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Une oeuvre des frères Martel à Olonne-sur-Mer

Une oeuvre des frères Martel à Olonne-sur-Mer

 




(Centenaire de la fin de la Grande Guerre 1918 – 2018)

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Lors des débats du Conseil municipal d’Olonne-sur-Mer, l’opposition s’était inquiétée que les cérémonies en mémoire des morts pour la France allaient être déplacées vers un nouveau monument dans le Parc de la Jarrie près de la nouvelle Mairie d’Olonne-sur-Mer.
Etait alors fait référence au monument actuel, réalisé par les frères Jan et Joël Martel. L’occasion pour nous de faire découvrir à nos lecteurs celui-ci.
En Vendée, les frères Martel ont réalisé cinq monuments aux morts: aux Clouzeaux, à La Roche-sur-Yon, à St-Gilles Croix de Vie, à St-Hilaire-le-Vouhis et celui d’Olonne-sur-Mer.

A Olonne-sur-Mer, le monument représente soit une veuve, soit une mère dans une attitude de recueillement et en tenue de deuil. On sait que les frères Martel avaient un goût prononcé pour le régionalisme, par exemple ils agissaient pour la conservation des traces du folklore vendéen.
Certains considèrent donc que le choix d’une femme vendéenne était significatif de cette propension alors que la plupart des Monuments aux Morts représentaient un poilu de la Grande guerre. Le bas relief comporte cependant deux cartouches représentant deux poilus.
Le monument est situé rue des Sables, dans la côte de la Violette.
C’est le 9 octobre 1921 que le Conseil municipal d’Olonne a voté la réalisation de ce monument; il fut créé en 1922 et inauguré par le Maire d’Olonne-sur-Mer, Valère Mathé, le 23 juillet 1922.
La sculpture est en ronde-bosse, c’est-à-dire que le relief n’a pas de soutien arrière. La statue est d’une taille imposante (2m50 pour un bas relief de 2m) et est construit en pierre de Lorraine. La vieille femme se recueille ou prie (Suzanne Lambert aurait servi de modèle). A ses pieds une plaque indiquant que 148 Olonnais ont disparu en 14-18.

Le monument a été réalisé en collaboration avec l’architecte Jean Burkhalter.

Plan du projet de Monument à Olonne-sur-Mer
(Sources: http://freresmartel.blogspot.fr/p/monuments-aux-morts.html)

 

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Cérémonie du dimanche 23 juillet 1922 (Sources: Journal des Sables du 28 juillet 1922):

« A eu lieu dimanche, l’érection d’un monument à la mémoire des 148 Olonnais morts au Champ d’honneur. La musique municipale des Sables prêta son concours à la cérémonie. Au monument, après l’appel des noms des héros, des discours furent prononcés par: Valère Mathé (maire d’Olonne-sur-Mer), Morand, sénateur, Bazire, député, Pacaud, président du Conseil général, Colins, conseiller général du Canton des Sables, Audebert, conseiller d’Arrondissement, Poiraud, maire des Sables d’Olonne, Capitaine Delalet, président Union des Combattants, Gola, sous-préfet des Sables d’Olonne.
Des gerbes de leurs furent déposées par les enfants des écoles. »
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Rappelons que Jan et Joël Martel sont des sculpteurs très réputés en Vendée, département où ils ont laissé « une empreinte sculptée » et où ils sont connus pour leur oeuvre dont de nombreux monuments aux morts – souvent monumentaux – « dont ils renouvellent l’esthétisme (…) avec des images de paix et de recueillement » (voir la tristesse infinie de la vieille femme sur le monument d’Olonne-sur-Mer).
Jumeaux nés en 1896 à Nantes, ils vivront avant de monter à Paris dans la propriété familiale vendéenne, entre Bois-de-Cené et La Garnache (ils reposent dans le cimetière de Bois-de-Cené).
Ils mourront la même année: Jan en mars dans un accident de la circulation, Joël en novembre des suites d’une maladie. Ils auront aussi une autre propriété à Saint-Jean-de-Monts, la résidence de la Chapellenie.
Ils entrent en 1912 à l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs.  « Sculpture et architecture sont étroitement liées chez eux dont les thèmes traités sont fréquemment la musique, la danse et la vitesse. »
« Leurs travaux graphiques publicitaires contribuent à leur renom, et ils conjuguent arts mineurs et arts majeurs sans la moindre réticence et affirment également par ailleurs un esprit fondamentalement moderne quand ils s’intéressent aux nouveaux matériaux » montrant ainsi une étroite collaboration entre les artistes et les industriels.

« Ils participent du plein épanouissement de la stylisation Art Déco qui marque l’allègement de la forme, sa construction géométrisante, la force et la simplicité d’une rigueur obligée. Jan et Joël Martel par ailleurs s’appuient dès cette époque sur la théorie du nombre d’or dont les propriétés mathématiques développent les proportions idéales d’une figure qui par là même atteint à la beauté et à l’harmonie. Les oeuvres des frères Martel sont signées J.Martel, sans que l’on sache, tant ils travaillent en symbiose, lequel des deux artistes les a réalisées: » « quatre mains, une seule pensée dans deux cerveaux. Il ne faudrait parler de Jan et Joël qu’au singulier » (Paul Fiérens).
C’est l’architecte Mallet-Stevens – un de leurs amis comme Le Corbusier dont ils réaliseront un buste – qui réalisera la construction de leur Villa-Atelier, « espace élégant, baigné de clarté qui a présidé à la création d’une oeuvre lumineuse où l’idée simple prend corps dans une image vivante et rythmée en totale adéquation avec l’esprit de géomètrisation d’une époque artistique foisonnante, libre, joyeuse et novatrice. »

Monument de Debussy par les frères Martel

C’est le bas-relief à la gloire de Debussy, réalisé à Paris en 1932 et mettant en relief la musique et la danse, Boulevard Lannes qui les fit connaître internationalement.
(Note: à ce jour nous ne savons qui était Suzanne Lambert qui a servi de modèle à la vieille femme du monument olonnais).
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

(Sources: http://freresmartel.blogspot.fr/)




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