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Assises de la Pêche : Bruno Retailleau offensif !

Bruno Retailleau - Assises de la Pêche - Les Sables d'Olonne
Bruno Retailleau – Assises de la Pêche – Les Sables d’Olonne

Bruno Retailleau, Président des Pays de la Loire, fut le premier intervenant de ces Assises de la Pêche organisées par notre confrère Ouest-France. En l’absence d’Alain Vidalies, Secrétaire d’Etat chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, retenu à Paris en raison des mouvements de grève dans les transports, ce fut l’occasion pour Bruno Retailleau de vilipender ces mouvements : « Nous sommes privés de ministre, ceux qui bloquent la France sont plus importants que ceux qui la nourrissent ! ». Puis, il a donné la parole à Richelieu en citant la formule qu’on lui prête : « « Les larmes de nos souverains ont souvent le goût salé de la mer qu’ils ont ignoré ». Autant dire que Bruno Retailleau entend que le monde maritime ne soit pas absent des débats dans les décennies à venir !

Il a poursuivi en mettant en avant les fiertés que la Région des Pays de la Loire pouvait avoir en matière d’actions et de réalisations liées à ce monde maritime : les résultats exceptionnels des chantiers de Saint-Nazaire avec STX France, les réalisations de l’ensemble des chercheurs et ingénieurs, l’activité des marins, l’organisation des Vendée Globe aux Sables d’Olonne, l’existence du 1er pôle de plaisance, Les Sables d’Olonne premier port de pêche ligérien et port d’attache du Vende Globe etc…
Pour contre-balancer, « il y a aussi le pire, regrette Bruno Retailleau, l’Erika : après 17 ans de lutte, nous allons enfin intégrer dans le Code civil la notion de réparation des préjudices écologiques. » Le pire, c’est aussi Xynthia avec 29 morts, ou « les problèmes des conchyliculteurs que l’on va recevoir en fin de matinée, précise-t-il. »
Offensif, Bruno Retailleau l’est ensuite dans son discours : « La France est le 2ème pays au monde en domaine maritime, cessons de subir notre syndrome de Trafalgar, des défis très importants vont se jouer sur l’Océan en matière d’alimentation, de commerce, de diversités : 90 % du commerce transite par les océans et, bien que maritime, la France importe 80% du poisson consommé! »
Il y a aussi le défi de la Planète bleue, l’économie bleue représentant 70 millards d’€, plus que les fleurons de l’aéronautique.

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Bruno Retailleau s’attaqua ensuite à Bruxelles : « Quel le bilan de la politique commune de Bruxelles ? » lance-t-il très critique. Il pointe alors la baisse du nombre de pêcheurs et une viabilité économique mise à mal ainsi que l’absence de prise en compte de la dimension sociale par Bruxelles. « Les patrons pêcheurs sont soumis aux montagnes russes en raison d’une politique des quotas variables et, surtout, soumise aux lobbys bruxellois » souligne-t-il.
Et de réclamer alors, très offensif : « Il faut certes protéger les poissons, et développer une économie durable, nous le comprenons, mais il faut aussi protéger les pêcheurs ! Et nous souhaitons aussi une gestion des quotas qui soit tri-annuelle afin d’éviter les à-coups. » Quant à la sécurité, s’il y est bien sûr favorable, il considère qu’il ne faut jamais brusquer les choses. Tout cela a un coût et la moyenne d’âge des bateaux est de 27 ans. Cela doit être fait progressivement.
Il annonce également qu’une présence renforcée des services des Pays de la Loire va être développée à Bruxelles afin de peser sur les décisions.

Revenant à la France, il critiqua ouvertement, devant les Préfet de Région et de Département, MM. Henri-Michel Comet et Jean-Benoît Albertini, le fait que la Pêche soit noyée dans un ministère de l’Environnement et de l’Energie, entraînant toujours une mise à l’écart de la pêche lors des arbitrages. Il se montra malgré tout satisfait de la récente signature prévoyant l’instauration d’un fonds de soutien, le FEAM – programme communautaire sur 7 ans de 2014 à 2020 qui apportera à la filière 774 millions d’€ – ainsi que de la nomination d’un chargé de mission qui ira sur le terrain afin d’aider à la mise en place des soutiens par subventions (70 à 95% des territoires liés à la mytiliculture sont actuellement touchés par la mortalité des moules).
Bruno Retailleau s’en est pris ensuite aux problèmes des zones de pêche : « On ne pourra pas préserver la pêche si on ne préserve pas les zones de pêche. » 74% est déjà obéré par diverses contraintes : les accès à St-Nazaire – ce que l’on comprend – mais aussi les plate-formes éoliennes, les granulats, les parcs offshore….  « Maintenant, on dit STOP ! Nous souhaitons que les zones contraintes soient limitées afin que les zones de pêche des marins ne puissent plus être réduites. »

En conclusion, Bruno Retailleau déclara, en présence de 480 personnes dont de nombreux professionnels de la mer : « C’est un cri du coeur que je voulais vous adresser à tous ce matin. La France doit se réaproprier son océan. Des océans dépend aussi son avenir et elle ne doit surtout pas abandonner sa vocation maritime. »
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

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