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Vendée Globe – Arrivée de 4 concurrents la semaine prochaine aux Sables d’Olonne




La semaine prochaine s’annonce animée et joyeuse aux Sables d’Olonne : si tout se passe bien, pas moins de quatre concurrents sont attendus, soit un peu moins de la moitié de la flotte encore en course ! Le premier à remonter le chenal devrait être Eric Bellion. Celui-ci devait être suivi par Conrad Colman mais ce dernier vient de démâter, ce qui rend problématique son arrivée aux Sables d’Olonne. Va-t-il pouvoir poursuivre à basse vitesse ou devra-t-il abandonner ? Puis ce sera au tour d’Arnaud Boissières, de Fabrice Amedeo et d’Alan Roura.

Pour les autres, Rich Wilson, Didac Costa, Romain Attanasio, Pieter Heerema et Sébastien Destremau il faudra encore patienter. Surtout pour ce dernier dont l’arrivée n’est prévue qu’aux alentours du 10 mars 2017…
Mais d’ici là, tout peut arriver et les ETA (Estimated Times of Arrival) sont donc changeantes. A cela plusieurs raisons : les performances des bateaux ne sont plus les mêmes après une si longue navigation et le matériel a pu être dégradé voire perdu. Ainsi, hier, Romain Attanasio a cassé une dérive tandis que, pire, Conrad Colman a démâté!
Des voiles ont pu être déchirées. Mais aussi parce que les skippers sont fatigués et, la bataille pour le podium n’étant plus au programme, ils leurs arrivent de ne plus pousser à fond leur Imoca 60 afin de le préserver.

Eric Bellion : « 45 nœuds de vent, c’est le bonheur ! »
On sait désormais qu’Eric Bellion (CommeUnSeulHomme) ne pourra pas arriver ce week-end, son arrivée étant prévue lundi après-midi. Il sera probablement le premier bizuth à terminer ce Vendée Globe. La dépression qui arrive au large du cap Finisterre lui a fait perdre beaucoup de temps puisqu’il a dû faire route vers l’Est, voire le Sud-Est, pour éviter les conditions les plus hostiles. Mais sa navigation a toutefois été très intense : « J’ai eu jusqu’à 73 nœuds de vent ! Le bateau fait son job. Lorsque j’ai eu des grains à 70 nœuds il s’est couché une bonne dizaine de fois. Je me suis fait des petites frayeurs, notamment deux départs à l’abattée, dont un qui a emporté une des bastaques. C’est encore tonique actuellement, j’ai 40-45 nœuds de vent. Mais ça paraît facile après 73 nœuds, c’est le bonheur ! Ça pousse dans la bonne direction car je suis passé du bon côté de la dépression. Je commence à voir le bout du tunnel et la suite, ça va être du près, donc des virements de bord…»
Mise à jour: Au près serré dans du vent soutenu, Eric Bellion a un dernier écueil à négocier : un final complexe dans le golfe de Gascogne, avec des vents contraires. Mais Eric est tout proche du grand bonheur et son arrivée est toujours prévue lundi, mais plutôt en fin de journée.

Conrad Colman a démâté ! Lisbonne / Les Sables d’Olonne avec la seule bôme !
Conrad Colman (Foresight Natural Energy) avait dû faire face à du très gros temps. Le skipper néo-zélandais devait maintenir une vitesse élevée pour passer devant la zone de vents très forts (50 à 55 nœuds) avec des vagues de 9 à 10 mètres. Les conditions devaient ensuite être plus confortables dans la soirée en se rapprochant des côtes portugaises. Joint hier matin, Conrad se disait d’attaque pour affronter le gros temps : « Malgré le fait que je vais subir la plus méchante dépression, tout va bien. Ca va être très inconfortable. Le bateau est aussi prêt que possible. »  Apparemment, la dépression a été plus dure que prévue et le mât, fragilisé, n’a ensuite pas tenu!
Mise à jour: Après son démâtage survenu hier soir (à 23h), Conrad Colman n’a pas déclaré son abandon ni demandé assistance. A environ 700 milles des Sables d’Olonne, le Néo-Zélandais va déterminer dans les heures à venir s’il est possible de rallier l’arrivée sous gréement de fortune.
Il était 23h hier soir quand Conrad Colman (Foresight Natural Energy) a démâté dans des conditions météorologiques compliquées (vent de Nord-Est de 30-35 nœuds). Jacques Caraës, le Directeur de course du Vendée Globe, a récemment donné les dernières nouvelles en provenance de Conrad Colman : « Conrad a largué son gréement. Le bateau n’a pas de voie d’eau ni de souci de structure. Le marin n’a pas abandonné ni même demandé assistance. Pour le moment il est à l’arrêt mais il envisage de faire cap sur Lisbonne avant de pouvoir toucher du vent de Sud qui lui permettrait de remonter vers les Sables d’Olonne sous gréement de fortune. Il va essayer de confectionner quelque chose avec la bôme. »
Des nouvelles de Conrad nous sont parvenues à la mi-journée : la mer est encore forte et il est donc trop dangereux de travailler sur le pont. La bôme a subi quelques dégâts non spécifiés mais Conrad veut faire son gréement de fortune. Il est en mode économie d’énergie en ce moment et a donc le téléphone coupé. Il reste patient et attend que le temps et l’état de la mer s’améliorent.

Bientôt le retour à terre : « De l’excitation et de l’appréhension »
Arnaud Boissières (La Mie Câline) et Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut) poursuivent le contournement de l’anticyclone des Açores par l’Est. Arnaud a commencé à pointer son étrave vers les Sables d’Olonne et Fabrice ne devrait pas tarder à lui emboîter le pas. Dans une semaine, les deux hommes devraient avoir touché terre. Fabrice Amedeo : « On sent le retour assez proche à l’échelle de ce qu’on a fait. Il y a de l’excitation et de l’appréhension. Arnaud bénéficie d’un meilleur angle et va continuer à accroître son avance d’ici à l’arrivée. Je crois qu’il faut se rendre à l’évidence, je n’arriverai pas à revenir sur lui, notre belle bataille est définitivement terminée. Mais honnêtement, cette 12e place me convient parfaitement et je suis très heureux de cette rencontre. »
Alan Roura (La Fabrique), qui avoue avoir le moral un jour sur deux, passe une belle journée. « Aujourd’hui j’ai du soleil et des conditions sympas, ça glisse. Je suis à une grosse semaine de l’arrivée », nous disait-il ce midi. « J’ai des hauts et des bas comme tout le monde sauf que certains ne le montrent pas. Moi je trouve ça intéressant de voir ce qu’il se passe réellement dans la tête d’un marin. »

Didac Costa : « Pour la première fois, mes routages arrivent jusqu’aux Sables ! »
Les trois skippers suivants évoluent toujours dans un alizé soutenu de Nord-Est (20 à 25 nœuds). Rich Wilson (Great American IV) garde 200 milles d’avance sur Didac Costa (One Planet One Ocean) qui explique la stratégie pour la fin de parcours : « Dans deux jours je vais devoir traverser une zone de hautes pressions avec du vent faible puis je déciderai de quel côté laisser l’archipel des Açores. Pour la première fois, mes routages arrivent jusqu’aux Sables, signe que nous ne sommes plus si loin ! » Suite à la casse de sa dérive bâbord, Romain Attanasio (Famille Mary-Etamine du Lys) perd logiquement un peu de terrain sur l’Espagnol mais rien de rédhibitoire car l’écart n’était que de 40 milles au classement de 15h.
Pieter Heerema (No Way Back) a d’abord cru à un Pot au noir clément mais il apparaît que la zone de convergence intertropicale s’est élargie et ne va pas lui faire de cadeaux. Le Néerlandais était à moins de 70 milles de l’équateur à 15h.
Quant à Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean), il bataille dans des vents faibles au large du Brésil. Mais l’alizé n’est plus bien loin et Sébastien devrait pouvoir allonger la foulée dès demain.
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais
(avec communication)




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