Xynthia, les réquisitions de Poitiers

Mardi 1er décembre 2015, ce fut le dernier jour du procès Xynthia, en appel à Poitiers après une première instance au Tribunal de Grand Instance des Sables d’Olonne. Quinze jours de procès depuis le 16 novembre 2015, bien plus calmes que prévu, l’effervescence médiatique étant parisienne en raison des attentats terroristes du 13 novembre. De la prison ferme a été à nouveau requise.

A la suite de la première instance, l’ancien maire de La Faute-sur-Mer René Marratier avait été condamné à quatre ans de prison ferme. Cette fois-ci l’avocat-général Thierry Phelippeau a requis deux ans ferme et deux ans avec sursis, avec au surplus une possible peine d’inéligibilité.
Comme attendu ont été relevées les carences du maire – par exemple le non-suivi des messages d’alertes de la Préfecture dans une zone cernée par les eaux ! – et donc sa responsabilité dans la tragédie (29 morts), et surtout la boulimie de construction dans des zones que lui-même comme d’autres élus savaient submersibles.
Les fonctionnaires, relaxés en première instance, ont également été pointés du doigt par le Procureur-général en raison de leur aveuglement concernant un développement urbain exagéré dans ces zones inondables. On se souvient qu’une partie de l’opinion publique s’était offusquée du fait que seuls des élus avaient été condamnés aux Sables d’Olonne tandis que les représentants de l’Etat étaient une fois encore exonérés de responsabilité.
Il a par ailleurs été requis contre Mme Babin, ancienne maire-adjointe chargée de l’Urbanisme, vingt-quatre mois de prison ferme dont neuf mois avec sursis, et dix-huit mois de prison ferme pour son fils avec également neuf mois avec sursis.
La décision du Tribunal est prévue pour le 4 avril 2016.

Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

 
En vidéo, l’arrivée de René Marratier entouré d’une foule de journalistes au Tribunal des Sables d’Olonne.