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Les Sables d’Olonne – La future néo-construction de la médiathèque fait débat

Les Sables d’Olonne – La future néo-construction de la médiathèque fait débat




Le maire, Didier Gallot, souhaite prendre appui sur, notamment, la Collection Chaissac pour faire du Musée de l’Abbaye Ste-Croix un musée d’envergure.
Le dépôt récent d’une centaine d’oeuvres par la famille de l’artiste a accentué ce désir.
Mais le Musée ne peut prendre toute sa place – avec des déambulations appropriées – en raison de la médiathèque qui est installée dans l’une des ailes. D’autre part celle-ci n’a pas la surface et les espaces nécessaires pour satisfaire tous les besoins nouveaux.

Un écart de prix impressionnant
C’est pourquoi la Mairie souhaitait déplacer cette médiathèque pour l’installer Cours Dupont dans un ancien bâtiment de l’EDF. Malgré les démarches réalisées, aucun accord n’a pu être trouvé sur ce lieu, notamment en matière financière puisque les Domaines estimait les 4000m2 à 2,115 millions d’euros, et les éventuels vendeurs à 8,250 millions d’euros…..
La Mairie se voit donc contrainte de trouver un autre emplacement pour sa médiathèque. L’ancien blockhaus n’étant plus disponible – l’ancienne municipalité souhaitait l’installer là – la Mairie envisage désormais une néo-contruction sous forme de « modulaires » ou « préfabriqués » qui seraient installés dans l’environnement de l’Abbaye « à proximité de l’Abbaye Ste-Croix pour conserver, voire conforter la synergie entre les équipements culturels du site » , à l’arrière du Commissariat de Police.
Il est donc envisagé « un bâtiment en éléments modulaires qui serait implanté au nord de l’Abbaye dans l’espace entre le commissariat et le pavillon Maurice-Durand. »

Selon la Mairie, la construction modulaire présente « un certain nombre d’avantages, elle permet notamment de réduire la durée de l’opération (études et travaux), de diminuer les coûts et également les nuisances aux riverains (chantier propre et de courte durée). »
La surface utile prévue serait de 1400m2 et le bâtiment couvrirait 1600m2 environ, avec un espace de consultation loisirs (zone image et sons), une zone documentaire de loisirs (zone BD/mangas et zone jeu), un espace de consultation, un espace jeunesse, une zone fiction, une zone documentaire/formations/impression et, bien sûr, des bureaux. « Le développement des formations d’enseignement supérieur nécessite en effet que l’accueil des étudiants soit amélioré. »
Les élus de la majorité ont donné quelques exemples de bâtiments – qu’ils considèrent comme étant de qualité – réalisés sous forme de modulaires comme l’Ecole Polytechnique à Palaiseau.

Lorsque ce projet est passé en Conseil municipal, lors de la séance du 7 novembre 2017, les opposants se sont manifestés.
Le nouvel opposant, Armel Pécheul, avait considéré qu’il s’agissait « d’une médiathèque au rabais. »
L’opposition de droite, représentée sur cette délibération par Loïc Péron, avait rappelé qu’elle avait lancé un projet de médiathèque « avec la volonté d’un rayonnement communautaire en lien avec les autres communes pour un fonctionnement optimisé. »
Un concours d’architecte « et un projet ambitieux avait été défini, avec une architecture de notre temps, créant un lieu unique (…) constituant un emblème culturel » indiquait Loïc Péron et « la cohérence architecturale avec le bâtiment protégé de l’Abbaye avait été prévue. »

L’ancienne majorité avait lancé le projet
Puis, l’élu d’opposition de droite en vient à la situation actuelle après que le Maire Didier Gallot ait annulé le Concours d’architecte prévu par l’ancienne majorité.
« Vous avez pris une décision en dehors du Conseil municipal le 21 décembre 2016 pour préempter le terrain EDF pour y construire la médiathèque et aujourd’hui vous nous proposez de construire un ensemble de bâtiments préfabriqués caché derrière le Commissariat (….). »
S’il souligne que sa liste est en accord avec le Maire pour « donner au Musée des Sables un rayonnement national passant par le départ de la médiathèque » il n’en accepte pas pour autant le choix qui est fait en matière de construction: « Nous déplorons à la fois le choix architectural de bâtiments préfabriqués et la procédure d’un appel d’offres de maîtrise d’oeuvre. »
Il déclare souhaiter « le déplacement du Commissariat pour donner une visibilité et une perspective d’ensemble de ce site. »
Pour expliquer l’avis négatif sur le choix architectural, il indique: « Vous faites aujourd’hui le choix de la précipitation en choisissant un système constructif discutable et le recours à un appel d’offres de maîtrise d’oeuvre dont les honoraires sont plafonnés juridiquement à 209.000 € HT (art. 74 du Code des Marchés publics), créant ainsi un risque juridique en cas de dépassement (…). »

Le temps presse…
Il poursuit sur le plan financier: « Il serait d’ailleurs intéressant de connaître le budget global envisagé pour cette opération à tiroir incluant le déplacement de la médiathèque, la construction de la nouvelle et enfin le réaménagement du Musée. Des financements publics sont-ils par ailleurs prévus? »
Et il ajoute: « Nous comprenons bien les raisons qui vous poussent à cette précipitation après avoir perdu cependant tant de temps sur ce projet et qui ne sont probablement pas étrangères à la fusion prochaine. » (NDLR: L’élection d’un nouveau Maire aura lieu au 1er janvier 2019 et même si Didier Gallot est réélu, une nouvelle élection aura lieu en 2020 à laquelle il ne devrait sans doute pas se présenter. Il lui reste donc 13 ou 25 mois pour réaliser ce grand Musée nécessitant le déplacement de la médiathèque. Une construction classique avec Concours d’architecte ne résisterait pas à ce calendrier serré.)
Loïc Péron finit son intervention en demandant qu’ait lieu « un vrai concours d’architectes qui permet de faire phosphorer les talents et de choisir le meilleur projet. »

Le Maire réfute l’argument des dépenses inutiles
En Ville…. on s’étonne parfois de ces choix, de ce projet de modulaires pour la médiathèque, et certains insistent sur le fait que le prix de la construction en modulaire – de qualité – est quasi identique aux coûts d’une construction classique. Certains regrettent les dépenses faites pour rénover la médiathèque si désormais c’est le Musée qui y prend place.
Didier Gallot a tenu à réfuter, aujourd’hui même, ces considérations. En effet, lors du réaménagement des locaux de la médiathèque, il avait souhaité – « de manière impérative » – que les travaux réalisés soient compatibles avec l’agrandissement du Musée sur cette aile.
Pour avoir assister à la remise de fins de travaux et à l’inauguration en 2015, nous confirmons la véracité de cette vision et cette volonté d’affectation future.
« Les 775.000€ n’ont donc pas été dépensés en pure perte, dit-il, mais ont servi à la rénovation de ce qui devrait devenir des salles d’expositions de 220m2 chacune. »
Didier Gallot: « Il n’y a pas eu d’argent perdu! »

Visites et qualité sont mis en avant
Sur le plan qualitatif, Didier Gallot se veut, avec l’adjoint à l’Urbanisme Geoffroy de Baynast, rassurant. Il ne s’agit pas de modulaires de type « Algeco » mais bien de bâtiments de qualité et sur mesures.
La surface sera de 1600m2 et le coût évalué à 2,5 millions d’€.
« C’est un principe constructif, déclare Geoffroy de Baynast, et il n’est nullement question de défigurer la ville! »  Quant à Didier Gallot, il indique que c’est sûrement « l’avenir comme structure de bâtiments pour les collectivités. »
Geoffroy de Baynast ajoute qu’il y aura un appel d’offres, que des visites de réalisations effectives de modulaires seront faites, avec la Presse, afin que tous puissent se faire une idée de la qualité de réalisation atteinte et, enfin, que les Concours d’architectes ne sont pas toujours un gage de réussite: « Pour s’en convaincre, dit-il, il suffit de voir le bâtiment des Atlantes, de voir son état au bout de 20 ans…! »
Geoffroy de Baynast: « On ne fera pas n’importe quoi, on s’y engage! »
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais




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