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Le PLU des Sables d’Olonne attaqué en justice !

Lors de la campagne pour les Municipales (23 et 30 mars 2014), l’équipe du candidat Didier Gallot (divers droite) avait intégré à son programme un paragraphe dédié à l’Urbanisme avec le slogan suivant « Promouvoir un urbanisme maîtrisé et aéré ».
Le point essentiel de ce paragraphe concernait le Plan Local d’Urbanisme et était ainsi rédigé « réviser immédiatement le Plan local d’Urbanisme pour sauvegarder l’habitat individuel et limiter les ensembles collectifs vides dix mois sur douze ».

En parallèle, il y avait une volonté de cesser le bétonnage réalisé pendant des décennies aux Sables d’Olonne, bétonnage ayant fait disparaître de nombreux joyaux architecturaux, notamment de belles villas en front de mer, et d’orienter toutes les nouvelles constructions aux Sables d’Olonne vers une architecture dite balnéaire.

Pour parvenir à leurs objectifs assez rapidement, les élus de la nouvelle équipe municipale ont opté pour une modification du PLU plutôt que pour une révision, plus lourde, plus longue, plus contraignante qui ne devrait être envisagée qu’à l’issue d’une fusion à 2 ou à 3 entre communes du pays des Olonnes.

Parmi les modifications du PLU, désormais modifié, figurent la diminution des hauteurs autorisées et le renforcement des règles d’implantation des constructions par rapport à leur voisinage ; les hauteurs sur le quartier de la Chaume sont limitées à R+1 (rez-de-chaussée + 1 étage) alors que dans l’ancien PLU certains secteurs permettaient des constructions à R+4 ;  autre exemple, le secteur de l’ancien hôpital est désormais limité à R+2 (contre précédemment R+3 ou 4). De plus la notion de « combles » est clairement définie afin d’éviter la construction d’un étage plein supplémentaire (voir notre article complet:
http://www.lereportersablais.com/plan-local-durbanisme-plu-ce-quil-faut-retenir/ ).

Les dégâts collatéraux d’un changement de PLU
Mais, comme toujours, lorsque des décisions sont prises, elles peuvent entraîner des déceptions pour ceux qui pensent que cela leur est préjudiciable – les promoteurs immobiliers – ou pour quelques particuliers qui peuvent parfois subir des dégâts collatéraux….

Entre le Casino des Atlantes et le chenal, la Promenade Joffre possédait un éventail de villas pleines de charme. Hélas, en raison de la cupidité de certains et du laxisme des élus de l’époque, des permis de construire (et de détruire…) ont été accordées au fil des décennies au point de défigurer l’un des lieux les plus emblématiques des Sables d’Olonne des années 1875-1930. Trois villas avaient réussi à survivre à l’anarchie destructrice, mais désormais il n’en reste plus qu’une, la Villa La Chimère (anciennement Villa Margot) construite vers 1875-76.

Et elle est désormais protégée dans le cadre du PLU modifié voulu par la Ville : s’il ne doit en rester qu’une, il n’en restera qu’une, ce sera certes le dernier vestige de la Promenade Joffre mais le témoin du 19ème siècle balnéaire aux Sables d’Olonne.

Un recours contre le PLU devant le Tribunal
Mais la famille propriétaire de la Villa La Chimère ne l’entend pas ainsi et elle a déposé un recours contre le PLU devant le Tribunal administratif de Nantes. Car le nouveau PLU est venu contrecarrer tous leurs projets. Des projets qu’ils avaient présentés aux élus municipaux précédents et qui consistaient essentiellement en une vente à un promoteur. Une longue succession, des décisions tardives et ce qui était presque finalisé s’est transformé en manque à gagner financier.
Interrogé par Le Reporter sablais, l’un des descendants a indiqué que la valeur envisagée auprès d’un promoteur pouvait être estimée à 3 millions d’€ ramenée à 1,5 million d’€ environ si c’est la seule villa qui est vendue telle quelle, soit une perte de 1,5 million d’€. D’où la décision de déposer un recours devant le Tribunal administratif, recours formé par deux des descendants.

La Villa La Chimère aux Sables d'Olonne
La Villa La Chimère aux Sables d’Olonne

A ce prix là nous ne sommes pas vendeurs !
Un acheteur s’est fait connaître pour la villa apparemment pour ce même prix, mais le descendant nous l’a affirmé : « A ce prix là, nous ne sommes pas vendeurs, on la gardera et c’est un membre de la famille qui la conservera ».
Il faudra malgré tout compter sans doute pour environ 500.000 € de travaux, car La Chimère n’a pas été entretenue depuis longtemps, d’abord en raison de l’âge avancée de la chef de famille disparue en 2010, et aussi en raison du projet de vente à un promoteur.
« Cette villa c’est désormais une dent isolée, on aurait compris si les trois dernières villas avaient été protégées » ajoute au surplus notre interlocuteur.
Raisons financières ou raison architecturales, c’est en tout cas le Tribunal administratif qui tranchera entre la Ville des Sables d’Olonne qui entend défendre ses derniers trésors architecturaux et des particuliers qui, bien que très attachés à leur ville, n’entendent pas être les seuls perdants d’évolutions protectrices – à l’échelle de la ville – tardives mais nécessaires.
Le dossier reste malgré tout juridique : en effet, deux demandes séparées de permis de construire, à l’initiative de deux des descendants, avaient été déposés avant l’instauration du nouveau PLU, ce qui semble avoir créé une sorte de confusion dans une éventuelle attribution du permis. Mais les demandes ayant précédé le PLU, les descendants s’appuient sur cette antériorité pour essayer d’obtenir gain de cause.

Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

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