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Vendée Globe – Arrivée d’Eric Bellion: l’humanisme à fleur de peau




Il y avait encore beaucoup de monde pour l’arrivée d’Eric Bellion. L’effet Vendée Globe mais aussi car le personnage inspire le respect. Loin d’être un professionnel du nautisme, il a tenté une aventure folle, le Vendée Globe, davantage pour aller à la découverte de lui-même que pour réaliser un exploit. Et aussi car son discours est empreint d’humanisme. Son credo, c’est accepter l’autre – l’autre être humain – dans sa différence.

Touché psychologiquement par les dernières dépressions qu’il a rencontrées, Eric Bellion a failli tout abandonner dans les dernières 48 heures: « Il y a quelques jours encore je me demandais comment j’allais faire pour terminer. » Problèmes de safran, de grand voile, électricité défaillante…. il énumère durant la conférence de presse tous les soucis qu’il a rencontrés. Mais de cet amas de problèmes, il arrive à extirper les belles choses qui font le Vendée Globe. Il le dit lui-même, le Vendée Globe c’est dingue car il arrive à vous faire aller au bout de vos possibilités, il montre toutes les capacités de l’être humain:
« Le déclic c’était au large des Kerguelen, une grosse dépression arrivait très Nord. Soit je pouvais subir soit agir, c’est à dire partir plein Nord et surfer la dépression. J’arrête d’avoir la trouille au ventre! Je me suis pris une énorme baston dans la gueule. J’ai eu un problème de moteur que j’ai dû résoudre en plein tempête. »

Eric Bellion, éprouvé mais souriant

Puis, il ajoute:
« J’ai vécu en trois mois ce qu’on vit en 10 ou 15 ans à terre. Dans la vie on a des soucis, il faut être créatif mais sur un Vendée Globe c’est quotidien. Tous les jours on a un problème et il faut trouver une solution pour le régler. Tous les jours de nouvelles expériences. Tous les jours on découvre une nouvelle facette de sa personnalité. J’ai ramené de la force, des antidotes contre la peur, de l’envie, une force créatrice. J’ai l’impression que ma vision de la vie est à 360°. Le Vendée Globe a changé ma vie. »
Arrivé 9ème pour ce Vendée Globe, et premier bizuth, il ne faut pas oublier qu’Eric Bellion était inexpérimenté en navigation solitaire:
« Il y a trois ans, j’étais en Antarctique et je me suis dit que j’allais faire le Vendée Globe. Je n’avais jamais navigué en solitaire. Je ne savais pas où j’allais. Avec le recul je ne sais pas si j’y serais allé. Je suis allé voir Michel Desjoyeaux, j’ai acheté un bateau. Et tout à coup on se trouve une équipe et on est dans le chenal avec des dizaines de milliers de personnes. J’ai mis 5 jours à me sortir de ça. J’étais pétrifié. »
Comme un seul Homme , ce n’est surtout pas un concept, c’est une aventure humaine, une manière de montrer que l’on peut vivre sans avoir d’oeillères, en prenant en compte l’autre, en ayant une attitude positive et humaniste. C’est le refus des clones humains et l’acceptation de son prochain en tant qu’individu, différent de soi.

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Eric Bellion et Yves Auvinet: un grand respect mutuel

 

Un grand respect l’un pour l’autre
Alors, bien sûr, dans ce discours il peut y avoir des lieux communs, des idées reçues. Mais ce n’est pas du tout comme cela que le public l’a pris, bien au contraire. A chaque intervention d’Eric Bellion expliquant les raisons de son engagement, celui-ci avait droit à un tonnerre d’applaudissements. A plusieurs reprises, Eric Bellion eut droit à une standing ovation! Une manière de montrer que dans le monde actuel, touché par le terrorisme et l’individualisme, cela faisait du bien d’entendre un discours porteur d’avenir.
Un peu auparavant, sur le podium – et alors que bien souvent les discours peuvent être composé de banalités – Yves Auvinet (prés. du Conseil dép. de Vendée et du Vendée Globe) réussit un superbe discours dans lequel il mit en avant l’originalité du projet d’Eric Bellion, appuyé par 14 mécènes anonymes, tout en soulignant l’humanisme de son action. La preuve que le Vendée Globe pouvait aller au-delà d’une très grande course nautique et que cela pouvait transcender les hommes et les esprits. Yves Auvinet et Eric Bellion se sont alors pris dans les bras, montrant ainsi le grand respect qu’ils avaient l’un pour l’autre.

Arrivée d’Eric Bellion dans le chenal

Eric Bellion ne repartira pas
Eric Bellion ne refera pas le Vendée Globe. Pour lui, chaque aventure doit être une découverte et doit donc être unique. Il repartira vers d’autres aventures, et continuera à essayer de jouer un rôle pédagogique en mettant en relief les nécessaires valeurs humaines:
« Je n’irai pas faire un autre Vendée Globe et c’est ça qui rendra celui-ci unique. (Durant la course) je savourais chaque instant, même les galères!  »
Mais il continuera à aller à la rencontre des autres: ainsi, il veut aller déjeuner avec chacun des skippers; une manière de continuer l’aventure du Vendée Globe, mais cette fois-ci au travers des récits de ces aventuriers dont certains sont pour lui « des extra-terrestres« :
« Armel est un champion hors catégorie. Je n’ose même pas imaginer ce qu’ils ont vécu avec Alex. Ce sont des extraterrestres. Ce fut un rêve pour moi de participer à mon petit niveau au Vendée Globe avec ces sportifs de l’extrême. »
A la fin de son intervention, Eric Bellion remercia vivement le directeur de course, Jacques Caraës, pour le soutien qu’il lui avait apporté durant les fortes dépressions qui l’avaient éprouvé.
Eric Bellion, une exception dans son genre. Une preuve que si les sélections au Vendée Globe ne doivent pas être ouvertes à tous les vents… elles ne doivent pas non plus rejeter les particularités.
Ci-dessous vidéo de l’arrivée d’Eric Bellion
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais 




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