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Survol de la Patrouille de France avant Le Puy du Fou et Les Sables d’Olonne

La Patrouille de France était aujourd’hui mercredi 14 juin 2017 à l’aérodrome des Ajoncs – René Couzinet de La Roche-sur-Yon avec ses Alphajet (utilisé depuis 1981 par la PAF). Les pilotes vont s’entraîner deux jours avant leur exhibition au Puy du Fou, pour les 40 ans du site le vendredi 16 juin 2017, et dans la foulée pour leur meeting aux Sables d’Olonne le samedi 17 juin 2017.

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Après un repas pris au restaurant de l’aérodrome, les pilotes se retrouvèrent pour leur séance de briefing. Elle consiste à travailler en commun sur les conditions météo, sur les plans de secours en cas de panne – radio ou moteur – ainsi que sur les zones survolées. Durant ce briefing, les pilotes répètent aussi mentalement les figures qu’ils vont avoir à exécuter.  Exceptionnellement, nous avons pu filmer une partie de cette séance de briefing durant la répétition mentale des figures. Il est nécessaire d’avoir une grande concentration durant cette séance, toute erreur pouvant poser des problèmes de sécurité.
Le sympathique François Dubreuil, président du club de Voltige de La Roche-sur-Yon, « Top Gun Voltige » , et organisateur du meeting des Sables d’Olonne était également présent.

Pendant que les pilotes participaient au briefing, les mécaniciens ont préparé les avions – 9 avions étaient présents et 8 ont participé à l’entraînement. Vérifications, derniers ajustements avant que les pilotes ne s’installent à bord et fassent tous les contrôles grâce à leur check-list. La relation est alors forte entre pilotes et mécaniciens. Une proximité, une relation qui fait que la notion de « famille » souvent donnée à la Patrouille de France n’est pas usurpée.
La Patrouille de France obéit d’ailleurs à certaines règles; ainsi c’est chaque mécanicien qui choisit son pilote, et non l’inverse!
La Patrouille de France a une grande notoriété, c’est une vitrine de l’Armée de l’Air, et en faire partie est très prestigieux pour chacun des pilotes. Il n’empêche, ce sont des hommes qui restent très accessibles et très chaleureux, nous avons pu nous en rendre compte durant cette journée. Tous les ans, le tiers de la Patrouille est remplacée et les nouveaux – il y a entre 10 et 30 candidats par an – doivent être capables de se fondre dans l’équipe existante. Au bout de trois ans, ils retrouvent une affectation comme pilote de chasse, ce qui était leur mission avant d’intégrer la PAF. Lors des meetings auxquels ils participent, ils doivent aussi faire de la « communication » et être proches du public.

Juste après l’atterrissage

Après le roulage pour rejoindre la piste d’envol, décollage vers le Puy du Fou pour 3/4 d’heure d’entraînement. Le bruit n’est pas trop violent, par contre une forte odeur de pétrole envahit l’atmosphère. Nous filmons tous les avions lors de leur roulage et, malgré une distance d’une vingtaine de mètres, nous sommes sous la pression à chaque passage du souffle des réacteurs et devons à certains moments tourner la tête tant le souffle est puissant et projette d’innombrables éléments, légers et indescriptibles.
Le passage en file indienne des huit Alphajet est impressionnant. Leurs couleurs, bleu, blanc, rouge, ce qu’ils représentent, la France, leur notoriété, donnent – sans cocorico excessif – une certaine fierté.
Au retour, le leader nous déclare que tout s’est bien passé mais que les repérages étaient assez difficiles au-dessus du Puy du Fou car au-dessus de la campagne il y a peu de repères. Des bottes de foin colorées au fluo ont été disposées sur environ 2000m pour aider les pilotes, nous indique le leader, et pour Les Sables d’Olonne ce sont les bouées jaunes qui permettront aux pilotes de s’aligner. Demain, ils iront s’entraîner dans la baie des Sables d’Olonne.

Les dernières rencontres sont finalisées, des interviews écrites pour certains, des reportages photos pour d’autres, quelques interviews vidéos de mécaniciens etc…
Et, comme il se doit, les huit pilotes furent regroupées pour la photo officielle du jour.
Dans quelques jours, entre le Puy du fou et Les Sables d’Olonne, ce sont des centaines de milliers de personnes qui vont pouvoir assister au spectacle de la Patrouille de France.
Voir diaporama ci-dessous ainsi que l’historique de la PAF
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

Cliquez sur les photos pour agrandir

 

La Patrouille de France:
La Patrouille de France est une unité des Équipes de Présentation de l’Armée de l’Air (EPAA), dont la mission est d’être « ambassadeur » de l’Armée de l’Air. L’objectif de ces équipes est de représenter tous les aviateurs oeuvrant au quotidien au sein de l’Armée de l’Air ainsi que de mettre en lumière les modes d’action développés et mis en oeuvre sur des théâtres d’opérations extérieurs ou pour la protection du territoire.
Les EPAA utilisent les tribunes offertes lors des manifestations aériennes pour démontrer leur savoir-faire grâce à une formation et un entraînement adaptés.
Les démonstrations aériennes qui sont exposées au plus grand nombre sont conçues comme un spectacle aérien, l’objectif étant de provoquer au sein du public une émotion particulière pouvant susciter un élan dynamique garantissant un lien entre l’Armée de l’Air et la Nation.

Adolphe Pégoud

Histoire de la Patrouille de France: En voltige, la première « boucle » fut réalisée par Adolphe Pégoud à bord de son Blériot XI au mois de septembre 1913. Elle préfigurait l’art de l’acrobatie aérienne. Mais ce sont les pilotes lors de la première guerre mondiale, initiés à l’art d’évoluer dans la troisième dimension, qui donneront naissance au vol en patrouille !
Après les essais de Pégoud, Domenjoz et Perreyon, en novembre 1913 à Buc à bord de Blériot XI, la première patrouille recensée est la patrouille d’Etampes comprenant trois Morane Saulnier MS-230.
Elle est crée en 1931 par un groupe de moniteurs de l’Ecole de Perfectionnement au Pilotage, sous les ordres du capitaine Amouroux, et rejoindra la base de Salon de Provence en 1937 sous la dénomination de
«Patrouille de l’Ecole de l’air».
Dès 1934, une autre formation se constitue sous les ordres du commandant Weiser, à Dijon, la particularité de la patrouille « Weiser » ou « Cirque Weiser » étant de voler les avions – Morane 225 et Spad 510 – attachés entre eux par des cordes.
Après la Deuxième Guerre mondiale vers 1946, le capitaine Perrier, vétéran de la Patrouille d’Etampes, forme la « Patrouille de Tours » composée de 12 Stampe SV4C. Cette dernière retournera à Etampes en 1947 et sera dénommée « Escadrille de Présentation de l’armée de l’air » par le ministère de l’Air.
Par la suite, plusieurs patrouilles acrobatiques seront créées,  celle de Vampire par la 2e escadre de chasse de Dijon en 1950, celle de la 4e escadre de Friedrichshafen (Allemagne) en 1951 et celle de la 3e escadre avec une patrouille de 4 F-84 G « Thunderjet » à Reims en 1952.

1953 – La 1ère Patrouille de France – © Photo: SHD – Ltn Petit, Cdt Delachenal, Ltn Dellac et Ltn Villain

1953: Naissance de la « Patrouille de France »
De toutes ces patrouilles, c’est la 3e escadre du commandant Pierre Delachenal* qui aura l’honneur d’être baptisée du nom de « Patrouille de France » grâce à un commentateur, Jacques Noetinger, qui lors du meeting d’Alger-Maison Blanche le 17 mai 1953 présenta ainsi la patrouille au public composé de 50.000 personnes «Mesdames et Messieurs, la Patrouille de France vous salue !». Le 14 septembre de la même année, l’état-major de l’Armée de l’Air entérina le nom.
De 1954 à 1963, la Patrouille de France est confiée successivement à la 2e escadre de Dijon sur Ouragan, puis à la 12e escadre de Cambrai en 1955 et 1956 sur Ouragan et Mystère IVA, à la 4e escadre de Bremgarten (Allemagne) sur Ouragan, à la 2e escadre de Dijon sur Mystère IVA et enfin à la 7e escadre de Nancy sur Mystère IVA.
La Patrouille de France reçoit de nouvelles directives à partir de 1959, la mission de la 2e escadre de Dijon dotée de 12 Mystère IVA étant presque exclusivement dévolue à l’entraînement de la Patrouille de France. En décembre 1959,  à sa demande, la Patrouille de France accompagnera le Général de Gaulle lors d’une grande tournée dans les territoires de l’ex-Afrique Occidentale Française (Sénégal, le Mali et Niger).
*Le général Pierre Delachenal – décédé en 2011 – fut le premier commandant de la Patrouille de France (PAF) en 1953. Saint-Cyrien (promotion 1939), il fut versé dans l’armée de l’Air et devint pilote. Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, il sert au sein du groupe de chasse 2/5 « La Fayette », avec lequel il effectue 165 missions de combat. En 1953, affecté à la 3e escadre de chasse à Reims, il forme avec les lieutenants Dellac, Lecong et Petit une patrouille acrobatique qui évolue alors sur des F-84G Thunderjet. Nommé général de brigade aérienne en 1965 après un passage à l’Ecole supérieure de guerre aérienne, Pierre Delachenal occupera diverses hautes responsabilités au sein de l’armée de l’Air : chef du 2e commandement aérien tactique (CATAC), commandant de la 13e brigade aérienne (1961-1963) et de la 2e Région aérienne, inspecteur de l’aviation de chasse et inspecteur technique de l’armée de l’Air.

Février 1964: seconde naissance
En janvier 1964, la Patrouille de France est dissoute à la suite de restrictions budgétaires. La « Patrouille de l’Ecole de l’air » à Salon-de-Provence depuis 1937 prend le relais afin de pérenniser la Patrouille de France. C’est Pierre Mesmer, ministre des Armées, qui officialise cette « seconde naissance » en février 1964 avec une nouvelle flotte de onze CM 170 « Fouga Magister ».
Pour l’anecdote, à l’occasion d’un vol en 1964, la fumée bleue de l’extérieur droit se répandit en gouttelettes dans la cabine au lieu de s’évacuer vers l’extérieur par le réacteur. Le pilote descendit de son appareil tout de bleu vêtu. Le concept de «schtroumpf» était né désignant aujourd’hui les trois nouveaux pilotes – les « bleus » – qui intègrent la Patrouille de France chaque année.

À la demande expresse du roi du Maroc Hassan II, la Patrouille de France effectua une présentation au-dessus du Palais royal de Marrakech en 1975 et en 1981 la Patrouille de France a volé pour la première fois en patrouille avec le Concorde lors du meeting de la base de Colmar. En 1986, sous les yeux des présidents américain et français, les huit Alphajet de la Patrouille de France survoleront, au cours d’une tournée aux Etats-Unis, New-York et la statue de la Liberté.
Pour la première fois en 2010, une femme, le commandant Virginie Guyot, devient leader de la Patrouille de France. L’année 2012 fut marquée par la réalisation du film des 60 ans de la Patrouille de France – 1953 / 2013 – produit par l’équipe d’Airborne Films.

Fouga Magister et Alphajet
Cinq avions ont jalonné l’histoire de la Patrouille de France et ont contribué au rayonnement de l’armée de l’air dans le monde. Le Fouga Magister qui émerveilla les foules durant les années 1970 céda sa place à l’Alphajet en 1980/81, construit par le français Dassault Aviation et l’allemand Dornier après des études lancées en 1968. Le premier prototype de l’Alpha Jet s’envola le 26 octobre 1973 à Istres; Jean-Marie Saget est aux commandes.
L’avion se révèle alors très manoeuvrant et ne présente aucun problème aux vitesses transsoniques. Le premier Alphajet E de série destiné à l’armée de l’air, qui en a commandé 175 exemplaires, effectue son premier vol à Istres, le 4 novembre 1977 et entre en service opérationnel le 30 janvier 1979. Le total des Alphajet produits est de 512 appareils utilisés par la France, l’Allemagne, la Belgique, l’Égypte, le Maroc, le Togo, le Cameroun, le Qatar, le Nigeria et le Gabon.
Ce petit biréacteur performant, qui décolle en 700 m et atteint Mach 0,86 à 15 000 m, est parfaitement adapté à la formation des pilotes de combat de nombreuses forces aériennes. Disposant d’excellentes qualités de vol, il est en service sur les bases de Tours et de Cazaux où les élèves pilotes reçoivent leur brevet de pilote de chasse et suivent un stage de transition opérationnelle.
Pour la Patrouille de France l’avion n’a subi aucune modification fondamentale. Seuls changements notables : la « livrée » bleu-blanc-rouge, le phare de nez, le viseur qui a été retiré et enfin, le conteneur fumigène fixé sous le ventre remplaçant le conteneur canon, permettant ainsi de laisser dans le ciel ce fameux panache tricolore.

 

Trois nouveaux pilotes par an
Le renouvellement de trois pilotes de la Patrouille de France est soumis chaque année à la même procédure: les candidats pilotes de chasse doivent justifier d’un minimum de 1 500 heures de vol et de l’obtention de la qualification de chef de patrouille avant d’intégrer la Patrouille de France soit au poste de charognard, soit à ceux d’intérieurs gauche ou droit. Un entretien de sélection est effectué devant l’équipe durant lequel sont évaluées la motivation ainsi que les qualités humaines des candidats indispensables à la mission de représentation et garantes d’une cohésion de groupe. ce sont les pilotes de l’équipe qui choisissent leurs trois futurs équipiers.

Formation Diamant de la Patrouille de France

 

 

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