Vendée Globe – Alex Thomson et Vincent Riou reprennent la tête – Classement du samedi 12 novembre 2016 à 22h
Classement du samedi 12 novembre 2016 à 22h00
Armel Le Cléac’h et Vincent Riou avaient commencé à s’échapper laissant les suiveurs à plus de 45 milles nautiques. Hier à midi, Vincent Riou naviguait à 21 noeuds et Armel Le Cléac’h à 16 noeuds. Cependant il fallait bien considérer ces vitesses affichées comme changeantes puisqu’Armel gardait sa place de leader et que Vincent n’avait pas réussi à passer en tête.
On considérait alors que la compétition allait être passionnante entre Armel, le détenteur de foils sur Banque Populaire VIII, et Vincent le skipper sans foils sur son bateau léger et performant, PRB.
Derrière, on notait ce qui nous semblait être déjà une révélation en la personne de Morgan Lagravière qui faisait une très belle course sur Safran, et nous considérions que les leaders devraient compter avec lui car il pouvait bien, à nos yeux, être à l’origine d’une surprise s’il continuait avec cette maîtrise.
Les suiveurs étaient alors toujours les mêmes, favoris parmi les favoris : Jérémie Beyou, Paul Meilhat, Alex Thomson et Sébastien Josse.
La surprise Alex Thomson
Une surprise survint cependant puisque depuis, dans la descente vers le Pot au noir, s’est distingué Alex Thomson qui semble avoir lancé ses foils à toute vapeur….. Des vitesses affolantes ont été atteintes, parfois 27 nœuds en pointe!
Les foilers agissent à fond dans ces conditions parfaites de glisse. Grâce à ces conditions, Alex Thomson est revenu en deuxième position 24 milles derrière Armel Le Cléac’h. Il est celui qui a parcouru le plus de milles en 24 h : 480 à la vitesse de 20 nœuds, et il est également l’homme le plus rapide depuis le départ du Vendée Globe et celui qui a fait le plus de milles depuis les Sables d’Olonne : 2 226 milles à la vitesse moyenne de 15 nœuds! Mais son erreur en allant côtoyer les côtes portugaises lui a fait perdre beaucoup de temps par rapport à ses concurrents qui avaient choisi de passer à l’ouest.
Vincent Riou (PRB) est revenu à la troisième place. La difficulté dans les heures qui viennent sera d’éviter les dévents du Fogo.
Toujours est-il que désormais Alex Thomson sur Hugo Boss est devenu leader en ce samedi 12 novembre 2016 à 18h00. A la même heure, il naviguait à 11,5 noeuds.
A l’approche des îles du Cap Vert, d’abord Morgan Lagravière puis Armel Le Cléac’h ont empanné afin de ne pas subir le dévent de l’archipel portugais. La tête de course était alors tenue par Alex Thomson, Armel Le Cléac’h et Vincent Riou.
Armel et Morgan ont depuis perdu un peu de terrain au classement en raison de leurs empannages. A 18h00, aucun de leurs concurrents n’avaient empanné et filaient tous tout droit, plein sud!
Avaries et Voile déchirée pour Kojiro
Parmi les avaries, une tête de mât pour Tanguy de Lamotte, un coinceur de point d’amure pour Jean-Pierre Dick et une voile déchirée pour Kojiro Shiraishi.
A 18h00, on se demandait quelle trajectoire Alex Thomson allait-il prendre pour descendre vers le Pot au noir et quand les autres bateaux allaient empanner pour éviter les dévents des îles du Cap vert.
Kojiro Shiraishi a lui aussi rencontré une avarie de voile d’avant. Ce matin Spirit of Yukoh est parti à l’abattée en prenant un grain d’environ 30 nœuds. Le safran tribord est remonté brusquement et la voile d’avant, le A7, est rentrée dans l’eau et s’est déchirée. Le bateau et le skipper n’ont eu aucun dégât.
Vincent Riou reprend sa 2ème place derrière Alex Thomson
Finalement, la plupart des bateaux n’avaient pas empanné à 22h00 – ou très peu comme Paul Meilhat et Alex Thomson – et les deux qui l’ont fait, Morgan Lagravière et Armel Le Cléac’h ont perdu une bonne partie de leur avance. Résultat, désormais Alex Thomson est en 1ère place et c’est Vincent Riou qui s’est accaparé la 2ème place. Vincent Riou est à 23,5 noeuds et Armel Le Cléac’h à 17,5 noeuds. Sébastien Josse et Jérémie Beyou ferment la marche du groupe des leaders.
Ci-dessous carte et classement du samedi 12 novembre 2016 à 22h00
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais
Cliquez sur la carte pour agrandir
« Je me suis un peu laissé embarquer dans Madère, c’est pas terrible, ce n’était vraiment pas une bonne option, mais bon, cela m’aura permis de découvrir l’Archipel. Sinon tout va super bien à bord, je navigue à mon rythme, dans de belles conditions. Ce ne sont pas vraiment les vacances, mais j’avoue que se retrouver en mer dans ces conditions, c’est une chance incroyable. On est vraiment des privilégiés. Même si je suis entré tout de suite dans la course, je ne m’inscris pas dans la compétition, je ne sais pas où sont mes concurrents et je ne veux même pas le savoir… Ce n’est pas important pour moi, la course passe au second plan ».
« On navigue dans des allures où les foilers ne vont pas forcément très vite, donc c’est super motivant de rester au contact avec les bateaux de nouvelle génération. On a un alizé très stable ce qui est assez confortable. J’étais à 20 nœuds presque toute la nuit et j’ai bien dormi. Pour la suite, ça va jouer en stratégie. Je me concentre sur la route, le bateau est très sain et cela me permet de bien me reposer. Je pense passer le pot au noir lundi, il a l’air plutôt sympathique. On a de la chance, car on n’aura pas besoin de se décaler trop dans l’ouest pour le passer. Les conditions sont agréables et le fait d’être dans le match est la meilleure des motivations ».
« Je reste dans le paquet de tête, donc c’est bien. J’ai fait un peu le trou sur le paquet suivant avec Yann Eliès. Ça va être intense jusqu’à passer les îles du Cap Vert, après ce sera plus cool. Il faut vraiment être concentré en permanence sur les réglages, car on a des vents irréguliers entre 20 et 30 nœuds… Sinon, la vie à bord est juste insupportable, avec énormément de bruit, je n’entends presque pas ce que vous dites à la vacation. Ce n’est pas très marrant, les bruits sont très stridents, ils font vibrer tout le bateau, c’est comme le bruit de la roulette chez le dentiste… ».
« Les conditions sont très irrégulières avec des grains, du vent parfois fort. Depuis Madère, j’ai perdu beaucoup de milles, je n’étais pas en phase avec les éléments et mes voiles. Maintenant, j’ai la bonne voile, mais il m’a fallu trois jours pour trouver le bon réglage, ce qui m’a fait perdre beaucoup de milles sur mes petits camarades ».
« C’est un peu fou depuis quelques heures. Je suis à la limite de mon plan de voilure actuel donc le bateau a besoin d’une attention constante et permanente pour que je ne parte pas au tas ou que j’empanne sans le vouloir ou descendre une vague trop violemment. Il faut gérer beaucoup de problèmes potentiels et il faut toujours prendre soin du bateau de manière préventive, il faut tout anticiper. C’est facile à voir à l’AIS quand un marin fait des changements de voiles. En ce moment je suis sous grand-voile avec un ris, et le spi médium. Mon routage m’indique un passage à travers les îles et je serai avec Safran à mon avis, peut-être SMA aussi. Je ne connais pas le programme pour Banque Populaire ou PRB. »
« Il y a quelques grains. Le souci c’est qu’ils arrivent de nuit donc ils sont un peu plus durs à voir arriver. J’essaie de jouer avec mes voiles en fonction et pour faire le moins de manœuvres possibles. Il ne me reste effectivement plus qu’un seau pour tout faire, la cata (rire). J’ai voulu le remplir tout bêtement et il s’est fait emporter… Donc l’unique seau qu’il me reste sert de toilette, de bac à vaisselle et de douche… Pas hyper pratique. J’ai gagné une place, je n’ai jamais été autant au taquet sur la carto ! Je construis mes stratégies et tire sur le bateau un peu plus que d’habitude. Je suis devant Pieter Heerema et devrai passer notre ami Enda O’Coineen en fin de journée si tout va bien. »
Didac Costa – One Planet One Ocean
« Ce matin, j’ai passé le Cap Finisterre mais la météo n’est pas très bonne. Le bateau va bien. Je sais ce que je dois faire jusqu’aux Canaries. Les autres bateaux sont très loin mais la course est longue, tout peut arriver donc je reste très motivé. »
Bertrand de Broc (MACSF)
« Pour le passage du pot au noir, nous avions des renseignements assez fiables jusqu’à maintenant et à part quelques petites bricoles à faire à bord, je suis assez prêt. J’essaie de bien faire marcher MACSF avec les moyens que j’ai actuellement. Ça va s’arranger mais je ne suis qu’à 85% du potentiel du bateau… Je ne peux pas envoyer les voiles que je voudrais… Je passe pas mal de temps sur le pont, plus parce qu’il fait beau, que pour manœuvrer puisque je ne peux pas : trop de vent, trop de mer. Ça glisse bien. Au moins c’est « reposant », je peux faire à manger, prendre des photos, des vidéos, j’en ai fait une bonne collection ce matin. Je m’occupe et attends de pouvoir régler mes petites histoires quand ce sera plus calme. »
