20 octobre 2023 / Session du Conseil départemental de la Vendée (le matin) et Commission permanente (l'après-midi). Noirmoutier Vendée. Péage ou non pour le Pont de Noirmoutier : le département vient de trancher ! D'un côté la CC de communes de Noirmoutier, de l'autre le Conseil départemental. Le débat ? Faut-il faire payer un péage pour traverser le pont de Noirmoutier (construit en 1971 et long d'environ 600 mètres), qui fut payant de 1971 à 1994, et est donc devenu gratuit depuis 1994. Le débat n'est pas récent et d'autres ponts insulaires, en France ont fait l'objet de tels débats. Chacun a ses arguments : - pour la Communauté de communes, dont le président est Fabien Gaborit, un péage réduira un trafic estival exponentiel, sans doute 10 fois plus que lors des périodes classiques (il y aurait des passages de 20.000 véhicules par jour durant les pics saisonniers). L'objectif serait aussi, concomitamment, de récolter des fonds sui serviraient à préserver l'environnement fragile de l'île, les espaces naturels et, peut-être pensons-nous aussi pour la défense contre la mer. (Note de la revue : Est-ce que un péage permettrait un transfert vers l'activité vélocipédique ? Peut-être, mais ce n'est pas prouvé et pas certain. Si les nouvelles mobilités ont de plus en plus d'adeptes, pour des raisons physiques liées à l'âge, beaucoup préfèrent utiliser leur voiture pour des promenades. Quant aux transports collectifs, gratuits ou non, ils ne permettent pas d'apprécier la balade de la même façon...). Il faut donc regarder cette soudaine taxe comme une taxe écologique, une Ecotaxe, qui est légale dès lors que la totalité des sommes est affectée à la préservation des espaces naturels. Yan Balat, maire de la commune de Noirmoutier, est lui aussi favorable à l'instauration d'un péage. . . Note de la Revue : la structure même de la route du passage du Gois est très fragile. Orienter des milliers de voitures en plus toute l'année et toute la saison estivale ne serait pas raisonnable. . . - mais en face, le président du Conseil département de la Vendée - Conseil propriétaire du pont -, Alain Leboeuf, ne voit pas cette nouvelle taxe d'un bon oeil; il est contre l'écologie punitive (Note de la revue : D'abord, on peut subodorer qu'il faut désormais y aller avec des pincettes pour les taxes car les Français commencent à en avoir plus que marre de cracher au bassinet fiscal). Tous ceux qui, tout au long de l'année, depuis Challans, Beauvoir-sur-Mer, Bouin, le pays de Monts, Fromentine, vont faire leur petite balade à Noirmoutier, ou passer un jour ou deux chez des amis, n'entendent pas payer pour franchir le pont, même si cela peut freiner les sur-visites estivales. Nul doute qu'il s'agit d'un dossier adéquate pour obtenir des manifestations et des blocages de l'accès au pont....! Pour Alain Leboeuf, la problématique vient du déport qui aurait lieu entre le Pont de Noirmoutier vers le passage du Gois. (Note de la revue : Avec des milliers et des milliers de voitures passant le gois, nous pensons que l'atteinte aux espaces naturels serait beaucoup plus preignant que sur l'île). Alain Leboeuf, lui, rappelle que le célèbre passage submersible ne permet la circulation qu'à certaines heures, durant 3 ou 4 heures maxi en journée, en fonction des marées, ce qui risquerait de compliquer fortement les choses durant l'été, notamment avec des embouteillages à n'en plus finir. Voilà qui irait sans doute à l'encontre de l'image agréable et touristique que veut se donner, et se donne, la Vendée. Lorsqu'il y avait un péage, ce sont 6 à 7000 voitures qui passaient par le Gois en 1993 ; depuis la gratuité, le chiffre est redescendu à environ 3000 véhicules lors des pics estivaux. Ces statistiques tendraient à prouver que la gratuité évite une surfréquentation qui serait dommageable pour le Gois. . . . - autre question d'envergure : quid des tarifs pour ceux qui ne viennent pas en promenade mais pour y travailler tous les jours ! Quel sera le montant à débourser à l'année pour ces travailleurs qui logent sur le continent ? En ce vendredi 20 octobre 2023, les élus ont voté contre l'instauration d'un péage. Alain Leboeuf a déclaré ne pas vouloir rajouter une taxe aux Français dont le pouvoir d'achat est chahuté, et préserver la liberté d'aller et venir. (voir la vidéo ci-dessous, à partir de 42min.30sec.) Philippe Brossard-Lotz Le Reporter sablais . . Article précédent sur la réfection du Pont de Noirmoutier Rénovation du Pont de Noirmoutier Le Pont de Noirmoutier date de 1971: la première pierre a été posée en 1969 à Fromentine et il fut ouvert au trafic le 7 juillet 1971. Il relie Barbâtre (sur l'île) à la Barre-de-Mont (sur le continent. Fromentine fait partie de La Barre-de-Monts). Il a nécessité 8000 m3 de béton. A l'époque, en tenant compte des données architecturales et des atteintes que subirait le Pont de Noirmoutier (pression des marées, dégradation par les attaques du sel, mouvements dus au vent, rouille des tiges métalliques), il était prévu une durée de vie - forcément approximative - de 50 ans. Or, nous sommes désormais arrivés à ces cinquante années. Il est à noter aussi que, il y a 50 ans, en plus des attaques naturelles, les qualités des matériaux comme le béton n'étaient pas aussi performantes qu'aujourd'hui. En mars/avril 2019, nous avions visité le chantier avec le président du département, Yves Auvinet, avec le président de la Communauté de Communes de Noirmoutier, Noël Faucher, et avec Alain Leboeuf conseiller départemental chargé des infrastructures. Nous avions pu découvrir l'ampleur des travaux à réaliser. Et aussi la détermination du département à effectuer tous les travaux nécessaires pour maintenir cet équipement - qui est le plus grand ouvrage d'art de Vendée - dans les meilleures conditions. Un gage de sécurité pour les 8700 véhicules qui l'empruntent chaque jour, ce chiffre dépassant les 20.000 véhicules par jour en période estivale. Dès 2016, le département a fait réalisé une expertise totale du pont de Noirmoutier ce qui a permis de mettre en lumière les zones dégradées: les piliers, le tablier, des culées... En avril 2021, les travaux se poursuivent (voir photo ci-dessous): Renforcement des fondations En 2019, les travaux prévus et qui avaient démarré concernaient le renforcement des fondations des piles centrales (piles 5 et 6) avec l'installation en bas de chaque pile d'une protection entourtant la pile, tel un sarcophage. Une plateforme spécialisée, auto-élévatrice Cézembre, de la société Charier était alors est en place pour ces travaux. "Ces travaux maritimes vont nécessiter le battage de palplanches de grande longueur (24 m de long) et le coulage de 2800 m3 de béton." Le programme des travaux est prévu sur 3 ans, de 2019 à 2022. Coût des travaux Le département de la Vendée consacre près de 10 millions d'€ à cette rénovation. Il faut dire que les conditions de travail sont délicates et que le chantier emploie 25 ouvriers. Il est nécessaire de faire travailler des ouvriers, non pas seulement sur une plate-forme, mais aussi sur des nacelles et même, pour certaines zones, sur une corde comme sur un site montagneux. voir vidéo ci-dessous Philippe Brossard-Lotz Le Reporter sablais (adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({});