Les Sables-d’Olonne Vendée. Les quais de La Chaume bientôt transformés

Entre 1863 et 1865, Les Sables d’Olonne a entrepris ou projeté de gros travaux pour son port et son chenal.
Un empierrement sur le barrage éclusé du fond du port, ainsi que le long des cales de construction, des améliorations pour le bassin à flot, la réparation d’avaries sur la grande écluse de chasse et pour l’une des portes de la grande écluse. Et le rejointement de la grande jetée.
Mais aussi la construction de deux brise-lames (adjugés le 27 juin 1863) et la prolongation de la jetée St-Nicolas !

Autant dire que le port et le chenal sont en perpétuels travaux (tous ces travaux ont été autorisés par un décret en date du 8 janvier 1863).

Et le 1er avril 1864, le Ministre des Travaux publics a approuvé la constuction d’un parapet sur le quai de La Chaume.
Photo en 1905: le parapet garde toute son utilité…

Les quais de La Chaume, perdront progressivement leur allure de petit chemin de terre (photo ci-dessous) lors de différents élargissements, et encore plus vers 1960 devant la Villa Tertrais-Chailley lorsque les autorités municipales créeront une portion de la route Bleue projetée entre Fromentine et l’Aiguillon-sur-Mer .

 

Dans les années 1950 à 1975, il y a une certaine obsession du tourisme, avec ses apports financiers mais aussi ses excès.
Les Sables d’Olonne se transforme. Apparaissent de nombreux immeubles sur le Remblai, mais aussi sur la côte chaumoise autour des trois villas de la Corniche.
Le succès touristique oblige à des transformations. Si Le Remblai a été prolongé depuis fort longtemps à l’Est (vers la Rudelière) avec ses petits chalets de bord de mer, il reste de nombreux problèmes de circulation, tant routière que piétonnière. C’est pourquoi la place du palais de Justice – qui comportait des escaliers – est transformée avec un passage routier. Et des escaliers ou passages sont créés ici ou là pour permettre un accès depuis le coeur de ville vers la mer.

On voit sur cette belle photo d’une cérémonie religieuse sur le quai George V à La Chaume en 1937, que celui-ci est encore très étroit.

La voiture est alors reine. C’est essentiellement pour elle que l’on crée trois extensions sur pilotis:
– sur le côté ouest, face à l’actuel immeuble Miramar, le Remblai était très étroit. Lors de la rénovation effectuée par l’architecte de la Ville Maurice Durand vers 1950, la route est agrandie et le choix est fait de le faire sur pilotis afin de ne pas réduire visuellement la plage et permettre l’installation de cabines de bains sous cette avancée;
– la deuxième se situe sur les quais des sables, face à l’ancienne poissonnerie (désormais détruite), à deux pas de la criée et de la poissonnerie-pilote. Une large étendue a été réalisée afin d’y installer un parking;
– enfin, la troisième se situe sur la quai de La Chaume, trop étroit à l’origine pour accepter une circulation routière soutenue. Là aussi, même si ça ne se voit pas trop, a été réalisée une avancée.

Ci-dessous les pilotis ayant servi à l’agrandissement du quai de La Chaume.

 

L’élargissement du quai George V a été réalisée en 1962
Cette construction en pilotis (piles) pour l’agrandissement du quai a été réalisée en 1962, il y a presque 60 ans !
Cela a permis d’obtenir un quai d’une largeur de 7m15 / 7m50.
Ce nouveau quai a été réalisé en béton armé et repose, côté ville, sur l’ancien quai en maçonnerie.
Côté chenal, il est supporté par des piles en béton qui ont comme fondation les rochers situés sur la grève (avec des épis en enrochements sous l’ouvrage). Cette conception permet une atténuation de la houle qui se disperse, d’abord dans le chenal puis dans le bassin du port.

 

 

 

Fragilisation de la structure
Cette plate-forme routière et piétonnière en béton commence, avec le temps, à connaître des désordres dus à l’agression de l’oxygène de l’air, et au sel qui a fini par pénétrer le béton.
Les piles, les poutres, les entretoises, le hourdis, les armatures présentent des éclats, des fissures, de l’oxydation ou de la rouille.
Bien entendu, un suivi régulier par inspection a été régulièrement effectué. Et il apparaît que les dégradations se poursuivent, fragilisant l’ouvrage.

 

Etapes sous la Maîtrise d’oeuvre du Département de la Vendée
Dès 2014, le Département – en tant que maître d’oeuvre – a lancé une mission pour la réparation du quai, et une consultation (appel d’offres) a été lancée en 2019 pour ces travaux. Elle a été déclarée sans suite car les montants des offres reçues « se trouvaient très largement au-dessus des estimations. »
Les étapes suivantes ont consisté à l’étude des réparations des (seules) parties endommagées, ainsi qu’à des échanges et retours d’expérience. Ce qui a amené le département a prendre la décision d’une reconstruction globale du quai.

 

LES TRAVAUX DE RECONSTRUCTION DU QUAI GEORGE V*
(* il s’agit du roi d’Angleterre George V. Le prénom George ne prend pas de « s » chez les anglo-saxons).

Rappelons que – même s’il lui arrive de déléguer, par exemple par concession à la CCI – c’est le département de la Vendée qui a toutes les prérogatives en matière de gestion des ports.
C’est donc lui qui est le maître d’oeuvre concernant ces travaux sur les quais de La Chaume.

La zone concernée va de l’éperon de La Chaume à la Place de l’Ormeau soit environ 175 mètres.

 

Durée approximative des différentes phases 20 mois:
– études préliminaires géotechniques et d’agitation* (3 mois), étude réglementaire et l’autorisation environnementale (2 mois), étude de projet (3 semaines), passation de marché de travaux avec DCE (2 semaines), analyse des offres (1 semaine), examen de conformité et visa (4 mois).
L’exécution du marché de travaux est prévue sur une durée de 10 mois.
(*Agitation: l’étude permettra de comparer l’agitation dans le port dans l’état actuel avec une modélisation tenant compte de l’état futur projeté, selon les diverses solutions envisagées. devront donc être étudiés les incidences pour un quai sur pieux ou pour un quai « plein », ainsi que les éventuels élargissements);
(Note importante: après l’étude réglementaire une procédure sera décidée par l’autorité environnementale (DREAL). Selon la configuration des travaux décidée pourra être ajoutée une étude d’impact complète – Loi sur l’eau).

Il est à noter que la Ville des Sables d’Olonne a demandé que soient étudiées durant ces phases les possibilités d’élargissement du quai sur le chenal afin de pouvoir y réaliser des aménagements de voirie urbaine.
Les options qui devront être étudiées vont de + 1 mètre à + 4 mètres.

Les travaux devront être réalisés hors période estivale, et les circulations routière et piétonne (voirie communale) devront être au moins partiellement maintenues.
Bien entendu, la conception devra tenir compte de l’agitation due à la houle et à sa répercussion dans le port (la dernière étude d’agitation réalisée date de 2003).
Au minimum, 3 solutions techniques, architecturales, d’implantation et d’insertion dans le paysage devront être présentées.

Les travaux avoisineront 4 millions d’€ HT

Philippe Brossard-Lotz

Le Reporter sablais

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