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Les Sables-d’Olonne Vendée Globe. SAUVETAGE Emmanuel Macron en direct avec Kevin Escoffier et Jean Le Cam




 

SAUVETAGE – EMMANUEL MACRON EN LIAISON DIRECTE AVEC KEVIN ESCOFFIER ET JEAN LE CAM

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SAUVETAGE – Vidéo du Directeur de Course Jacques Caraës

 

 

 

 

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SAUVETAGE REUSSI

 

A 2h18 heure française, le team PRB a été informé du sauvetage de Kevin Escoffier par Jean Le Cam. Au PC depuis le début de soirée, le Président de PRB, Jean-Jacques Laurent, a assisté minute après minute avec le directeur de course Jacques Caraës et l’ensemble de l’équipe de direction de course à toutes les opérations de sauvetage déployées pour retrouver le skipper, contraint de quitter le bord aux environs de 14h46 heure française.

 

« Il est à bord avec Jean ! On vient de le voir ». Quelques mots rapides sans plus de détail ont surgi au cœur de la nuit. Un immense soulagement pour l’ensemble du team, la famille de Kevin et tous les acteurs du Vendée Globe en mer, mais aussi à terre. Les heures depuis le dernier message envoyé de Kevin juste avant qu’il n’embarque d’urgence à bord de son radeau de survie ont été interminables. Tout a été mis en œuvre pour retrouver le Malouin ballotté dans son radeau de survie à la frontière avec l’océan Indien, à 600 milles dans le Sud-Ouest du cap de Bonne-Espérance.

Kevin a pour l’heure uniquement été aperçu à bord de YesWeCam! via une vidéo en direct car Jean Le Cam avait branché son système vidéo durant toutes les opérations de recherche. Personne n’a encore pu échanger avec le skipper de PRB qui est juste apparu souriant, emmitouflé dans sa combinaison de survie aux côtés de Jean Le Cam.

 

Jean Le Cam avec Kevin Escoffier derrière lui

 

PHOTO CI-DESSUS: Le skipper Jean Le Cam, Yes We Cam !, est en ligne avec la direction de course après avoir récupéré le skipper Kevin Escoffier, PRB, sain et sauf à bord, habillé de sa combinaison de survie étanche, après qu’il ait déclenché sa balise de secours, au siège de la course, aux Sables d’Olonne, le 1er Décembre 2020. (Photo by SAEM Vendee)

Jacques Caraës, le directeur de course raconte  : « Nous avions renvoyé Jean sur une position reçue par le CROSS Gris Nez, position émise par la balise de détresse du bord EPIRB. La simulation de dérive de Météo France correspondait aussi à cette trace. Jean a fait route à 00h15 TU (1h15 heure française) sur notre ordre pour rejoindre ce point à vitesse réduite. Il n’a trouvé personne à la position donnée. Il a ensuite repris sa route au Sud-Est pendant trois-quarts d’heure – une heure.
Alors qu’il progressait à 1,5 nœuds dans un vent de 20-25 nœuds sous voilure très réduite (3 ris dans la grand-voile et sans moteur), il a disparu de l’écran et nous l’avons entendu parler. On ne voyait plus personne. Puis, quelques minutes après 1h06 TU, soit 2h06 heure française (heure à laquelle il a dû précisément récupérer Kevin à son bord), Jean est redescendu à la table à cartes, puis nous avons vu Kevin arriver dans son dos en combinaison de survie. Ils sont apparus quelques secondes, en forme tous les deux avant que la vidéo ne coupe. Il va bien. Tout le monde va bien. Ils se remettent ! »
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Le 6 janvier 2009, lors du Vendée Globe, Vincent Riou alors skipper de PRB, avait sauvé Jean Le Cam au large du cap Horn. Cette fois, le « Roi Jean » réussit à son tour à sortir d’un très mauvais pas Kevin Escoffier. Histoire incroyable d’un sauvetage hors norme dans une course décidément extra-ordinaire !

L’ensemble du Team PRB remercie sincèrement Jean Le Cam et les trois autres skippers, Boris Herrmann, Yannick Bestaven et Sébastien Simon qui se sont investis de manière héroïque et sans relâche pour retrouver Kevin, ainsi que la direction de course, le CROSS Gris Nez et le MRCC Cape Town, qui ont remarquablement mené les opérations de recherche.

Plus d’informations à venir.
Ce communiqué a été rédigé conjointement par les équipes du Vendée Globe et le Team PRB.

 

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Kevin Escoffier a joint son équipe à terre à 8h00 ce matin et a fait le récit de sa terrible avarie et de son sauvetage exceptionnel réalisé par Jean Le Cam cette nuit au sud ouest du Cap de Bonne Espérance.
(Sources: Presse PRB)

LE RÉCIT DE KEVIN :

« C’est surréaliste ce qui s’est passé. Le bateau s’est replié sur lui-même dans une vague à 27 nœuds. J’ai entendu un crac mais honnêtement, il n’y avait pas besoin du bruit pour comprendre. J’ai regardé l’étrave, elle était à 90°. En quelques secondes, il y avait de l’eau partout. L’arrière du bateau était sous l’eau et l’étrave pointait vers le ciel. Le bateau s’est cassé en deux en avant de la cloison de mât. Il s’est comme replié. Je vous assure, je n’exagère rien… il y avait un angle de 90° entre l’arrière et l’avant du bateau.
Je n’ai rien eu le temps de faire. J’ai juste pu envoyer un message à mon équipe « Je coule. Ce n’est pas une blague. MAYDAY ».
Entre le moment où j’étais sur le pont en train de régler les voiles et le moment où je me suis retrouvé en TPS, il s’est passé même pas deux minutes. Ça a été d’une rapidité extrême.

Je suis sorti du bateau, j’ai enfilé comme j’ai pu la TPS (combinaison de survie). J’ai vu de la fumée, l’électronique qui cramait. Tout s’éteignait. Le seul reflexe que j’ai eu a été d’attraper le téléphone pour envoyer ce message et prendre la TPS que je ne matosse jamais. J’ai voulu prendre le grab bag (sac de survie) mais je n’ai pas réussi car l’eau montait.

J’ai pris le bib (radeau de survie) à l’arrière. Le bib avant n’était pas accessible, il était déjà trois mètres en dessous de l’eau. L’eau était dans le cockpit jusqu’à la porte.

J’aurais voulu rester un peu plus longtemps à bord mais je voyais bien que tout allait très vite et puis je me suis pris une déferlante et suis parti à l’eau avec le radeau.

A ce moment-là, je n’étais pas du tout rassuré… Tu es dans un radeau avec 35 nœuds de vent. Non, ce n’est pas rassurant. J’ai seulement été rassuré quand j’ai vu Jean. Mais le problème, c’était de savoir comment faire pour monter à bord avec lui.

On s’est dit 2-3 mots. C’était Verdun sur l’eau. Il a été contraint de s’éloigner un peu puis après, j’ai vu qu’il restait sur zone. Je suis resté dans le radeau jusqu’au petit matin.

Je ne savais pas si la météo allait mollir suffisamment pour permettre une manœuvre. Il était à 2 mètres de moi, il m’a envoyé la frite avec un lien mais c’était dur d’arrêter le bateau. Finalement, j’ai réussi à attraper un tube, une barre pour monter à bord. Il y avait encore de la mer, environ 3,50 mètres. C’est une épreuve dans ces conditions de monter à bord d’un 60’, d’autant plus quand tu es contraint dans tes mouvements par la TPS. Sincèrement, heureusement que je suis en forme physique car je vous assure que ce n’est pas simple.

Quand je me suis retrouvé à bord avec Jean, nous sommes tombés dans les bras l’un de l’autre. Il m’a dit « Putain, t’es à bord ! C’était chaud ! ». Et moi, je lui ai dit « Je te nique ta course, tu faisais une super course ». Il m’a répondu, « C’est pas grave, la dernière fois c’est moi qui avait mis à plat la course de Vincent ».

Pour l’instant, je n’ai aucune idée pour la suite. On va voir avec la direction de course. Là, j’ai bien dormi 2 heures, me suis reposé, j’ai mangé. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour le bateau. Je l’avais renforcé, j’ai tout fait, je n’ai pas de regret par rapport à ce que j’ai fait. »

 

Philippe Brossard-Lotz




 

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