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Château d’Olonne – Puits d’Enfer et littoral – Joël Mercier et Isabelle Doat s’expliquent

Château d’Olonne – Puits d’Enfer et littoral – Joël Mercier et Isabelle Doat s’expliquent




Alors que l’opposition au dévoiement de la route du littoral au Château d’Olonne s’organise et communique, Joël Mercier, maire du Château d’Olonne et Isabelle Doat, 1ère adjointe, ont tenu à apporter un certain nombre de précisions.

Pour eux, les projets actuels ne sont pas soudains. Ils relèvent d’une réflexion et d’une évolution progressive tendant à reconquérir le littoral.
– D’abord, depuis les années 2000, des aménagements ont été progressivement mis en place afin de protéger les espaces naturels et dunaires – notamment contre le ruissellement – et faciliter la promenade piétonne et cycliste.
Deux zones ont ainsi été aménagées, Tanchet vers le Puits d’Enfer puis Orbestier vers Cayola.

– Restait en suspens, la zone médiane correspondant à l’ancien circuit automobile. Ces 22,73 hectares, propriété d’une association, l’Association Sportive Automobile ASA de Vendée, ont finalement été achetés par le Conservatoire du Littoral le 21 septembre 2015 (après avoir acheté le Bois St-Jean).
Le terrain comprend:
– l’ancien circuit automobile;
– une parcelle entre la rue du Puits-d’Enfer et la rue des Marchais;
– la bande littorale côté corniche sur environ 1km.

A propos de cet ensemble de 60 hectares, qui était à l’époque en cours d’inscription Natura 2000, les élus du Château d’Olonne indiquent qu’ils ont travaillé entre 2011 et 2013 sur des scénarios d’aménagement pour les hauts de falaise, friches boisés, espace dunaire… en lien avec le département et le Conservatoire du Littoral en la personne de Patrice Belz. Objectifs: travailler sur la (re)naturation et « proposer un projet ambitieux, singulier, durable, qui anticipe les phénomènes d’érosion côtière et qui soit porteur d’attractivité touristique. »

On sait que l’opposition à ce projet sous le nom de « SOS Route Littorale » argumente en insistant sur le coût important du projet, sur un dévoiement (déplacement) de la route littorale vers l’intérieur des terres qui sera, selon eux, générateur d’embouteillages au sein de La Pironnière et de mise en péril d’une forêt (d’anciennes terres à vignes qui sont boisées depuis 1990). Au surplus, ils considèrent que cela privera du plaisir de la vue côtière et qu’enfin ce projet n’a pas de raison d’être précipité alors qu’une fusion entre les trois communes du Pays des Olonnes aura lieu au 1er janvier 2019.

Validation par le Conseil en 2013
A l’opposé, les élus rappellent qu’à la suite de l’étude réalisée entre 2011 et 2013, le projet est passé le 30 juillet 2013 devant le Conseil municipal qui devait donc se prononcer sur la « 3ème tranche de l’aménagement du littoral ».
La délibération portait alors sur le « dévoiement de la route littorale vers la rue du Fief-St-Jean et du maintien seulement d’une circulation douce sur la frange littorale. Le projet avait alors obtenu l’unanimité.
Les élus considèrent que l’intérêt de la protection et de la mise en valeur du paysage est essentiel avec ses dunes et sa biodiversité.
Ils estiment aussi que le projet prend pleinement en compte les risques de submersion et d’érosion marines (Plan de Prévention des risques littoraux de mars 2016) et s’inscrit dans la Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte.
Ils expliquent également que différentes stratégies peuvent être utilisées, de la protection « dure » lorsqu’il s’agit de protéger des bâtiments existants (à l’image du Remblai des Sables d’Olonne) mais qu’à l’inverse, lorsqu’aucune considération ne le justifie, une stratégie de recul des infrastructures est préconisée. Et ils s’inscrivent dans cette dernière logique: protéger la route, la piste cyclable, le sentier piéton, les réseaux face à l’érosion des falaises et à un recul inexorable du trait de côte.
Sur le plan touristique, la création d’un grand poumon vert sur un immense espace côtier et dunaire est à leurs yeux un atout formidable. Mais il implique le dévoiement de la route littorale, ce que refusent les opposants au projet.
Ace sujet, les élus indiquent que la nouvelle route prévue – sur l’actuelle rue du Fief St-Jean prolongée de 350m – n’aurait qu’un flux de 6700 véhicules par jour en été (moitié moins que l’avenue de Talmont) et 1500 par jour en hiver, et que celle-ci ne traverse en aucun cas le bourg de La Pironnière.

Corniches et Dunes du Puits d’Enfer

Calendrier
Le calendrier prévu est l’ouverture et le traitement des dossiers réglementaires début 2018, des réunions publiques pour information des citoyens au cours du début d’année 2018, puis une enquête publique réalisée par l’Etat aux alentours de l’été 2018.
Les travaux seront réalisés sur 18 mois environ, en 2019 et premier semestre 2020. L’été 2020 pourrait voir l’ouverture de l’espace finalisé avec la renaturation des dunes.

Budget
Le budget global est estimé à 5,5 millions d’€ dont des acquisitions foncières (ainsi l’achat de l’ancien circuit automobile a coûté 700.000€). La création de la nouvelle route coûtera 564.000 €. Les restaurations écologiques des falaises et des dunes ainsi que les mesures environnementales coûteraient environ 1 million d’€.
Des aides et subventions viendront en déduction de ce budget global: Feder Europe, Région des Pays de la Loire, Agence de l’eau etc…

Pourquoi ne pas renforcer la route côtière à l’Anse de la Parée?
Beaucoup s’insurgent sur ce projet, estimant que des consolidations permettraient de maintenir sans danger la circulation côtière. On sait toutefois que la zone est régulièrement attaquée par des chocs mécaniques avec des risques sensibles en matière de submersion marine.
Les élus indiquent avoir demandé une étude au Cabinet spécialisé Artelia sur d’éventuelles consolidation ou surélévation de la route.
Selon les élus – notons que nous n’avons pas eu en main le rapport – un enrochement ferait disparaître la crique et donc son intérêt et resterait insuffisant lors des tempêtes exceptionnelles. Quant à l’édification d’un mur « chasse-mer », son coût serait élevé – 1,5 million d’€ – et il supprimerait la vue pour les automobilistes, du moins sur cette zone.
Un ouvrage « déflecteur » en béton armé ne serait pas adapté techniquement.

En conclusion, Joël Mercier précise qu’il s’agit de réaliser un recul stratégique de la route comme peu de communes ont eu le courage de le faire – La Grande Motte l’a réalisé – . « C’est compliqué et courageux, dit-il, car il faudra expliquer tout l’intérêt de cette réalisation à la population. C’est une vision à 50 ans, ajoute-t-il, un vrai projet d’avenir » avec une route qui ne subira plus submersion et érosion, qui rentrera dans une logique de protection et d’aménagement raisonnée.
Quant à Isabelle Doat, elle indiqua que des chemins de falaise avaient déjà disparu et, qu’entre 2007 et 2014, la Ville avait fait appel au bureau géologique BRGM afin d’étudier les points d’érosion. Le trait de côte, Xynthia, les plans de prévention des risques littoraux, les fermetures régulières et obligatoires de l’Anse de la Parée font partie de ses arguments. « On ne pourra pas mettre partout des blocs de protection! » ajoute-t-elle.
Ce grand espace vert sera un plaisir pour les promeneurs, avec des cheminements créés depuis les falaises et/ou dunes vers l’intérieur de l’ancien circuit et cela sans grillages et sans route afin de retrouver un esprit lié à la nature qui fera notre différence et sera notre richesse.

Reste maintenant à savoir si les arguments de l’opposition auront davantage de poids que ceux présentés par les élus qui s’appuient sur des notions et des valeurs liées à la nature qui ont de nos jours une force indéniable. A l’avantage des élus, il faut noter aussi l’implication dans le projet du Conservatoire du littoral.
(vous souhaitez apporter des précisions ou vos arguments?
Contactez-nous sur:  le reportersablais@gmail.com )
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais




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