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Un concours d’urbanisme va transfigurer le Coeur de Ville d’Olonne-sur-Mer

Un concours d’urbanisme va transfigurer le Coeur de Ville d’Olonne-sur-Mer




16 mars 2008. Yannick Moreau remporte les élections municipales à Olonne-sur-Mer avec 53% des voix contre 47% au sortant Jean-Yves Grelaud (Union de la Gauche).
Les projets sont lancés, et 2009 est alors considérée comme une « année de grands travaux » pour Olonne.
On rénove l’école Marcel Baussais, on cherche à embellir la ville avec l’effacement de réseaux (poteaux), et la valorisation d’espaces publics. La Ville veut aussi valoriser le patrimoine et pour cela a poursuivi l’aménagement du Parc de la Jarrie et de son Logis (acheté dès 2006 par l’ancienne équipe)..
Et on lance des actions culturelles et de loisirs: le Festival de Magie «Abracadabra» et la fête départementale et familiale «Vendée Vélo».
L’Office de Tourisme est transféré dans la salle des Œuvres Post-Scolaires, place Gourcy, dans le bourg d’Olonne, près du manoir de la Jarrie et une salle d’exposition est créée à l’arrière du bâtiment.
Jusqu’à présent, rien d’extraordinaire, si ce n’est la volonté « de bouger une endormie. »

Quatre autres points plus probants
Quatre autres points, plus probants à nos yeux, ont été initiés ou poursuivis:
– les travaux du contournement d’Olonne par l’Est qui ont débuté à l’automne 2009, l’objectif étant de décongestionner le centre-bourg. Pour des raisons environnementales, le viaduc de la Vertonne a été spécialement étudié pour s’intégrer minutieusement au paysage, et la construction de la route doit être l’occasion de planter des milliers d’arbres pour en faire un véritable corridor vert.
– la construction d’un nouveau Centre Médico-Social à énergie positive est lancée.
– le financement d’une médiathèque départementale au sein du manoir de la Jarrie, situé en plein cœur de la commune au centre d’un espace vert, lieu destiné à devenir un foyer d’actions culturelles. La fin des travaux est prévue pour fin 2011.
– La commune s’associe au programme « Devenir propriétaire en Vendée » mis en place par le Conseil Général pour permettre aux Olonnais de devenir propriétaire.

Annulation du PLU précédent
Encore plus marquant, dans sa séance du 19 mai 2008, le conseil municipal a décidé d’annuler la délibération du 25 février 2008 arrêtant le PLU au motif, « qu’indépendamment du PADD, le projet arrêté ne concordait pas avec les objectifs de la nouvelle municipalité, essentiellement en matière de voirie et de développement touristique. »

Session du département de Vendée à Olonne-sur-Mer – novembre 2008 – © Photo: DR

Session du département à Olonne
Quelques mois plus tard, comme pour marquer ce changement de gouvernance – et sans doute la prise de la ville à la gauche – le Conseil général de Vendée tient sa session le vendredi 28 novembre 2008 à Olonne-sur-Mer. Philippe de Villiers est alors président du Conseil, et Yannick Moreau fut l’un des chargés de mission à son cabinet. 400 personnes étaient présentes et des partenariats furent alors noués avec le département.
« C’est tout à la fois un honneur, un plaisir et une chance de vous accueillir et vous faire découvrir notre petite ville littorale de 13 000 habitants. Olonne dispose d’atouts formidables qu’elle n’a malheureusement pas su pleinement valoriser. Notre ambition est de faire d’Olonne une station balnéaire nature à part entière, d’en faire une ville dynamique et entreprenante (…) » déclara en ouverture le nouveau Maire Yannick Moreau.

Un virage a été pris pour le coeur de Ville
Cette introduction pour expliquer qu’un virage avait réellement été pris par rapport à l’ancienne municipalité.
N’ayant pas étudié les réalisations des précédentes municipalités, nous n’affirmons pas que tout ce qui se fit fut soudain beaucoup mieux, mais bien qu’un virage radical fut pris.
Lors de sa campagne électorale pour les municipales de 2008, Yannick Moreau évoqua (dans le programme dénommé « Olonne 2010 ») la possibilité d’un déménagement de la Mairie – pas forcément à La Jarrie – afin de libérer l’espace autour de l’église et permettre ainsi de réanimer et revitaliser le coeur de Ville.
Si les maires précédents avaient tenté d’améliorer les choses, « aucun résultat ne fut probant » nous indique Yannick Moreau (c’est vers 2006 que l’équipe précédente lança des études sur le réaménagement de cette zone centrale.)
Un des problèmes est que le coeur de ville, situé sur une butte, est venteux et qu’il n’y a aucune vitalité commerciale. L’ensemble urbanistique tel qu’il est constitué n’est pas propice à un développement harmonieux.
L’église, datant de 1042, est entourée de ruelles n’apportant pas de cachet particulier, avec une urbanisation subie, et les bâtiments, gênants, empêchent la plupart du temps d’avoir une vue dégagée sur l’église.
Première action, avec l’accord de l’architecte des Bâtiments de France, trois petites maisons ont été détruites afin de mettre en valeur le chevet de l’église. Désormais, l’esplanade est totalement libérée et on peut admirer l’église et ses vitraux sans gêne aucune.

Transfert de la mairie
Le transfert de la mairie aurait pu se faire vers La Jarrie ou ailleurs (aucun lieu n’était alors défini), assez rapidement. Mais, le choix a été de se consacrer d’abord à la création de la médiathèque, outil nécessaire et structurant, et de prendre le temps de la réflexion pour la Mairie.
Dès son accession à la Mairie, Yannick Moreau lança des acquisitions foncières dans le pourtour de l’église, au sein de ce qui est désormais appelé le Coeur de Ville.

Deux processus possibles
Une municipalité peut envisager deux processus pour lancer un projet urbanistique d’ampleur:
– passer des accords à l’amiable avec des propriétaires;
– procéder à une Déclaration d’utilité publique sur la base d’un projet établi, ce qui conduit à des expropriations (durée 3 ans minimum et, surtout, des mécontentements).
Yannick Moreau nous indique qu’il a fait le choix du processus à l’amiable et de « récupérer » progressivement des emprises foncières pour élaborer le projet Coeur de Ville.
Depuis 2008, en près de 10 ans, ce sont 2 millions d’euros qui ont été consacrés à des acquisitions foncières (bâtiments et propriétés.)
« L’Eglise d’Olonne-sur-Mer a près de 1000 ans, nous ne sommes plus à 5 ans » déclare-t-il, rieur.

Tour du Manoir de La Jarrie à Olonne-sur-Mer

2010: date du choix de La Jarrie pour la Mairie
Le Manoir de la Jarrie – 15ème siècle (les cartes postales anciennes mentionnent 11ème siècle…) – fut acheté en 2006 par l’équipe municipale précédente à 780.000 € H.T, mais sans le parc à l’arrière du manoir que les propriétaires souhaitaient conserver pour une opération immobilière.
C’est en 2010 que la nouvelle équipe prend la décision de transférer la Mairie à La Jarrie.
La Jarrie, un domaine de 6 ha appartenant à la famille Dubois-Coutant, est alors au coeur de négociations. La société Nexity souhaite construire des lotissements avec 42 logements sur le terrain arrière et elle obtient une promesse de vente des Dubois-Coutant.
Mais la Mairie ne le souhaite pas et refuse alors le permis de construire. La Mairie a besoin de cette surface pour l’installation de la médiathèque et pour le transfert des services de la Mairie.
En septembre 2013, la ville finit par acheter le terrain à l’arrière de La Jarrie, soit 15.543m2, pour 881.000€.
Depuis 2008, plus de 5 ans se sont déjà écoulés mais désormais la Mairie est propriétaire des terrains qu’elle souhaitait et devrait donc pouvoir accélérer le lancement du Coeur de Ville.

Plus de 4 ans après, les choses vont s’accélérer
Au 1er trimestre 2018, les études pour l’aménagement du Coeur de Ville vont être lancées par le biais d’un Concours d’urbanisme. Le projet sera mis au vote lors d’un des prochains Conseils municipaux.
Le projet qui sera établi devra respecter un certain nombre de souhaits comme, par exemple, l’implantation de commerces au RDC des nouveaux bâtis afin d’accroître la vitalité du lieu, la création de places de stationnement, la création d’un plan de circulation cohérent.
Quant au déplacement de la Mairie, il devrait être effectif vers le mois de novembre 2018.

Les grandes lignes du prochain Coeur de Ville
Impossible d’extrapoler puisque les évolutions et réalisations dépendront pleinement d’un projet abouti qui suivra le Concours d’urbanisme. D’autre part, les contraintes liées aux souhaits de l’architecte des Bâtiments de France devront être prises en compte.
Mais, à partir d’un document que Le Reporter sablais s’est procuré, nous pouvons esquissé quelques grandes lignes:
– la mairie une fois abattue, les feux rouges pourront être supprimés, mais plutôt que de grignoter sur les commerces pour élargir le carrefour, un rond-point sera sans doute créé en le décalant vers la gauche (voir ci-dessous).

– toutes les surfaces en vert sont des propriétés communales (vois ci-dessous), soit environ 13.470m2. Cela a pris 10 ans et coûté 2 millions d’euros. Mais, que l’on ne s’y trompe pas. Il ne s’agira pas de tout abattre pour faire un gigantesque parvis circulaire autour de l’église. La démarche sera autre: il s’agira, grâce à ces possessions, de recomposer l’ensemble en gardant ce qui le mérite, en supprimant ce qui empêche d’avoir un accès visuel d’intérêt sur l’église. Le bâti doit rester présent  comme une composante incontournable du centre-bourg et comme lien avec l’église. Toute une réflexion – que devra apporter le concours d’urbanisme – doit mener à un juste équilibre entre les destructions, les conservations, la recomposition et les cheminements au travers de ruelles qui doivent, elles, être « retravaillées » afin d’apporter un cachet en phase avec l’église.

– des commerces situés en zone centrale ont été achetés (bar, PMU, photographe etc…) ainsi que l’ancien presbytère (en bleu marine). L’objectif ne devrait pas être d’abattre les bâtiments concernés pour élargir un croisement ou une route mais de les conserver pour l’attrait du centre et en raison des services qu’ils apportent à la population.
La seule chose certaine est la destruction de la Mairie (environ la moitié du bloc vert le long de la rue des Sables) afin d’ouvrir la vue sur l’église à partir de la rue des Sables et permettre la réalisation d’un rond-point décongestionnant.
Pour tout le reste, tout est encore à inventer et à imaginer! Le Concours d’urbanisme apportera un certain nombre de réponses à ce qui doit devenir, demain et après-demain, le poumon d’Olonne-sur-Mer qui, ne l’oublions pas, fera alors partie intégrante de « New Les Sables d’Olonne » , la grande ville fusionnée du Pays des Olonnes. Une composante à, sans doute, ne pas oublier.
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais




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