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Les Sables-d’Olonne Vendée Globe. Le tour du monde en 60 jours sur Imoca c’est possible !




 

Les Sables-d’Olonne Vendée Globe. Le vainqueur pourrait faire le tour du monde en 60 jours !

Le dernier vainqueur, Armel Le Cléac’h avait déjà réussi un exploit. Il avait effectué son tour du monde en 74 jours.
Mais c’était il y a 4 ans, autant dire l’antiquité technologique en matière de course au large…

Les 33 skippers visent tous la victoire, c’est dans leur ADN de compétiteur sportif, même si certains se satisferont déjà de boucler le tour sans la contrainte de l’abandon pour avarie.
Mais, quelques-uns – grâce à l’appui financier de leur sponsor – n’envisagent que la victoire, non par prétention, mais parce que depuis quatre années c’est leur seul horizon.
Et donc tous les moyens technologiques et stratégiques ont été mis en oeuvre pour cela.

C’est le cas pour le britannique Alex Thomson. Arrivé aux portes de la victoire en 2012-13 (3ème) et en 2016-17 (2ème), son seul but est de remporter enfin, sur Hugo Boss, le graal, le Vendée Globe.

Et pour cela sa direction de team et son sponsor l’ont transformé; il a changé de peau. De marin au long cours surveillant sa navigation, ses voiles, la météo et l’horizon, tout en étant brulé par le soleil, il est devenu malgré lui un adepte obligé du e-Sportnautique.
A une différence près, c’est que l’on n’est toutefois pas dans le 100% virtuel comme c’est le cas pour les jeux vidéo et le e-Sport.
Alex Thomson naviguera dans la « vraie » vie… mais il sera lui aussi bardé d’électronique et cerné par les écrans. Et ses décisions seront désormais dictées par des puces…
Le skipper passera une grande partie de son temps devant des écrans transmettant des images prises par de multiples caméras embarquées surveillant à 360° les voiles, les foils et la mer.
Et aussi grâce à divers capteurs qui vont faire le lien avec le skipper et lui permettre de prendre les bonnes décisions, notamment pour la protection du bateau en cas de trop fortes charges et pressions. Sur Hugo Boss d’Alex Thomson, 350 capteurs ont été installés sur toutes les zones incontournables et essentielles: safrans, coque, gréement, foils… avec des alarmes se déclenchant dès qu’un seuil  pouvant être fatidique est atteint.
Et le pilote automatique va pouvoir directement prendre en compte toutes les données transmises par les capteurs – dont le tangage et le roulis – et les éventuelles alertes.

La gestion du temps du skipper est totalement transformée, la vie dans le cockpit est optimisée. Le skipper n’est pratiquement plus à la barre.
En plus des caméras, la construction de l’Imoca a été réalisée pour faciliter la vision par le dessus.
Le nouvel Hugo Boss a aussi été conçu pour privilégier des vitesses adaptées au Vendée Globe, en s’appuyant sur une bonne hydrodynamique et en réduisant la trainée du bateau. L’Imoca a donc été construit dans la seule optique du Vendée Globe, ce qui confirme bien le but essentiel d’Alex Thomson.
Le cockpit a été avancé et, désormais continu du pied de mât jusqu’au tableau arrière, il est complètement fermé comme le souhaitait Alex Thomson.

Mais, encore faut-il que cela soit dans les aspirations du skipper. Certains continueront à privilégier une bonne partie de la gestion à partir d’un cockpit extériorisé et protégé par la casquette.
D’autres, comme Alex Thomson, font le choix de tout centraliser et de gérer l’essentiel à partir de leurs écrans sans le besoin de « sortir » et de s’exposer aux embruns.

Cette évolution est le mal nécessaire pour tenter, aussi, de battre le record du Vendée Globe !
La technologie – et donc la gestion live des données (la data) – fait partie intégrante de la navigation sur les Imoca de dernière génération.
Selon Alex Thomson, et en fonction de la météo, un Imoca de dernière génération aidé par ses foils pourrait faire le Tour du monde dans une fourchette de « 59 à 70 jours. »

Et justement, les foils ne sont pas étrangers à ces prévisions. Utilisés à partir de l’édition 2016-17 du Vendée Globe, leur conception a été améliorée et l’amplitude autorisée est désormais de 5° afin de coller aux diverses allures.
Ces foils permettent « à partir de 12 noeuds de vent, de se soulever au-dessus de l’eau. » Mais parallèlement, ces vitesses et ces « vols » fragilisent les Imoca en raison des chocs violents qu’ils entraînent.

 

 

 

On est dans une autre logique. Le skipper, de navigateur est devenu un gestionnaire technologique pendant que le pilote automatique assure une bonne partie de la navigation et procède au choix du cap.
Pour certains observateurs, à la lumière des vitesses désormais atteintes c’est un mal nécessaire pour protéger le skipper, lui assurer un minimum de sécurité et de confort.
Cette sécurité et ce confort font appel, là aussi, à des données captées: « Oscar » est un boîtier installé par 18 des 33 skippers, en tête de mât avec 3 caméras dont 2 thermiques afin de détecter jusqu’à 600 mètres un éventuel Objet flottant non identifié (OFNI), cause de nombreuses avaries.
Trois des 33 skippers ont installé sur leurs quilles un répulsif à baleine avec le système « Pinger ».

Et plusieurs skippers ont décidé de porter une ceinture connectée permettant de rassembler en continu des données sur l’état physique et mental, l’état de fatigue, et la nécessité de sommeil aux fins de récupération.

Dans ces nouvelles conditions, le Vendée Globe reste une aventure extraordinaire, et le Tour du monde un exploit prodigieux pour ces skippers.
Mais, pour certains, la magie se réduit d’autant plus que l’on s’éloigne des conditions des aventures passées initiées par la Golden Globe ou le Boc Challenge.

 

Philippe Brossard-Lotz

Le Reporter sablais

 

 




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