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Vendée – La Roche-sur-Yon: le mépris pour ceux qui ont sali le buste de Simone Veil

 

 


 

Mise à jour: La Roche-sur-Yon: 4 jours après son inauguration le buste de Simone Veil

Le message du Maire de La Roche-sur-Yon, Luc Bouard
« A tous les imbéciles,
A tous les racistes,
A tous les exécuteurs de basses œuvres.

Votre geste minable n’entame en rien notre détermination à défendre celle qui est et restera une grande dame pour la France, l’égérie de l’Europe et le cauchemar des extrémistes de tout poil.

Tout comme elle nous ne céderons pas à la haine, comme elle nous ne nous résignerons pas à l’obscurantisme teigneux, tout comme elle notre cœur est ouvert et généreux pour celles et ceux qui ont à subir des choix qui ne sont pas les leurs.

Imbéciles aux actes abjects, tremblez que le sort un jour ne s’acharne sur vous comme il s’est acharné sur les coreligionnaires, les amis et la famille de Simone Veil .
Alors au souvenir honteux de vos actes méprisables, vous demeurerez prostrés, en larmes devant la Grande Dame. »

Luc Bouard

 

Mardi 10 décembre 2019 – La Roche-sur-Yon: Inauguration de la Place Simone Veil

C’est toute la Ville de La Roche-sur-Yon qui était présente à travers les élus et le Maire de la Ville Luc Bouard, pour l’inauguration de la Place Simone Veil, hier mardi 10 décembre 2019, date anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme en 1948.
Quelle plus belle tâche pour des élus que de représenter leurs administrés lors d’une cérémonie historique empreinte d’émotion afin de rendre hommage à une femme d’exception.

Oui, ce fut une cérémonie historique, de ces cérémonies durant lesquelles les personnes présentes ressentent le sentiment de vivre un moment inoubliable.
Tout y a contribué, depuis les légers sanglots de la directrice de Cabinet du Préfet, aux mots particulièrement bien choisis des discours du maire et du créateur du buste en bronze, Yvan Mercier, jusqu’à l’évocation du fil de la vie au travers d’un petit bassin-source laissant s’écouler un fil d’eau parcourant la place et semblant traverses les différentes périodes de la vie: la naissance, l’enfance et les jeux, l’adolescence, puis l’âge adulte.
Un filet d’eau qui disparaît au pied du monument dédié à ceux qui ont donné leur vie, situé un peu plus bas en amont de la représentation du paradis.

Buste de Simone Veil inauguré à La Roche-sur-Yon le 10 décembre 2019

Un hommage bouleversant
Dès les premières lignes de son discours, Luc Bouard rend un hommage appuyé et bouleversant à Simone Veil:
« Rares sont dans l’Histoire les femmes et les hommes à l’exemplarité sans faille, aux combats toujours justes, dont les engagements éclairent le monde, au-delà des frontières et des époques.
Simone Veil est à jamais l’une de ces figures.
Son nom reste attaché au combat de la liberté contre l’obscurantisme, au combat de la fragilité contre la brutalité, du digne contre l’abject, de la réconciliation contre la haine.« 

Un peu plus loin, après avoir retraçé des pans de sa vie, mis en lumière les douleurs et les drames traversés, ainsi qu’après avoir rappelé son rôle poltique et social fondamental, il soulignera la force de son tempérament capable de rejeter tout esprit de colère et de toujours prôner la réconciliation avec l’Allemagne:
« Que celles et ceux qui viendront désormais se recueillir devant les noms de nos morts sachent que la place Simone-Veil leur parle de pardon et de réconciliation.
Que les enfants qui joueront sur cette place sachent que Simone Veil n’a jamais trouvé dans les drames de sa vie, le motif d’une colère.
Que celles et ceux qui regarderont ce buste se souviennent de ce que Simone Veil nous offre : l’exemplarité du courage, la dignité en chaque instant, la volonté du pardon, l’engagement au service des autres.« 

Luc Bouard n’oublie pas Albert 1er
Le maire Luc Bouard tenait tout particulièrement à rendre hommage à cette femme politique d’exception, ancienne déportée, ministre de la Santé qui fit voter la loi sur l’IVG, et présidente du Parlement européen.
Début 2018, il avait fait part de sa volonté lors de la cérémonie des voeux, et à cet effet il avait prévu que le square Albert 1er changerait donc de nom pour devenir l’Esplanade Simone Veil.
Un changement de nom qui avait heurté la Belgique et avait suscité l’incompréhension: l’hommage au roi des Belges et son action durant la 1ère Guerre mondiale se voyait annihilé l’année même du centenaire de la fin de la Grande Guerre. Malgré cette polémique le Conseil municipal avait voté le changement de nom en mai 2019. Et Albert 1er sera honoré sur une autre rue de La Roche-sur-Yon.
Dans son discours du 10 décembre 2019, Luc Bouard n’a pas oublié Albert 1er.
«  (…) Que celles et ceux qui regarderont ce buste se souviennent de ce que Simone Veil nous offre : l’exemplarité du courage, la dignité en chaque instant, la volonté du pardon, l’engagement au service des autres.
Le même esprit qui animait le roi des Belges Albert 1er, roi chevalier.
Voir ces deux noms, Simone Veil et Albert 1er voisiner, dans et autour de cette place, renforce la symbolique de ce lieu. »

Le buste en bronze réalisé par Yvan Mercier
Yvan Mercier est un sculpteur-ferronnier réputé qui réside à Beaulieu-sous-la-Roche. Il a remporté le concours – face à quatre autres candidats – pour la réalisation de ce buste en bronze de Simone Veil.
Le buste est particulièrement réussi, de l’avis unanime. Une réalisation qui montre le savoir-faire de ce sculpteur talentueux.
Il s’est inspiré de nombreuses photos anciennes de Simone Veil afin de lui rendre les traits que l’on connaît d’elle et sa coiffure très reconnaissable. Un travail méticuleux qui a demandé de 4 à 5 mois et qui lui apporte bien évidemment une reconnaissance supplémentaire en raison de la notoriété incontestable de Simone Veil.

Vidéos et discours ci-dessous

Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

 

 

 

Discours du Maire Luc Bouard:
Rares sont dans l’Histoire les femmes et les hommes à l’exemplarité sans faille, aux combats toujours justes, dont les engagements éclairent le monde, au-delà des frontières et des époques.
Simone Veil est à jamais l’une de ces figures.
Son nom reste attaché au combat de la liberté contre l’obscurantisme, au combat de la fragilité contre la brutalité, du digne contre l’abject, de la réconciliation contre la haine.

S’il est un nom qui, mieux que tout autre, doit résonner à cet endroit de notre ville, c’est bien celui de Simone Veil.
Cette place est comme la trajectoire d’une vie. Vue du ciel, elle représente un coeur battant, au sommet duquel trône le buste de Simone Veil ; de là, coule un filet d’eau qui, parcourant la place, semble traverser les périodes de la vie : l’enfance et les jeux, l’adolescence et la déambulation, l’âge adulte avec un lieu de pause, pour disparaître au pied du monument où sont honorés ceux qui sont morts pour la France.

Cet endroit symbolise le fil de la vie et le déroulement de l’histoire.
Cet endroit où se mêlent les rires des enfants, le silence du recueillement.
Cet endroit où les noms gravés dans la pierre nous rappellent combien notre continent a payé le prix du déchirement.
Cette place comme la trajectoire d’une vie.

Et votre vie Madame fut exemplaire.
En 1943, il faut ruser face à l’Occupation italienne du Sud de la France qui cède alors le pas aux troupes allemandes et à la Gestapo.
Simone Jacob se fait appeler Simone Jacquier.
Le 30 mars 1944, elle est arrêtée suite à un contrôle dans un tramway.
Simone a 16 ans.

Puis, ce sera Drancy et les wagons plombés roulant vers l’Est.
En avril 1944, sur la rampe d’Auschwitz-Birkenau, au milieu des cris des SS et des aboiements des chiens, une voix inconnue lui conseille de dire qu’elle a 18 ans. 2
Elle comprendra plus tard seulement que ce conseil d’un inconnu lui a sauvé la vie.
Elle devient le n° 78 651.

Un an plus tard, le 15 avril 1945, elle et ses soeurs seront libérées par les troupes britanniques. Après… après il faut réapprendre à vivre et ne céder ni à la haine, ni à la fatigue d’exister.
En 1950, Simone Veil part vivre quelques années avec Antoine son mari à Wiesbaden.
Et devant l’étonnement de ses proches, elle explique qu’il faut faire la distinction entre les nazis responsables de la Shoah et les Allemands.

Pour Simone Veil, la réconciliation franco-allemande et la construction de la paix en Europe ne sont pas de simples slogans.
Elle sait mieux que quiconque, qu’il faut défendre l’Humanisme, l’imposer face à la facilité de la haine.
Elle devient plus tard magistrate.

Georges Pompidou la nomme au Conseil supérieur de la magistrature.
Et, en 1974, Jacques Chirac lui propose de devenir ministre de la Santé.

Alertée par Michel Poniatowski ministre de l’Intérieur sur les ravages de l’avortement clandestin, Simone Veil avec l’appui du président de la République et du Premier ministre prend en charge ce dossier.
La voilà dépositaire du désarroi des femmes confrontées à une grossesse non choisie.
La voilà droite et digne, face aux injures et aux bassesses les plus haineuses.
Elle assume ce combat pour la dignité des femmes avec une détermination et une abnégation rares dans le paysage politique.
La force de son humanisme s’impose, sa force de conviction l’emporte.
Grâce à elle, les femmes françaises acquièrent une liberté nouvelle.

Puis, en 1975, sous l’impulsion de Jacques Chirac, elle améliore la prise en charge des personnes handicapées.
C’est l’autre Loi Veil en quelque sorte.
En 1979, elle devient la première présidente du Parlement européen, image et symbole de la réconciliation de notre continent.
Simone Veil a une passion pour la politique, la vraie.
Mais dès qu’elle devient politicienne, elle l’agace et lui déplaît.
Alors, en femme libre, elle renonce à la politique après un dernier passage au ministère de la Santé de 1993 à 1995.

De 1998 à 2007, elle siège au Conseil constitutionnel, instance gardienne de notre démocratie.
Puis, en 2008, sous la coupole du quai Conti, les mots inoubliables de Jean d’Ormesson accueillent ses premiers pas à l’Académie française.
Mais le titre d’immortelle n’est qu’une convention et le 30 juin 2017 Simone rejoint père, mère, soeurs, frère et époux au royaume des ombres et du mystère.
Le 1er juillet 2018, la Nation tout entière l’honore au Panthéon.

***

Procéder à cette inauguration un 10 décembre, date anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme en 1948, ajoute à la force de ce moment.
Et Simone Veil incarne au plus haut, l’idéal d’humanisme de cette déclaration,
Car s’il est un coeur battant, c’est bien celui de Simone Veil.
Car s’il est un coeur battant, c’est aussi celui de cette ville.
Une ville qui tout au long de son histoire a su se rassembler et s’unir dans l’épreuve.
Une ville de paix.
Une ville d’accueil qui s’ouvre au monde et aux autres.

Que la place Simone-Veil en soit le symbole.
Que celles et ceux qui viendront désormais se recueillir devant les noms de nos morts sachent que la place Simone-Veil leur parle de pardon et de réconciliation.
Que les enfants qui joueront sur cette place sachent que Simone Veil n’a jamais trouvé dans les drames de sa vie, le motif d’une colère.
Que celles et ceux qui regarderont ce buste se souviennent de ce que Simone Veil nous offre : l’exemplarité du courage, la dignité en chaque instant, la volonté du pardon, l’engagement au service des autres.

Le même esprit qui animait le roi des Belges Albert 1er, roi chevalier.
Voir ces deux noms, Simone Veil et Albert 1er voisiner, dans et autour de cette place, renforce la symbolique de ce lieu.

Sur la place Simone Veil, vivent ici les rires des enfants qui jouent, le silence de ceux qui se sont battus pour leurs libertés, la force du bronze, de la pierre, de la nature, la symbolique des grands ordres républicains, civils et militaires, ici se mêlent le passé, le présent, l’avenir.

Merci Yvan de votre talent et de cette oeuvre dont la force et la grâce ne peuvent laisser indifférent. Merci, merci infiniment.

Comment évoquer Simone Veil sans avoir une pensée pour celui qui la surnommait en privé « poussinette », Jacques Chirac.
Je vous annonce donc que je demanderai au conseil municipal que le nom de Jacques Chirac puisse être donné à une place de notre ville.
Une place pleine de vie, de rires, de fêtes, de pots en terrasse, de repas entre amis, une place chiraquienne si j’ose dire.
Bien à l’image d’une ville qui aime se rassembler, se retrouver pour cultiver le goût de bien vivre ensemble, partager les joies et les peines, vibrer d’un seul coeur, battant à l’unisson.

Puisse l’exemplarité de Simone Veil nous éclairer toutes et tous, nous conduire vers toujours plus de tolérance, toujours plus de respect, toujours plus d’amour.

Je vous remercie.

 

 

 

 

 


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