Présentation du rapport IPBES d’évaluation sur les espèces exotiques envahissantes et leur contrôle La grave menace mondiale que représentent les espèces exotiques envahissantes est sous-appréciée, sous-estimée et souvent méconnue. Selon un nouveau rapport important de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), plus de 37 000 espèces exotiques ont été introduites par de nombreuses activités humaines dans des régions et des biomes du monde entier. Cette estimation prudente augmente à un rythme sans précédent. Plus de 3 500 d’entre elles sont des espèces exotiques envahissantes nuisibles, qui menacent gravement la nature, les contributions de la nature aux populations et la bonne qualité de vie de celles-ci. Trop souvent ignorées jusqu’à ce qu’il soit trop tard, les espèces exotiques envahissantes représentent un défi important pour les populations de toutes les régions et de tous les pays. Approuvé samedi à Bonn, en Allemagne, par les représentants des 143 États membres de l’IPBES, le rapport d’évaluation sur les espèces exotiques envahissantes et leur contrôle établit que, parallèlement aux dégradations dramatiques engendrées sur la biodiversité et les écosystèmes,, le coût économique mondial des espèces exotiques envahissantes a dépassé les 423 milliards de dollars par an en 2019. Ces coûts ont au moins quadruplé chaque décennie depuis 1970. En 2019, le rapport d’évaluation mondiale de l’IPBES a révélé que les espèces exotiques envahissantes constituent l’un des cinq principaux facteurs directs de perte de biodiversité, aux côtés des changements dans l’utilisation des terres et des mers, de l’exploitation directe des espèces, du changement climatique et de la pollution. Sur base de ce constat, les gouvernements ont chargé l’IPBES de fournir les meilleures données disponibles et des options politiques pour relever les défis des invasions biologiques. Le rapport qui en résulte a été rédigé par 86 experts de 49 pays, qui ont travaillé pendant plus de quatre ans et demi. Il s’appuie sur plus de 13 000 références, dont des contributions très importantes des peuples autochtones et des communautés locales, ce qui en fait l’évaluation la plus complète jamais réalisée sur les espèces exotiques envahissantes dans le monde. « Les espèces exotiques envahissantes constituent une menace majeure pour la biodiversité et peuvent causer des dommages irréversibles à la nature, y compris des extinctions locale et mondiale d’espèces. Elles menacent également le bien-être humain », a déclaré la professeure Helen Roy (Royaume-Uni), co-présidente de l’évaluation avec les professeurs Anibal Pauchard (Chili) et Peter Stoett (Canada). Les auteurs du rapport soulignent que toutes les espèces exotiques ne deviennent pas envahissantes - les espèces exotiques envahissantes sont le sous-ensemble des espèces exotiques dont on sait qu'elles se sont établies et propagées, et qui ont des effets négatifs sur la nature et souvent aussi sur les personnes. Environ 6 % des plantes exotiques, 22 % des invertébrés exotiques, 14 % des vertébrés exotiques et 11 % des microbes exotiques sont connus pour être envahissants, ce qui représente un risque majeur pour la nature et l’homme. Les personnes qui dépendent le plus directement de la nature, comme les peuples autochtones et les communautés locales, sont encore plus menacées. Plus de 2 300 espèces exotiques envahissantes sont présentes sur les terres gérées par les peuples autochtones, menaçant leur qualité de vie et même leur identité culturelle. Bien que de nombreuses espèces exotiques ont été introduites pour les avantages qu’elles procurent à l’Homme, le rapport de l’IPBES constate que les impacts négatifs de celles qui deviennent envahissantes sont énormes tant pour la nature que pour l’homme lui-même. « Les espèces exotiques envahissantes ont été un facteur majeur dans 60 % et le seul facteur dans 16% des extinctions mondiales d'animaux et de plantes que nous avons enregistrées, et au moins 218 espèces exotiques envahissantes ont été responsables de plus de 1 200 extinctions locales. En fait, 85 % des impacts des invasions biologiques sur les espèces indigènes sont négatifs », a déclaré le professeur Pauchard. Ceratines espèces comme les castors canadiens (Castor canadensis) et les huîtres creuses du Pacifique (Magallana gigas) modifient les écosystèmes en transformant les habitats, ce qui a souvent de graves conséquences pour les espèces indigènes. Près de 80 % des impacts des espèces exotiques envahissantes documentés pour les contributions de la nature aux populations sont négatifs – notamment en raison des dommages causés aux ressources alimentaires – tels que l’impact du crabe enragé (Carcinus maenas) sur les bancs de coquillages commerciaux en Nouvelle-Angleterre et les dommages causés par le mollusque Mytilopsis sallei aux importantes ressources halieutiques au niveau local en Inde. De même, 85 % des impacts documentés ont une incidence négative sur la qualité de vie des populations ; par exemple, les impacts sur la santé, notamment les maladies telles que le paludisme, le Zika et la fièvre du Nil occidental, propagées par des espèces de moustiques exotiques envahissantes telles que l’Aedes albopictus et l’Aedes aegyptii . Les espèces exotiques envahissantes nuisent également aux moyens de subsistance, par exemple dans le lac Victoria, où la pêche a décliné en raison de l’épuisement des tilapias, suite à la propagation de la jacinthe d’eau (Pontederia crassipes), qui est l’espèce exotique envahissante terrestre la plus répandue dans le monde. Le lantanier (Lantana camara), un arbuste à fleurs, et le rat noir (Rattus rattus) sont les deuxième et troisième espèces les plus répandues dans le monde, avec des effets considérables sur l’homme et la nature. « Ce serait une erreur extrêmement coûteuse que de considérer les invasions biologiques uniquement comme le problème de quelqu’un d’autre », a déclaré professeur Pauchard. « Bien que les espèces spécifiques qui causent des dommages varient d’un endroit à l’autre, il s’agit de risques et de défis qui ont des racines mondiales mais des impacts très locaux auxquels sont confrontés les habitants de tous les pays, de tous les milieux et de toutes les communautés (même l’Antarctique est touché) ». Le rapport montre que 34 % des impacts des invasions biologiques ont été signalés dans les Amériques, 31 % en Europe et en Asie centrale, 25 % en Asie et dans le Pacifique et environ 7 % en Afrique. La plupart des impacts négatifs sont signalés sur les terres (environ 75 %) – en particulier dans les forêts, les zones boisées et les zones cultivées – et beaucoup moins dans les habitats d’eau douce (14 %) et marins (10 %). Les espèces exotiques envahissantes sont les plus nuisibles sur les îles, le nombre de plantes exotiques dépassant désormais le nombre de plantes indigènes sur plus de 25 % de toutes les îles. « La menace future des espèces exotiques envahissantes est une préoccupation majeure », a déclaré la professeure Roy. « 37 % des 37 000 espèces exotiques connues aujourd’hui ont été signalées depuis 1970, en grande partie à cause de l’augmentation du commerce mondial et des déplacements humains. Dans des conditions de maintien du statu quo, nous prévoyons que le nombre total d’espèces exotiques continuera d’augmenter de cette manière ». « Mais le maintien du statu quo est en fait peu probable », poursuit professeure Roy. « Compte tenu de l'aggravation prévue des principaux facteurs de changement, on peut s'attendre à ce que l'augmentation du nombre d'espèces envahissantes exotiques et de leurs effets négatifs soit nettement plus importante. L'accélération de l'économie mondiale, l’intensification et l'élargissement des changements dans l’utilisation des terres et des mers, ainsi que les changements démographiques sont susceptibles d'entraîner une augmentation des espèces exotiques envahissantes dans le monde entier. Même sans l’introduction de nouvelles espèces exotiques, les espèces exotiques déjà établies continueront à étendre leur aire de répartition et à se répandre dans de nouveaux pays et de nouvelles régions. Le changement climatique aggravera encore la situation ». Le rapport souligne que les interactions entre les espèces exotiques envahissantes et d’autres facteurs de changement sont susceptibles d’amplifier leurs effets. Par exemple, les plantes exotiques envahissantes peuvent interagir avec le changement climatique, ce qui entraîne souvent des incendies plus intenses et plus fréquents, tels que les incendies de forêt dévastateurs qui ont eu lieu récemment dans le monde entier, et libère encore plus de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Les experts de l’IPBES soulignent que les mesures mises en place pour relever ces défis sont généralement insuffisantes. Si 80 % des pays ont des cibles liées à la gestion des espèces exotiques envahissantes dans leurs plans nationaux pour la biodiversité, seuls 17 % d’entre eux disposent de lois ou de réglementations nationales traitant spécifiquement de ces questions. Cela augmente également le risque d’espèces exotiques envahissantes pour les États voisins. Le rapport constate que 45 % des pays n’investissent pas dans la gestion des invasions biologiques. Sur une note plus positive, le rapport souligne que les futures invasions biologiques, les espèces exotiques envahissantes et leurs impacts, peuvent être évités grâce à des approches de gestion efficaces et à des approches plus intégrées. « La bonne nouvelle, c’est que, pour presque tous les contextes et toutes les situations, il existe des outils de gestion, des options de gouvernance et des actions ciblées qui fonctionnent réellement », a déclaré le professeur Pauchard. « La prévention est absolument la meilleure option, la plus rentable, mais l’éradication, le confinement et le contrôle sont également efficaces dans des contextes spécifiques. La restauration des écosystèmes peut également améliorer les résultats des mesures de gestion et accroître la résistance des écosystèmes aux futures espèces exotiques envahissantes. En effet, la gestion des espèces exotiques envahissantes peut contribuer à atténuer les effets négatifs d’autres facteurs de changement. » Les mesures de prévention – telles que la biosécurité aux frontières et l’application stricte des contrôles à l’importation – sont identifiées par le rapport comme ayant fonctionné dans de nombreux cas, tels que les succès obtenus en Australasie dans la réduction de la propagation de la punaise diabolique (Halyomorpha halys). La préparation, la détection précoce et la réaction rapide se sont avérées efficaces pour réduire les taux d’établissement des espèces exotiques, et sont particulièrement importantes pour les systèmes marins et les systèmes d’eau connectés. Le programme PlantwisePlus, qui aide les petits exploitants agricoles en Afrique, en Asie et en Amérique latine, est présenté dans le rapport comme un bon exemple de l’importance des stratégies de surveillance générale pour détecter les nouvelles espèces exotiques. L’éradication de certaines espèces exotiques envahissantes s’est avérée efficace et rentable, en particulier lorsque leurs populations sont peu nombreuses, et se propagent lentement, dans les écosystèmes isolés tels que les îles. On peut citer l’exemple de la Polynésie française où le rat noir (Rattus rattus) et le lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus) ont été éradiqués avec succès. Le rapport indique que l’éradication des plantes exotiques est plus difficile en raison notamment de la durée de dormance des graines dans le sol. Les auteurs ajoutent que la réussite des programmes d’éradication dépend, entre autres, du soutien et de l’engagement des parties prenantes, des peuples autochtones et des communautés locales. Lorsque l'éradication n'est pas possible pour différentes raisons, les espèces exotiques envahissantes peuvent souvent être contenues et contrôlées, en particulier dans les systèmes terrestres et les systèmes d’eau fermés, ainsi que dans l’aquaculture – un exemple étant l’endiguement de l’ascidie plissée envahissante (Styela clava) dans les moules bleues cultivées au Canada. Le confinement peut être physique, chimique ou biologique, bien que la pertinence et l’efficacité de chaque option dépendent du contexte local. L’utilisation de la lutte biologique contre les plantes exotiques envahissantes et les invertébrés, comme l’introduction d’un Puccinia spegazzinii pour lutter contre la Mikania micrantha dans la région Asie-Pacifique, s’est avérée efficace, avec un succès dans plus de 60 % des cas connus. « L’un des messages les plus importants du rapport est qu’il est possible de réaliser des progrès ambitieux dans la lutte contre les espèces exotiques envahissantes », a déclaré le professeur Stoett. « Ce qu’il faut, c’est une approche intégrée spécifique au contexte, à travers et au sein des pays et des différents secteurs concernés par la biosécurité, y compris le commerce et le transport, la santé humaine et végétale, le développement économique, etc. Cela aura des effets bénéfiques considérables pour la nature et l’Homme ». Les options explorées dans le rapport comprennent l'examen de politiques cohérentes et de codes de conduite dans tous les secteurs et à toutes les échelles ; l’engagement et les ressources ; la sensibilisation et l’engagement du public, tels que les campagnes scientifiques citoyennes comme celles qui promeuvent « le contrôle, le nettoyage et le séchage » ; des systèmes d’information ouverts et interopérables ; le comblement des lacunes en matière de connaissances (les auteurs identifient plus de 40 domaines où la recherche est nécessaire) ; ainsi qu’une gouvernance inclusive et équitable. Anne Larigauderie, secrétaire exécutive de l’IPBES, a déclaré : « L’urgence immédiate des espèces exotiques envahissantes, qui causent des dommages considérables et croissants à la nature et à l’Homme, rend ce rapport si précieux et si opportun. » « En décembre dernier, les gouvernements du monde entier ont convenu, dans le cadre du nouveau cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal, de réduire l’introduction et l’établissement d’espèces exotiques envahissantes prioritaires d’au moins 50 % d’ici à 2030. Il s’agit d’un engagement essentiel, mais aussi très ambitieux. Le rapport de l’IPBES sur les espèces exotiques envahissantes fournit les preuves, les outils et les options nécessaires pour rendre cet engagement plus réalisable ». En chiffres – Principales statistiques et données du rapport Espèces + de 37 000 espèces exotiques établies dans le monde 200 nouvelles espèces exotiques enregistrées chaque année + de 3 500 espèces exotiques envahissantes recensées au niveau mondial, dont 1 061 plantes (6 % de toutes les espèces végétales exotiques), 1 852 invertébrés (22 %), 461 vertébrés (14 %) et 141 microbes (11 %) 37 % : proportion d’espèces exotiques connues signalées depuis 1970 36 % : augmentation prévue des espèces exotiques d’ici 2050 par rapport à 2005, dans le cadre d’un scénario de statu quo (en supposant que les tendances passées des facteurs de changement se poursuivent) + de 35 % : proportion de poissons d’eau douce exotiques dans le bassin méditerranéen issus de l’aquaculture Impacts 34 % : proportion d’impacts signalés dans les Amériques (31 % Europe et Asie centrale ; 25 % Asie-Pacifique ; 7 % Afrique) 75 % : impacts signalés dans le domaine terrestre (principalement dans les forêts tempérées et boréales, les zones boisées et les zones cultivées) 14 % : proportion d’impacts signalés dans les écosystèmes d’eau douce (10 % dans le domaine marin) 10 % : proportion d'impacts signalés dans le domaine marin 60 % : proportion des extinctions mondiales enregistrées auxquelles les espèces exotiques envahissantes ont contribué 16% : proportion des extinctions mondiales enregistrées dans lesquelles les espèces exotiques envahissantes ont été le seul facteur d'extinction 1 215 : extinctions locales d’espèces indigènes causées par 218 espèces exotiques envahissantes (32,4 % étaient des invertébrés, 50,9 % des vertébrés, 15,4 % des plantes, 1,2 % des microbes) 27 % : les espèces exotiques envahissantes ont un impact sur les espèces indigènes en modifiant les propriétés de l’écosystème ; 24 % par la concurrence interspécifique ; 18 % par la prédation ; 12 % par l’herbivorie 90 % : les extinctions globales sur les îles sont principalement attribuées aux espèces exotiques envahissantes + de 423 milliards de dollars : coût économique annuel estimé des invasions biologiques en 2019 92 % : proportion des coûts économiques des invasions biologiques attribués aux espèces exotiques envahissantes qui endommagent les contributions de la nature à l’homme et à une bonne qualité de vie (les 8 % restants des coûts étant liés à la gestion des invasions biologiques) + de 2 300 espèces exotiques envahissantes recensées sur des terres gérées, utilisées et/ou détenues par des populations autochtones x4 : augmentation du coût économique des invasions biologiques au cours de chaque décennie depuis 1970 Politique et gestion : 80 % (156 sur 196) : pays ayant des cibles dans les stratégies nationales pour la biodiversité et les plans d’action pour la gestion des invasions biologiques + de 200 % : augmentation au cours de la dernière décennie du nombre de pays disposant de listes nationales de contrôle des espèces exotiques envahissantes, y compris de bases de données (196 pays en 2022) 83 % : pays sans législation ou réglementation nationale spécifique sur les espèces exotiques envahissantes 88 % : taux de réussite des programmes d’éradication (1 550) menés sur 998 îles + de 60 % : taux de réussite des programmes de lutte biologique contre les plantes et invertébrés exotiques envahissants Ils ont dit / 4 septembre 2023: Sarah EL HAÏRY, secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité, « Le rapport d’évaluation sur les espèces exotiques envahissantes et leur contrôle présenté ce jour par la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) confirme que les espèces exotiques envahissantes constituent une menace mondiale majeure pour la nature, les économies, la sécurité alimentaire et la santé humaine. Elles jouent en effet un rôle majeur dans 60 % des extinctions de plantes et d’animaux dans le monde ; et constituent une des cinq grandes pressions responsables de l’érosion de la biodiversité, avec le changement d'usage des terres et des mers, la surexploitation des ressources, le changement climatique et les pollutions. En apportant des preuves, des outils et des options pour nous aider à atteindre un nouvel objectif mondial ambitieux en matière d’espèces exotiques envahissantes, ce rapport nous donne un cadre précis et opérationnel pour la lutte contre les espèces exotiques envahissantes. La France, dans tous ses territoires de métropole et d’outre-mer, porte une politique ambitieuse basée sur deux piliers : la prévention pour éviter l’installation de ces espèces et la remise en état des écosystèmes impactés. Ce nouveau cadre mondial, que je salue, renforce ma détermination à toujours améliorer la Stratégie nationale biodiversité. Sur la base de la remise du rapport, je recevrai les experts dans les prochains jours et réunirai dans les prochaines semaines l’ensemble des parties prenantes engagées dans la lutte contre les espèces exotiques envahissantes, afin de renforcer la Stratégie nationale biodiversité sur ce sujet, en particulier en matière de surveillance et contrôles, et les actions au niveau local, avec les acteurs engagés. » Sarah EL HAÏRY, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargée de la Biodiversité Publiez vos annonces légales : https://www.lereportersablais.com/annoncesjudiciairesetlegales/ . [author title="Philippe Brossard-Lotz" image="https://www.lereportersablais.com/wp-content/uploads/2018/09/Logo_LRS2.png"]Le Reporter sablais[/author]