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Les Sables d’Olonne – Les Chaumois votent Philippe Thesson – Les Sablais préfèrent Pierre Crouzillat

Les Sables d’Olonne – Les Chaumois votent Philippe Thesson – Les Sablais préfèrent Pierre Crouzillat




Ce dimanche 14 janvier 2018 se déroulait à l’Auditorium St-Michel l’élection par le public du marin historique le plus emblématique des Sables d’Olonne, dans le cadre des 800 ans des Sables.
Une conférence-débat reprenait le concept de la « dispute » de France culture en permettant à 8 intervenants de défendre leur marin de prédilection devant les spectateurs qui étaient plus de 160 (162 votants). Chaque intervenant avait 4 minutes, strictes, pour exposer ses arguments sur le marin qu’il se devait de défendre.

René Moniot-Beaumont, fondateur de la Maison des écrivains de la mer, défendit Nau L’olonnois (circa 1630 – 1671).
Priscilla Giboteau, vice présidente de la société Olona, défendit Daniel Fricaud (1662 – 1733).
Gilbert Chavantré, membre de la société Olona, défendit André Collinet (1729 – 1806).
Jean-Claude de Vaugiraud, descendant de l’Amiral Pierre René Marie de Vaugiraud, défendit Pierre de Vaugirard de Rosnay (1741 – 1818).
Michel Vrignaud, fondateur de l’AVVAS, Association d’archéologie sous-marine, défendit René Guiné (1768 – 1821).
Hervé Retureau, Président de la société Olona, défendit Philippe Thesson (1816 – 1884).
Anton Lavigne, responsable des Archives municipales des Sables-d’Olonne, défendit Pierre Crouzillat (1835 – 1910).

Vincent Loyer, en charge des collections marines du Musée de l’Abbaye Sainte-Croix, défendit Paul-Emile Pajot (1873 – 1929).

Les présentations furent intéressantes, parfois passionnantes, certains se faisant piéger par la limite des 4mn (René Moniot-Beaumont), d’autres réussissant l’exploit de finir à la seconde pile (Vincent Loyer). Quant à Anton Lavigne, il fut le seul à présenter son marin sans aucune note!
A la suite des présentations, des questions furent posées par l’assistance sous la direction de Philippe Vallée qui mena de bout en bout la cérémonie d’une main de maître.

Le résultat
Si l’on voulait se limiter au résultat, il nous suffirait d’indiquer que Philippe Thesson sortit vainqueur du vote. Mais les absents auraient-ils une information totale et complète et pourraient-ils se rendre véritablement compte du déroulement de la cérémonie?

Pas vraiment. C’est pourquoi nous avons osé mentionner en titre que Les Chaumois votent Philippe Thesson – Les Sablais préfèrent Pierre Crouzillat.

Les questions
Lors des questions posées après les présentations, un descendant de la famille de Philippe Thesson prit la parole et s’adressa au Maire Didier Gallot. Il lui demanda que le nom d’une rue de La Chaume soit donné à Philippe Thesson. Le Maire lui répondit qu’il était favorable à la demande mais souligna qu’il avait entendu dire que le fameux Thesson avait partagé un repas avec des cannibales… « Qu’y avait-il donc au menu..? On mettra sur la plaque Philippe Thesson, marin et cannibale! » poursuivit-il goguenard.
Le descendant de Philippe Thesson demanda alors à tous les descendants de Thesson présents dans la salle de se lever, et une bonne quinzaine de personnes se levèrent. Les descendants chaumois de Thesson étaient venus en force.

Durant la cérémonie, l’ancien maire Louis Guédon regretta que ne soit pas dans la liste le capitaine de navire Audubon, qui était sablais, qui fut capitaine du port des Sables, qui avaient réussi l’attaque et l’abordage de plusieurs navires ennemis, qui eut deux enfants d’une jeune créole et qui avait une grande notoriété dans le Nord-Américain.
Dans la liste des questions, on notera le rôle de Vaugiraud dans la bataille de Chesapeake le 5 septembre 1781, quel rôle avaient les mousses enrôlés à 8 ou 10 ans, , le rôle des Sables et de La Chaume durant les guerres de Vendée, qu’est devenue la maquette en argent du bateau « La Sablaise » – oeuvre de Mercier – transmise par la Ville à Guiné (à l’Historial de Vendée), combien de tableaux de Pajot furent prêtés lors de l’exposition restrospective (150), combien de villes et pays sont mentionnés dans les 2500 pages de chroniques rédigées par Pajot, et Crouzillat fut-il le premier inventeur du gilet de sauvetage? (non, il en inventa un avec vêtement huilé et poches d’air mais ce ne fut pas le premier).

Puis se déroula le vote à bulletin déposés dans des urnes. un dépouillement fut réalisé dans la foulée, surveillé par plusieurs témoins.
Le résultat, dévoilé par le maire, fut le suivant:
Philippe Thesson: 43 voix
Pierre Crouzillat: 36 voix
René Guiné: 34 voix
Pierre de Vaugiraud: 14 voix
Paul-Emile Pajot: 12 voix
André Collinet: 8 voix
Daniel Fricaud: 8 voix
Nau l’Olonnois: 7 voix.

Que l’on ne se méprenne pas. La victoire de Philippe Thesson fut loyale, validée et proclamée. Sa présentation fut faite par Hervé Retureau, lui-même descendant de la famille Thesson. Philippe Thesson était né dans un milieu de marins terre-neuvas dans le quartier des corderies aux Sables.Il apprit le métier de marin sur les bateaux de son père Lazare et, en 1837, Philippe Thesson embarqua sur le navire l’Astrolabe commandé par Dumont d’Urville. L’objectif était scientifique: la recherche du continent Antarctique. Après trois ans de navigation dans les mers australes, l’Astrolabe découvre une terre que l’on baptise Adélie en hommage à l’épouse du commandant. Philippe Thesson rentra à la Chaume en 1840.
Mais le résultat du grand sauveteur Pierre Crouzillat, face à l’adversité chaumoise, n’en est que plus beau. Il est vrai que ses états de service, les 200 vies sauvées, ses nombreuses médailles, son financement d’un canot de sauvetage et son invention avaient de quoi charmer Les Sablais – et sans doute aussi des Chaumois ont-ils voté pour lui.
Nous avons enquêté très discrètement après le vote: oui, il semble bien que les Chaumois ont voté Philippe Thesson et que les Sablais ont préfèré dans l’ensemble applaudir au courage de Pierre Crouzillat.
Voici dévoilé très modestement et par simple amusement un nouveau pan de la guéguerre franchouillarde entre La Chaume et Les Sables d’Olonne alors que l’on fête cette année les 800 ans des Sables d’Olonne. L’écart 43 à 36 fut assez serré.
Au fait, on n’a pas vu dans la salle de descendants de Crouzillat, Guiné, Collinet, Fricaud etc… sinon la face du vote eut été changée…
Quant aux descendants de Nau l’Olonnois, après la description qui a été faite des sévices qu’il faisait subir, il valait mieux – s’il en existe – qu’ils ne se présentent pas….
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais




 

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