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France Sexualité – Une enquête révèle l’accroissement des problèmes d’érection et la permanence du tabou

 


 

La variété des sondages est large. A l’IFOP comme dans les autres instituts de sondage. L’éventail permet de passer d’un petit sondage local à propos des Municipales à une enquête sur la sexualité.
Le second est souvent plus « bandant » que le premier.

Juste avant l’été – 21 mai 2019 – a été publiée une enquête menée auprès d’un échantillon de 1 957 personnes à l’occasion du lancement d’un site www.charles.co

A l’occasion du lancement de Charles.co, une plateforme de santé dédiée aux hommes, le Pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » de l’Ifop publie une grande enquête sur les troubles érectiles qui met en lumière une hausse de la prévalence de la dysfonction érectile notamment sous l’effet de l’hyper-connexion aux écrans, les difficultés des Français à aborder ce type de pathologie avec un professionnel de santé et la tendance – notamment des plus jeunes – à recourir à des produits dangereux  (ex : drogue, alcool, aphrodisiaques) leur évitant de suivre un parcours de soins dans lequel ils devraient assumer un type de « défaillance » sans doute inconciliable avec leur vision de la virilité. Réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population masculine de taille conséquente (1 957 hommes âgés de 18 ans et plus), cette enquête s’avère en effet riche en surprises et en enseignements.

 

LES CHIFFRES-CLÉS DE L’ENQUÊTE

Problèmes d’érection: Six hommes sur dix (61%) en ont déjà rencontré au moins une fois au cours de leur vie, soit une proportion en hausse continue au cours des quinze dernières années si l’on se fie au niveau de prévalence beaucoup plus faible mesuré auprès des Français en 2005 (44%).

Statistiques Erection

Influences: Parmi les variables lourdes jouant sur ce type de troubles, on retrouve naturellement l’âge, le stress ou le lieu de résidence : les hommes habitant en agglomération parisienne y sont nettement plus sujets (46%) que les ruraux (36%). Mais pour la première fois en France, l’étude montre aussi l’impact que la dépendance aux écrans peut avoir sur la libido masculine.
Ainsi, chez les moins de 35 ans, la proportion de victimes de troubles du désir ou de problème d’érection s’avère ainsi nettement supérieure à la moyenne (33%) chez les hommes visionnant quotidiennement des vidéos pornographiques (55%), leurs réseaux sociaux (39%), les applis d’information (41%) ou les films et séries (38%).

 

Statistiques Excuses

 

Un problème toujours tabou
Le problème est toujours tabou, aussi bien dans les échanges avec le conjoint qu’avec le médecin
La propension de la gent masculine à verbaliser leurs problèmes d’érection reste faible… Un homme sur trois (33%) reconnaît avoir déjà donné à son conjoint une fausse excuse pour masquer un problème sexuel, la fatigue physique étant l’argument le plus avancé (78%), sans doute parce qu’il met moins en cause leur virilité qu’un problème d’ordre psychologique.

Les alternatives
Cocaine, binge-drinking, aphrodisiaques… les alternatives au viagra vers lesquelles se tournent les jeunes Ils sont 66 % à avoir déjà eu recours à au moins un mode de stimulation afin d’avoir une érection plus forte ou plus longue. Il peut s’agir de vidéos ou images pornographiques (62 %) mais également le fait de repenser à des rapports sexuels précédents (59 %), de prendre de l’alcool (24 %), des médicaments améliorant l’érection (38 %) ou des produits aphrodisiaques (17 %).


POINT DE VUE »
« Si les hommes admettent de plus en plus avoir déjà eu des troubles érectiles, cette enquête montre que « la panne sexuelle » reste un profond tabou dans la gent masculine aussi bien dans leur relation de couple que dans leurs rapports avec les professionnels de santé : les hommes étant toujours aussi peu nombreux à passer le seuil d’un cabinet médical pour tenter une prise en charge thérapeutique du problème.

Or l’impact que peuvent avoir ces troubles érectiles sur la perception de leur virilité génère tout un ensemble de complexes qui amènent certains – notamment les plus jeunes – à avoir recours à des substituts dangereux (ex : drogue, alcool, produits aphrodisiaques…) pour résoudre les difficultés qu’ils peuvent rencontrer, notamment lors de l’entrée dans la vie sexuelle adulte ou au tout début d’une relation. Chez ces jeunes biberonnés à la « culture porn », on ne peut en effet que déplorer un recours à divers alternatifs aux médicaments sexo-actifs qui reflète sans doute leur angoisse de ne pas assurer une érection soutenue en toute circonstance et plus largement à satisfaire leurs partenaires.

Si de nouveaux services peuvent indéniablement accroître la prise en charge thérapeutique des problèmes érectiles en facilitant l’accès à des consultations de spécialistes ou à des médicaments fiables, la lutte contre les troubles d’érection nécessite aussi de s’attaquer à certains freins d’ordre culturel au premier rang desquels les injonctions à la virilité qui ancrent dans les esprits une vision très « érectocentrique » de la sexualité masculine. »

François KRAUS, directeur de pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » à l’Ifop

Tous les résultats et graphiques de l’enquête:
https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2014/05/116347_Rapport_ifop_CHARLES_2019.05.20.pdf

Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

 

 

 

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