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Les Sables d’Olonne s’arme de neuf révolvers de calibre 38 spécial

Didier Gallot prévient tout de suite : « Il n’y a pas de message sécuritaire mais seulement la nécessité que les policiers municipaux puissent se défendre et de défendre les citoyens » ajoutant « Mes réticences se sont donc levées. »

Il faut donc comprendre, et le message n’est pas anodin, que Les Sables d’Olonne, même si elle  va donc être la première ville de Vendée à armer ses policiers municipaux, n’a pas à pâtir plus que que d’autres d’une insécurité exacerbée. Ni plus, ni moins que ses voisines ou que d’autres stations balnéaires. Inutile donc de s’alarmer ou de pointer du doigt Les Sables d’Olonne qui n’est pas la Chicago des années 30….!

Le risque de la démonstration de la légitime défense
Alors pourquoi ce changement, qui n’est pas si soudain puisque le dossier est présent depuis longtemps dans les discussions notamment celles relatives aux différences de traitement entre police nationale et police municipale ?
Ecoutons le maire des Sables d’Olonne : « J’étais très hostile à l’armement de notre police municipale en raison du risque juridique pour nos agents ; or, c’est à celui qui l’invoque d’établir la réalité de la légitime défense. » Et Didier Gallot de donner alors en exemple « le martyr judiciaire » qu’à subi un gendarme pendant quinze ans à la suite d’une affaire alors même que les militaires / gendarmes sont « privilégiés » puisque les textes leurs permettent de tirer après une seule sommation, ce qui n’est donc pas le cas des policiers qui ne peuvent tirer qu’en cas de légitime défense.
« Une légitime défense toujours difficile à établir jusqu’à ces deux dernières années » précise Didier Gallot.
En effet, depuis les événements récents liés au terrorisme et à l’ambiance générale, l’usage des armes devient davantage accepté même si parfois des policiers se retrouvent en garde à vue.
« Je voulais donc éviter ce risque judiciaire, mais désormais le danger est général, présent en permanence, et nous sommes en état d’urgence » argumente le maire.
« J’ai donc changé de position, mais ce n’est pas de gaieté de coeur que je la prends, mais compte tenu des spécificités de notre station qui organise de nombreux événements, il est nécessaire que nos policiers municipaux puissent user d’armes » ajoute-t-il cherchant à convaincre l’assistance.

Les coûts
Un conseil municipal qui votera à l’unanimité mois quatre abstentions – 2 de l’opposition de droite et 2 de l’opposition de gauche – le projet de délibération comprenant l’achat de 9 révolvers de calibre 38 spécial (à 6 cartouches) et 1 pistolet taser pour un coût de 11.806€. Les révolvers 38 devraient mesurer 0,38 pouces soit 9,65mm … mais en l’occurrence le .38 spécial dispose de projectiles de 9,12mm de diamètre….
A cela s’ajoute 21.182€ pour des formations spécifiques (pistolet : 2 jours puis 7 jours et demi / taser : 2 fois trois jours par an) et 3900€ pour une armoire forte qui servira au stockage des armes.

Utilisation
Le taser servira notamment pour gérer les sorties de bar de personnes fortement alcoolisées. Il est plus facile de sortir un taser qu’un pistolet… et nul doute que le taser servira beaucoup plus – il faut l’espérer – que les armes à feu. Les souvenirs du début de l’été sont apparemment restés dans les esprits : 8 policiers se virent dans l’impossibilité d’intervenir face à une meute de dizaines de personnes alcoolisées ou rebelles se trouvant sur la plage et un pistolet taser aurait alors fait son effet.
Rappelons que le taser sera équipé d’une caméra qui filme la scène permettant de juger rétrospectivement de l’utilité d’une intervention et de la procédure et qu’il permet une réponse graduée et proportionnée.

Décision transmise du Préfet au Maire
L’évolution des décisions concernant l’armement provient du Gouvernement qui a levé le verrou que constituait l’autorisation nécessaire du Préfet pour armer la police municipale même si la loi du 15 avril 1999 permettait au Maire d’armer sa police municipale. Désormais, la révision du Code de la sécurité intérieure par l’article 16 de la loi n°978 du 21 juillet 2016  a supprimé la nécessaire autorisation du Préfet.
Quelques élus ont bien demandé de reporter la décision, ou de s’assurer de l’accord des policiers municipaux sablais, ou de vérifier leur personnalité psychologique afin d’apporter des garanties ou de s’assurer de leur capacité à gérer des armes, mais le Maire a rappelé que la formation était prévue pour cela, que lorsqu’il y aura un drame certains se poseront alors la question de savoir si c’était utile mais qu’il serait trop tard. Il précisa d’autre part qu’ils étaient tous d’accord et qu’il prenait cette disposition en raison des insuffisances de l’Etat.

De nombreuses polices municipales vont être armées en France et Les Sables d’Olonne prend le même chemin. L’armement permettra une possibilité d’action pour les policiers municipaux notamment en cas de face à face avec un malfaiteur qui serait armé et de pouvoir agir en cas de légitime défense, personnelle ou d’autrui.
Malgré la demande d’une élue de limiter ces armes durant les périodes saisonnières, la décision a été prise d’un armement permanent, les menaces pouvant se dérouler à tout moment et en tous lieux.
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

Un commentaire

  1. 38 mm… Ça fait quand même une sacrée cartouche pour une arme de poing ! 😀
    Blague à part, ce genre d’arme utilise des munitions de type « 38 SPECIAL », de 9 mm.

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