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Vendée Château d’Olonne – Le collectif SOS Route Littorale s’appuie sur 6000 signatures pour contester le projet municipal

Vendée Château d’Olonne – Le collectif SOS Route Littorale s’appuie sur 6000 signatures pour contester le projet municipal




6000 signatures à l’échelle d’une ville de 15.000 habitants, et même à l’échelle du Pays des Olonnes et ses 45.000 habitants, cela commence à peser. Et c’est pourquoi les membres du Collectif SOS Route littorale répandent à l’envi que leur cause est juste.
Quelle est-elle ? Le refus de laisser massacrer, d’après leurs termes, une forêt en arrière littoral sous le prétexte qu’un dévoiement (déplacement) de la route littorale (RD32) serait approprié aux fins d’une renaturation de l’ensemble du site du Puits d’enfer.

Tout le monde est d’accord, quels que soient les camps, sur le projet de renaturation des dunes appuyé par le Conservatoire du littoral. Par contre, le dévoiement de la route littorale exacerbe les tensions. Les arguments avancés par les uns et les autres, par des riverains ou des habitants sont très divers: le refus d’abîmer la forêt qui se situe en arrière littoral entre le Bourg de la Pironnière et l’Abbaye St-Jean d’Orbestier, le souhait de pouvoir contempler la mer soit en étant garé sur la corniche soit en circulant en voiture sur la route côtière. Egalement, la peur de voir se dévaloriser un bien proche du projet.
Pour la directrice, Chantal Guédon, d’un établissement de tourisme de 555 lits, l’Estran, c’est le souhait de conserver une tranquillité en bord de mer qui l’amène, dans l’intérêt des investisseurs de l’Estran, à rejeter le projet tel qu’il est, considérant qu’il peut nuire au tourisme. Comme les autres membres du collectif, elle est pour la renaturation mais contre le dévoiement de la route.
Fort de ses 6000 signatures, le collectif poursuit ses actions et entend bien les médiatiser avec la mise en place de banderolles et la distribution de tracts explicites.

SOS Littoral – Château d’Olonne

Le collectif est composé d’un groupe actif dont Jean-Loup Beuze, Jacques Louis (ass. Caco), Jean-Claude Rossignol, Chantal Guédon, Xavier Armange, et l’association La Pironnière en liberté.
Actif et déterminé car les membres de ce collectif n’approuvent pas la méthode utilisée par la Mairie du Château d’Olonne. Considérant que le dévoiement est une aberration, ils s’étonnent que le maire, Joël Mercier, ne donne jamais de raison justifiée à ce dévoiement qui, disent-ils, entraîne le massacre d’une forêt et constitue donc une atteinte à l’écologie et à l’environnement: « La forêt derrière, ce sont des dizaines d’hectares de forêt avec une zone humide, deux ruisseaux, des sangliers, des chevreuils. Si on veut renaturer les dunes sur le littoral, ce n’est pas pour saccager l’environnement derrière » précise Jean-Loup Beuze. (NDLR: Isabelle Doat, élue 1ère adjointe considère qu’il ne s’agit que de sous-bois, de fougères avec un boisement spontanée et quelques pins maritimes.)

Mais leurs arguments ne s’arrêtent pas à la défense de cette forêt. L’insistance du Maire à accélérer le dossier leur paraît étonnante alors qu’il est impossible de le finaliser avant la date d’élection du prochain maire de la grande commune des Sables d’Olonne, le 2 janvier 2019.
Ils considèrent aussi que des travaux de soutien ont été effectués sur le perré de Tanchet afin de contenir les assauts de la mer et que, donc, des travaux similaires pourraient être réalisés à l’Anse de la Parée. « On nous dit que l’on ne peut pas y faire de travaux. C’est déjà une affirmation surprenante car on est convaincus que l’on peut déjà remonter la route d’1 mètre. » D’ailleurs, précisent-ils, le BRGM a indiqué qu’il n’y avait pas de danger immédiat sur la côte à l’Anse de la Parée.
Ils ajoutent que « le plus bas de la route littorale se situe à 6 mètres au-dessus de la mer. La route n’est donc pas concernée par la submersion mais juste par des paquets de mer et des projections de cailloux. Un parapet en béton pourrait donc être largement suffisant. »
Et ils considèrent que « les services techniques de l’Etat ont dépensés des sommes très importantes pour une rénovation inappropriée. » (NDLR: à la suite de la tempête Xynthia, la route avait été coupée puis rénovée).

Autre argument à leurs yeux, l’excessive estimation du futur retrait de côte – mentionné dans Castel Infos, la revue municipale – à 20 cm par an, soit 2 mètres par an, un chiffre et une prévision qu’ils contestent « et qui mériteraient d’être approfondis. »

Jacques Louis considère qu’Isabelle Doat (élue, 1ère adjointe) parle du problème du réchauffement climatique mais n’explique pas les raisons du dévoiement. Il regrette aussi que « l’on reste dans l’approximatif concernant les coûts » et il ajoute que dans le PV de la délibération sur la renaturation du Puits d’enfer « il n’a jamais été question de dévoiement tandis que l’exposé des motifs ne faisait référence qu’à une « étude » . » (NDLR: le coût serait, d’après SOS Littoral, de 5, 5 millions d’€).
Outre le problème de la forêt et le coût du projet, les opposants sont convaincus que le passage d’une route au sud du bourg pour une arrivée au pied d’un monument historique sera créateur de forts bouchons de circulation

Ils restent donc tous, totalement opposés au dévoiement de la route. « Certes, déclare Jean-Loup Deuze, il manquera dans le projet de renaturation les 50 mètres de bord de corniche, mais au moins on conservera les 70 hectares de forêt d’un seul tenant. »

On sait, depuis longtemps, qu’une enquête publique – obligatoire – sur le projet va être ouverte. Les habitants et toutes les personnes se sentant concernées par le dossier pourront donner leurs impressions et arguments.
Les membres du Collectif ont critiqué la méthode du Maire, sa façon d’opérer. Ils en donnent un exemple: un courrier de leur part envoyé il y a un an (22 août 2017) n’a jamais reçu de réponse du Maire, et un nouveau courrier (Lettre ouverte du 22 août 2018) n’a reçu qu’une réponse purement administrative.:
« (…) Je prends note de vos doléances et de nos points de désaccord. L’ensemble des réponses à vos questions sera disponible dans le dossier d’étude d’impact mis à la consultation lors de l’enquête publique (…) »

Dans cette Lettre ouverte du 22 août 2018, le collectif estime que le projet contrevient au Code l’urbanisme, ne respecterait pas le périmètre aux abords d’un monument historique, qu’il serait catastrophique sur le plan écologique avec plus de 6700 véhicules par jour, que la sécurité n’est pas abordée par les porteurs du projet avec de nombreux points accidentogènes, qu’il aurait un impact sur le quartier de La Pironnière, que la future route franchirait des zones humides, et que la route littorale – mise en cause – n’est pas menacée.

L’enquête publique conduira à un avis suivi d’une déclaration de projet qui devra être validé par un arrêt du Préfet de la Vendée.
Reste une autre inconnue: à partir du 2 janvier 2019, il y aura un nouveau Conseil municipal pour la grande Ville des Sables d’Olonne, un conseil qui aura le loisir de poursuivre ou non l’ensemble des projets initiés précédemment par les trois communes du Pays des Olonnes.
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais
Lire l’ensemble du dossier avec les arguments des uns et des autres: http://www.lereportersablais.com/vendee-chateau-dolonne-dossier-fusion-au-pays-des-olonnes-et-dunes-du-littoral-etaient-a-lordre-du-jour/




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