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Pays de Loire – Christelle Morançais remplacera Bruno Retailleau




Pays de Loire – Christelle Morançais remplacera Bruno Retailleau

François Pinte

Hier soir, jeudi 7 septembre 2017, Bruno Retailleau réunissait sa majorité LR et du Centre des Pays de Loire afin de définitivement faire part de ses décisions. Des décisions qui lui ont été difficile à prendre et cela après une mûre réflexion extivale.

On imagine bien que le choix fut déchirant pour Bruno Retailleau, entre la région et le sénat. Mais c’est finalement le choix du sénat qui a été fait, afin d’influer au niveau national ou, diront ses détracteurs, afin de poursuivre une carrière au sein du monde feutré politique parisien.

Christelle Morançais

A la suite de cette réunion, Bruno Retailleau a explicité ses choix et a annoncé transmettre le flambeau à Christelle

Paul Jeanneteau

Morançais, 2ème Vice-Présidente des Pays de Loire.
(Originaire du Mans, âgée de 42 ans, elle est revenue s’installer au Mans en 2011, après 10 ans passés en dehors de la Sarthe. Elle gère une agence immobilière par internet dont elle est directrice, son mari en étant le PDG. Le siège social emploie environ une dizaine de salariés et gère un réseau de 350 indépendants. Elle a adhéré, en tant que chef d’entreprise, au Medef. Adhérente de l’UMP puis des LR)

Plus diplomatiquement, on dira que les élus de la majorité régionale ont exprimé le souhait qu’elle se porte candidate à la Présidence du Conseil régional des Pays de la Loire.
Le choix de Bruno Retailleau aurait été fait pour cette jeune candidate durant l’été bien que deux autres candidats furent sur le front: François Pinte et Paul Jeanneteau, vice-présidents du Conseil régional. François Pinte, 1er Vice-Président, proche de Retailleau, était donné comme successeur mais finalement ce n’est pas le choix qu’a fait Bruno Retailleau, préférant, dit-on, mettre en avant les futures générations.

Quatre présidents des départements composants les Pays de Loire ont, dans la soirée, faisaient paraître un Communiqué de Presse commun dont voici la teneur:
« Bruno Retailleau vient de faire part de sa décision suite à la loi interdisant le cumul de fonctions exécutives avec un mandat parlementaire.
Nous comprenons et respectons son choix tout en appréciant sa volonté de continuer à porter la voix des Pays de la Loire à Paris.
Nous tenons à saluer l’important travail qu’il a réalisé avec la majorité régionale, notamment au profit des territoires : la mise en place du « pacte régional pour la ruralité » , la relance des investissements routiers de la Région, le soutien renforcé du Conseil régional au désenclavement numérique, la nouvelle contractualisation avec les territoires et l’adoption d’un nouveau plan santé… A la tête du Conseil régional, Bruno RETAILLEAU a été également un formidable partenaire et défenseur des Départements. Respectant leurs identités, mobilisant la Région pour nous aider à lutter contre la fracture territoriale, il a su par son action renforcer ce lien essentiel entre la Région et les Départements dans les Pays de la Loire, un lien synonyme d’équilibre et d’équité entre les territoires.
Nous saluons également le choix d’avenir fait par la majorité régionale en faveur de Christelle MORANCAIS. Nous la connaissons bien. C’est une élue de terrain, chef d’entreprise, appartenant à une nouvelle génération engagée sur nos territoires. Elle a déjà prouvé sa combativité et son efficacité à la Région, à travers notamment la mise en œuvre du plan de relance de l’apprentissage qui a permis d’enrayer la baisse régulière du nombre d’apprentis dans les Pays de la Loire depuis 10 ans.
Elle a tout notre soutien et notre confiance pour devenir la première Présidente du Conseil régional des Pays de la Loire et poursuivre avec la majorité régionale, la mise en œuvre du projet choisi par les Ligériens en 2015.

Christian GILLET, Président du Conseil départemental Maine et Loire, Olivier RICHEFOU, Président du Conseil départemental Mayenne, Dominique LE MENER, Président du Conseil départemental Sarthe, Yves AUVINET, Président du Conseil départemental Vendée »

Tandis que le lendemain, Yves Auvinet, Président du Conseil départemental de Vendée publiait un Communiqué personnel complémentaire.

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Yves Auvinet – Prés. Conseil dép. Vendée

« Alors que Bruno Retailleau a choisi de poursuivre son engagement politique au Sénat, je veux saluer le travail réalisé depuis son élection au Conseil régional des Pays de la Loire. Avec Bruno Retailleau à sa tête, la Région s’est résolument engagée en faveur des territoires, à travers différents plans comme celui en faveur de l’apprentissage ou le Pacte régional pour la ruralité.
Je connais Bruno Retailleau. Je sais que la décision n’a pas été facile à prendre tant il assumait ses mandats dans une logique de complémentarité entre la Région et le Sénat qui assure la représentation des collectivités territoriales. L’évolution de la société a engendré une modification de la législation sur le cumul des mandats mais je sais qu’il aurait poursuivi ses deux engagements si la loi ne l’avait pas obligé à choisir.
Alors que de nouveaux efforts leur sont demandés par l’Etat, je suis par ailleurs convaincu qu’il  sera, au Sénat, un défenseur inlassable des collectivités locales et des territoires, notamment les territoires ruraux où le sentiment d’abandon est de plus en plus marquant.
Je sais qu’il suivra de très près les dossiers qui concernent la région, le département et les communes vendéennes, et que les élus locaux pourront compter sur lui.
Yves AUVINET
Président du Conseil départemental de la Vendée »

A contrario, comme on pouvait s’y attendre, le Parti socialiste représenté à la Région par Christophe Clergeau condamne sa décision:
« Le Président du Conseil régional, Bruno Retailleau, a annoncé aux élus de sa majorité qu’il renoncera à sa fonction au 1er octobre prochain. Cette décision, qui intervient après seulement 20 mois de mandat, est une désertion, un abandon de poste. Ce dénouement était malheureusement attendu.
Pendant la campagne des régionales, nous l’avions annoncé et depuis un an et demi, nous l’avons dénoncé. Bruno Retailleau s’est servi de la Région et des Ligériens au lieu de les servir. Il a utilisé sa fonction comme un marchepied national au détriment des Pays de la Loire. Cette façon de faire de la politique comme hier est exactement ce que les électeurs ne veulent plus !

Après seulement 20 mois de présidence de Région, c’est un triste bilan qu’il laissera avec de nombreuses mesures contestables, telles que :
– Plus de 1 million d’euros de coupes dans les subventions aux acteurs culturels ;
– Une baisse de 38% des crédits votés pour le développement économique, la recherche et l’innovation ;
– Un effondrement du financement de la formation professionnelle avec la suppression de formations pour 6 720 demandeurs d’emplois ;
– 5 millions d’euros retirés aux jeunes et à leurs familles via le dépeçage du Pack 15/30  etc…

Le Conseil régional a cessé de donner l’impulsion et de préparer l’avenir de notre région, accumulant les retards à l’allumage et faisant courir le risque du décrochage aux Pays de la Loire. Ce sont aujourd’hui ces deux ans de retards accumulés qu’il va bien falloir rattraper.
Après le départ de Bruno Retailleau, la majorité est délégitimée et désorganisée. Sa décision ouvre une crise qui n’en est probablement qu’à ses débuts. Ceci rend l’avenir plus qu’incertain pour notre région et ses habitants et nous le regrettons.
Pour ce qui nous concerne, élus du groupe socialiste, écologiste, radical et républicain, nous sommes toujours là, nous sommes à notre poste de travail, nous poursuivons notre action au service des habitants de la région, à 100% pour les Pays de la Loire !
Christophe Clergeau
Président du groupe socialiste »

Bruno Retailleau vient d’apporter des précisions sur son choix. Une manière aussi de pourfendre ceux qui prétendent qu’il aurait abandonné la Région après avoir fait de même avec le département de la Vendée:

Bruno Retailleau, face au Gois, mais en lien permanent avec Paris.

« Message aux Ligériens – Comme vous le savez, la loi me donne l’obligation de choisir entre mon mandat de Sénateur de la Vendée et celui de Président de Conseil régional des Pays de la Loire.

Après plusieurs semaines de réflexions et de consultations, j’ai décidé de poursuivre mes fonctions parlementaires et je tenais à vous faire part des raisons qui m’ont conduit à faire ce choix, vous qui avez majoritairement choisi notre projet lors des dernières élections régionales.
Un choix qui pour moi, est d’abord un choix contraint.
En effet, j’ai toujours considéré que l’articulation d’un mandat national et d’un mandat local constituait pour nos concitoyens la garantie d’être représentés par des élus enracinés, guidés d’abord par l’intérêt de leurs territoires plutôt que par des intérêts partisans. En fragilisant cette articulation au moment même où la fracture territoriale déchire notre tissu national, je crains que notre démocratie y perde en proximité et en efficacité.
Mais malgré mes réserves à l’égard de cette règle, je suis naturellement respectueux des lois de notre République et j’ai donc dû choisir en conscience, avec un seul critère : déterminer là où je serai le plus utile à mon pays, ma région et mon département.
Choisir de rester Président du Conseil régional eut été un choix exclusif, ne me permettant plus d’être parlementaire, Président du groupe majoritaire au Sénat, et donc de peser à Paris sur les grandes décisions qui engagent l’avenir des Pays de la Loire, comme je crois l’avoir fait sur un certain nombre de dossiers majeurs: l’obtention auprès du Gouvernement de la renégociation du contrat de plan Etat-Région sur le désenclavement ferroviaire ou la téléphonie mobile, le lancement des études pour la réalisation des nouveaux franchissements de la Loire ou même le combat que j’ai mené pour préserver l’ancrage de STX dans notre région.
A l’inverse, demeurer parlementaire me permet de continuer à servir les Ligériens à la Région, en tant que conseiller régional puisque la loi m’y autorise, mais aussi au Sénat, auprès des grandes institutions de notre République.
C’est un fait : malgré les différentes lois de décentralisation, notre pays reste encore très centralisé, trop dépendant de décisions souvent déconnectées des réalités sur le terrain. Plus que jamais, il est nécessaire de mener au niveau national le combat pour une véritable démocratie locale.
Ce combat, j’ai donc décidé de le poursuivre au Sénat, au sein de cette assemblée qui assure une fonction essentielle de représentation des territoires et qui, après les élections présidentielles et législatives, va constituer le seul pôle d’équilibre institutionnel, équilibre indispensable à toute démocratie sereine.
Par ailleurs, en choisissant de demeurer Sénateur de la Vendée, j’ai choisi de privilégier mon enracinement et à travers lui mon engagement auprès des Vendéens que je sers depuis près de 30 ans.

J’ai une dette à l’égard de ce département qui a façonné l’élu que je suis. Cette dette, je veux continuer à l’honorer.
Naturellement, cette décision constitue un arrachement. Elu conseiller régional en 1998, tête de liste aux élections régionales de 2015 puis Président de la Région, j’ai construit, avec d’autres, une majorité composée d’hommes et de femmes de qualité, partageant au-delà des étiquettes politiques une même vision des Pays de la Loire.
Ce choix, je le fais cependant en toute confiance car c’est un choix serein autant qu’un choix d’avenir.
Depuis son élection, la majorité régionale a déjà impulsé la quasi-totalité des grands engagements sur lesquels nous avons été élus par les Ligériens. De l’adoption du pacte régional pour la ruralité à la nouvelle stratégie économique de la Région, en passant par le plan de relance de l’apprentissage, le schéma routier régional, le nouveau plan santé, la feuille de route pour la transition énergétique ou la nouvelle politique culturelle du Conseil régional, nous avons posé les bases du projet pour la mandature. A chaque fois, j’ai voulu que nous agissions avec réactivité et efficacité. Je crois que nous avons été à la hauteur de cette exigence, même si naturellement, beaucoup reste encore à faire.
Par ailleurs, la majorité régionale a émis collectivement le souhait que Christelle MORANCAIS soit candidate à la présidence de notre Région. Vice-Présidente du Conseil régional en charge de l’emploi et de la formation, dirigeant une entreprise de 350 salariés et élue de terrain, Christelle MORANCAIS est une battante, c’est une femme qui connait les réalités concrètes vécues sur nos territoires. Issue de la société civile, appartenant à une nouvelle génération d’élus, elle incarne pleinement le renouvellement que beaucoup d’entre vous attendent et ont exprimé lors des derniers scrutins. Christelle MORANCAIS a toute ma confiance pour devenir la première Présidente de la Région des Pays de la Loire. Je ne ménagerai pas mon soutien pour qu’elle puisse réussir sa nouvelle mission.
C’est pourquoi je serai à ses côtés, avec l’ensemble des élus régionaux, pour franchir cette nouvelle étape. J’assumerai pleinement la mission qu’il me revient désormais d’exercer, celle de Conseiller régional et de parlementaire ligérien, mobilisé pour faire entendre à Paris la voix des Pays de la Loire et porter les grands projets de développement dont notre région a besoin.
Je ne quitte pas les Pays de la Loire, pas plus que je ne quitte notre assemblée régionale. J’ai toute confiance dans les nouveaux talents et je servirai notre région autrement, avec la même volonté et le même attachement pour nos cinq départements.

Vous pouvez compter sur mon engagement et ma détermination.
Bruno RETAILLEAU
Président du Conseil régional des Pays de la Loire »

Christelle Morançais sera donc la candidate de la majorité à la présidence de la Région des Pays de Loire.

Elle se dit satisfaite de « la volonté d’unité et de sérénité » qu’ont exprimée les élus de la majorité et elle tient « naturellement à remercier Bruno Retailleau » tout en saluant sa décision de servir les Pays de la Loire autrement, en restant Conseiller régional et en défendant à Paris, au sein du Parlement et auprès des institutions nationales, l’intérêt régional des Pays de la Loire.
Elle déclare vouloir être à la hauteur des qualités de Bruno Retailleau « qu’il a su faire partager : son énergie, sa volonté de rassembler, la force de ses convictions. »

Face aux difficultés du moment, Christelle Morançais affirme son « refus de la fatalité et la volonté de ne jamais rien lâcher pour les Ligériens. »

Et elle met en avant son exigence de fidélité:
« –  Fidélité à ce que nous sommes : une majorité diverse dans ses sensibilités mais unie autour d’un socle commun de valeurs, rassemblée par un même projet, celui qu’ont choisi les Ligériens et que nous devons continuer à mettre en œuvre. (…)
–  Fidélité à ce que je suis également et que je resterai, une Ligérienne animée par une double volonté d’ouverture et d’enracinement, croyant à des valeurs simples et fortes qui sont d’abord celles des Pays de la Loire : l’attachement à la liberté, au travail, à la transmission et l’innovation. (…) »

Et son exigence de combativité:
« – Les défis, les urgences, les obstacles même, rien ne sera facile dans ce moment qui conjugue les difficultés économiques, sociales ou territoriales, et qui avec la réforme territoriale, placent les Régions en première ligne dans le combat pour le redressement. »
(…)
Christelle MORANCAIS
Vice-présidente en charge de l’emploi, l’apprentissage,
la formation professionnelle et l’insertion

Lire aussi notre article: http://www.lereportersablais.com/cumul-des-mandats-bruno-retailleau-choisit-de-rester-un-sage/
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais




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