Les Sables-d’Olonne Vendée Globe. Sébastien Simon repart avec le Groupe Dubreuil pour le VG 2028…
Les Sables-d’Olonne Vendée Globe. Sébastien Simon repart avec le Groupe Dubreuil pour le VG 2028…
Portrait
Ingénieur en structure et composites de formation et féru de sports, Sébastien Simon a découvert la voile enfant. Piqué par le virus de la compétition, c’est la course au large qui retient son intérêt.
– En 2018 il remporte La Solitaire du Figaro et le titre de Champion de France Elite de Course au large, une victoire qui lui ouvre les portes de la classe IMOCA.
– En 2020, il prend le départ du Vendée Globe mais sa tentative est avortée au large du Cap de Bonne Espérance alors qu’il évoluait en 4e position de la flotte.
Ne s’avouant pas vaincu, Sébastien s’est relancé pour l’édition 2024, une édition qui le voit monter sur le podium à la 3ème place.
© Photos Le Reporter sablais (Reproduction interdite)
Les félicitations fusent à l’endroit du skipper Sébastien Simon.
Malgré la casse du foil droit (voir la photo ci-dessous à l’arrivée aux Sables-d’Olonne avec le reste de foil…) Sébastien Simon a réussi à se maintenir à la 3ème place et ainsi monter sur le podium de cette 10ème édition du Vendée Globe.
Quatre ans plus tôt, le scénario ne fut pas le même puisque le foil cassa – en raison d’un choc avec un ofni – mais c’est la structure entière du foil avec sa partie intégrée dans l’Imoca qui fut endommagée. Tournons la page….
© Photo : Le Reporter sablais
Tout au long de ce Vendée Globe 2024-25, Sébastien Simon a gardé quelques secrets qu’il vient de dévoiler. D’abord un problème d’ogive entre la quille et le bateau.
Une fuite de gasoil qui lui a fait perdre beaucoup de nourriture, contaminée par les fuites ; la prise d’un peu de cette nourriture contaminée, ce qu’il a dû arrêté puisque ça le rendait malade. Résultat une petite perte de poids de 3 kg, mais qui aurait pu être nettement plus importante si son temps de parcours avait été supérieur.
Dans un tout autre registre, en raison de son abandon lors de l’édition précédente, il indiqua avant le départ que son souhait, son rêve, était de finir le Vendée Globe, faire partie de ceux qui auraient accompli l’ensemble du tour du monde jusqu’aux Sables-d’Olonne.
Le 17 janvier 2025, il nous indiqua que son souhait enfui était en fait, pour cette édition, d’être dans le Top 5.
Finalement, il est sur le podium, à la 3ème place, ce qui le ravit pleinement.
© Photo : Le Reporter sablais
Mais son rêve, lui qui est passionné par le Vendée Globe depuis sa tendre enfance, va bien au-delà. Il l’affiche désormais clairement : son but ultime est de remporter l’épreuve.
Depuis son arrivée aux Sables-d’Olonne le vendredi 17 janvier 2025, il l’a répété à plusieurs reprises.
Les yeux rougis par le manque de sommeil, malgré la fatigue et le froid, malgré le poids de 67 jours de bataille contre les éléments, la dureté de la solitude, la pression et le stress, sans la moindre hésitation il annonça officiellement « s’engager » pour l’édition du Vendée Globe 2028.
Et cela, sans même en demander l’autorisation à sa chienne Chiffon ! Elle pourrait avoir le droit à la parole…!
Il est vrai que son sponsor, Paul-Henri Dubreuil, lui a confirmé qu’il était OK pour poursuivre l’aventure, le soutenir et, bien sûr le financer dans la suite du projet.
Plus besoin de quémander un hangar, plus besoin de chercher pendant des années un sponsor et d’y perdre une bonne partie de son influx.
© Photo : Le Reporter sablais
Il est vrai qu’avec le Groupe Dubreuil, Sébastien aura joué le jeu ! Sur l’Imoca, à chaque intervention audio ou vidéo, le Groupe Dubreuil était cité et remercié. En toute logique car Paul-Henri et l’ensemble de la famille Dubreuil ont cassé la tirelire pour apporter leur soutien au projet Vendée Globe de Sébastien Simon.
Mais les retombées sont là : grâce à « l’homme sandwich* » que fut Sébastien Simon, on a largement parlé du Groupe Dubreuil durant cette édition du Vendée Globe 2024-25. Le design de l’Imoca très réussi – avec Air Caraïbes et Frenchbee – a permis, sobrement mais de manière visible, de mettre en avant le Groupe Dubreuil, un groupe vendéen qui vient de fêter ses 100 ans.
(* le terme, qui n’est nullement désobligeant, vient des Etats-Unis où des personnes se promenaient dans la rue avec des panneaux publicitaires sur le ventre et dans le dos).
© Photo : Le Reporter sablais
Paul-Henri et sa famille n’ont qu’à se féliciter du choix qu’ils ont fait.
Paul Henri Dubreuil a envoyé un message au skipper le remerciant d’avoir la fierté de soutenir les couleurs du Groupe Dubreuil. De son côté, Sébastien a déclaré combien il appréciait la loyauté de Paul-Henri Dubreuil.
Inutile de rappeler ici combien Sébastien a souffert de la manière dont il faut traité par son ancien sponsor lorsqu’il faut contraint à l’abandon lors de l’édition précédente.
Paul-Henri Dubreuil lui a donné sa chance. Et cela tombe bien, le Groupe Dubreuil est vendéen et Sébastien est sablais.
Les fiançailles entre le Groupe et le skipper vont donc se poursuivre.
Mais dans quelles conditions ?
Sébastien Simon s’en est sorti avec un Imoca de très bonne facture, vainqueur de l’Ocean Race, véloce, mais plutôt adapté à une navigation en équipage et non en solo. C’est un équipage de 5 marins qui était à bord pour l’Ocean Race !
L’IMOCA Groupe Dubreuil portait précédemment le nom de 11TH HOUR RACING TEAM – MĀLAMA.
Il faut construit par l’architecte Guillaume Verdier en 2021 (CDK Technologies).
La mise à l’eau date du 24 août 2021.
Palmarès du bateau :
2024-25 : 3ème place du Vendée Globe
2024 : New York Vendée – Les Sables d’Olonne – 4ème
2024 : The Transat CIC – 10ème
2023 : Retour à La Base – 19ème
2023 : Transat Café L’Or – 18ème
2023 : The Ocean Race – Vainqueur
2022 : Défi Azimut-Lorient Agglomération – Vainqueur
2021 : Transat Café L’Or – 13ème
2021 : Défi Azimut-Lorient Agglomération – Abandon: – 3ème
Des adaptations ont été réalisées avant le départ, assez rapidement car Paul-Henri Dubreuil a pris une décision remarquable mais tardive (en juillet 2023 soit à peine 17 mois avant le départ….).
Repartir avec le même bateau en poursuivant les adaptations ?
Trouver un autre Imoca, encore plus performant et adapté ?
© Photo : Le Reporter sablais
Sébastien Simon n’a pas voulu se prononcer pour le Vendée Globe 2028. A deux ou trois reprises, il nous a annoncé qu’il ne pouvait rien dire, que s’il y avait une annonce c’est bien sûr Paul-Henri qui la fera.
3ème et sur le podium, c’est très bien : Sébastien comme Paul-Henri s’en sont satisfait.
Un très beau podium mais aui a presque le goût d’une victoire !
Mais maintenant, il ne suffit plus de se satisfaire d’une belle place, il faut entrer dans l’histoire de la course au large, dans l’histoire du Vendée Globe.
Alors, certes, c’est Paul-Henri qui fera l’annonce mais Sébastien a tout de même pris les devants, lui dont le rêve est de gagner le Vendée Globe.
« Aucun Imoca de la génération 2024 ne pourra gagner le Vendée Globe 2028 » a déclaré Sébastien Simon, qui lui rappelons-le naviguait sur un Imoca de 2021, autant dire un bateau de l’ère glaciaire !
© Photos : Le Reporter sablais
Cela signifie, à notre sens, qu’il y a et qu’il y aura tellement d’avancées technologiques que seul un bateau de la toute dernière génération sera en passe de gagner la prochaine édition. Les records de vitesse battus cette année montre bien que l’on va dans cette direction.
Et cela sous-entend que si le Groupe Dubreuil veut se donner tous les moyens de la victoire, il devrait se lancer dans la construction d’un redoutable nouvel Imoca, grâce à l’expertise d’architectes spécialisés et de l’équipe technique.
La course au large sans abandonner l’aviation dans laquelle Jean-Paul Dubreuil a excellé durant plusieurs décennies, notamment aux Antilles.
Mais tout cela ne fait partie que de nos suppositions…
Il n’empêche, pour un skipper d’élite il y a quatre choses rêvées :
– finir le Vendée Globe : c’est fait ;
– finir en étant sur le podium : c’est fait ;
– repartir sur un Imoca neuf de dernière génération en ayant participé à sa construction après avoir fait des choix personnels : ce n’est pas encore fait…. ;
– gagner le Vendée Globe : ce n’est pas fait….
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais
Les temps forts de sa course
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Sébastien Simon occupe la position de leader pour la première fois pendant quatre heures
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Sébastien reprend les commandes de la course à nouveau pendant quatre heures.
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Sébastien Simon s’offre le record de vitesse des 24 heures (615,33 milles soit 1139,6 km) en course et en solitaire, soit 35,47 milles de plus que le précédent record détenu par Yoann Richomme.
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Sébastien est le seul skipper à suivre Charlie Dalin au cœur d’une dépression dans l’océan Indien quand les autres préfèrent la contourner. Il creusera ainsi un écart conséquent avec le reste de la flotte.
Le foil tribord se casse alors que Groupe Dubreuil progresse vers l’Australie. « Sur bâbord amure, je vais perdre aux alentours de 30% de vitesse », confie-t-il.
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Sébastien Simon prend les commandes de la course en étant légèrement plus Nord que Charlie Dalin, il les conserve durant 16 heures.
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Un jour après Yoann Richomme et Charlie Dalin, Sébastien franchit le cap Horn. Il savoure : « jamais je n’aurais imaginé être 3e au cap Horn ! ».
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3e à l’équateur, Sébastien conforte toujours un peu plus sa 3e place.
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L’enfant du pays, Sébastien Simon, complète le podium de cette 10e édition de la plus belle des manières.