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Les Sables d’Olonne Vendée – 1851 – n°1 Les Aventures sablaises de Népomucène

 




 

1851 – n°1 Les Aventures sablaises de Népomucène

1er octobre 1851
Il est 6 heures du soir. On vient prévenir Népomucène, à son domicile rue Nationale, qu’un brick-goëlette venant du large s’est jeté une heure auparavant par un vent violent de sud-ouest sur la Pois-Barge*, une chaîne de rochers à 3 milles de la côte de La Chaume.

La Goëlette portait le nom d’Athalie et était menée par le capitaine Granger.
Népomucène se rendit sur place, comme de nombreux marins chaumois, espérant trouver quelques naufragés saufs.
Mais au fil de la nuit, la mer ne rejeta, face au lieu du naufrage, que quelques bouts de mâts, des barriques vides, un porte-manteau et un grand canot.
Il fallait se rendre à l’évidence, malheureusement tout l’équipage était noyé.
Le navire immatriculé au port de Le Palais (Belle-Île), provenait de Saint-Pierre (Ile d’Oléron), transportant un chargement de sel.
Cet affreux événement jeta la consternation dans plusieurs familles de La Rochelle qui comptaient quatre marins à bord de l’Athalie.

Dans les jours qui suivirent, il ne fut question que de ce triste événement dans les buvettes de La Chaume.
Les équipages, en transit, se désespéraient de voir encore de nouvelles familles endeuillées.
Le même jour que le naufrage, le chasse-marée L’Espérance-Coralie – capitaine Desplousse – du port de Palais fit relâche aux Sables d’Olonne avant de poursuivre vers Saint-Denis. Venait aussi d’arriver L’Adèle, des Sables d’Olonne, venant de Lemerick (Irlande).
Les navires transportaient alors, le plus souvent, des futailles vides ou des cargaisons de sel, sur des chasse-marée, des lougres ou des sloops (futailles: ensemble de fûts, tonneaux et barriques).

 

Cartouche du journal Le Sablais paru en 1851 © Photo: Archives de Vendée


Le 9 octobre 1851
, Népomucène se rendit rue du Centre** pour acheter le premier numéro de l’hebdomadaire Le Sablais.
Quelques semaines auparavant, il avait croisé en ville l’imprimeur Jules Lambert*** qui lui avait annoncé qu’il lançait un journal.
C’est avec une certaine impatience que Népomucène attendit la sortie de la première livraison de ce journal consacré à l’arrondissement des Sables d’Olonne. Journal non politique, son jour de parution prévu était mentionné: le jeudi. Il comportait quatre pages.
C’est dans ce premier numéro que Népomucène apprit que dans sa séance du 2 septembre 1851, le Conseil général de la Vendée avait voté l’affectation de sommes afin de:
– détruire le grand bâtardeau
– construire l’écluse de chasse
– établir une communication avec La Chaume.
(bâtardeau: barrage provisoire en site aquatique pour mettre à sec la base de construction).

Ces travaux avaient été reconnus urgents par M. Vinet et par l’ingénieur en chef des ponts-et-Chaussées.
et cela dans l’attente de la reprise des grands travaux du port des Sables d’Olonne.

C’est également lors de ce conseil départemental de 1851 que fut décidé l’établissement d’un service de poste entre Challans et Les Sables d’Olonne, via St-Gilles.
Auguste Germain ****, le maire des Sables d’Olonne depuis 1849, attendait avec impatience ce nouveau service.
Mais bien d’autres points restaient à traiter. Et il comptait bien en toucher deux mots au nouveau Préfet de la Vendée qui était arrivé le jeudi 2 octobre 1851.
Il s’agissait d’Alphonse Boby de la Chapelle***** qui prenait la suite du Préfet Casimir Bonnin (Préfet du 4 janvier 1849 au 16 septembre 1851 – précédemment sous-Préfet de Fontenay-le-Comte).
Nous sommes alors sous le régime de la IIème République présidée par Louis-Napoléon Bonaparte.

Quant à Népomucène, il se félicitait de l’initiative de Jules Lambert qui allait permettre d’obtenir des informations régulières sur la vie sablaise, et aussi nationale ou internationale.
Les informations divulguées sur l ‘état-civil n’étaient pas en reste.
Lors de la semaine du 1er au 6 octobre 1851, Le Sablais apprit à Népomucène et à ses lecteurs que le 2 octobre était né Vinceslas-Antoine Rivalin.
Le même jour vit le décès du Commissaire de Police Jean-Joseph Dancausse, âgé de 56 ans, ainsi que deux petits enfants, l’un âgé de 2 mois et l’autre de 2 ans et demi.
En 1851, la mortalité infantile était encore importante.

(Très bientôt la suite de « Les Aventures sablaises de Népomucène »)

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Notes:
*Les Barges d’Olonne sont composés des rochers des Grandes Barges, des Petites Barges et des Pois Barges. Cette appellation est connue depuis le 17ème siècle.
**la rue du Centre est devenue rue Jean-Moulin.
*** Auguste Jules Lambert (1812 – 1883). Vers 1830, la famille Lambert devient propriétaire d’une imprimerie ayant appartenu précédemment à M. Ferré. Elle fut fondée en 1766 par M. Achard.
**** Auguste Germain fut maire des Sables d’Olonne de 1848 à 1852.
***** Alphonse Boby de La Chapelle restera dix ans comme Préfet de la Vendée (29 septembre 1851 au 22 janvier 1862).


Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

 




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