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Les Sables-d’Olonne Vendée. Parrainage Présidentielle: être ou ne pas être ?

 

France – Présidentielle 2022
Le sujet des parrainages fait débat. Cette contrainte est-elle plus anti-démocratique qu’on le pense ?
Un ou cinq cents parrainages, la question finalement est la même ! De quel droit un citoyen ne pourrait-il pas se présenter pour représenter ses concitoyens en étant élu au poste suprême ?
Certes, ce sont des considérations pragmatiques qui ont présidé à ce choix. Que ferait-on si de multiples candidats farfelus se mettaient à vouloir profiter d’une communication gratuite ou à vouloir défendre des idées saugrenues ?
Bien plus que le nombre de parrainages, c’est la suppression totale de l’anonymat (qui pré-existait de façon partielle auparavant) qui a suscité des polémiques. Car désormais, des postulants représentant, selon les sondages, de 12 à 15% des suffrages éventuels ne pourraient se présenter. Voilà qui interroge des personnalités politiques très éloignées des courants d’extrôme droite (David Lisnard et Gérard Larcher). C’est dire que la question de la légitimité de cette règle pose question.

Eric Zemmour, mais il n’est pas le seul, se sent coincé par cette contrainte. Il n’en était qu’à 300 parrainages sur les 500 nécessaires, deux mois avant la date fatidique. Au point d’échaffauder des solutions ubuesques comme des pool de délivrances entre maires pour préserver l’anonymat. Une solution impossible à mettre en place mais qui avait l’intérêt de remettre sur la table la problématique.

Il y a quelques jours, Eric Zemmour est venu aux Sables d’Olonne accompagné de son ami vendéen Philippe de Villiers, afin de dire combien il était attaché à la culture chrétienne en France qui constituait une base séculaire de la civilisation française et un support de l’identité de ce pays.
Ils se sont rendus devant la statue Saint-Michel pour contester la récente décision du Tribunal administratif de Nantes obligeant la Ville à « déboulonner » cette statue située sur le parvis de l’église du même nom. La Ville a fait appel et, depuis, beaucoup s’insurgent contre cette décision qu’ils considèrent comme relevant de la « cancel culture » c’est-à-dire visant à supprimer toute référence à la mémoire et à l’histoire, aux fondements même de la France.

Eric Zemmour et Philippe de Villiers reçus par Yannick Moreau aux Sables d’Olonne © Photo: Cabinet LS – DR

Ne voulant pas prendre parti pour tel ou tel candidat durant la Présidentielle, le maire des Sables d’Olonne Yannick Moreau a indiqué qu’il recevrait tous les candidats de passage aux Sables d’Olonne mais qu’il n’en soutiendrait aucun. Il prit même garde de ne pas se rendre avec Eric Zemmour et Philippe de Villiers devant la statue de Saint-Michel afin d’éviter toute équivoque.

Alors que la polémique sur les parrainages battait son plein, et tout en ayant conscience qu’un parrainage dans les conditions actuelles ne constituait pas un soutien, nous avons demandé au maire quelle était sa position à ce sujet.
Une question dont on savait que la réponse serait difficile. Non pas par rapport aux habituels contestataires aux arguments très répétitifs, mais plutôt sur le plan philosophique.
Etre ou ne pas être ?
Cette question bien connue du répertoire de William Shakespeare dans Hamlet fait référence au problème de l’alternative, à un choix moral face à une situation tragique. Faut-il venger son père au risque de détruire le royaume du Danemark et son amour pour Ophélie ? Faut-il faire le choix de ne pas être, de tomber dans le vertige infini ?

 

Le Reporter sablais : « Vous avez indiqué ne soutenir personne pour les Présidentielles. Le parrainage n’étant pas un soutien mais la volonté de permettre à un postulant de devenir candidat, comptez-vous apporter votre parrainage à l’un des postulants ? »

Yannick Moreau: Je suis pleinement d’accord avec le président des maires de France David Lisnard, et avec le président du sénat Gérard Larcher (NDLR: un parrainage citoyen permettant aux candidats représentant un courant important de pouvoir se présenter).
Ce serait normal qu’ils puissent se présenter quel que soit leur camp pour des raisons démocratiques. Je suis aussi d’accord avec vous, un parrainage n’est pas du tout la même chose qu’un soutien pour les raisons évoquées par David Lisnard et Gérard Larcher.
Je vous confirme que pour l’instant je n’ai pas apporté de parrainage. Je n’envisage pas vraiment, à ce jour, de parrainer car cela pourrait laisser penser à certains qu’il s’agit d’un soutien, ce qui ne serait pas le cas.
Mais rien n’est finalisé, je réfléchis encore.

LRS: « Lorsque Eric Zemmour et Philippe de Villiers ont été accueillis à la mairie il y a quelques jours, en avez-vous parlé, avez-vous parlé de cette situation sur les difficultés de l’obtention des parrainages. »

Yannick Moreau: Ni l’un ni l’autre ne m’ont demandé de parrainage. Peut-être le feront-ils plus tard, mais non, aucune demande ne m’a été faite.
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Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

Photo de Une: Eric Zemmour remet le livre Les Ecorcheurs à Yannick Moreau
L’auteur, Charles Victor Prévost, vicomte d’Arlincourt, entend montrer que le pouvoir mal exercé ou illégitime est dommageable à la Nation ainsi qu’à toutes les familles.
Divisions et calamités s’ensuivent avec leur lot de folie, crimes, peste, famine, sans compter les néfastes occupations étrangères.
Une grande partie de l’action se passe la nuit ou dans l’ombre pour souligner la noirceur et l’oppression d’un pouvoir abusif.

Hamlet par William Shakespeare

HAMLET. — Etre ou ne pas être : telle est la question.
Y-a-t-il pour l’âme plus de noblesse à endurer les coups et les revers d’une injurieuse fortune, ou à s’armer contre elle pour mettre frein à une marée de douleurs ? Mourir : dormir; c’est tout. Calmer enfin, dit-on, dans le sommeil les affreux battements du coeur; quelle conclusion des maux héréditaires serait plus dévotement souhaitée ? Mourir, dormir, dormir…rêver peut-être. C’est là le hic ! Car, échappés des liens charnels, si, dans ce sommeil du repos, il nous vient des songes…halte-là ! Cette considération prolonge la calamité de la vie. Car, sinon, qui supporterait du sort les soufflets et les avanies, les torts de l’oppresseur, les outrages de l’orgueilleux, les affres de l’amour dédaigné, les remises de la justice, l’insolence des gens officiels, les rebuffades que les méritants rencontrent auprès des indignes, alors qu’un petit coup de pointe viendrait à bout de tout cela ? Qui donc assumerait ces charges, accepterait de geindre et de suer sous le faix écrasant de la vie, s’il n’y avait cette crainte de quelque chose après la mort, mystérieuse contrée d’où nul voyageur ne revient ? Voici l’énigme qui nous engage à supporter les maux présents, plutôt que de nous en échapper vers ces autres dont nous ne connaissons rien. Et c’est ainsi que la conscience fait de chacun de nous un couard; c’est ainsi que la verdeur première de nos résolutions s’étiole à l’ombre pâle de la pensée; c’est ainsi que nos entreprises de grand essor et conséquence tournent leur courant de travers et se déroutent de l’action. Mais tout doux ! La belle Ophélie ! O Nymphe, intercédez pour mes péchés dans vos prières.
(André Gide – 1938)

 

Etre ou n’être pas, c’est là la question;
S’il est plus noble dans l’esprit de souffrir Les piqûres et les flèches de l’affreuse fortune Ou de prendre les armes contre une mer de troubles. Et en s’opposant à eux, les finir ?
Mourir, dormir, Rien de plus; et par ce sommeil dire : Nous terminons Les peines du cœur, et dix mille chocs naturels Dont la chair est héritière, c’est une consommation Ardemment désirable.
Mourir, dormir : Dormir, peut-être rêver! Ah, voilà le mal ! Car, dans ce sommeil de la mort, quels rêves aura-t-on Quand on a dépouillé cette enveloppe mortelle ?
C’est là ce qui fait penser : c’est là la raison Qui donne à la calamité une vie si longue : Car qui voudrait supporter les coups, et les injures du temps Les torts de l’oppresseur, les dédains de l’orgueilleux. Les angoisses d’un amour méprisé, les délais de la justice, L’insolence des grandes places et les rebuts Que le mérite patient essuie de l’homme indigne.
Quand il peut faire son quietus Avec une simple aiguille à tête ? qui voudrait porter ces fardeaux, Sangloter, suer sous une fatigante vie ?
Mais cette crainte de quelque chose après la mort, Ce pays ignoré, des bornes duquel Nul voyageur ne revient, embarrasse la volonté Et nous fait supporter les maux que nos avons, Plutôt que de courir vers d’autres que nous ne connaissons pas. Ainsi la conscience fait des poltrons de nous tous; Ainsi la couleur naturelle de la résolution Est ternie par les pâles teintes de la pensée; Et les entreprises les plus importantes, Par ce respect, tournent leur courant de travers, Et perdent leur nom d’action…
(Voltaire en 1761)

Etre, ou ne pas être, c’est là la question.
Y a t-il plus de noblesse d’âme à subir la fronde et les flèches de la fortune outrageante, ou bien à s’armer contre une mer de douleurs et à l’arrêter par une révolte ? Mourir…dormir, rien de plus; …et dire que par ce sommeil nous mettons fin aux maux du coeur et aux mille tortures naturelles qui sont le legs de la chair : c’est là un dénouement qu’on doit souhaiter avec ferveur. Mourir…dormir, dormir! peut-être rêver! Oui, là est l’embarras. Car quels rêves peuvent-ils nous venir dans ce sommeil de la mort, quand nous sommes débarrassés de l’étreinte de cette vie ? Voilà qui doit nous arrêter. C’est cette réflexion-là qui nous vaut la calamité d’une si longue existence. Qui, en effet, voudrait supporter les flagellations et les dédains du monde, l’injure de l’oppresseur, l’humiliation de la pauvreté, les angoisses de l’amour méprisé, les lenteurs de la loi, l’insolence du pouvoir, et les rebuffades que le mérite résigné reçoit d’hommes indignes, s’il pouvait en être quitte avec un simple poinçon ? Qui voudrait porter ces fardeaux, grogner et suer sous une vie accablante, si la crainte de quelque chose après la mort, de cette région inexplorée, d’où nul voyageur ne revient, ne troublait la volonté, et ne nous faisait supporter les maux que nous avons par peur de nous lancer dans ceux que nous ne connaissons pas ? Ainsi la conscience fait de nous tous des lâches; ainsi les couleurs natives de la résolution blêmissent sous les pâles reflets de la pensée; ainsi les entreprises les plus énergiques et les plus importantes se détournent de leur cours, à cette idée, et perdent le nom d’action…Doucement, maintenant! Voici la belle Ophélia…Nymphe, dans tes oraisons souviens-toi de tous mes péchés.
(Victor-Hugo – 1865)

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