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Saint-Gilles-Croix-de-Vie Vendée. QUOTAS de Pêche: François Blanchet au coeur de la nuit bruxelloise

 

 

C’était l’inquiétude dans le camp français durant ces négociations sur les quotas annuels de pêche démarrées depuis le 12 décembre 2021 et prévues sur deux jours et une nuit (avec l’agriculture).
Objectifs: trouver un accord entre ministres chargés de la pêche sur les possibilités de pêche pour 2022.

Des propositions avaient été élaborées par la Commission européenne, en tenant compte des meilleurs avis scientifiques disponibles, des objectifs de la politique commune de la pêche (PCP) et du rendement maximal durable (RMD) fixé pour chaque espèce.

Pour la France, c’est Annick Girardin, ministre de la mer, qui fut chargée de défendre le dossier français – autrement dit les quotas nécessaires à la filière pêche française.

A Bruxelles se trouve aussi François Blanchet, maire de St-Gilles Croix de Vie et conseiller régional des Pays de la Loire chargé de la Pêche.
Il sait déjà que la bataille sera rude, surtout pour les quotas de sole. Un vrai problème pour les ports vendéens. Cela représente sur les trois ports des Sables d’Olonne, de St-Gilles-Croix de Vie et de Noirmoutier de 17 à 37% de la production. Les 37% concernent Noirmoutier.

Voyage bruxellois au bout de la nuit
François Blanchet s’est rendu à Bruxelles pour l’occasion. Comme il le fait tous les ans, pour soutenir la filière Pêche vendéenne. Pour suivre l’évolution du Conseil de la Pêche. Pour rencontrer la ministre de la Mer – cette année Annick Girardin – et élaborer des stratégies. Une mission classique de lobbying.

 

Un sablais noctambule
Les discussions durent depuis deux jours, dimanche, lundi, et vont se poursuivrent une partie de la nuit du lundi au mardi.
Au milieu de la nuit, nous abandonnons. C’est au petit matin que nous pourrons connaître les décisions.
Rien n’a filtré mais pour la sole, malgré les espoirs, pour qui connaîte le dossier sur le plan juridique, le sort est jeté.
A 9h15, tout est validé et la Conférence de presse commence.
Alors qu’en France, les résultats ne sont pas encore connus, le couperet tombe au milieu de la Conférence: le quota pour la sole dans le Golfe de Gascogne est fixé à moins 36% !

Des propositions de réductions drastiques avaient déjà été prévues les années précédentes, mais les discussions avaient permis de les atténuer.
Ce ne sera pas le cas cette année. Notamment pour des raisons juridiques, en raison d’un accord passé pluri-annuel signé en 2019 et qui bloque toute modification potentielle.

Alors, une autre stratégie a été mise en place: « Lors des rencontres avec la ministre Annick Girardin, il fut question de trouver un accord sur un étalement de la baisse, une baisse sur plusieurs années afin d’atténuer le choc des 36%. »

 

« Nous avons suivi de près l’avancée des négociations, en lien avec les représentants des marins-pêcheurs, et avons pu nous entretenir avec Mme Annick GIRARDIN, Ministre de la Mer. La proposition que nous soutenions d’étaler cette baisse sur plusieurs années et portée par l’Etat, n’a malheureusement pas été retenue. Nous regrettons l’inflexibilité de la Commission européenne qui fait ainsi le choix de sacrifier les professionnels d’une pêche artisanale, durable et responsable » indique François Blanchet, accompagnés d’autres élus du département de la Vendée et de collectivités.

Même au bout de la nuit, la ministre n’obtiendra jamais ce souhait d’étalement car le Conseil de la Pêche est resté inflexible.

C’est que la situation de la sole est considérée comme critique, comme aussi pour d’autres espèces:
« Si nous ne prenions pas de mesures, nous prenions des risques pour l’avenir. Il s’agit d’une démarche réaliste. La rentabilité des communautés de pêcheurs dépend et dépendra du maintien des stocks en prenant des mesures. Il fallait agir » indiquent le président et représentants du Conseil.

Au surplus, à la lecture du communiqué de la ministre Annick Girardin, on lit bien, même si elle cherche à soutenir les pêcheurs et à réduire l’effet de la chute du quota de la sole en étalant son effectivité, qu’elle a une position marquée sur la prise en compte d’une pêche durable:
« Lors de la deuxième participation de la ministre au Conseil des ministres européens chargés de la pêche, celle-ci a défendu la vision d’une pêche durable pour la filière de la pêche maritime française.
En lien avec l’Espagne, la ministre a obtenu une diminution limitée et progressive du nombre de jours de pêche des chalutiers en 2022, à 174 jours, contre 183 en 2021. C’est une étape supplémentaire vers l’objectif de faire de la Méditerranée une mer exemplaire d’ici 2025. (…).
Au sujet de la sole, l’application du plan de gestion signé en 2019 a entrainé une baisse automatique de 36% compte tenu de l’état du stock. Cette baisse permettra d’œuvrer en faveur d’une plus grande durabilité de cette espèce emblématique du Golfe de Gascogne. (…) »

Une position qui pourra être jugée comme dure vis-à-vis de la filière pêche française dont vendéenne, ou très responsable si l’état des stocks pour la sole est si critique qu’on nous l’indique.

La ministre poursuit:
« Cette année encore, malgré des circonstances difficiles, nous avons œuvré en faveur d’une pêche française plus durable. Pour chaque quota, j’ai cherché un équilibre visant à protéger nos entreprises de pêche et nos ressources maritimes. Le sujet complexe de la sole du golfe de Gascogne nous a beaucoup sollicités. A ce sujet, les efforts demandés aux professionnels sont importants, c’est la raison pour laquelle j’ai demandé et obtenu la mise en place d’un plan exceptionnel d’accompagnement pour la filière pêche financé par le fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP). »

Au matin du mardi 14 décembre 2021, François Blanchet fait un état de la situation:
Si les élus vendéens se satisfont du résultat pour certaines espèces, ce n’est pas le cas pour la sole:
« la pêche vendéenne était particulièrement inquiète, le compromis obtenu est globalement satisfaisant pour les quotas de lieu jaune et de merlu. Par ailleurs, la décision de reporter les négociations relatives à la civelle et à l’anguille au mois de mars prochain, permet à la filière ligérienne, qui représente 52% de la production nationale, de réaliser favorablement cette saison 2022. »

 

En plein coeur de la déception, dans la matinée alors que la nouvelle vient tomber officiellement à propos de la sole et qu’elle se répend dans les ports vendéens, nous avons interrogé François Blanchet.

ITW DE FRANÇOIS BLANCHET par Le Reporter sablais

François Blanchet:
Il y a de bonnes nouvelles sur certaines espèces de poissons (lieu jaune, civelle, merlu).
Mais, c’est totalement contrebalancé par la très mauvaise nouvelle sur le quota de la sole.
Le Reporter sablais:
Malgré les discussions, à lire le communiqué d’Annick Girardin sur la pêche durable, et à voir l’intervention du président du Conseil de la Pêche, cela paraissait déjà joué pour la sole.
François Blanchet:
le Conseil a été inflexible sur les quotas de sole car un accord pluriannuel avait été signé en 2019 et donc sur le plan juridique il était difficile voire impossible de revenir sur cet accord. La ministre Annick Girardin a bien tenté d’obtenir un échéancier sur cette baisse de 36% afin de l’étaler dans le temps mais ce fut un refus catégorique.
Le Reporter sablais:
Quelle est la réaction des professionnels de la pêche qui font de la sole ? Il y a quand même un point positif c’est la volonté de compenser financièrement les professionnels.
François Blanchet:
Oui mais cet accompagnement est pour l’instant flou. Quels seront les montants, est-ce que ce sera du type « quoi qu’il en coûte » ou d’autres conditions désavantageuses ?? En tout cas, ils sont très inquiets.
Le Reporter sablais:
quel retentissement cela peut-il avoir ? Notamment à Noirmoutier, particulièrement concerné avec 37% de la production du port qui repose sur la sole.
François Blanchet:
Sur le terrain les choses vont être changés. Certes, on parle de financement, mais certains vont être obligés de modifier leurs pratiques, cela va bouleverser d’autres types de pêches. Par exemple, ceux qui pêchaient de la sole vont aller pêcher de la lotte, ou d’autres espèces qui sont elles aussi déjà sous quotas.
Un report de pêcheurs sur des espèces déjà limitées !

Pour lire notre article détaillé:
https://tinyurl.com/mcefpvfd

Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

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