensemble de quatre immeubles balnéaires construits sans recul sur la voie, avec étage de soubassement en granite sur le Remblai.
Les élévations sont rythmées par une succession d’oriels couronnés de lucarnes sculptées à acrotères:
« Six oriels encadrés de pilastres, et présentant une lucarne à cartouche entourés d’ornements végétaux, comme des guirlandes de fleurs, une coquille ou une tête de Neptune. »
Les multiples accès, en sous-sol comme en rez-de-chaussée surélevé, confirment l’utilisation collective et plurielle du bâtiment. »

« Les rosaces qui ornaient les demi-lunes des baies ont toutes été recouvertes d’enseignes publicitaires. La villa Mirasol fit l’objet d’une restauration de façade en 1995. »
« L’appellation Mirasol est inscrite sur un grand cartouche encadré d’entrelacs de fleurs. Une scène représentant des vendangeurs orne la porte cochère latérale.« 

Léon Herbert, le commanditaire
Il s’agit d’un « Immeuble de villégiature constitué de quatre bâtiments mitoyens, édifiés en front de mer en 1914 sur une parcelle d’angle à fort dénivelé par l’architecte Maurice Durand.
Les immeubles sont situés sur les anciens terrains du cimetière du calvaire. »

« La Villa Mirasol, qui constitue la partie la plus vaste de cet ensemble organisé, est construite pour Léon Herbert, un grand propriétaire terrien.
Il y installe un appartement luxueux, avec des espaces de réception, un fumoir et au premier étage, une chambre circulaire donnant sur l’océan.
Dès l’origine, l’immeuble Mirasol présente un rez-de-chaussée commercial, occupé notamment par un salon de thé.
Les accès des domestiques sont distincts des accès principaux donnant sur la rue Travot. »
(Sources de la description: Gaëlle Delignon).

Juin 2022: la surprise du chef…
Comme sur tous les chantiers, la façade était recouverte, puis elle fut enfin libérée de ses échafaudages. On put ainsi découvrir une belle rénovation et même un point très positif puisque des balustres, qui avaient été autrefois supprimées sur la terrasse, ont été remises et ont redonné du cachet à cette partie.
Tout en haut restait une zone complétement bâchée, assez imposante (voir photo ci-dessous).

 

 

Villa Mirasol – Les sables d’Olonne Vendée

 

Jusqu’ici tout allait bien et les connaisseurs attendaient impatiemment de revoir la Villa Mirasol dans toute sa splendeur.
Et puis, récemment, les derniers bâchages furent enlevés pour enfin découvrir l’ensemble restauré.

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Mais, nombreux furent ceux qui s’impatientaient! : pourquoi donc aucune grue n’était-elle encore présente pour enlever la cabane du chantier ??!!
Jusqu’à ce qu’ils fussent frappés de stupeur !
On leur apprit qu’il ne s’agissait pas d’une cabane ayant servi pour le chantier mais d’un ajout censé être permanent….!

Une déco en tablettes de chocolat et des baies vitrées coulissantes…
Quelle peut bien être la cohérence architecturale entre de magnifiques fenêtres entourées d’arceaux de pierre, des balustres et sculptures décorées avec un « bâtiment » comprenant des mini baies vitrées coulissantes, une casquette horrible ressemblant à une gouttière et une façade en plaques de chocolat ??
Voilà brièvement ce qui se dit…

Stupéfait par cette réalisation sur un ensemble inscrit aux Monuments historiques, nous avons interrogé Louise Robin, présidente de l’association Apropo de défense du patrimoine, et spécialiste de l’architecture balnéaire. Celle-ci avait d’ailleurs réalisé un dossier il y a 5 ou 6 ans sur les réhabilitations de Monuments historiques.

Louis Robin est plus que stupéfaite, d’autant plus qu’elle a participé à la séance de « rendu » de la partie ancienne pour laquelle elle a pu constaté, d’après ses propres dires, un grand sérieux. Mais, on ne lui a jamais fait part de la conception de la construction sur la terrasse…

Louise Robin


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Louise Robin:

« Les décisions et le choix de l’Architecte des Bâtiments de France (ABF) sont incompréhensibles. Comment demander une telle exigence sur le bâtiment ancien et aucune exigence de cohérence sur le concept architectural des extensions ??
C’est le même ABF* qui avait autorisé une médiathèque en préfabriqué à côté de l’Abbaye Sainte-Croix… »
(Note: cet ABF a changé de fonctions depuis fin mai 2022).

« Pour moi, dans la tête de l’ABF il y avait une sorte de volonté de marier du contemporain avec du patrimonial. Sauf que ça pose la question de la qualité architecturale de la proposition…! »
« La mariage du Louvre et de sa Pyramide a été une réussite, mais cela ne peut pas être reconduit avec succès à chaque fois ; il est donc nécessaire que soit mise en place une commission d’experts pour ce genre de projet. Avec cet incident aux Sables d’Olonne, on a aujourd’hui l’exemple type que deux personnes – un architecte du patrimoine et l’ABF – ne peuvent prendre seules une telle décision pour un bâtiment historique ! »

Uen réunion doit avoir lieu aujourd’hui lundi 13 juin 2022 avec le maire des Sables d’Olonne (ou un représentant de la Mairie).
Aucun communiqué n’a pour l’instant été diffusé sur le sujet.

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