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Les Sables d’Olonne Agglo – Un remplacement de vice-présidence agité




Les Sables d’Olonne Agglo – Un remplacement de vice-présidence agité

L’ordre du jour de la réunion de Les Sables d’Olonne Agglo du vendredi 29 septembre 2017 laissait entrevoir, sur 25 points, des quantités de points techniques, un point événementiel concernant la Golden Globe Race (voir nos précédents articles) et un point politique, le remplacement d’une Vice-Présidente.

Le point sur la Golden Globe Race est passé comme une lettre à la poste. Il n’en a pas été de même pour la 9ème Vice-Présidence.
Ce poste était occupé par la sénatrice Annick Billon qui, en raison de la loi contre les cumuls, a dû laisser sa place et l’a notifié par courrier en date du 28 août 2017 au Préfet de la Vendée.
Le point n°4 du Conseil d’Agglo prévoyait donc son remplacement. Ce qui n’aurait dû être qu’une formalité s’est transformé en scrutin agité…

Trois élus avaient déclaré leur candidature pour ce mandat de 9ème Vice-Président: Gérard Hecht (Château d’Olonne), Gérard Mercier (Les Sables d’Olonne) et Annick Trameçon (Château d’Olonne). Gérard Mercier, absent, fit annoncer son désistement par un des élus présents mais ce désistement n’ayant pas été fait officiellement sa candidature fut juridiquement maintenue. Mais le problème n’était pas là.
Il était dans la candidature de deux élus du Château d’Olonne, chacun faisant partie de la majorité mais cependant dans deux camps différents….

Rappelons que les conseillers communautaires (de l’Agglo) sont élus parmi les conseillers municipaux de chacune des communes membres de l’Agglo. On retrouve donc à l’Agglo des courants politiques ou d’influences propres à chacune des communes.
Didier Gallot, maire des Sables d’Olonne, annonça qu’il voulait intervenir sur un point technique, ajoutant immédiatement qu’il n’avait rien contre Gérard Hecht, l’un des candidats. Didier Gallot, donnant comme exemple ceux d’Armel Pécheul, Hortense de Beauchaine ou Brigitte Tesson, soutint que tous les candidats jusqu’alors avaient le soutien des maires qui les avaient présentés. Il se déclara donc surpris de cette candidature « individuelle » et annonça qu’il voterait en conséquence pour la candidate présentée par le maire du Château d’Olonne, Annick Trameçon.

Deux visions qui s’opposent implacablement: d’un côté un parrainage et une désignation par un maire, de l’autre le droit pour tout citoyen de se présenter démocratiquement à une élection.
Pour Didier Gallot, il s’agit surtout de « conserver la sérénité la plus absolue. Les règles c’est d’ailleurs fait pour ça. »
« Mais ajoute-t-il, je voulais savoir ce que les autres maires en pensent » pour expliciter la raison de sa demande de décaler cette question à l’ordre du jour en raison d’un maire qui devait arriver avec un peu de retard.

Annick Billon (Château d’Olonne) indiqua qu’elle respectait la position de Didier Gallot mais que l’expérience lui avait montré que l’on ne pouvait pas se fier au processus de candidature, l’une de ses demandes auprès du maire du Château d’Olonne n’étant jamais arrivée jusqu’au Bureau de l’Agglomération…
Elle explique donc que pour éviter une nouvelle fois de se retrouver devant le fait accompli, Gérard Hecht avait déposé sa candidature de manière individuelle. Annick Billon déclara aussi qu’elle souhaitait que les règles ne soient pas à géométrie variable, s’étonna que depuis trois semaines on ne parlait que de cette candidature « individuelle » de Gérard Hecht, et regretta donc que l’on ne parla que de personnes au lieu de projets au bénéfice du territoire.

L’élection municipale de 2019 s’invite au débat
On subodore que Didier Gallot souhaiterait se présenter aux élections municipales de 2019, celles internes issues de la fusion. Certains le soupçonnent même de se rapprocher du maire du Château d’Olonne, Joël Mercier, afin d’asseoir sa candidature.
Dans l’élection pour la 9ème Vice-Présidence dont nous parlions plus haut, Annick Billon n’hésita pas lors du Conseil d’Agglo à critiquer des règles qui ne sont pas les mêmes pour tout le monde (la liste majoritaire du Château s’étant réunie pour proposer un candidat ce qui ne se serait jamais fait auparavant) et à vitupérer contre « les calculs politiciens pour les candidatures de 2019. »
Extrapolation ou bonne vision? La critique se veut en tout cas directe: si Didier Gallot soutient ainsi ouvertement l’obligation de passer par l’avis du maire, donc de favoriser le choix d’Annick Trameçon – soutenue par Joël Mercier – au détriment du candidat individuel Gérard Hecht, c’est qu’il en attend un retour politique.
Didier Gallot se contente de répondre: « Ton intervention illustre mon propos » (NDLR: ce qui signifie que la polémique, l’opposition entre deux camps, les répercussions qui peuvent en découler montrent que, pour une sérénité au sein de l’assemblée des élus de l’Agglo, il serait bien mieux, aux yeux de Didier Gallot, que le choix du maire soit avalisé.)

Joël Mercier, maire du Château d’Olonne, intervint alors, expliquant qu’en raison de longs débats, finalement la candidature soutenue d’Annick Trameçon avait été tardive. Il indiqua au surplus qu’au départ le souhait était de présenter Isabelle Doat mais que l’équipe municipale avait estimé que celle d’Annick Trameçon était la plus appropriée (NDLR: le conflit entre Yannick Moreau et Isabelle Doat, le problème de la suppression par Yannick Moreau de ses délégations rendait sans doute cette candidature impossible.) Joël Mercier acheva son intervention en précisant que s’il présentait un candidat chacun des élus pouvait voter comme il le souhaitait.

Le candidat Gérard Hecht intervint pour expliciter sa candidature: adjoint aux sports à la Mairie du Château d’Olonne, également chargé des sports à l’ancienne Communauté de Communes des Olonnes, il considérait que sa candidature était logique (le mandat d’Annick Billon comportait la délégation sports.) Il ajouta qu’il avait annoncé sa candidature au Maire du Château le 8 septembre 2017, qu’il ne fallait pas voir sa candidature comme une candidature « contre » mais « pour » avec le souci du bien commun.
L’autre candidate, Annick Trameçon, déclara qu’en général c’était la position du maire qui avait toute sa légitimité, qu’elle avait été choisie alors que l’autre candidat s’était autoproclamé. Elle indiqua aussi qu’elle était adjointe au Maire chargée de la jeunesse et de l’éducation.

Le Président de l’Agglo, Yannick Moreau, intervint de manière brève, en rappelant que ses autres vices-présidents avaient leurs délégations et qu’il s’agissait bien pour le mandat de ce 9ème vice-président d’une délégation aux sports.
Quant à M. Chabot, il déclara vouloir soutenir, comme Didier Gallot, les candidats proposés par un maire.

Les statuts de l’Agglo prévoient un vote à bulletins secrets, mais Anthony Pitalier demanda qu’en raison du contexte l’isoloir soit de mise.
Pendant tout le calcul des votes, les résultats furent très serrés, mais c’est finalement le candidat individuel Gérard Hecht, le spécialiste du sport, qui fut choisi par 26 voix à 22.
L’Agglo – à 7 villes – n’est pas le Pays des Olonnes – à 3 villes. Mais au gré des courants qui se dessinent, des alliances qui semblent apparaître ou se profiler, certains voient dans ce résultat – 26 à 22 – une des premières statistiques à sortir du chapeau entre deux camps qui pourraient se trouver face à face en janvier 2019 pour l’élection du maire de New-Les Sables d’Olonne, la ville élargie.
Mais comme tout le monde le sait, un résultat à l’instant T n’est jamais celui de l’instant T+X.
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

 




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