*NEWSSportTourisme

Aviation – Le Vendée Air Show donne des ailes aux Sables d’Olonne

Aviation – Le Vendée Air Show donne des ailes aux Sables d’Olonne



Au regard de la météo – ciel bleu et chaleur -, du nombre de spectateurs pour le dernier meeting en 2017 – 95.000 spectateurs -, et du plateau proposé par l’organisateur du Vendée Air Show, François Dubreuil, on devrait largement dépasser les 100.000 spectateurs.
Ce qui ferait du meeting des Sables d’Olonne l’un des plus importants en nombre et en qualité cette année en France.

Des ailes aux Sables d’Olonne
De quoi donner des ailes à la Ville des Sables d’Olonne qui – comme toutes les stations balnéaires en France – cherche à attirer les touristes, certes, mais surtout à élargir les ailes de la saison estivale en organisant ou en soutenant des événements entre avril et juin et en septembre-octobre. Evénements, congrès, colloques, expositions, festival etc…. sont les bienvenus lorsqu’ils participent à ce souhait d’élargissement des périodes touristiques et d’équilibre.
Le Vendée Air Show rentre totalement dans cette logique: il se déroule au mois de juin, il permet à des fans d’aviation de découvrir la ville, son cadre enchanteur, son exceptionnelle baie – l’une des plus belles d’Europe – et son fameux chenal du Vendée Globe.

La Patrouille de France donne des ailes à l’aviation
Mais si le Vendée Air Show donne des ailes à la Ville des Sables d’Olonne, il ne se contente pas de cela. Au-delà du simple spectacle de démonstration des avions et de voltige, la présence de la Patrouille de France permet de développer – notamment auprès des jeunes – un intérêt pour le monde aéronautique. La Patrouille de France joue ainsi non seulement son rôle d’Ambassadeur de l’Armée de l’Air mais aussi de prescripteur afin d’attirer les nouvelles générations vers les métiers de l’Air.
François Dubreuil nous l’a affirmé: les Sables d’Olonne est le type même de lieu idéal pour la Patrouille de France et l’Armée de l’Air. Son show ne sera pas limité à un public déjà acquis à la cause comme des fanatiques d’aviation mais bien devant le grand public avec des gens peu au fait du monde aéronautique. Un bassin idéal pour fasciner de nouveaux venus.
L’intérêt est d’autant plus important que le secteur de l’Armée de l’Air a du mal à recruter. On cherche des pilotes, des officiers, des sous-officiers !  583 postes non pourvus ont été identifiés dans l’armée de l’Air et la Marine dont les deux tiers dans l’Armée de l’Air.
Non seulement l’Armée de l’Air a du mal à embaucher mais elle subit aussi la concurrence des entreprises du secteur civil de l’aéronautique, de l’énergie et du transport. Les différents chefs d’état-major regrettent qu’après avoir été formés par l’armée beaucoup de militaires se laissent débauchés par des entreprises civiles.

Le Général Philippe Lavigne, Chef d’Etat-Major de l’Armée de l’Air, lors d’une Commission de la Défense nationale et des Forces Armées de l’Assemblée nationale le 15 mai 2019, déclarait:

A propos de la Formation:
« Concernant le rythme du déploiement opérationnel d’avions de chasse et les conséquences que cela a pu avoir pour la formation de nos pilotes, il faut reconnaître que l’armée de l’air a connu une période de surengagement, essentiellement dûe à la déflation de ses effectifs, qui a eu des conséquences sur la formation, en particulier celle des jeunes. Actuellement, du fait de la réduction de nos missions, l’armée de l’air n’est plus confrontée à un surengagement, ce qui permet aux pilotes de partir en opérations moins souvent et d’être ainsi présents pour la formation des plus jeunes. Par ailleurs, nous mettons en place des formations plus modernes et plus courtes qui nous permettent également de rattraper le retard que nous avions pu prendre. »
« J’ai besoin de pouvoir compter sur une équipe forte, sur des aviateurs individuellement et collectivement forts pour ancrer cette expertise. En amont, cela suppose de les recruter. La DRH de l’armée de l’air a fait un gros travail depuis la phase de déflation qu’a connue l’armée de l’air pendant 15 ans, car il a fallu quasiment doubler nos objectifs de recrutement. Et cela fonctionne. Ensuite il faut les former. Là, un important chantier est en cours. L’objectif est de gagner du temps opérationnel, afin de permettre aux recrues de rejoindre plus rapidement les unités opérationnelles, le terrain. Les jeunes n’attendent que ça : ils ne veulent plus « sécher » sur les bancs d’école. Et l’armée de l’air a un besoin criant d’effectifs à employer. Nous profitons donc de l’apport du numérique et des outils modernes de formation pour gagner en agilité et en qualité. C’est la Smart School. Nous nouons des partenariats d’initiative locale pour développer les métiers de l’aéronautique, à Rochefort, Salon, Bordeaux ou Ambérieu. L’École de l’air a changé de statut, pour devenir un grand établissement public capable d’ajuster son offre de recherche et de formation aux besoins de l’armée de l’air – et de développer de nouvelles formations dans les domaines de l’espace, du cyber et des drones entre autres. »
« Nous développons aussi des formations continues, pour préparer les aviateurs à leurs futurs emplois tout au long de leur carrière. Par exemple, le centre de préparation opérationnelle du combattant d’Orange a mis en place un stage d’excellent niveau avant projection dans l’opération Sentinelle ou opérations extérieures. Nous allons également revisiter la formation des personnels navigants. Le but est d’avoir moins de changements d’avions dans la phase d’instruction, pour de meilleurs délais et qualité d’apprentissage. Toutes les pistes sont étudiées car les projections de format concernant les pilotes d’ici 2025 sont assez préoccupantes. »

A propos de la fidélisation : « Car ma difficulté, aujourd’hui, n’est pas tant de recruter mais de fidéliser les aviateurs. Je vous ai rapidement parlé des pilotes, mais il y a bien d’autres métiers concernés tant l’attrait du civil constitue une concurrence puissante : spécialistes SIC des réseaux de communication, spécialistes nucléaires, contrôleurs aériens, mécaniciens, etc. Là aussi nous faisons feu de tout bois pour fidéliser. Évidemment, l’outil de travail y contribue. Et de ce point de vue la modernisation des équipements est très positive. Mais toutes les bases ne sont pas concernées, tout de suite. Il y a aussi un travail sur les conditions d’exercice du métier : des effectifs en nombre suffisant, le niveau d’entraînement, l’activité aérienne, les pièces de rechange, les infrastructures, la simplicité des processus administratifs, le soutien de proximité, la cohésion ou l’apport de certaines technologies – comme la vidéosurveillance ou les drones, pour compenser la faiblesse des effectifs de protection. »

Sur la fidélisation et les barrières d’âge:  M. Philippe Michel-Kleisbauer. « En vous entendant parler de l’attrition des effectifs recrutés, je me suis souvenu que les commandants successifs de l’escadron de transport 3/60 Esterel m’ont confié avoir du mal à « fidéliser » les pilotes du fait de barrières d’âge qui les conduisait à passer dans le secteur privé à un stade relativement précoce de leur carrière, ce qui posait des difficultés pour conserver un vivier de pilotes qualifiés et dégager des cadres pour l’armée de l’air. Ce problème est-il toujours d’actualité ? »
Gal Philippe Lavigne: « Pour répondre à la question de M. Michel-Kleisbauer sur les difficultés de fidélisation liées à l’attractivité de l’industrie civile de transport aérien, nous sommes confrontés aux mêmes problèmes fondamentaux que toutes les armées de l’air occidentales. Nous avons conclu avec Air France un gentlemen’s agreement au terme duquel nous orientons les candidatures au recrutement par cette compagnie. Ensuite, nous misons sur la modernisation de notre système de formation pour fidéliser nos jeunes pilotes. J’évoquais le recours au PC21, qui pourrait s’accroître à mesure du retrait progressif de service de l’Alpha Jet. Cet effort de modernisation porte aussi sur la formation initiale des pilotes, pour laquelle nous allons rendre notre flotte de formation plus homogène et utiliser davantage les moyens de simulation, tant en vol qu’au sol. Tout l’enjeu consiste à gagner du temps dans la durée de la formation. »

Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

Ci-dessous vidéo de l’entraînement de la Patrouille de France du jeudi 30 mai 2019 aux Sables d’Olonne

 

 



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page