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Vendée Session du département – Principe intangible de la solidarité et réflexion pour la Vendée 2040




Vendée Session du département – Toujours et encore des efforts financiers

On pourrait presque dire qu’à chaque session du Conseil du département de la Vendée c’est souvent le même leimotiv. Le département se sent étranglé financièrement – comme les autres départements – et en appelle régulièrement à plus de clairvoyance de la part de l’Etat.
La session des 28 et 29 septembre 2017 avait lieu à Luçon et c’est donc le maire de cette ville, Pierre-Guy Perrier, qui eut l’honneur d’ouvrir la séance. On peut, sans équivoque, résumer son intervention avec deux des phrases qu’il a prononcé:
« Des efforts pour la France, oui! Mais il est temps d’arrêter la technocratie et faire enfin confiance aux élus. »

Ce fut ensuite au Président du Conseil départemental de la Vendée, Yves Auvinet, de s’exprimer. Il rappela la richesse et la diversité du Sud-Vendée, ses multiples paysages dont le Marais-Poitevin, et la richesse de son histoire alors que la Vendée célèbre les 700 ans des évêchés de Luçon et de Maillezais créés par le pape Jean XXII.

Une salle du Trésor au sein de la Cathédrale de Luçon
Yves Auvinet indiqua que le département accompagnera financièrement l’Etat pour la réalisation d’une salle du Trésor au sein de la cathédrale afin d’exposer 60 objets d’art remarquables liés à l’histoire du diocèse.
Enfin, parmi de nombreuses commémorations, on notera une exposition sur « Les deux évêchés » qui sera présentée à l’Historial de Vendée à la fin novembre 2017.
Tout cela est en phase, ajouta Yves Auvinet, avec la volonté du département de faire vivre son patrimoine et valoriser sa culture. Ainsi, en 2018, dans le cadre du Centenaire de la fin de la Grande Guerre, sera mis en place un parcours « Clemenceau en Vendée » rendant hommage à la mémoire du « Tigre » .

Solidarité avec les Antilles
Les valeurs de la Vendée, c’est aussi la solidarité. Après le passage de l’ouragan Irma, il a été décidé de voter un don exceptionnel de 100.000 € en faveur des Antilles.

Puis le président évoqua le bénévolat, le Tour de France cycliste 2018 qui partira de Vendée, l’exposition « A bicyclette » qui accompagnera le Tour de France dès le printemps 2018, la Foire-Exposition de Luçon qui a 70 ans, le festival « Les Nuits courtes » de Fontenay-le-Comte, le Triathlon Sud-Vendée etc…

Quatre grandes priorités
Il prit le soin, devant une salle comble comprenant des jeunes scolaires, de rappeler ses 4 grandes priorités:
– Faire vivre l’âme de la Vendée
– Etre le garant des solidarités
– Bâtir les infrastructures de demain
– Accompagner les projets des communes et des intercommunalités.

Après l’âme de la Vendée évoquée ci-dessus, il fut donc question des solidarités.
« Le département doit être le garant de la solidarité entre les Vendéens, quel que soit leur âge » précisa Yves Auvinet.
Auprès des enfants, par exemple avec des Maisons d’Enfants à caractère social (MECS) pour l’accueil et la protection, ou avec des soutiens comme le Parcours de la 2ème chance, le Schéma Vendée-Enfance-Famille, afin de remettre le pied à l’étrier aux jeunes connaissant des difficultés, ou avec des accompagnements de l’entourage de ces jeunes (la Maison des Adolescents fête ses 10 ans.)

Mineurs non accompagnés (MNA)*
En 2017, le budget prévu pour leur accueil représente plus de 10% du budget de l’Aide sociale à l’Enfance (4 millions d’€ en Vendée).
*Selon le Conseil de l’Union européenne: « tous les nationaux de pays tiers de moins de 18 ans qui entrent dans le territoire des Etats membres sans être accompagnés d’un adulte qui soit responsable d’eux par effet de la loi ou de fait, et tant qu’ils ne soient pas effectivement à charge d’une telle personne (…). »
*Selon le Conseil de l’Europe: « (…) les mineurs migrants non accompagnés qui se trouvent en dehors de leur pays d’origine, quel que soit leur statut, indépendamment de la cause de leur migration, qu’ils soient demandeurs d’asile ou non. L’expression « mineurs migrants non accompagnés » inclus les enfants séparés. Il inclut également les mineurs qui ont été laissés seuls après être entrés sur le territoire de l’Etat (…)
*Selon la France: Le terme « mineurs isolés étrangers » ne connaît pas de définition explicite en droit français. La protection de ces jeunes se fonde donc sur celle de l’enfance en danger, telle que prévue dans le dispositif juridique français de protection de l’enfance, qui est applicable sans condition de nationalité. L’approche française ne connait pas de restriction quant au pays d’origine du jeune, contrairement à la définition du Conseil de l’Union Européenne qui précise qu’il s’agit de mineurs de pays tiers à l’Union Européenne.
(Sources: Infomie.net)

Yves Auvinet cita également le Foyer médicalisé de Luçon qui accueillera des personnes vulnérables comme les autistes, ou des personnes handicapées ou âgées qui seront concernés par le futur schéma de l’autonomie, et fit part de son souhait « d’aller plus loin dans le domaine de l’accompagnement de la fin de vie » et d’aider les Vendéens, ceux qui sont dans la spirale du chômage, en innovant par exemple avec le nouveau dispositif « Contrats Vendée Emplois. »

Bâtir les infrastructures pour la Vendée de demain / Le projet de Collège de Talmont
Le département poursuit ses investissements. Le nouveau collège public « Michel Ragon » vient d’ouvrir ses portes à St-Hilaire-de-Loulay sur les terres de Montaigu. Le département a financé des rénovations: collège Joliot-Curie à St-Hilaire-des-Loges, et des extensions et modernisations: collège des Gondoliers à La Roche-sur-Yon et de Tiraqueau à Fontenay-le-Comte.
Puis, à propos du projet de Collège de Talmont-St-Hilaire (NDLR: le département ne soutiendra pas sa construction pour des raisons démographiques, selon les études qu’il a commandé), Yves Auvinet apporte ses arguments alors que tant le maire de la commune, Maxence de Rugy, que les familles se sont dits très déçus de cette décision.
« Je comprends les motivations et les interrogations des familles, des élus et de l’association que j’ai reçus la semaine dernière. Mais une bonne gestion des deniers publics nous oblige à tenir compte des évolutions démographiques avant de prendre des décisions qui sont lourdes en termes d’investissement » déclara Yves Auvinet.

Le projet de désenclavement routier en Sud-Vendée
Le président du département se montra ferme sur ce sujet: « Le département entend prendre toutes ses responsabilités. Et prendre ses responsabilités, c’est à la fois maintenir la pression pour obtenir de l’Etat un aménagement routier alternatif à l’A831 (NDLR: le projet A831 a été bloqué par décision de Ségolène Royal) et le financement qui va avec, je parle bien du financement des études ET des travaux » soutient Yves Auvinet.
Et d’ajouter: « Ou alors, qu’on relance l’A831 ! » 

Améliorer la fluidité de la départementale 137
Yves Auvinet entend cependant que le département prenne aussi ses responsabilités à propos de la départementale 137, depuis l’A83 jusqu’à Moreilles (NDLR: lors des vacances, la sortie d’autoroute de Ste-Hermine est engorgée avec de fortes nuisances pour St-Jean-de-Beugné et Ste-Gemme-la-Plaine.)

RD 137 Vendée

Concernant les axes routiers, des études se poursuivent pour améliorer la fluidité vers le littoral à partir de Triaize et de St-Michel-en-l’Herm (NDLR: au sud de Luçon, vers La Faute-sur-Mer et La Tranche-sur-Mer.) Et a été déposé un dossier d’Utilité publique (DUP) pour le contournement de Mareuil-sur-Lay.

Les ports
Bien que la loi NOTRe permettait leurs transferts (NDLR: la loi NOTRe a prévu la possibilité de transfert de la propriété, de l’aménagement, de l’entretien et de la gestion des ports relevant des départements – ou de groupements dont les départements sont membres – aux autres collectivités territoriales ou groupements) le département de la Vendée a souhaité, nous dit Yves Auvinet, conserver leur gestion « parce qu’ils sont indispensables à un département doté de 271 kms de côte. »

L’éolien
Le président a annoncé aussi qu’il a rappelé aux pêcheurs de l’Herbaudière, rencontrés à Noirmoutier, que le « programme éolien off-shore des deux îles » était important pour la Vendée en matière d’emploi et de retombées économiques (exploitation et maintenance du parc éolien.)

Et toujours dans le cadre du désenclavement, le président indiqua que, dès le second trimestre 2018, le Très Haut Débit sera déployé dans 143 sites prioritaires du Sud-Vendée-Littoral dans le cadre du Schéma Territorial directeur de l’Aménagement numérique (Stdan 1).

Quatrième priorité: accompagner les projets des territoires
Soutenir les territoires, c’est permettre leur désenclavement et la mobilité. Cette aide passe, notamment, par les Contrats Vendée Territoires signés avec les Communautés de communes ou d’Agglomération (en général, ils prennent la suite des Contrats communaux d’urbanisme). Le Contrat avec Sud-Vendée-Littoral devrait être signé en novembre prochain.
Parallèlement, le président a rappelé l’importance de soutenir les ostréiculteurs ainsi que les agriculteurs « parce qu’ils nous nourrissent, qu’ils entretiennent nos paysages et qu’ils sont au coeur de l’identité de la ruralité. »

Marais poitevin
Le président s’est, dans son discours, attardé sur la Marais poitevin: « (…) l’agriculture a toute sa place dans le Marais poitevin. Tout comme le tourisme, et notamment le tourisme vert, dont je sais qu’il est au coeur es priorités économiques d Parc naturel régional du Marais poitevin. Je veux souligner combien la Vendée est attachée à ce territoire et à ses spécificités. Et je suis persuadé que la Marais poitevin est un atout majeur pour la Vendée, un atout que nous pouvons développer plus encore. »
Il en profita pour souligner la complexité de ce territoire et de sa gestion: « C’est un territoire complexe, riche de sa diversité; mais c’est aussi un dossier complexe puisqu’il est à cheval sur 3 départements et 2 régions, et que plusieurs structures participent à sa gestion et à son animation, à l’image del’IIBSN qui a en charge la problématique de l’eau. Nous sommes engagés dans une démarche de clarification qui aboutira, j’en suis sûr, à être encore plus efficace. »

Vendée 2040
Parce que nous devons travailler pour l’avenir, parce que demain, nous devrons être à même de relever les grands défis liés à notre attractivité et notre dynamisme. Nous en ferons (donc) le constat en lançant l’étude sur la Vendée de 2040″ a déclaré Yves Auvinet, ajoutant « Je souhaite une réflexion départementale de l’ensemble des acteurs et des décideurs pour réfléchir à ce que sera notre département demain. »
Une réflexion à court terme – 2040 – souhaitée car les enjeu et les conséquences sont multiples. Logement par exemple, pour lequel le Département de la Vendée a lancé une politique active, pour accompagner la transition démographique, garantir une solidarité envers les plus vulnérables tout en veillant à un aménagement territorial équilibré (NDLR: le département a délégation de l’Etat pour les aides publiques liées au logement dites « aides à la pierre ».)

Pour finir, Yves Auvinet indiqua qu’il fallait anticiper et s’adapter alors que les décisions prises engageront l’avenir de la Vendée pour plusieurs dizaines d’années. Mais aussi expérimenter et innover. « Je pense par exemple au mécénat et au financement participatif sur lesquels je souhaite mettre l’accent. Ce sont des dispositifs innovants qui ne sont pas réservés aux seules entreprises privées. Je suis convaincu qu’il s’agit là de véritables outils stratégiques. Une personne dédiée s’y consacrera désormais au sein du département. »
(…) Nous portons la responsabilité de l’avenir de la Vendée, au bénéfice de tous les Vendéens. C’est tout le sens des politiques départementales que nous menons. Vive Luçon! Vive Sud-Vendée-Littoral! Et vive la Vendée!

Sont ensuite intervenus certains conseillers départementaux:
Anne-Marie Coulon (Sud-Vendée-Luçon, Prés. des Maires): après avoir parlé de la rénovation du centre ville de Luçon, de la cathédrale avec sa flèche de 85m, de la beauté du cloître et de l’évéché, et de la statue de Richelieu qui vient d’être réinstallée, elle a regretté que les budgets des communes soient de plus en plus en baisse. Elle a cité la somme d’une perte de 27 milliards sous François Hollande et constate qu’aujourd’hui, sous Emmanuel Macron, ce sont les contrats aidés qui sont supprimés. Elle condamne la méthode utilisée pour ces suppressions.
Isabelle Rivière (Montaigu): Elle a loué l’action du département au bénéfice de toutes les solidarités et noté la forte progression des prises en charge des Mineurs non Accompagnés (MNA). 2013: 20 MNA – 2016: 81 MNA – 2017: 180 MNA. Elle a déclaré que cette mission, transférée par l’Etat, était assumée mais qu’elle impactait fortement er de plus en plus le budget de l’aide sociale à l’enfance. Alors que 4 millions d’€ ont été budgétés, une rallonge de 750.000 € est désormais nécessaire sans aucune compensation de l’Etat.
Concernant le RSA en Vendée, malgré une baisse des bénéficiaires de 8%, leur nombre reste très élevé avec 7300 personnes en juillet 2017 « alors que les chefs d’entreprise disent rechercher des demandeurs. » Financièrement, le coût du RSA en Vendée est de 45 millions d’€ alors que l’Etat couvre à peine 50% de cette somme.
Sylviane Bulteau (LRSY – opposition) est intervenue à propos du projet de Collège de Talmont. Elle a dit sa déception mais aussi celle des familles concernées et de ceux de ce territoire. Elle a rappelé le contenu du communiqué du maire de Talmont, Maxence de Rugy, qui considérait que les engagements (pour la construction) avaient été rompus. Elle a poursuivi en indiquant que, certes, le département selon les propos de son président était comptable des deniers publics, mais qu’il n’y avait pas que la gestion qui comptait, et que la construction d’un collège n’était pas du gaspillage. Aujourd’hui, a ajouté Sylviane Bulteau, les effectifs montrent qu’il y a près de 400 enfants qui sont obligés de se déplacer ce qui les contraints à une forte amplitude horaire, entre 7h du matin et 18h. « Il y a des solidarités humaines mais il ne faut pas négliger non plus les solidarités entre territoires » a défendu Sylviane Bulteau, ajoutant « La construction c’est aussi de la dynamique, c’est aussi de l’audace, et un nouveau collège ferait venir des habitants. » Puis s’adressant directement au Président: « je vous demande de reconsidérer votre décision. »
Alain Leboeuf: « Je suis surpris que l’on parle du scandale des transports scolaires… » (NDLR: à propos des écoliers de Talmont qui doivent se déplacer dans deux collèges de villes proches.) « On a fait le choix d’assurer une pleine sécurité pour les transports des enfants et les deux autres collèges sont à proximité » a déclaré Alain Leboeuf. « On doit partir avec des éléments suffisamment objectifs » a ajouté aussi Alain Leboeuf pour montrer sa désapprobation avec l’intervention de Sylviane Bulteau.

Le projet d’A831, qui devait désenclaver le Sud-Vendée, s’est ensuite invité dans la discussion: « Je veux revenir sur l’abandon de l’A831 alors qu’il y avait unanimité politique (NDLR: Sylviane Bulteau, que nous avons interrogé, nous a confirmé qu’elle était favorable au dossier). Tout d’un coup, le Gouvernement, de manière unilatérale décide de l’arrêt du projet alors que celui-ci avait été mûrement réfléchi. »
« Et le Premier Ministre s’était en plus – après cet abandon d’A831 – engagé pour une réalisation d’alternative de qualité! »
Depuis, a été proposé par l’Etat un projet de Protocole que les Collectivités de Vendée et de Charente-Maritime refusent de signer! En effet, ce protocole ne fait mention que d’une prise en charge de 25% des études et ne fait aucune allusion aux prises en charges futures pour les travaux… « Il est impossible de signer un tel protocole qui mettrait en péril les finances de nos collectivités. »
Les présidents des départements de Vendée et de Charente-Maritime ont co-signé une lettre adressée à l’Etat qui est restée sans réponse.
Un Rapport est en cours de rédaction par Philippe Duron. (Philippe Duron, socialiste, ancien député, ancien Prés. Conseil Régional de Basse-Normandie, ancien maire de Caen, ancien Prés. Agglo de Caen-la-Mer. En 2012-13, il a présidé la Commission Mobilité 21, chargée de prioriser pour le Gouvernement les projets d’infrastructure de transport: son rapport a remis en cause la place centrale du TGV et préconisé l’amélioration du réseau de chemin-de-fer existant. En 2014-15, il a présidé la Commission TET d’Avenir, chargée de faire des propositions sur la modernisation des trains Corail en fin de vie et de lutter contre les déficits croissants de la SNCF par une offre pertinente de transports Intercités – Sources: Wikipedia.)
Yves Auvinet considère désormais, au vu des évolutions, « qu’il faut relancer l’A831 qui tiendra beaucoup mieux compte de la diversité qu’un détournement par Marrans. »

Le chemin de Fer Nantes / Bordeaux
Si les tronçons d’extrémités sont relativement modernes – assurant ainsi une vitesse habituelle – l’axe central La Roche-sur-Yon / La Rochelle est d’une telle vétusté que les trains parcourent cette distance à la vitesse de 60km/h,  réduisant à néant la performance de la ligne.
Des travaux sont donc prévus entre octobre 2019 et fin 2020 sur les 103km de la ligne La Roche / La Rochelle afin de passer de 5h de trajet à 4h pour rejoindre Bordeaux à partir de Nantes en faisant remonter la moyenne de la ligne à 120 km/h.
Yves Auvinet nous a confirmé que la Vendée avait financé les études pour une somme de 400.000€ et qu’il participerait aux travaux à hauteur de 5 millions d’€ (NDLR: l’État doit apporter 46 millions, la Région des Pays de Loire 25 millions, la Région Nouvelle-Aquitaine 46 millions, le département de la Vendée 5 millions et SNCF Réseau 16 millions – Le projet de la première phase de travaux est inscrit dans le contrat de Plan État-Région 2015 – 2020 pour un montant de 120 millions d’€.)
Malgré ces engagements financiers, le président du département se demande à quelle date commenceront les travaux (NDLR: des inquiétudes pointent à propos du respect des dates de début des travaux.)

Brigitte Hybert (Mareuil-sur-Lay): Elle a rappelé la saturation de l’axe routier de la D137, les engorgements vers le Sud-Vendée et a demandé s’il était « possible d’envisager une gestion de cette problématique au niveau du département. »
Arnaud Charpentier (Luçon): Il a pris la défense des agriculteurs et précisé que « sans eux, il n’y aurait plus de Marais poitevin. » Il a jouté qu’il s’agissait d’un patrimoine que l’on se devait de préserver par une bonne gestion des terres et de l’eau.
François Bon (Fontenay-le-Comte): A d’abord indiqué – avec humour – qu’il représentait le canton de Fontenay-le-Comte, « l’autre plus belle ville du département » (NDLR: après Luçon, hôte de la session, qui reçut de nombreux hommages relatifs à sa beauté.) François Bon informa sur la Commission du centenaire 1918-2018 avec l’exposition à l’Historial suivie par un parcours des villes ayant compté pour Clemenceau:

  • Mouilleron-en-Pareds où le visiteur découvrira sa maison natale, l’inauguration du monument aux morts et la colline des moulins.
  • La Réorthe, au château de l’Aubraie, avec la propriété familiale des Clemenceau.
  • Saint-Vincent-sur-Jard avec « la bicoque », sa maison d’écrivain, de jardinier, d’amateur d’art.
  • Sainte-Hermine avec le mémorial aux Poilus inauguré par l’homme d’État le 2 octobre 1921.
  • Mouchamps où Georges Clemenceau est enterré à côté de son père au Colombier.
  • La Roche-sur-Yon avec la stèle de la réconciliation entre la Vendée et la République.
  • Luçon avec le château d’eau, synonyme de modernité, qu’il a contribué à construire.
  • Montaigu où Georges Clemenceau, médecin des pauvres, a inauguré l’hôpital-hospice.

Ce parcours sera inauguré le 16 novembre 2017, exactement jour pour jour cent ans après sa nomination comme Présidente du Conseil.

Marcel Gauducheau (Mareuil-sur-Lay): il a mis en avant Le Tour de France cycliste 2018 qui partira de Vendée, celle-ci ayant déjà accueilli 5 grands départs depuis 1993. Il s’est félicité que le directeur du Tour, Christian Prudhomme, fasse à nouveau confiance à la Vendée. Il y aura 500 coureurs, 2000 journalistes, et la diffusion télévisuelle se fera dans 180 pays. Une occasion rêvée de faire découvrir les paysages et le patrimoine du département. « Ce sera un moment privilégié pour les Vendéens et une reconnaissance pour les coureurs cyclistes de Vendée ainsi que pour les organisateurs » a indiqué Marcel Gauducheau.
Pierre Berthomé (Talmont): Vendée Habitat (Office public de l’Habitat en Vendée) est le premier bailleur social de Vendée avec 22000 logements et un budget de 140 millions d’€. Pierre Berthomé est revenu sur le projet de Loi habitat qui va imposer de « nouvelles contraintes pour les bailleurs vendéens » avec des baisses de loyer de 60€/m. 12.000 logements seraient concernés pa ce projet de loi.
Il considère que c’est une double peine: pour les ménages vendéens avec la réduction prévue du Prêt à taux Zéro (PTZ), et pour les professionnels du bâtiment alors que le secteur commençait à repartir (menaces sur la réhabilitation). Pierre Berthomé souhaite donc le vote par les élus du département d’une motion interpellant l’Etat sur de tels projets qui auront un impact économique négatif et qui seront destructeurs d’emplois.
Valentin Josse (La Châtaigneraie): Il s’est inquiété de la Loi NOTRe, qui sous couvert de simplifications, opère des transferts. Il a rappelé les modifications sur le périmètre des Régions, ainsi que de certaines inter-communalités. La Vendée, dont le maillage est équilibré, est concernée par toutes ces modifications. Valentin Josse a ajouté: « Nous sommes convaincus de l’intérêt de l’échelon communal et nous soulignons l’importance du rôle du département auprès des communes. » Il en profita pour rappeler le rôle du Département avec les aides apportées dans le cadre des contrats Vendée Territoires. « Le département doit être le garant de la solidarité territoriale car nous ne saurions admettre une Vendée à plusieurs vitesses » a-t-il conclu.

Session Département Vendée 28 et 29 septembre 2017

Après toutes ces interventions, Yves Auvinet, le président du département, a apporté ses réponses.
– Yves Auvinet partage les inquiétudes d’Anne-Marie Coulon. « La commune reste un maillon essentiel de notre ruralité. Le coeur d’un village restera un lieu de solidarité, de convivialité. Les racines que sont nos communes ne doivent pas être délaissées. Je crois à l’avenir humain de nos communes » a-t-il déclaré.
Il est revenu sur la nécessité d’avoir des établissements pour les personnes âgées, notamment dans le département de la Vendée qui en reçoit plus que les autres départements.
Face à certaines incompréhensions à des blocages certains, il s’est emporté: « A l’intérieur du périphérique (parisien), on a du mal à comprendre ce qui se passe dans le monde rural! »
Il est ensuite intervenu à propos du dossier des Mineurs non accompagnés (MNA), qui semblent bien connaître les filières et savent à quelle porte frapper… « On est prêt à assurer nos missions envers cette « enfance en danger » mais nos structures n’ont plus les ressources humaines nécessaires » a précisé Yves Auvinet. Il a ajouté qu’alors que le département de Vendée y consacrai 5 millions d’€, il n’avait reçu en compensation de l’Etat que 140.000€.
Quant au RSA (ou équivalent) il a coûté 8,7 millions d’euros !
« Il ne faut pas que le social ne soit qu’une solidarité prise en charge par le seul département. cela doit aussi être l’affaire de tous par une solidarité nationale » pense Yves Auvinet, faisant part ouvertement de son amertume face au désengagement de l’Etat qu’il trouve « un peu facile » .
A propos de l’ancien projet de Collège à Talmont, et en réponse à Sylviane Bulteau, Yves Auvinet a indiqué que le département consacrait 160 millions d’€ pour les collèges, que l’engagement de 2011 avait été respecté et qu’un nouveau Plan pour les Collèges était en cours d’études pour 2019-2026. Une étude indépendante a été demandée et un travail précis a donc été réalisé pour les 10 ans à venir (NDLR: tenant compte des évolutions démographiques.)
« Nos naissances baissent en Vendée, les maternelles et primaires sont en chute; pour les collèges, il y aura une hausse durant les trois ans à venir, mais dès 2021, on reviendra aux chiffres de 2012! » argumente Yves Auvinet. Il précise qu’il a expliqué au maire de Talmont, Maxence de Rugy, et aux représentants de l’association pour la création de ce collège, qu’aujourd’hui il n’y avait pas de raisons de créer ce collège en raison de cette évolution démographique. « Ce n’est pas une question d’audace et de dynamisme…. nous nous devons d’être responsables par rapport aux finances que l’on a à gérer. »
Il conclut sur ce dossier en affirmant qu’il y avait ce qu’il faut dans le périmètre, et qu’en plus si cette création se faisait elle entraînerait une baisse du tiers des effectifs dans les deux collèges avoisinants existants. « Si on avait de l’argent…. mais ce n’est pas le cas. »
En réponse à Alain Leboeuf, à propos des transports. Si l’A831 ne se fait pas – elle qui devait faciliter le trajet de Nantes au Sud-Vendée et à La Rochelle, il faudra continuer à passer par la D137 avec un flux compressé et deux points de blocage, Marrans et le Pont du Brault. L’irrigation routière ne se fait plus.
Quant au projet de protocole, c’est non!
« Nous allons relancer le dossier (existant), dit Yves Auvinet, car on ne voit pas quel autre itinéraire pourrait convenir que celui qui avait été arrêté pour l’A831. » Mais tout cela semble mal parti car dans le projet paru hier (NDLR: par le Gouvernement d’Edouard Philippe) « on ne voit pas beaucoup de routes et autoroutes. »
A propos du chemin de fer, Yves Auvinet regrette que rien n’ait avancé depuis 6 mois (NDLR: projet de travaux entre La Roche-sur-Yon et La Rochelle.) Il explique à l’assistance que les critiques envers les élus sont faciles mais que ceux-ci n’ont pas forcément la main sur ce genre de dossier. « Mais je vous garantis une attention toute particulière sur ce dossier. »
Arnaud Charpentier a montré au président la complexité du dossier du Marais Poitevin avec ses structures qui se superposent: 3 départements et 2 régions. Et des syndicats mixtes. « Il faudrait avancer sur une gouvernance plus lisible » déclare Yves Auvinet. La gestion de l’eau avec la Gemapi nécessitera aussi des éclaircissements; il faudra s’appuyer sur des gens compétents et très pointus, sur place, qui connaissent parfaitement la gestion de l’eau sur le Marais Poitevin.
Concernant le Tour de France 2018 qui partira de Vendée, Yves Auvinet indique que c’était une vraie reconnaissance pour le territoire, qu’il a souhaité que le Tour passe près des 7 sites départementaux (il ne passera cependant pas près de Grammont et Chantonnay).
Enfin, dernier dossier d’importance, le logement et le projet de loi du Gouvernement. Pour Yves Auvinet, cela risque d’être compliqué pour les bailleurs sociaux si ce chantier n’est pas modifié. « Le danger, dit-il, est de vouloir favoriser les grandes métropoles par rapport à la ruralité. »

Les élus du département, à la suite des échanges, ont voté deux motions:
– une résolution sur la révision du Plan logement présenté par le Gouvernement, le Conseil départemental de la Vendée demandant au Gouvernement:
*de suspendre ces propositions et proposer un assouplissement du recentrage du PTZ afin que les zones rurales puissent en bénéficier;
*de renouer le dialogue avec les organismes HLM et les associations de locataires pour limiter l’impact de ces mesures et garantir une politique du logement au service de nos habitants.

– une motion pour demander au gouvernement de différer la suppression des emplois aidés: Le Conseil départemental de la Vendée demande au Gouvernement, non pas de revenir sur sa décision, mais d’en différer l’application pour laisser le temps aux structures concernées de se préparer.
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais




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