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Les Sables d’Olonne : bien que lilliputienne, Arthot en a fait une grande !

Et alors que quelques-uns tentent, difficilement et depuis des décennies, de faire passer Les Sables d’Olonne de 15 à 45.000 habitants, Jean-Marc Arthot réussit l’exploit, par le biais d’une seule exposition, de la faire entrer dans la cour des grandes ! D’une lilliputienne il a fait l’égale des grandes métropoles, en tout cas de New-York. Cet homme est-il un génie ou cache-t-il un secret ? Nous avons enquêté…

Jean-Marc Arthot et Claire Legrand, chargée de la Culture
Jean-Marc Arthot et Claire Legrand, chargée de la Culture

Avant que l’exposition NEW LES SABLES n’ait lieu au Palais des Congrès des Atlantes aux Sables d’Olonne, nous avions pu voir quelques rares photos qui passaient sous le manteau comme des pièces licencieuses. On y voyait du noir et blanc, la statue de la Liberté et notre Pendule du Remblai ! Que venait donc faire notre Pendule sur ces photos américaines entre la statue de la Liberté et les gratte-ciels ? On le sait depuis fort longtemps, certaines villes sont jalouses de notre Pendule, véritable joyau digne de la Tour Eiffel ou de la statue de la Liberté. La CIA fourbissait-elle un plan pour s’emparer de notre Pendule ?

Exposition NEW LES SABLES ©Jean-Marc Arthot
Exposition NEW LES SABLES ©Jean-Marc Arthot

A l’annonce du vernissage, nous nous sommes interrogés en déambulant sur la plage. Avouons-le, nous n’étions pas très enclin à quitter le sable pour aller voir ce qui n’était peut-être que du photo-montage photoshopé. Qu’importe l’envie, la soif de la découverte fut la plus forte. Là, placardées devant les grandes baies vitrées des Atlantes se trouvaient alignées les unes à côté des autres, comme des condamnés devant un peloton d’exécution, 27 photos prêtes à recevoir en plein coeur les balles de la critique.
Au milieu de  l’aéropage des Sables d’Olonne, un artiste habillé tout de noir – sans doute pour être en harmonie avec ses photos géantes noires et blanches – apportait quelques explications sur sa passion. Il habitait Nantes, il avait découvert Les Sables d’Olonne lors de vacances estivales alors qu’il était adolescent, collégien et lycéen en Vendée et, depuis, il était resté très attaché à cette ville et à ce département.
Mais, de là à vouloir transmettre ses « Hallucinations » visuelles aux Sablais et Chaumois, sans hallucinogènes, il y avait un grand pas que Jean-Marc Arthot osa franchir avec courage. Voilà qui n’était pas anodin !

Nous l’avons interrogé, il a tout avoué !
Artiste dans l’âme, Jean-Marc Arthot est un spécialiste de l’identité visuelle, du design et du packaging, épris des Sables d’Olonne et fasciné par New-York. Lors de voyages à New-York, il photographie les monuments, les gratte-ciels ; l’idée de réaliser quelque chose avec Les Sables d’Olonne semble émerger d’elle-même.
Le vernissage aux Atlantes coïncidait avec l’annonce du départ prochain de la course New-York – Les Sables: l’occasion de lui demander si son exposition avait un lien avec la course. « Pas directement » répond-il, alors peut-être une forme de coïncidence qui tombe à pic, avons-nous pensé. Le projet semble en fait partir de loin……. Ce projet a mûri au point de le faire passer d’une passion à une obsession. New-York, New-York, New-York…… des mots qui résonnent en lui comme une obsession. Plus précisément, lors d’un voyage à New-York en 2015, alors qu’il apprend que sera lancée la course New-York Les Sables, la vision d’une marina lui fait entrevoir une vision de double exposition photo, l’une aux Sables et sa pendante à New-York.
Jean-Marc Arthot a alors effectué plusieurs voyages à New-York durant lesquels il étudie précisément l’architecture new-yorkaise et photographie à tout-va, en voiture, en métro, en ferry bien sûr et même en hélicoptère ! Les angles, la profondeur, les ombres, les densités de couleur, les nuances de gris, tout devait être parfait au millième de millimètre afin de réussir à fondre sur des photos artistiques les environnements architecturaux des Sables d’Olonne et ceux de New-York.
Quelques centaines d’heures de travail furent nécessaires pour traiter et travailler les photos à l’ancienne, trouver les emplacements adéquats de chaque monument dans l’espace photographique, assembler les négatifs…. La moindre petite erreur sur une ombre, une perspective ou une nuance et c’est l’ensemble de la photo qui aurait sonné faux! Certes la ville obtenue est imaginaire, tout est surréaliste mais doit malgré tout rester crédible en matière de montage.
« La perspective vers le ciel » nous dit-il, est l’élément le plus important. A tel point qu’il est reparti une fois à New-York pour reprendre des clichés pour lesquels cette perspective n’était pas satisfaisante. On a une conscience professionnelle du travail bien fait ou on n’en n’a pas !

 

Des photos qui fascinent

Jean-Marc Arthot - Expo Hallucinations photographiques
Jean-Marc Arthot – Expo Hallucinations photographiques

Le résultat est assez fascinant, il faut bien l’avouer. Il ne s’agit pas d’un banal photo-montage mais bien d’un travail artistique de haut vol à partir de photos argentiques. Ces 27 photos exposées fascinent plus qu’elles n’éblouissent. Elles fascinent car elles font entrer tout un chacun dans un univers irréel mais particulièrement touchant. Il y a une force symbolique dans ces photos présentant des monuments sablais au coeur de New-York ou des monuments new-yorkais au sein des Sables d’Olonne. L’artiste fait appel à l’orgueil sablais, à la fierté de sa population. Allez, avouons-le, la Statue de la Liberté mériterait amplement de tenir sa torche devant le Fort St-Nicolas pour éclairer et guider les marins. Quant au Palazzo Clementina, il vaut tous les gratte-ciel new-yorkais !
Oui, notre artiste a du talent car il a fait de la lilliputienne Les Sables d’Olonne l’égale de New-York. « Elles se ressemblent beaucoup par certains côtés » affirme-t-il. Mais cet argument ne suffit pas pour expliquer pourquoi ces photos transcendent et subliment.

En fait Jean-Marc Arthot a du génie, mais il a aussi un secret ! Il utilise un Rolleiflex de 1967, cet appareil photographique mythique utilisé par les plus grands artistes photographes et qu’il a baladé dans tous ses périples new-yorkais et sablais. Rien n’aurait pu être réalisé sans son Rolleiflex de 1967, il le consent…
Cette communion entre un homme passionné, ne ménageant pas son temps, et un appareil d’exception a permis une magnifique exposition saluée aussi bien par les médias, que la critique et les visiteurs.

Exposition NEW LES SABLES ©Jean-Marc Arthot
Exposition NEW LES SABLES ©Jean-Marc Arthot

L’exposition « NEW LES SABLES » à New-York !
Depuis, l’assymétrie entre les deux villes s’est transformée en fusion photographique. La course New-York – Vendée – Les Sables a servi pleinement l’exposition qui, elle-même, apporte un plus à l’événement nautique. Mais le rêve ne pouvait s’arrêter là. Jean-Marc Arthot s’était mis dans la tête de faire découvrir Les Sables d’Olonne et notre…. Pendule aux New-Yorkais. Après maintes démarches avec le service des Affaires culturelles de l’Ambassade de France à New-York, il a obtenu un accord pour l’exposition de ses photos NEW LES SABLES durant la cérémonie protocolaire au Consulat de France à New-York à l’occasion du départ de la course, mais en format réduit à 30×30 cm. Une cérémonie qui réunissait les élus de Vendée, des Sables d’Olonne et les 14 skippers de la course à l’invitation du Consul de France, Bertrand Lortholary.
« Un pont intellectuel entre les 2 villes, comme je l’imaginais au départ, mais où les asymétries seront inversées: la petite expo dans la grande ville, la grande expo dans la plus petite des deux » déclare-t-il.
Et pour les New-Yorkais qui souhaitent voir l’exposition en taille « king size », rien ne les empêche de venir la visiter dans la soirée du 11 juin 2016 au Mercure-Thalasso Côte Ouest des Sables d’Olonne. D’ici là on connaîtra le vainqueur de la course, vers le 6 juin.
Mais la grande gagnante restera Les Sables d’Olonne. On vous le répéte, d’une lilliputienne, Jean-Marc Arthot en a fait une grande !
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

New Les Sables, c’est jusqu’au 18 juin 2016 au Casino des Atlantes. Puis à la Thalasso Côte Ouest.
jm.arthot@wanadoo.fr

Hallucinations photographiques : photographies en vente à la piscine du Remblai des Sables d’Olonne: affiche 10€, carte postale 3€ ou 10€ les 4.

 

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